Bon, une jolie petite fic pour l'anniversaire de notre Kendoka d'amuuur ! Et oui j'ai été absente. Et oui j'ai pas d'excuse. Et oui j'ai d'autres fics en cours. MAIS MA VIE POUR YUU-CHAN !
Warning : Langage vulgaire, on refait pas une équipe qui gagne.
Note : J'ai craqué, j'avoue. Et si vous avez envie d'une suite, dites le moi en review ou en MP, histoire de faire un deuxième chapitre avec du LEMON (ce mot est un appel aux fangirls yaoistes)
Bonne lecture !
Une botte cirée et rageuse s'écrasa au sol dans un couinement de cuir neuf, les quelques graviers s'entassant sur son chemin se faisant éjecter sans pitié sur le bas-côté. Un grésillement s'éleva, une main gantée prenant le talkie-walkie alors que les pare-brises des voitures du quartier aisé voyaient défiler des pectoraux et un derrière rebondi dans un uniforme bleu marine.
« Encore deux heures avant ta pause, Kanda, et à la fin de ta ronde, reviens déposer ton flingue, la matraque et le gilet pare-balles au QG. »
Un claquement de langue et le tintement des menottes contre le cuir perçaient l'air à chaque pas.
- Tch.
« Ne fais pas ta mauvaise tête. Je sais que tu n'aimes pas être considéré comme un enfant, mais si tu savais maitriser un minimum ta colère, tu n'aurais pas été rétrogradé. »
- Komui, si tu ne veux pas que je passe ma colère sur les vieux bourges de ce pâté de merde, un conseil, ne me fais pas la morale.
« Je suis ton supérieur, je te fais la morale si je le souhaite. Rien ne t'empêche de poser une démission, tu as passé tes vingt-cinq ans. »
- Et donc rien ne m'empêche de trucider Chao Ji et son squad. Si ce bouffon avait un minimum de cellules grises, je n'aurais pas pété une durite.
« Tu étais son supérieur à ce moment-là, tu avais ta responsabilité en jeu, et tu le savais très bien. Finis-moi cette ronde, je dois m'occuper des dépositions. Reeveeee-KRCH »
Le talkie s'arrêta dans un bruit feutré, l'écho des pas de Kanda contre le béton frais résonnant dans la nouvelle rue déserte.
Sérieusement, à quoi pensait cet imbécile de Lee ?! Il était un chef d'escouade, spécialiste dans les règlements de comptes, les enquêtes musclées et les coups fourrés, et pour un simple uppercut et des côtes défoncées il était rétrogradé ?!
Lui ?! Yu Kanda ?!
Le japonais laissa un claquement de langue et un sifflement empli de poison s'élevé dans les airs une nouvelle fois, ses pas se faisant plus rapides et plus secs. Il était à quelques mètres des commerces, et le moment le plus pénible de sa journée arrivait un peu trop vite à son gout.
Je vais encore être bon pour me taper les requêtes de petits vieux qui estiment que le chien du voisin est un bon prétexte pour poser une plainte pour tapage nocturne. J't'en foutrais du tapage ! Ca oui ! Une mandale ou deux dans leurs sales petites bouches-
- REVIENS ICI, VOYOU ! VAURIEN ! (NDA : Rien qu'un morceau de paaain !)
- Qu'est-ce que … ?!
De la ou il se trouvait, Kanda entrevit une ombre encapuchonnée sortir en trombe d'une échoppe, un sac en papier recyclable –enfoiré d'écolo- précieusement calé dans ses bras, et un marchand rondouillet en nage avec une spatule au poing.
- REVIENS ICI ! QUELQU'UN ! ATTRAPEZ-LE !
Le japonais se cacha dans le coin d'une maison pour regarder la scène, yeux plissés et moue dégoutée au visage.
D'oh, et merde, plus qu'une heure et cinquante quatre minutes avant ma fin de journée et faut que ca tombe sur moi…
- ARRÊTEZ-LE ! AU VOL ! A L'ASSASSIN !
