Les personnages de « Love Live! School Idol Project » ne m'appartiennent pas.
La Quête des Neufs
Love Live! School Idol Project - Fanfiction
Zakuro Ruby Kagame
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Un projet Héroïc Fantasy
Prologue
Jadis existait un guerrier si puissant que personne ne pouvait le vaincre, il était fort, mais aussi avide de gloire et de richesses. Si bien qu'un jour il s'empara du trésor maudit de son propre père. Sa cupidité était telle qu'il fut maudit en retour et changé en dragon, gardien de cette fortune à tout jamais. Son nom était Fafnir. Seule une lame sacrée forgée dans le métal des Dieux pouvait permettre d'anéantir ce dragon ténébreux rongé par la haine. Un valeureux guerrier réussi pourtant cet exploit et terrassa Fafnir, l'envoyant rejoindre les flammes de l'enfer d'où il ne pourrait jamais revenir. Mais le dragon survécu, si affaiblit qu'il sombra dans un profond sommeil jusqu'au jour où il se réveillerait et plongerait le monde dans le chaos. Un seul espoir subsiste dans une prophétie.
« Les neufs étoiles réunies, la lame sacrée apparaîtra. Unies dans les ténèbres, le Grand Dragon sera vaincu. »
Chapitre I – Origines
Plusieurs bêtes grognaient dans la clairière déserte, bave à la bouche. Les monstres s'étaient vite rassemblées pour maintenant formées une meute affamée et assoiffée de sang. Des bêtes sauvages à quatre pattes aux poils longs et crasseux immaculés du sang de leurs proies. Ils ressemblaient à des loups enragés, en bien plus gros et bien plus monstrueux, le visage déformé par la faim, les crocs en évidence, l'odeur putride de la mort se dégageant de leurs grandes gueules ouvertes. Ils avaient été attiré par l'odeur délicieuse de la chair fraîche de la proie qui leur faisait face et se dressait contre eux.
L'épée pointée en avant ne faisait pas reculer les monstres qui n'hésitaient pas à lui tourner autour comme des requins attendant sagement que la fatigue n'épuise assez leur proie. L'un d'entre eux se jeta soudain en avant, trop attiré par ce besoin de manger et d'arracher la viande de la future carcasse. Un cri aigu s'échappa de la gueule de la bête qui s'écrasa par terre avant de lâcher son dernier râle dans un silence étouffant. La lame de métal semblait saigner sous le soleil, recouverte par le sang de l'animal. Les autres ne bougeaient plus, attendant un signe de faiblesse de la part du guerrier. Quelques mèches blondes s'envolèrent dans une brise qui vint soulever son odeur alléchante quand un autre monstre s'élança. Des gouttes de sang giclèrent de tous côtés quand la bête se retrouva couper en deux. Ce geste ne sembla pourtant pas inciter les autres à renoncer.
Le guerrier prit une inspiration pour se calmer et se sortir de cette situation indemne. Les monstres étaient de plus en plus nombreux comme si le sang des uns avait attiré les autres. Le cœur tapait violemment dans la poitrine de la proie qui se gonflait pourtant calmement. Celle-ci fit un pas en arrière pour prendre appuie avant de s'élancer dans un éclair et d'éliminer trois monstres devant elle d'un seul geste. Mais ils étaient toujours plus nombreux. Son regard d'un bleu profond recouvert par quelques mèches d'or reflétait sa détermination.
« Fire Wall »
Un mur de feu se dressa soudain devant le guerrier avant de s'abattre sur tous les monstres lui faisant face qui hurlaient dévorés par les flammes. L'odeur nauséabonde de la chair carbonisée envahit bientôt l'atmosphère arrachant une grimace à l'épéiste. Quand celui-ci se retourna, il aperçu une jeune femme lui faisant face, dont la tête était recouverte d'une capuche noire. Elle portait des vêtements mauves, de la même teinte que ses longs cheveux attachés en couettes. Une longue jupe qui dévoilait des jambes recouvertes d'un collant noir. Sa poitrine généreuse n'était recouvrée que d'une sorte de corset en cuir. Et ses bras étaient habillés de longs gants noirs décorés par des anneaux au niveau de ses poignets. C'était les vêtements des magiciens. Ou plutôt des sorciers.
