Comment cela avait-il pu arriver ? En réalité , le jeune homme de vingt-neuf ans le savait. La question exacte était plutôt : pourquoi cela était-il arrivé ? Et cette question-ci, il n'avait aucune réponse mis à part que depuis ce fameux jour, sa vie fut chamboulée et peut être plus catastrophique qu'avant à cause de ce garçon du moins c'est ce qu'il en concluait sur l'instant, voyant cette épaisse fumée noire s'échapper de sa maison...
Début flash back
Un claquement. Une joue rouge. Un cri.
- Tout est fini entre nous, Roy ! Je ne peux plus supporter cette vie avec toi ! Ni toutes ces femmes qui te tournent autours ! Ne m'approche plus ! Ne m'appelle plus ! Adieu !
Roy regarda la femme, des sacs dans chaque mains, s'éloigner de lui, ne gardant comme dernier souvenir que la trace de sa main sur sa joue. Roy Mustang, un jeune brun aux yeux onyx de vingt-neuf ans, venait de revenir célibataire -pour ne le cachons pas- la énième fois. Dieu savait le nombre de conquête qu'il avait eu. Elles étaient diverses, allant de une semaine à trois ans, son dernier record. Mais toutes l'avaient quitté pour la même raison : sa popularité auprès des femmes. Mais était-ce vraiment sa faute séil tait beau, séduisant et beau parleur ? Mais cette rupture l'acheva plus qu il ne l'avait jamais été .
Ainsi, ce soir-là , avait-il décidé de trouver un réconfort dans l'alcool.
- Et ben Tu bois beaucoup ce soir, mon gars ! fit remarquer le barman, un beau blond, toujours une clope la bouche.
- Jean Ma copine m'a plaqué... lui répondit le brun, d'un ton triste.
- Ah merde ! Désolé , j'savais pas. Je suis désolé pour toi. Pourtant ça faisait un moment que vous étiez ensemble. C est bien dommage. Toujours pour la même raison ?
Roy acquiesça d'un signe de tête.
- Je vais me retrouver de nouveau seul dans cette putain de baraque trop grande pour moi seul reprit-il entre deux verres de whisky. Qu'est-ce que je pourrais bien faire ? Je l'aimais tellement...
Le jeune barman soupira. A voir son ami dans un tel état prouvait déjà qu'il avait trop bu et vu le nombre de verres qu'il lui avait servi...
- Roy, tu devrais rentrer chez toi avant de ne plus pouvoir marcher.
- J'veux pas. J'veux pas me retrouver seul. Tu peux pas comprendre. Cette baraque est beaucoup trop grande pour moi
- Pourquoi l'as-tu acheté , abruti ? ne put s'empêcher de penser le blond avant de reprendre haute voix tout en essuyant des verres. T'as juste eu une envie de faire comme les riches et de te payer une grosse baraque avec la grosse augmentation et la prime que t'as eu. T'inquiète, c'est normal.
Le brun avait vraiment un air abattu et de peur qu'il continue de se souler, Jean se vit décider de le mettre à la porte tant qu'il le pouvait encore. De ce fait, Roy se retrouva dans la rue à essayer de retrouver son chemin jusqu'au moment où un homme, le visage voilé par une capuche, sortant du bar à son tour vînt lui attraper la manche à sa grande surprise.
- Hep ! J'ai tout entendu mon gars. Et j'ai un truc miraculeux pour guérir tes petites souffrances. affirma l'étrange bonhomme.
- Ah ouais ? Et vous êtes qui au juste ? se méfia le l'alcoolique.
- Juste un gars qui veut le bien de tous en ce monde. Ecoute-moi bien... Je vais te dire ce qu'il faut que tu fasses. C'est la recette du bonheur. Pour cela, rien de plus simple : minuit ! Minuit, entends-tu ? Fais un voeu devant une rose. Une rose fraichement fleurit. Essais, tu verras.