Il n'exagère pas un peu, là … ? J'ai pas envie de courir, j'ai pas envie de le rattraper, de me taper la procédure, le retour au poste, la plainte et- Puis merde, c'est quoi en plus comme magasin !?
Il poussa sa tête comme une tortue, se dévissant la nuque pour voir le nom de l'échoppe vandalisée.
- Des donuts ?! Sérieusement ?!
- LOUÉ SOIT LE SEIGNEUR, UN POLICIER !
Kanda sursauta et leva la tête pour tomber nez à ventre avec le propriétaire du magasin, un joli « Roger » calligraphié à l'encre bleue sur un badge rose pailleté à égalité avec son porteur : immonde.
- Un jeune voyou à vandalisé mon magasin !
- J'ai cru comprendre, oui. Il a-
- J'étais en train de servir des clients comme tous les jours, derrière mon nouveau comptoir parfaitement ciré, et j'avais reçu un nouvel arrivage de pâtisseries. J'avais mis mon tablier et-
- L'ESSENTIEL.
Le grognement tira un regard surpris à l'incarnation même du cholestérol, et son visage gras et aux pores luisants s'étira pour laisser place à un sourire contrit.
- Oh, oui, bien sur, vous devez être occupé. Et donc, je vois ce jeune homme entrer, il me dit bonjour et-
- Par pitié venez en fait ! Je m'en tape de ton tablier, je veux rentrer chez moooi-ah-aaaah…
- Il m'a volé plusieurs dizaines de donuts ! Sous mon nez ! Et je n'ai rien vu venir avant de me rendre compte que les étalages étaient vides !
… Dites moi que c'est une blague. Que je ne vais pas faire trois heures supplémentaire pour deux gâteaux à la con.
Kanda se pinça l'arête du nez à deux doigts, la migraine s'incrustant lentement, insidieusement dans son crâne. Oh oui, s'il attrapait le môme, il allait lui en faire manger de la pâtisserie. Il lui enfoncerait lui-même bien profondément au fond de la gorge jusqu'à ce qu'il pisse des blocs de sucres. En morceaux.
- Vous avez une idée de l'âge ? Des détails sur le physique, les vêtements … ?
- Oh, il devait avoir douze ans, il était assez petit. Les cheveux teints, blancs, et un maquillage de la kermesse sur le côté droit du visage. On est en plein dans le début de l'été, tout le voisinage fait des petites sauteries, ce ne serait pas étonnant que le gamin soit du pâté de maison. Quand aux vêtements… Un sweat marron, un jean et des baskets. Tout ce qu'il y a de plus normal.
- … Je vois. Le montant ?
- Pardon ?
La passe, elle vaut combien, abruti ?!
Oh oui, un bain et un thé ne seraient pas de trop. Et un massage. Thaïlandais.
- Le montant, pour combien il y en a de donuts ?!
- Oh, une bonne quarantaine d'euros.
- Une quarantaine ?! Mais il a prit la réserve en plus ?! … Bon. Je vois. Je vais m'en occuper, je vous tiens au courant si jamais on a des nouvelles sur son cas.
- Merci bien ! Vous êtes un véritable sauveur !
N'attendant même pas la fin de la phrase, il fit demi-tour et remonta l'allée vers sa voiture de service, le talkie à la main.
Un vol à l'étalage, il se prend pour qui, Aladin ?! Je rentre au poste, je fais une déposition et je rentre chez moi. BASTA.
Un rictus fleurit doucement sur ses lèvres, l'idée même d'un bain l'enveloppant d'une douce chaleur et de papillons qui aurait pu se méprendre à de la joie.
Puis, pour une histoire de sucreries, ca ne devrait pas durer longtemps. S'il traine vraiment dans le coin, je lui tomberais bien dessus un jour ou l'autre.
Il leva les yeux au ciel, un corbeau croassant à son passage sur un poteau d'électricité et un tambourinement entrecoupé de grincement se faisant entendre en fond.
