Titre : xE rre
Auteur : FelicityGS
Traducteur : Nordremo
Fandom : Marvel Cinematic Universe
Rating : NC-17
Pairing(s) : Loki/Tony Stark
Résumé : Tony sait qu'il devrait être beaucoup plus dérangé par le dieu qui a commencé à apparaître dans sa tour malgré le fait qu'il n'ait été dit nulle part que Loki se soit échappé de son châtiment à Asgard. Cela ne veut pas dire qu'il l'est, pas lorsque Loki répond vraiment aux questions qu'il pose, et il y a tellement qu'il veut savoir.
Notes de l'Auteur : Ce texte a été entièrement inspiré par la combinaison de trois choses qui se sont mélangées juste de la bonne façon –cette image, lire sur la musique et le cerveau (Musciophilia est un livre incroyablement intéressant et je me battrai contre quiconque disant le contraire), et revisiter la bande-son (et donc les paroles et donc le langage Hymmnos) des jeux Ar Tonelico. Ils se sont juste plus ou moins mélangés ensemble en cette chose désordonnée, j'ai juste tiré le scénario de là.
Nous verrons, dans beaucoup beaucoup de milliers de mots à partir de maintenant, l'image prendre place dans l'histoire. Plus ou moins. C'est loin. Pour le moment, commençons.
Prologue
Il a toujours entendu de la musique.
Lorsqu'il en parla la première fois, Dame Eir avait expliqué qu'il entendait la magie, entendait sa forme et son souffle, que la magie était simplement l'âme de l'univers et que lorsqu'il manipulait ces mélodies, il disait à l'univers ce qu'il ressentait. Qu'elle répondait à son émotion et agissait en conséquence. Qu'il était très chanceux.
Il ne se sentait pas chanceux.
Il pouvait contrôler le volume de la musique en s'engageant dans d'autres activités, alors il le fit. Lorsqu'il lisait ou jouait avec Thor, lorsqu'il parlait, la musique s'affaiblissait, se réduisait à un simple bruit de fond et il pouvait penser. Parfois, la présence seule de Thor était suffisante pour que la musique cesse, ou du moins se transforme en quelque chose de plus doux. Il commença à reconnaître des modèles, la façon dont tous ceux auxquels il avait affaire avaient un leitmotiv.
Lorsqu'il eut huit ans et qu'il fut malade, une fièvre quelconque qui le faisait brûler et le maintenait faible, coincé au lit, toussant jusqu'à penser ne plus avoir de poumons avec lesquels pouvoir tousser, il ne pouvait pas penser, ne pouvait pas se concentrer suffisamment ou se focaliser sur quoi que ce soit assez longtemps pour convaincre l'univers qu'il était trop occupé pour sa chanson. Elle martelait dans sa tête, dans ses veines, faisait tressauter et balbutier son cœur de ses caprices ; lorsque les gens vinrent pour le voir, leurs leitmotivs s'ajoutèrent par-dessus ce que l'univers chantait en une cacophonie inébranlable qui le fit pleurer de désespoir, ce qui le fit tousser, ce qui le fit tomber dans une spirale de souhait pour le silence, le silence que son frère entendait et prenait pour acquis. Qu'ils prenaient pour acquis, tous, et pour la première fois il haït. Tendit la main et s'agrippa et utilisa sa propre voix pour hurler et déchirer et détruire, jusqu'à que l'intégralité de sa chambre ne brûle ; il ne connaissait pas la langue de l'univers alors, mais il hurla quand même, pour que cela s'arrête, pour juste faire sortir la musique de sa tête, jusqu'à ce qu'il ne puisse rien faire de plus que s'allonger au milieu des débris détruits en train de brûler, pleurant, trop faible pour bouger.
La musique ne s'arrêta pas.
Il finit par commencer à travailler avec la magie, à essayer de la comprendre. Il créa les langues et symboles pour décrire les sons de l'univers quand il les entendait ; Dame Eir l'encourageait toujours, devint un mentor. Elle savait, bien qu'elle n'entende pas de la même façon que lui, avec la même profondeur –il le sut lorsqu'il lui montra pour la première fois l'alphabet qu'il avait fait, dans la façon dont elle le regarda en biais alors qu'il décrivait les notations indiquant la fréquence et l'amplitude pour chaque lettre, les détails minutés que chaque lettre pouvait transmettre. Comprit, en détails clairs, qu'elle –le plus proche qu'il avait d'un mentor, la seule à qui il pouvait parler de ces choses—ne pouvait pas désigner la chose aussi précisément, que les mots que l'univers lui disait étaient dérivés et distillés en leur propre lexique et langage. Alors il fit cela ensuite, fabriqua une langue et un lexique, une grammaire et un dialecte, afin que les autres puissent utiliser ses mots.