Roy, étonné , se tourna alors en direction de l'homme qu'il n'avait osé regarder jusque-là mais à sa grande stupeur, il ne le trouva pas. Celui-ci avait disparut. Croyant à une hallucination due à l'alcool, il finit temps bien que mal par se trainer jusqu'à chez lui. La grande -que dis-je ?- l'immense baraque devant laquelle il s'arrêta le fit soupirer. Seule sa façade avant était voyante aux yeux des passants mais sa largeur, ses nombreuses fenêtres, son premier étage et le jardin ne pouvait faire douter que la maison appartenait à un riche propriétaire, ce qui n'était pas vraiment le cas. Le jeune homme travaillait comme professeur de musique, et plus particulièrement de violon, dans l'observatoire de la ville. Comme l'avait dit son ami Jean Havoc, suite à une prime et une augmentation, il avait décidé, il y a quelques années de cela, de quitter son appartement miteux pour s'installer dans cette baraque. Depuis, il le regrettait.
Prenant son courage à deux mains, et sa tête qui commençait à être trop lourde pour lui, le brun entra chez lui après avoir traversé la grande allée qui menait jusqu'à sa porte. Il la referma aussitôt puis se dirigea de l'entrée jusqu'à la salle la plus grande de la maison : le salon qui occupait les trois quarts du rez-de-chaussée et dont la seule fenêtre n'était qu'une baie vitrée s'étendant sur toute la largeur de la façade arrière et donnant sur une sorte de grand jardin que des lauriers délimitaient et dans lequel toutes sortes de fleurs et d'arbres fruitiers grandissaient. Un rayon de lune éclairait ce magnifique tableau, bercé par la légère brise de la nuit. Roy se l'avoua à la vue de ce spectacle : il était fier de son jardin secret , sa seule et unique occupation lorsqu'il n'avait rien d'autre à faire. Il sentit sa tête lui tourner un peu trop et le sommeil l'envahir. Regardant sa montre, il parvînt à déchiffrer ce qui y était marqué avec difficulté : 23h48. Dans douze minutes, minuit allait sonner. Il se souvînt alors de l'étrange homme qui l'avait accosté et de son étrange recette du bonheur. Hallucination ou pas, il se surprit vouloir la tester. Après tout, des roses ce n'est pas ce qu'il manquait dans son jardin et puis il n'avait rien perdre.
S'avançant dans son jardin, il s'empressa de trouver une jeune rose, close à cette heure-ci. Il en trouva une jaune qui lui sembla parfaite et s'assit devant le rosier, en tailleur. Quand enfin il entendit les douze coups retentirent dans le ciel, il ferma les yeux doucement et murmura son voeu caché par les tintements de cloches si bien que la rose elle seule put l'entendre. Le silence revînt après le dernier coup et dans ce silence, Roy se sentit extrêmement stupide.
- Comme si une chose pareille était possible. soupira-t-il en regagnant le salon.
La fatigue le prit de plus belle, il avait l'impression que s'il ne dormait pas, sa tête allait exploser. Ne tenant plus, il s'allongea dans son canapé et ne tarda pas s'endormir.
Un coup de téléphone réveilla le violoniste en sursaut. La lumière du soleil submergeant la pièce, l'aveugla aussitôt. Quelle heure était-il ? La montre indiquait 9h passé . Les cours du conservatoire commençaient à 8h. Il se précipita sur l'engin toujours entrain de brailler. A peine s'était-il mis sur ses deux pieds qu'il cru qu'on lui frappait le crane avec un marteau : décidément, il avait trop forcé sur l'alcool la veille. Il attrapa le combiné juste au moment où celui-ci se tût. La journée commençait vraiment bien. Roy en profita pour appeler son boulot et prévenir de son absence pour la journée. Mieux valait qu'il se repose aujourd hui.