De la musique … ? Non, c'est bien trop proche et bien trop-
- ATTENTION !
- GAH !
- BWAAH !
La collision arriva, brutale, soudaine, dans le bruit sourd d'un crâne contre un torse et d'un postérieur contre le caniveau.
- PUTAIN !
- Aaaah désolé ! Je suis désolé ! Je ne vous ai pas fait mal au m- … Oh.
Le temps de se démêler de ce méli-mélo de membres absolument pathétique, l'agresseur eu largement le temps de voir le magnifique uniforme de sa victime au corps musculeux, reluisant et, bizarrement, peu satisfaite de sa douloureuse rencontre avec un tas de 306 os.
- Bordel, la prochaine fois fais gaffe ou tu vas !
Kanda leva ses prunelles bleues et exaspérés vers ceux gris de son vis-à-vis et se figea.
Cheveux blancs, sweat marron et…
- …
- …
- … Tch. Moyashi.
- EXCUSEZ-MOI ?!
Oui, il n'était pas la lanterne la plus éclairée du lot.
- Je ne sais pas ce que vous voulez dire par mot-IA-chie, et je m'en contrebalance le deltaplane ! Maintenant, si vous m'excusez, j'ai un urgent rendez-vous ! Adieu.
L'immonde petite pousse de soja merdique se pencha pour ramasser son sac en papier, boudant sur deux délicieux donuts gâchés et couverts de poussières, gisant tels des âmes en peines attendant la salvation -dans son estomac- sur le bitume.
Et pendant qu'il faisait mentalement l'amour aux pâtisseries, Kanda continuait de le dévisager, les paupières plissées, le cul sur la plaque d'égout et un air de vieux maitre chinois au visage. Depuis quand les gamins avaient comme passion de se coller de la cire de babybel sur la face ? C'était un nouveau style ? C'était swag, comme il entendait à la sortie des lycées ? Parce qu'il avait juste l'air d'un con, avec son immonde trait violacée et boursouflé sur le visage.
Tch, on dirait que cet abruti sort d'une kermesse après s'être fait rejeter par les materne-eeelles… Attends deux secondes ?!
- Eh, gamin. T'aurais pas été dans le coin, pendant un vol à l'étalage, par hasard ? Eh ! EH ! REVIENS-LA !
Komui Lee avait plus de vingt ans d'ancienneté, et il avait été promu il y avait une dizaine d'années de cela. C'était un supérieur compatissant, proche de ses gars, et il avait vu des choses qui aurait hanté même le plus féroce et insensible des flics.
Et, même après tant d'années de service, il lui arrivait d'être surprit. Et pas toujours dans le bon sens du terme.
- Kanda ?! Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?! Et qui est-ce ?!
Il en avait vu des gars, couverts de sang, en larmes, se pissant dessus de terreur et implorant de détresse. Mais jamais, ô grand jamais, il n'avait vu un de ses équipier tartiné de glaçage, avec une petite étoile en sucre au milieu du front, trainant derrière lui un enfant à moitié nu s'accrochant aux portes comme la misère sur le pauvre monde.
- Lâche-le ! Tu vois bien que si tu tires tu vas lui déboiter les bras !
- Rien à foutre ! Ce sale merdeux est un voleur, et- Non mais c'est qu'il me mord l'animal !
- JE SUIS INNOCENT !
- ET MOI STRIP-TEASEUR !
- Ah oui ? En même temps, sans vouloir vous offenser, ca se voit un peu, avec vos cheveux et votre-
- NE CHANGE PAS DE SUJET !
Komui souffla longuement par le nez, prit une grande inspiration et rassembla tout son courage pour lever sa grande carcasse de sa chaise.
- Kanda, calme-toi, et dis moi ce qu'il s'est passé. En détails. Calmement. Et dans le calme. Le calme.
- Pourquoi tu répètes ?! Tu penses que je suis un névrosé, c'est ca ?!
- KANDA.
