Bonjour à tous !
Voici donc ma première fiction : Une OC/SB. Je l'avais déjà publiée sous le nom d'erima, mais je l'ai réecrite et je la re-poste sous mon nouveau pseudo : TheBeginOfTheEnd.
Cette fiction parle d'amour, de désespoir, de fin, de début, de tous mes malheurs. Elle m'est très personnelle et j'espère que vous l'apprécierez autant que je l'aime. Elle est terminée, je posterai un chapitre par semaine. Elle compte dix chapitres, mais chuuut, c'est un secret! Bon, je n'ai jamais été douée dans les introductions, alors bonne lecture à tous !
Merci à JK Rowling, l'univers lui appartient, mais Jade est ma création.
Chapitre 1 : Ma triste vie
La porte d'entrée s'ouvrit à la volée, et un homme entra en zigzaguant, suivi d'une dizaine d'autres personnes. Visiblement, il avait encore passé sa soirée à boire. Jade se précipita pour lui apporter de l'aide. Elle passa un bras autour de sa taille, et l'emmena dans le salon pour le faire asseoir. Ses amis entrèrent à leur tour, sans se préoccuper qu'ils ne fussent pas chez eux. Ils poussèrent brutalement la jeune fille, qui tomba et se cogna la tête contre le coin de la petite table basse en bois de sapin. Elle passa sa main sur son crâne, et la recouvrit d'un liquide poisseux. Du sang.
« -Viens ici ! s'exclama son père d'une voix rude. »
Jade s'approcha d'un pas tremblant.
Son père l'attrapa par un coin de son tee-shirt, la forçant à s'agenouiller. Un bruit de gifle retentit dans la pièce, rapidement suivi de rires bruyants et saccadés, ressemblant à des aboiements. Jade ressentit une vive douleur sur sa joue gauche. Celle-ci, ajoutée à celle de son crâne qui la tiraillait lui fit monter les larmes aux yeux.
« -Tu l'as encore revu, hein ? lui cria-t-il. Avoue-le !
-Non, je ne l'ai pas revu père, je ne l'ai pas revu !
-Menteuse ! Tu l'as revu, je le sais ! Tu as revu ce fichu garçon ! »
Il attrapa une petite lampe, et la frappa avec à l'épaule. Jade ne put retenir un cri.
« -Je ne l'ai pas revu ! Aïe !
-Sale garce ! Tu mériterais de mourir ! »
Jade n'essayait plus de retenir ses larmes. Voilà à quoi se résumait sa vie. Une mère décédée depuis quatre ans, un père alcoolique qui la frappait et une petite fille sans défense. Qui se laissait faire, sans pouvoir rien dire.
Jade reçut un nouveau coup à l'épaule. Que faire cependant ? Elle était entourée de treize hommes qui ne pensaient qu'à boire et à s'amuser, qui étaient saouls comme jamais, et qui étaient parfaitement joyeux de la voir souffrir. Son corps était parsemé d'hématomes, de bosses et de coupures. Sur sa tempe droite, on pouvait apercevoir de grosses cloques. Sa cheville était étrangement, dangereusement gonflée. Un bruit de cassure se fit entendre. Jade hurla. Son père recommença à rire. Et recommença à la frapper..
Douleur.
Humiliation.
Jade sombra dans un sommeil cauchemardesque, tandis qu'une pluie de coups s'abattait toujours sur elle.
•O•O•O•O•O•O•O•
Deux ans s'étaient écoulés depuis cette nuit affreuse, et la vie de Jade ne s'était pas améliorée. Terrorisée par son père, la jeune fille n'osait se confier, et réagissait d'une manière agressive face à tout être humain. L'été touchait à sa fin, une chose qui réjouissait particulièrement la demoiselle. Les vacances étaient la période qu'elle détestait par-dessus tout, parce qu'elle n'avait d'autre choix que de côtoyer son père durant deux mois. Elle était son jouet, son esclave. Elle se faisait battre sans qu'elle ne puisse rien avouer à personne, son père la menaçait perpétuellement et elle avait bien trop peur. Mais dans trois jours, trois petites journées seulement, Jade aller retourner à Poudlard pour sa septième année, et ensuite, au grand bonheur, elle n'aurait plus à retourner chez son père. Chez son horrible père.