Dix heures sonnèrent. Le brun se sentait beaucoup mieux, la douche lui avait fait un bien fou mais la maison lui paressait toujours aussi vide et triste. Une tasse de café la main, il se réfugia dans son petit parc fleurit prenant soin d'observer chacune des fleurs qu'il croisait. C'est alors qu'il se stoppa net, lâchant le café dont le liquide se rependit sur le sol, et se retenant de pousser un cri de surprise. Un jeune garçon, surement de quinze voir seize ans, le corps entièrement dénudé, dormait paisiblement couché à même le sol. Sa chevelure dorée, lui arrivant jusqu'au milieu du dos, et sa peau si pâle brillaient sous les effets du soleil. Mais ce n'était pas ce qui ahurissait le plus l'homme. Non, ce qui l'avait surpris le plus était ces longues ailes qui sortaient de son dos, des ailes d'une blancheur immaculée. Une pureté indéfinissable émanait de ce garçon. Roy n'en croyait pas ses yeux et crût premièrement une autre hallucination de sa part. C'est alors qu'il se souvînt du souhait qu'il avait fait devant le rosier, ce rosier au pied duquel somnolait cet... ange ? Il tressaillit à la vue de la rose de la veille qui semblait s'être complètement fanée. Un tas de question se soulevèrent dans sa tête : Pourquoi ce gamin était là ? Qu'est-ce qu'il était ? Son voeu avait-il fonctionné ? Impossible, ce gamin n'avait aucun rapport, quoique... . Un gémissement le fit sortir de ses pensées. La "chose" s'était relevé et frottait désormais ses yeux puis remarquant Roy, qui le fixait d'un air dubitatif, elle lui fit un sourire plus radieux et innocent qu'aucun homme ne pourrait faire en ce monde.
- Qui t'es, toi ? s'écria le brun, faisant perdre son sourire à l'énergumène qui se relevait.
- Mon nom est Edward et je suis votre ange gardien ! Vous m'avez appelé donc me voila ! répondit l'autre, joyeusement.
- Je t'ai appelé... ?
- Oui. Faire un voeu devant une rose revient à donner naissance à son ange gardien. A partir d'aujourd'hui, on sera toujours ensemble et je prendrais soin de vous !
Fin flash back
Voila la dernière chose dont se souvenait Roy. Quel imbécile il avait été de s'évanouir ce moment-là . Cela faisait maintenant plus d'un mois qu'il vivait avec son fameux ange gardien et il lui était impossible de le laisser seul sans qu'une catastrophe ne se passe.
- Bon sang, qu'est-ce que tu as encore fait ? hurla le brun, pénétrant chez lui en vitesse.
La fumée occupait tout le rez-de-chaussée et surement l'étage. Il accourut dans la cuisine, où le four prenait feu. Ni une ni deux, il se saisit d'un extincteur qu'il gardait toujours en cas de problèmes et se débâtit contre les flammes. Une sirène stridente ne tarda pas se faire entendre : sa propriété était en à peine un mois connue des postes de police et des pompiers.
L' affaire réglée et classée, Roy se cavala dans son jardin où , il en aurait mis sa main couper, se trouvait Edward. En effet, celui-ci était tranquillement en train de s'occuper des plantes sans se soucier de tout ce qui venait de se passer.
- Toi ! Tu vas passer un sale quart d'heure ! menaça le violoniste, choppant le jeune homme par le col.
- Hey ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
- T'as faillit foutre le feu à la baraque encore une fois ! Combien de fois devrais-je te répéter de ne pas faire à manger seul ?
- Oh ! Ma tarte ! Ah j'me disais aussi que ça sentait le cramé ici.
- Ta tarte est fichu et le four aussi ! Tout ça à cause des tes stupides idioties ! Tu comptes continuer encore longtemps à me causer des ennuis ?
- Si vous n'êtes pas content, fallait pas m'appeler ! Maintenant, foutez-moi la paix !
Le blond repoussa violemment l'homme avant de lui donner un coup de pied bien placé et s'enfuir vers la maison, un petit sourire narquois au coin des lèvres, laissant le brun plié en quatre.
Roy Mustang, vingt-neuf ans, violoniste, célibataire, vivant depuis plus d'un mois avec un ange répondant au nom d'Edward... Un vrai cauchemar !