- … Il a volé pour quarante boules de gâteaux.
Un grand silence tomba sur le commissariat aux trois quarts vide, seulement brisé par un « 36.58 euros, s'il vous plait ! » indigné.
- … Quoi, comme gâteau ?
- … Des donuts.
- Des… des donuts ?
- Des donuts.
- … Combien de donuts.
- Komui, j'ai l'air de travailler dans une pâtisserie ?
Un long soupir fatigué lui répondit.
- J'ai compris. Emmène-le dans ton bureau, poses-lui les questions habituelles, tu sais quoi faire.
- J'ai le droit de le-
- NON, on ne tabasse personne, ce n'est ni un interrogatoire de la CIA, ni Che Guevara !
- TCH ! Ramènes-toi MOYASHI !
- Je m'appelle Allen !
- Mais oui ! Ils disent tous pareil !
Des bruits de pas, un couinement de douleur et une porte claquée plus tard, Komui se rassit enfin derrière son bureau, arrangeant la ceinture qui lui enserrait les reins et retenait son revolver.
Bon, quelques heures de garde à vue, un dédommagement et le gamin pourra rentrer chez lui.
Les prunelles noires voguèrent dans la pièce et sur son bureau en bois fraichement verni, les verres de ses lunettes brillant au soleil.
Mais en attendant…
La grande main attrapa le malheureux bout de carton ou résidait les indices, les doigts glissant contre le glaçage vanille d'un donut fraichement sorti du four et trouvant son chemin dans le gosier de l'inspecteur.
- Haaan, c'est encore meilleur dans l'illégalité ! LENALEEEEE ! Cafééé !
BUNK !
- PARLE OU JE T'EXPLOSE LE CRANE CONTRE LE BUREAU !
- Gaaaah !
Ses paumes venaient de s'éclater contre la table en fer avec un peu trop de force, et bordel, ca faisait mal. Mais il fallait bien ca pour intimider le gamin en face, menotté comme un homosexuel masochiste au bureau.
Pas qu'il avait quelque chose contre les homosexuels.
Pas du tout même.
Un an et six mois depuis la dernière fois que t'as grimpé aux rideaux, mon vieux, nouveau record. Eh.
- M-Monsieur … ?
Allen avait peur. Il était terrifié même. Comme si les menottes et la lumière dans les yeux ne suffisait pas, voila qu'il se retrouvait face au premier flic travelo de la ville, et il avait l'air d'avoir un sacré grain. Il le fixait de ses petits yeux luisants depuis cinq minutes et ca devenait pesant.
Il est là pour respecter le quota d'handicapé ou quoi ?! Eh ! Oh ! Barbie ! Sors de ta transe, fouettes moi avec tes cheveux et laisses-moi sortir, J'AI FAIIIIIM-
- O-Kaaaay, gamin, on va se la faire rapide, cette enquête, parce que j'ai vraiment, mais alors VRAIMENT pas envie de passer ma journée face à ta tête d'abruti heureux. C'était quoi ton but ? Une diversion ? Des représailles ? Sont ou tes complices ?! Réponds !
- Mais j'avais juste faim et pas assez de monnaie sur moi-
- OBJECTION !
BUNK !
… Aie. Le panache, c'était bien, mais il devait vraiment trouver un autre moyen de faire monter la pression, parce qu'il venait juste de s'éclater la main, le poignet, les avant-bras et c'était pas du tout agréable. Du tout.
- Me prends pas pour un jambon ! Pourquoi ce magasin ?! Pourquoi ces donuts ?! T'es raciste, c'est ca ?! Le vendeur n'était pas assez blanc pour toi ?!
Allen se figea. Il fallait que de tous les policiers de la ville, il tombe sur le seul parano-débilo-maniaque.
- J'vous jure que je voulais viser personne, c'était juste le plus proche de chez moi et- VOUS SAVEZ COMBIEN CA COUTE DES DONUTS ?! Hein ?! Bah non, forcément, puisque vous êtes tellement parfait que vous devez surement mettre du homard sur votre mayonnaise !