« - Je ne m'attendais pas à te revoir dans le coin, Ericchi, fit la sorcière. »
Celle-ci regardait l'épéiste de haut en bas puis de bas en haut. Son œil avait été attiré par les courbes féminines de sa silhouette fine et élancée. Ses vêtements souples et légers de la couleur de ses yeux et brodés de dorés ne trahissaient pas son élégance. Et cette façon de se tenir debout. Elle avait l'allure d'un chevalier.
« - Ce n'est pas fini, reprit-elle. »
La guerrière fit volte-face en entendant un grognement dans sa direction suivi d'un autre. Plusieurs bêtes brûlaient encore, toujours debout. Elles étaient comme possédées. Les bêtes sauvages s'élancèrent l'une après l'autre et sautèrent sur la blonde qui en renvoya une sur l'autre d'un puissant coup de bottes avant d'achever la dernière en l'éventrant quand elle se rua sur elle. Les deux derniers monstres s'écroulèrent bientôt pour ne plus se relever alors que les flammes ravageaient encore leur fourrure noircie. Quand l'épéiste se retourna, la sorcière avait disparu. Il ne restait rien d'autre que de la cendre qui tombait par terre comme des flocons de neige et de la suie qui recouvrait les plantes. Il était temps pour elle aussi de quitter ce territoire dévasté. La clairière était située à un peu moins d'une heure d'un petit village qu'elle connaissait bien pour y être déjà venue. Elle s'assura qu'aucune bête ne la suive avant de se mettre en route, bien déterminée.
C'était un village assez petit, qui ne comptait qu'une centaine d'habitant tout au plus, aux abords d'une forêt. Rien n'avait changé ici, hormis peut-être le silence régnant sur la place autrefois bondée. Mais maintenant, c'était comme ça partout. Les villages semblaient dépérir avec le temps tandis que les villageois commençaient à les déserter. La blonde se dirigea comme par automatisme à la limite du village où commençait la forêt avant d'y pénétrer. Elle savait parfaitement où elle allait, quand elle se retrouva face à un étang entouré de pins géant, dont l'eau se faisait cristalline. Elle resta sur ses gardes n'entendant rien d'autre que le chuchotement du vent, le bruissement des feuilles et l'eau qui ruisselait sur quelques roches, mais se détendit aussitôt quand le paysage qui lui semblait si familier s'offrit à elle.
« - Comment as-tu su que je serais là ? fit une voix douce derrière elle.
- C'est ici que l'on s'est rencontrée, Nozomi. »
La sorcière dévisagea une nouvelle fois la femme qui venait d'arriver et qui sentait maintenant le cochon grillé. Un sourire se dessina sur ses lèvres qui toutefois cachaient comme une certaine nostalgie.
« - Alors, tu es devenue Chevalier ? reprit la fille aux cheveux mauves. »
Le soleil perçait à travers les grands arbres et illuminait maintenant son visage. Ses grands yeux turquoise reflétaient sa fierté lorsqu'elle releva la tête. La femme à la capuche approcha de son amie et lui sourit avant de poser ses mains chaudes sur ses joues à peine rouges. L'épéiste avait la particularité d'avoir la peau très claire, presque blanche et tellement douce. Aucune cicatrice n'avait encore abîmé ce beau visage, pensait la sorcière en passant ses doigts sur la peau délicate. Ses mains glissèrent soudain vers ses oreilles où elle remonta le long des fines pointes à peine recouvertes de quelques mèches de cheveux d'or.
« - Tu as enfin trouvé ta voie, sourit la fille aux couettes.
- Oui… répondit la blonde un peu gênée en détournant le regard. »
La sorcière et l'épéiste se connaissaient très bien pour avoir presque grandies ensemble, enfin jusqu'à ce qu'elles se séparent il y a maintenant bien longtemps.
« - Toi qui avait toujours été déchirée entre tes origines, tu es devenues une femme extraordinaire, tu peux être fière de toi. »
Le sourire de la fille en mauve se fit encore plus grand. Elle avait bien connu la détresse du chevalier et du sang d'elfe qui coulait dans ses veines. Eri avait toujours ressenti la solitude de ne pas savoir à quel monde elle appartenait et quels étaient ses devoirs. Elle s'était vite isolée de ne pas trouver sa place, jusqu'à sa rencontre avec la magicienne qui partageait un destin similaire.