Mais pour l'instant, son gros souci concernait ses fournitures scolaires. Sans argent, elle ne pouvait pas en avoir. Contrainte de faire les poches de son père, au risque de se faire prendre et de recevoir une nouvelle pluie de coups de fouet, contrainte de travailler dans un bar sinistre et mal fréquenté pour gagner une petite vingtaine de mornilles. Est-ce une vie ça ? Est-ce qu'une jeune fille de dix-sept ans devrait avoir à se faire de l'argent de cette manière, dans l'unique but de s'acheter des fournitures scolaires ? Et si oui, pourquoi elle ? Telle était la question qu'elle s'était toujours posée. Pourquoi elle ? Il y avait six milliards de personnes sur Terre, dont un tiers d'enfants. Pourquoi sa mère était-elle morte ? Ou surtout pourquoi avait-elle épousé un homme qui ne pensait qu'à s'amuser, à son argent, et qui avait fini par la tuer après un soir particulièrement arrosé ? Jade aurait tellement aimé que sa mère n'accouche jamais d'elle…
La jeune fille déversa le contenu de sa tirelire sur son lit tout rapiécé. Encore quelques mois et il ne tiendrait plus debout. Jade devrait alors dormir par terre. Bah, elle s'en occuperait une autre fois. Son lit tiendrait bien encore trois jours. Une. Deux. Trois… Finalement elle avait réussi à avoir pas mal d'argent. C'était la première fois qu'elle amassait autant en deux mois. Deux mois de souffrance.
Trente-deux gaillons, quatre-vingt-dix-huit mornilles et trois noises.
Elle allait à peine pouvoir s'acheter une nouvelle robe en plus de ses fournitures. Jade soupira à cette idée. Bientôt, elle ne pourrait plus porter ses anciennes tenues, dont les coutures commençaient à craquer de façon inquiétante. Il faut dire que Jade avait pas mal grandi au cours de sa dernière année, à son plus grand désarroi et ses vêtements commençaient à être sérieusement petits. Jade termina de préparer son sac, glissa dedans son argent et sortit discrètement de sa maison. Elle courut sur tout le chemin, craignant que son père l'ai entendue partir et ne veuille encore la frapper, mais la jeune fille arriva sans malheur à l'arrêt de bus. Lorsqu'elle arriva en plein quartier de Londres, Jade se sentit presque heureuse de vivre. Ici, personne ne la connaissait, elle n'était plus le jouet de la population. Elle était juste Jade Wood, une adolescente parmi tant d'autre. Tom, le barman, lui adressa un sourire lorsqu'elle pénétra dans le fameux bar, et la conduisit jusqu'au chemin de Traverse. Elle le remercia, avant de s'engager dans la rue féerique. Jade regardait avec envie les belles robes qui ornaient les mannequins dans les vitrines. Que n'aurait-elle pas fait pour pouvoir un jour en porter une ! Haussant les épaules, elle passa devant le salon de Madame Guipure sans un regard. Les vêtements qu'on trouvait ici étaient certes de bonne qualité, mais ils étaient surtout très coûteux. Trop pour une simple fille comme elle.
Lorsque toutes ses fournitures furent achetées, Jade s'autorisa une petite glace pour se rafraîchir. Elle savait qu'elle n'aurait pas du, qu'elle n'avait pas assez d'argent pour s'acheter des choses aussi futiles que ça, même si elle ne coûtait que une mornille, mais la chaleur du mois d'août était insoutenable, elle avait faim, et surtout, elle appréciait avec délice ce moment de joie où son père n'était pas avec elle. Le simple fait de manger une glace parfumée au chocolat lui procurait un plaisir intense, qu'un enfant de famille aisée, ou même modeste, n'aurait pas ressentit. Jade se trouva pour la première fois depuis des années heureuse d'être celle qu'elle était. Elle se permit d'entrer dans le salon de Madame Guipure, non pas pour acheter quoi que se soit – elle n'avait pas perdu la tête – mais simplement pour observer les somptueux costumes qui étaient exposés. Ce fut donc penchée sur un corsage blanc que la couturière la découvrit.
« -Excusez-moi jeune fille, mais il est interdit de manger dans ma boutique, lui fit-elle d'une voix douce. »
Jade sursauta, et se retourna d'un bond. Et renversa sa glace sur le magnifique corsage.
« -Je suis désolée, pardon, excusez-moi ! fit-elle immédiatement d'une voix apeurée. Je suis vraiment désolée Madame ! Je ne l'ai pas fait exprès, attendez, je vais vous remboursez, excusez-moi, pardon… »
Jade sortit précipitamment sa bourse en plastique transparent. Elle n'avait pas eu assez pour en acheter une en cuir. Elle sortit ses pièces, et en fit tomber maladroitement plusieurs sur le sol, qu'elle s'empressa de ramasser. Jade entreprit de faire le total de son argent. Il ne lui restait plus qu'une dizaine de mornilles et deux gaillons, et Jade doutait que ce fut suffisant pour rembourser un corsage aussi beau que celui qu'elle venait de tacher.
« -Mademoiselle, ce pas grave, ce n'est pas important, fit Madame Guipure, consciente du désespoir de la jeune fille. Je vais le passer à un sort de lavage, et il sera de nouveaux comme neuf ! Est-ce que ça va ?