- Euh… Pas vraiment-
- ET BAH CE N'EST PAS MON CAS, MOI, MOSSIEUR ! Douze euros ! Douze balles le lot de 9 ! Et c'était même pas des mix !
Sale riche de merde !
De son côté, Yu était perplexe. D'accord, il avouait, il n'était pas fan de pâtisseries et de sucres en général, et douze balles, ce n'était quand même pas donné. Il était flic, pas Rothschild. Mais neuf conneries cancérigène c'était largement assez pour trois personnes non … ?
- J'ai passé mes examens, six heures dans la même salle sur la même chaise, à faire marcher mes neurones ! J'avais faim ! FAIM !
Un reniflement digne d'un soap-opéra fendit son speech.
- Je suis sorti de la salle, heureux d'avoir réussi mon test. Et j'avais fini mon goûter en cours de route, mon estomac criait famine, je pouvais sentir mes côtes percer mes vêtements ! Et-Et-Et j'ai senti l'odeur des gâteaux, et j'ai-… J'ai juste… perdu le contrôle.
Un long silence tomba dans la pièce, gênant pour l'un, et annonciateur d'un ouragan Yu de force 10 sur l'échelle de la nervosité pour l'autre.
- … Et donc tu as pillé pour soixante balles de bouffe à un citoyen innocent.
- 36 euros ! J'ai vu comme du noir, et je ne maitrisais plus rien, mon estomac était beaucoup trop fort et j'ai perdu contre lui-
- Tu te rends compte que tu vas devoir rembourser le commerçant, payer une amende et que tu auras l'étiquette de voleur dans tout le quartier, quand même.
Allen blêmit. Il ne pouvait déjà pas payer ce qu'il avait volé, si en plus Cross venait à voir l'amende à la maison… !
Je suis mort. Je suis mort. Jesuismortjesuismort. Je suis actuellement en train de décéder et cet abruti de Cross pissera sur mon cadavre avant de me ranimer en dansant avec mes boyaux autour de son cou pour me faire payer ses dettes.
Kanda regardait le gamin se ratatiner et pâlir sous son autorité et ses menaces avec un grand sourire. Ah ! Qui a dit qu'il était incapable de gérer dans le secteur des relations humaines ?! Le blanc-bec était en train de se noyer allégrement dans sa propre chiasse, et tout ca grâce à qui ? Bibi !
Un reniflement pédant et fier sortit de son nez sans qu'il puisse le retenir –pas comme si il allait se priver d'écraser les innocents, il était bonne pâte, mais pas l'abbé Pierre, thankyouverymuch.
- J-j-j-j'ai p-pas l'argent pour… p-pour… Enfin…
Ah, ca vole, ca pille, ca viole et encore ca se plaint d'avoir une amende parce que ca veut pas dépenser trois ronds ?
Tch, je déteste ce môme.
- T'as quel âge, gamin. Douze ? Treize ? … Huit ?
- J'ai dix huit ans !
- Han, on dirait que tu sors de grande section, désolé pour m'être trompé, Moyashi. T'as bien des parents, un tuteur légal, quelqu'un pour payer la caution et les dommages et intérêt, non ?
- Eurm… Justement, c'est ca, le problème.
Et voila, encore un qui allait jouer des violons pour pas faire face aux responsabilités.
- S'il vous plait, je ferais tout ce que vous voudrez, mais par pitié, dites rien à l'autre alcoolique ! J'ai déjà assez de dettes sur le dos, je peux pas me permettre une dépense en plus !
- C'est ton problème, sale punk.
Les prunelles grises fusillèrent Kanda sur place.
Et ta sœur, ducon la joie ?!
Un long soupir passa sa bouche. Il était peut être débile, mais il avait raison. C'était sa faute, et seulement la sienne. Il avait largement mérité sa punition. Après tout, il fallait bien ca pour laver son honneur et faire face à Cross comme un homme, un vrai, avec de la testostérone et qui savait porter ses erreurs et les jeter aux visages des autres avec fierté.