« - Et toi, alors comme ça tu as suivi la voix des sorciers ? Ça ne m'étonne qu'à moitié, rie la guerrière. Ta magie m'a impressionné dans la clairière tout à l'heure.
- Ne sois pas modeste, tu aurais pu t'en sortir seule.
- Tu savais que je serais là, n'est-ce pas, Nozomi… »
Nozomi venait d'une longue lignée de sorciers qui manipulaient les cartes et les arts divinatoires. Naturellement, elle aussi s'était mise à ces pratiques. Déjà plus jeune, elle s'amusait à lire l'avenir qui les attendait et elle ne s'était jamais trompée, pas même la fois où elle avait prédit un grand départ.
« - Tu n'as pas changé, Ericchi.
- Ça fait pourtant huit ans maintenant, souffla l'épéiste avec une pointe d'amertume dans la voix. »
Les saisons avaient défilé les unes après les autres. Certaines à une vitesse éclair et d'autres tellement lentement qu'elle ne s'était même plus rendu compte du temps qui s'écoulait. La blonde était partie pour suivre la voix des chevaliers et s'entraîner dur pour devenir quelqu'un de fort et de capable de protéger les autres. Elle avait suivi le code d'honneur des chevaliers et maintenant, quelque chose d'encore plus grand l'attendait.
Cela faisait huit ans que la chevaleresse n'était pas revenue dans ce village où elle avait passé une partie de sa vie, toute celle dont elle pouvait se souvenir. Elle était le fruit d'une union interdite entre un elfe et une humaine. Sa mère l'avait alors emmenée loin de ces immortels qui jugeaient cela d'hérésie. Son père avait dû rester parmi les siens, elle ne l'avait pas connu et ne ressentait que de la rancœur pour ce peuple à la fois noble et hautain. Longtemps, Eri avait haït ses origines elfiques qui ne lui avaient causé que des souffrances. Mais sa rencontre avec la sorcière avait tout changé. Et la séparation n'en fut que plus déchirante.
« - Tu as quelque chose à m'annoncer, n'est-ce pas ? demanda la fille à la capuche noire.
- Ce sont les cartes qui te l'ont dit ? »
La magicienne souriait et semblait déjà avoir deviné la raison du retour de son amie d'enfance. Pourtant, elle savait bien qu'au fond d'elle, la nouvelle à venir risquait de lui briser le cœur une nouvelle fois.
« - Je pars pour la capitale, Nozomi. Je voulais te voir avant.
- Ce n'est pas la première fois que tu pars, tu ne me dis pas tout, Ericchi. Tu ne reviendras pas, c'est ça ? Demanda la divinatrice après quelques secondes. »
Mais la jeune femme restait silencieuse, le regard perdu. La sorcière voyait bien que quelque chose la tracassait, et l'expression de son visage sur ses derniers mots lui confirma ce à quoi elle s'attendait.
« - Je vois. Alors, toi aussi tu vas aller risquer ta vie pour essayer d'accomplir cette quête ? »
Le ton de la fille en mauve se fit plus dur que jamais alors que ses yeux ne la quittaient plus. Elle semblait à la fois en colère et terrifiée.
« - Il y a beaucoup d'aventuriers bien plus expérimentés que toi, tu vas mourir là-bas ! cria la fille aux couettes. Beaucoup trop sont déjà morts !
- Regarde autour de toi, Nozomi ! Les gens fuient et désertent les villages, ils quittent les villes pour chercher un refuge quelque part ! Tu as bien dû remarquer, toi aussi, la terre tremble, même les monstres sont agités !
- Ce n'est pas une raison pour aller te suicider là-bas… chuchotait la fille aux yeux turquoise en refusant maintenant de regarder son amie.
- Nozomi… Je le sens au fond de moi, quelque chose me pousse à y aller, je ne peux pas rester sans rien faire. Je suis un chevalier !
- Alors ne compte pas sur moi pour t'encourager ! Hurla la sorcière en faisant volte-face. Si c'était pour m'annoncer ça, tu aurais dû rester où tu étais. »
Celle-ci serrait les poings tellement forts qu'elle sentait ses ongles rentrer dans sa peau. Elle ne jeta même pas un dernier regard à sa camarade avant de disparaître à travers les arbres. Elle ne pouvait pas cautionner son attitude qu'elle jugeait complètement suicidaire. Elle l'avait déjà perdu une fois et maintenant elle lui annonçait que cela allait recommencer. Si elle mourrait là-bas… Jamais elle ne pourrait lui pardonner.