-Oui, merci. Vous êtes sur que vous allez pouvoir le laver ? Vraiment, je suis désolée, je n'ai pas fait exprès…
-Mais oui ! Vous avez besoin de quelque chose ? Vos vêtements sont sur le point de rendre l'âme ! »
Jade sentit le feu lui monter aux joues. Elle était si gentille ! Qu'est-ce que Jade aurait bien pu faire pour répondre que oui, elle avait besoin d'une nouvelle robe ! Mais malheureusement, c'était bien au dessus de ses maigres moyens.
« -Non, merci. Je n'ai pas assez d'argent sur moi, répondit-elle en baissant la tête de honte. Au revoir Madame Guipure. Et excusez-moi encore pour le corsage. Si vous n'arrivez pas à le nettoyer, signalez-le moi à Poudlard, j'essaierais de vous le rembourser. Bonne journée. »
Jade se dirigea vers la sortie, lorsqu'elle entendit la couturière la rappeler.
« -Attends ! Prends au moins cette robe ! Je te l'offre !
-Non, c'est vraiment très aimable, mais je ne peux pas accepter, je vous ai causé suffisamment d'ennui pour que vous m'offriez une robe.
-Mais personne n'en veut, insista Madame Guipure. Je m'apprêtais à la jeter. Allez, prends la. Je vois bien que tu en meurs d'envie ! »
Et elle lui jeta la robe. Jade l'attrapa par réflexe. Mais alors qu'elle voulut remercier la couturière, elle s'aperçut que celle-ci était déjà aller voir un client. Maligne cette dame ! Jade n'eu alors d'autre choix que de sortir de la boutique, un sourire aux lèvres. Elle alla s'acheter une nouvelle écharpe, en prévision de l'hiver, puis une paire de bottes en toile. Et elle regretta alors de s'être acheté une glace quelques minutes plus tôt. Elle aurait put en avoir en cuir. Haussant les épaules, la jeune fille alla s'asseoir sur un banc, et tendit son cou au soleil. Au moins, grâce à sa glace au chocolat, même si elle n'avait pas eu le loisir de la déguster en entier, elle avait une nouvelle robe. C'était ça aussi, le hasard. Cette chose répondait également à la question « pourquoi moi ? » sauf que là, elle était contente que ce soit elle.
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Jade tourna la poignée de la porte d'entrée. La nuit était déjà tombée depuis une bonne demi-heure, et la jeune fille s'inquiétait de la réaction de son père. Il avait été pourtant clair.
« Tu as intérêt à être rentrée chaque soir avant la tombée de la nuit ! » avait-il hurlé lors de sa première journée de vacances.
Mais voilà, le soleil l'avait assoupi, et en plus de s'être fait violemment brûler la peau des épaules, elle ne s'était en plus réveillée que trop tard, vers les dix-neuf heures, alors que le soleil entamait sa lente mais certaine descente. Jade avait alors couru le plus rapidement jusqu'à l'arrêt de bus, mais avait loupé ce dernier de peu. Pestant contre elle-même, elle avait dut attendre près d'un quart d'heure, durant lequel le soleil l'avait narguée, avec la Lune, qui apparaissait déjà dans le ciel. Et ce qui devait arriver arriva : lorsque Jade entra chez elle, son père, qui avait bien bu ce soir là, l'attendait, un air menaçant se peignant sur son visage. Il lui lança un regard féroce.
« -Qu'est-ce qu'on avait dit ? hurla-t-il.
-De retour avant la nuit, prononça Jade d'une voix totalement désespérée.
-Aurais-je une fille si bête qu'elle ne sache pas ce qu'est la nuit ? Hein ? Réponds ! »
Jade tourna frénétiquement la tête de droite à gauche tétanisée par la peur. Son père leva le bras, et, se recroquevillant sur elle-même, elle s'attendit à recevoir un nouveau coup. Elle ne fut pas déçue. La torture dura jusqu'au levé du soleil. Jade avait la peau rougie par la violence de son père. Il l'avait frappée sur de nombreuses parties de son corps. Elle ne saignait pas beaucoup, par bonheur, mais des hématomes fleurissaient à pertes de vue. Il y eu alors un horrible craquement et Jade s'effondra, à moitié évanouie sous la douleur fulgurante que lui provoquait sa jambe. Sa jambe que son propre père venait de se fracturer en laissant tomber dessus un poids de vingt kilos. Pour la jeune fille qui n'en pesait qu'une quarantaine à peine, c'était beaucoup trop.
« -Tiens ! Au moins maintenant, tu ne pourras plus rentrer après la tombée de la nuit ! »
Mais Jade n'avait que perçu très faiblement cette phrase. Elle sombrait doucement, mais sûrement dans l'inconscience, comme la descente du soleil.
Au fond d'elle, cependant, la flamme de l'espoir dansait toujours. Plus que deux jours avant la rentrée des classes. Deux jours.
A bientôt