Un bout de fesse moulé dans un jean passa dans son champ de vision, et il releva la tête, le japonais s'étant assit sur le bord de la table avec grâce, panache et graisse. Il avait la bouche ouverte, comme s'il hésitait à dire ce qu'il pensait vraiment de toute cette situation, et la lueur de je-suis-en-train-de-faire-une-grosse-connerie dans le regard.
- … Quand t'as dis que tu ferais tout si je t'épargne, tu voulais dire tout… tout ?
… Allen Walker avait un sixième sens se rapprochant du niveau de la mer, la plupart du temps, mais pour le coup il n'aimait vraiment pas ou tout ca allait.
Vraiment pas.
- AaaAaAaaArGh !
- Arrête de gémir, femmelette !
J'en peux plus ! J'en peux vraiment, vraiment plus ! J'aurais du finir en taule au lieu d'accepter son chantage stupide !
Il avait mal de partout. Ses genoux étaient éraflés, son dos le faisait souffrir à force de rester penché, ses bras et ses mains étaient rouge et la peau irritée, sa nuque était dure comme du béton et même sa mâchoire était engourdie à force de serrer les dents !
- Plus vite t'astiques tout ca correctement, et plus vite t'auras la paix ! Enfin, la paix…
Un rire rauque et moqueur ressemblant à l'aboiement du chien du voisin éclata dans la pièce.
- Jusqu'au lendemain ! Arrête de m'admirer et continues. Aaah, ouais, comme ca…
Allen cracha et baissa son visage à nouveau, rouge et en sueur. Sérieusement, qui avait besoin d'un cireur de bottes comme au siècle dernier ?! Il était le cul en l'air à cirer des chaussures depuis le début de l'après midi et il avait raté le gouter !
Le gouter !
Cet homme était le diable incarné. Il lui avait fait faire des tâches plus dégradantes les unes que les autres, sous prétexte qu'il lui devait un mois d'esclavage complet et intensif parce qu'il avait payé la caution et remboursé le vendeur.
Comme si je lui avais demandé quelque chose à la base !
Sincèrement c'était à se demander si ce vil petit fils de … damoiselle avait eu des parents pour lui faire une éducation décente.
- Ensuite t'iras nettoyer les toilettes.
- Avec une brosse à dents ?!
- Évidemment, t'en as d'autres des questions ?
- Et à quoi sert le peigne ?
- A aller brosser ma pelouse.
Allen aurait presque relâché un rire acide si ce n'était pas pour l'air mortellement sérieux de son tortionnaire. Parce que qui disait pelouse, disait crotte à ramasser puisque le Diable avait un chien, et un chien moche de surcroit.
- Alma ! Viens ici mon chien !
- Wha !
Pas que la race de base était moche, au contraire, Allen n'aurait jamais fait du mal à un animal physiquement ou verbalement, surtout que « Alma » était un shetland. Un chien en peluche vif, intelligent, à sauter partout et à se coller à son maitre. Non, sincèrement, ce monstre de douze kilos aurait pu être un compagnon parfait, s'il n'était pas à moitié balafré.
La première –et douloureuse- rencontre avec le Shetland avait été une sorte de choc pour notre petit albinos. Le chien était tourné du côté droit quand il s'était relevé après l'avoir littéralement éclaté en guise de bonjour, et il avait un pelage en laine soyeux et des yeux joueur. Puis, après s'être relevé, Allen avait bien compris que quelque chose clochait quand le chien tentait de courir après son maitre.
Il avait des prothèses sur la patte avant et arrière gauche qui l'empêchait de marcher correctement, une oreille au cartilage à moitié enlevé et il ne parlait même pas des centaines de cicatrice sur sa gueule et ses flancs.
Je le savais, ce fou a passé ses nerfs sur ce pauvre cabot, maintenant c'est mon tour, JE VEUX PAS MOURIR-
- Ne le regarde pas comme ca.