« - Nozomi… »
Mais l'épéiste se retrouvait déjà seule près de l'étang où elle avait passé la majeure partie de son temps en compagnie de la sorcière étant plus jeune. Elle savait très bien que cette décision serait difficile à accepter, mais elle espérait un minimum de soutient de son amie. Elle-même connaissait les risques. Elle aussi avait entendu parler des nombreux aventuriers qui avaient perdu la vie en essayant de répondre à leurs devoirs et de protéger le monde. Elle savait très bien qu'elle ne reviendrait peut-être jamais… Mais c'était plus fort qu'elle. Son cœur lui disait qu'elle avait quelque chose à accomplir.
Le soleil se couchait, teintant le ciel de reflets orangé, nappé de nuages blancs. Le silence était froid ici, au milieu des dalles de pierres surélevées entourées de fleurs pour la plupart fanées. Eri s'arrêta devant l'une d'entres elles avant de s'y accroupir et d'y laisser un bouquet d'aigremoines.
« Ayase Ekaterina »
Peut-être ne pourrait-elle plus jamais rendre visite à sa mère, alors pour la dernière fois elle se lança dans une discussion à sens unique avec elle qui dura plusieurs heures jusqu'à ce que la nuit tombe. Elle lui expliqua ses doutes et la peur qu'elle ressentait de se lancer dans l'inconnu, mais aussi ses convictions auxquelles elle ne renoncerait pas. Elle lui raconta comment elle était devenue chevalier et lui fit la promesse qu'elle suivrait son code d'honneur jusqu'à sa mort.
« - Tu seras fière de moi, chuchota-t-elle avant de s'en aller. »
Le lendemain matin, la place du village se trouvait être aussi déserte que la veille. La guerrière n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit, torturée par la possibilité de ne jamais pouvoir revoir la sorcière, par ses paroles et ses cris. Ce n'étaient pas les retrouvailles qu'elle avait espérées. Mais comment lui en vouloir, après tout. Son seul regret était de ne pas avoir pu lui dire au revoir comme elle l'aurait voulu et cela laisserait surement une éternelle trace d'amertume au fond d'elle-même. Malgré ça, la blonde était prête et rien ne pourrait venir à bout de sa détermination. Elle prit une grande respiration en plongeant ses yeux bleus céruléens dans le ciel. Le soleil était déjà assez haut, elle ne pouvait plus attendre.
« - Ericchi ! Hurla une voie dans sa direction. »
La jeune femme se retourna soudainement alors que son cœur semblait s'être arrêté. Elle était venue.
« - Nozomi… J'ai cru que tu ne viendrais pas me dire au revoir, fit-elle soulagée. Mais… Qu'est ce que… souffla-t-elle en apercevant son sac ?
- Je pars avec toi.
- Hein ? Fit la blonde avant une seconde de réflexion. C'est hors de question, c'est bien trop dangereux !
- Alors c'est trop dangereux pour moi, mais pas assez pour toi ? rétorqua la fille aux cheveux mauves. Tu as déjà oublié la puissance de mes sortilèges ?
- Nozomi…
- Je t'ai déjà perdu une fois, Ericchi, je refuse de revivre ça. Et si tu dois risquer ta vie, alors je risquerai la mienne à tes côtés ! »
Un silence s'installa le temps de quelques secondes. C'était la première fois qu'elle entendait sa voix de cette façon, aussi sûre d'elle. Il fallait bien admettre que cet air déterminé sur son visage lui rappelait quelqu'un. Eri était persuadée que quoiqu'elle dise, elle n'arriverait pas à la faire changer d'avis, tout comme la sorcière elle-même n'avait pas réussi à la faire changer d'avis la veille.
« - Alors faisons-le, ensembles. »
Les aventurières se regardèrent en souriant, prête à se lancer. Même si la chevalière ne semblait pas aimer que son amie risque sa vie, il fallait bien reconnaître que cette annonce remplissait son cœur de joie. Ainsi, elle pourrait partir sans regret, sans la laisser derrière elle. Cette solitude qu'elle avait tant redoutée, semblait aujourd'hui complètement effacée. Grâce à elle à ses côtés, tout lui semblait maintenant possible.
L'aventure pouvait maintenant commencer.