Lorsqu'il travailla la magie en premier lieu, il devait parler, chanter. Il n'aimait pas être aussi restreint ; il passa des mois et des années à peaufiner la chose, faisant en sorte qu'il n'ait qu'à penser, qu'à tendre la main pour conduire le son de l'univers dans ce qu'il voulait. Parfois, lorsque cela lui faisait mal, lorsque le monde lui prenait (son fils pendant qu'il n'était pas là, lorsqu'il ne pouvait rien faire, enchaîné et une épée s'enfonçant dans ses mâchoires), lorsque les choses lui rappelaient qu'il ne serait jamais roi malgré les promesses d'Odin (l'ombre de Thor, le « Reste à ta place, mon frère » de Thor), lorsqu'il n'était qu'émotion (« Alors je ne suis rien de plus qu'une autre relique volée, enfermée ici jusqu'à ce que tu aies besoin de moi ?! »), les mots bouillonnaient et jaillissaient dans sa gorge, et c'était tout ce qu'il pouvait faire pour ne pas hurler, pour ne pas déchaîner ce qui s'était accumulé à l'intérieur et le laisser sortir.
Odin savait. Savait que la musique était là, le déchirant ; savait que s'il ne comprenait pas nécessairement que l'univers murmurait à Loki en chanson, murmurait et cajolait et fredonnait et essayait de le faire s' en était sûr, lorsqu'Odin passa son jugement. Très peu parmi ceux qui le regardaient dans cette cour savaient, mais Odin si ; les traits affligés de Dame Eir et ses yeux baignés de larmes malgré tout ce que Loki avait fait ; le pas en avant de Thor (Thor, qui ne savait ni ne comprenait, se souvenant seulement de Loki malade et hurlant pour que ça s'arrête). Loki se contenta d'un rictus envers Odin et resta droit.
Cela faisait très longtemps qu'il avait été aussi seul, piégé avec le seul amusement de son esprit et la chanson de l'univers.
Ils le laissent dans le noir (même la chute du Bifrost avait des étoiles). Ses mains sont attachées par de la soie, alors il ne peut pas conduire l'univers au gré de ses caprices, mais ils ne le bâillonnent pas (« admets que tu avais tort, et excuse-toi sérieusement », comme s'il s'excuserait tout court !). Malgré le fait qu'il soit capable de sentir le mur dans son dos et le sol où il est assis, parfois il oublie, devient désorienté, perd de vue à partir d'où Loki finit et où tout le reste commence. Il ne sait pas combien de temps cela fait, pas en jours ou en temps qui fera sens pour qui que ce soit d'autre. Cela fait huit-cent-onze fois qu'il est tombé du Bifrost. Cela fait sept-cent-quatre-vingt-sept fois qu'il a tué Laufey et été embrassé par Frigga après. Il a perdu le compte du nombre de fois qu'il a fredonné la chanson qui s'entortille dans le bois de la fléchette de gui qu'il taille, les mains tremblantes de haine (« Frigga appréciera des petits-enfants qu'elle peut tenir sans craindre d'être mordue, eh ? » et un sourire d'or pour un dieu en or), ou senti le tiraillement du fil et de la douleur alors que ses lèvres sont cousues. Cicatrices et croûtes se rouvrent, douleur fraîche, douleur nouvelle, vieille douleur, douleur que l'univers ressent et son requiem en réponse emporte toute pensée durant un moment.
Il creuse dans ses souvenirs, essaie de trouver quelque chose avec lequel il peut interagir avant de devenir à peine plus qu'une coquille à travers laquelle l'univers chante. Cheveux bruns désordonnés et yeux bruns sans peur malgré ; le fait d'être le plus vulnérable de tous poitrine à la lueur bleue à travers le t-shirt et une répartie agile. De la tension suspendue dans l'air et lacée d'une sexualité tendue pleine de danger qui est tout à elle. Il fredonne, projette son esprit autre part, et ignore l'univers un moment.
Bon, voici le très court prologue d'une histoire qui est sur ma liste depuis un bon moment, mais les aléas de la vie étant ce qu'ils sont, je ne sais pas si je pourrai être aussi régulière et rapide que d'habitude. J'espère que vous ne m'en voudrez pas.
Concernant Winterheart, encore une fois je vous invite à aller demander à l'auteure ce qu'il en est sur son Tumblr (adresse sur son profil), où elle est bien plus active que sur , croyez-moi. Je lui enverrai sans doute un nouveau message moi-même dans quelques temps car je sais que vous êtes un certain nombre à vous impatienter, mais encore une fois, je ne peux pas faire tout toute seule.
Sur ce, à bientôt, le plus tôt possible !