- P-pardon ?
- Le chien.
Les yeux de Yu étaient froids, critiquant et détestant ouvertement le jugement qu'il avait vu passé dans les yeux d'Allen.
- Ne le regarde pas comme ca. Il n'aime pas.
- O-oh. Erm. D'accord. Il… ?
- Je l'ai trouvé dans un canal quand il était chiot, enfermé dans un sac poubelle. Il était déjà comme ca. Maintenant, laves-toi les mains et va me récurer ces chiottes avant que je te prenne la tête et m'en serve de serpillère.
- Mh.
Comme quoi, il porte un minimum d'attention à quelque chose de vivant, même si c'est un … Un chien.
Allen était plus chat. Les gouts et les couleurs.
Et sincèrement, vu sa tignasse, ce serait plus cohérent si IL était celui la tête sur le sol à manger la poussière !
Enfin, poussière était un bien grand mot. Cet espéce de goujat était un Mr. Propre wannabe, à faire le ménage à fond tout les jours, au point même que tout reluisait dans sa maison entièrement blanche.
Partout. Les murs, le plafond, le carrelage, le canapé, la cheminée centrale en verre et- Comment il pouvait s'acheter tout ca avec un salaire de policier moyen ?!
Lavi m'avait parlé des nouveaux riches qui étaient souvent des escrocs dans cette ville. Si ca se trouve, il fait parti d'un cartel de drogue, et je serais sa prochaine victime, je vais devoir passer la frontière clandestinement avec des boulettes dans le c-
- JE VEUX PAS !
- Ca va pas d'hurler comme ca ?! C'est quoi ton problème ?!
- Hein ? Oh, euh…
Allen se tortilla, brosse à dents en mains et tablier immonde et étrangement féminin sur le dos.
- Je… Je me disais juste que cette maison était grande et … Assez … Enfin, luxueuse, et pour un flic, c'eeeest…
- Héritage.
Je savais que ce salopard égoïste et pompeux était un fils de riche !
- Le balai, faut que je te le mette dans le cul pour que t'ailles plus vite ?!
- JE SUIS DÉJÀ PARTI !
Kanda regarda l'adolescent partir, en nage et en évitant les projectiles amoureusement lancé dans sa direction.
- Tous des incapables. Hein, mon chien.
- WHA !
- Mph.
Il leva la main pour caresser l'oreille meurtri du jeune shetland, sa gorge accueillant avec joie une gorgée de thé fumant. Le gamin venait tout les jours depuis deux semaines, et pour le japonais, c'était aussi bien une présence qui pimentait son quotidien qu'un emmerdement dont il se serait passé.
Si il était vrai que l'odeur d'un plat mijotant dans le four et qu'un « Ah ! Enfin rentré ! » ainsi qu'un « pas trop tôt » marmonné lui faisait du bien quand il rentrait du boulot qui était, quoiqu'on en dise, harassant et mentalement frustrant, le gamin avait également bousculé des habitudes de célibataire endurci et ca ne lui plaisait pas forcément.
Il ne pouvait plus regarder ses séries préférées, à moitié à poil dans son divan comme avant, puisque le gamin squattait dans la chambre d'ami et squattait tout court, sous prétexte que c'était plus pratique que de faire le trajet chaque jour. Il ne pouvait pas faire son yoga et sa méditation tranquille, puisque le chien trouvait toujours une excuse pour aboyer dés qu'Allen était dans son champ de vision. Plus de siestes dans le bain pendant des heures, puisque le Moyashi ramenait sa fraise en couinant pour l'eau chaude qu'il n'aurait pas.
- Tch, j'aurais du me taire ce jour-là…
Pour un ado, le gamin mangeait énormément, et même trop, au point qu'un humain normal aurait été en obésité morbide après avoir suivi le régime alimentaire de l'albinos pendant une semaine. Il parlait tout seul, tout le temps, comme si il n'était pas une liche dans un environnement qui ne lui appartenait pas.
Et le pire.
Le pire.
Il avait un gout du style horrible qui rivalisait difficilement avec ses facultés mentales.
En plus d'être con comme un balai, il se ramenait tout les jours avec des pulls horribles et des paires de chaussettes au gout tellement douteux que chaque matin était une compétition entre les deux malheureux bouts de tissus, pour savoir lequel serait le plus dégueulasse visuellement parlant.
« Ce n'est pas comme si j'avais le choix, je t'ai dis que je n'avais pas d'argent à dépenser inutilement dans des habits. Et venant d'un she-male avec des cheveux longs jusqu'aux fesses, excuses-moi, mais tu n'as pas matière à la ramener ! »
Bon, évidemment, il avait vite ravalé ses mots à grands coups de poings dans la bouche, parce qu'on ne critiquait pas sa chevelure. On ne le critiquait pas tout court.
- Ah ! Non ! Méchant chien ! Raaaah, je venais de finir de nettoyer en plus !
Une voix haut perchée à percer les tympans couina pathétiquement dans la cuisine, les bras ballants devant la magnifique galette qu'Alma venait de lâcher sur le tapis blanc.
- Quel idée de mettre du blanc dans une cuisine ! De mettre un CHIEN dans une cuisine ! D'avoir un chien tout court ! J'en ai marre d'être la boniche ! J'ai des buts à accomplir, j'ai un rôle sur cette terre et ce n'est pas SERVIR LE CLEBS D'UN TRAVESTI REFOULÉ !
- RÉPÈTES MOYASHI ?!
Kanda déboula dans la cuisine, poings serrés et prêt à défendre sa fierté comme tout bon macho qui se respectait, pour tomber face à un Allen débraillé, une mèche rebelle sur le côté de la tête et aux joues rouges après s'être égosillé comme un veau solitaire.
Mignon.
- TU M'AS PARFAITEMENT ENTENDU, BAKANDA ! Ras-le-bol de tout faire dans cette maison !
- T'es là pour ca, imbécile !
- DIS CA A TA FEMME !
- J'AI PAS DE FEMME !
- ÉVIDEMMENT PUISQUE T'EN ES UNE TOI-MÊME !
Chiant, sans aucun gout et avec une tête de punching-ball, mais mignon.
- JE VAIS TE MONTRER QUI EST LA FEMME ICI, MOYASHI !
- Han, et qu'est-ce que tu vas faire ? Me montrer ton pénis inexistant pour lustrer ta fierté de travesti accompli ? No thanks.
Une veine immonde et violacée explosa littéralement sur le front du japonais, le rendant encore un peu plus effrayant et un peu plus intimidant.
S'en était trop.
- Qu'est-ce que tu… ? Hein ?! NON ! PAS DANS LA POUBELLE ! PAS DANS LA POUB-GAAGRL !
- Reviens me voir quand t'auras un minimum le sens du style !
Et sur cette menace un tantinet pathétique, Alma s'assit à l'entrée de la cuisine, la tête sur le côté et fixant son maitre adoré noyer sa nouvelle maman dans la poubelle, sa queue voguant lentement de gauche à droite.
Oh oui.
C'était le commencement d'une magnifique histoire.
Han ! Et voila mes coquines ! Une affaire rondement menée !
Alors ? Bien ou bien ? J'avais raison ou j'avais pas tort ? Saumon ou saumon ? Hier, c'était la journée international du donut. DU DONUT. Alors, forcément, donut + Kanda...
Si vous avez aimé, ou pas du tout, ou que vous avez envie de faire votre B.A, laissez moi un p'tit mot, et dites moi si vous souhaitez un chapitre en plus montrant un Yuyun gémissant battre le joli cul d'Allen avec une fourche.
Parce qu'on aime la poésie.
Passez une bonne journée et OUI JE VAIS AVANCER LES AUTRES FICS, THANK YOU VERY MUCH. (goddamit)
Love U all !
Bakandasama (senpai pour les intimes)
