16/04/09
Nouveaux post corrigé. Un tant soit peu.
Merci à tous pour vos reviews.
Premier chapitre.
Si belle, mais si fausse
*
Elle.
De sa vie l'homme ne garde que les souvenirs heureux. Les autres, le temps les efface, et il n'y a pas de douleur que l'oublie ne cicatrise, pas de deuil dont on ne se console.… ¤
Cette phrase provient d'un homme. Un écrivain moldu qui l'a écrite dans un de ses romans. Livre que j'ai dévoré à l'âge de 11 ans. Quelques jours avant de recevoir ma lettre d'admission à Poudlard. A cette époque j'ai tout simplement aimé cette phrase, cet ordre de mots. Poétique, belle, vraie….
C'est ce que je croyais….
A présent, je sais que cet homme n'a pas réellement connu tout ce qu'il racontait. Cet homme n'a jamais eu à verser des larmes, à faire couler le sang autre que le sien. Il n'a jamais eu peur de se regarder dans un miroir.
Moi si.
J'ai dix sept ans et connais déjà la guerre, la souffrance, la mort…
Chaque matin, je maudis le ciel de ne pas nous laisser en paix.
Chaque soir, au moment de me coucher, je prie le ciel de me laisser dormir à tout jamais.
Et chaque nuit, mes cauchemars reviennent.
Infernaux. Chaotiques.
Je revoie en rêves, la dure réalité de la dernière bataille.
Je la revis.
Et j'ai mal.
A chaque nouvelle excursion dans mon sommeil, je remarque certains détails auxquels je n'avais pas prêtés attention. Auxquels je ne pouvais prêter attention alors que je me battais pour ma vie....
J'ai vu qu'à l'instant où Padma Patil recevait le sort de la mort, Parvati s'éteignait aussi.
J'ai vu Remus Lupin allongé sur le sort, un doux sourire aux lèvres. Auprès de lui, Tonks, hurlant au désespoir, les larmes s'écrasant sur le torse du mort, l'embrassant une dernière fois, avant de recevoir le baiser du Détraqueur, pour suivre son aimé dans l'au-delà.
Chaque nuit, je me réveille terrorisée. Les sanglots me secouent et la sueur colle mes cheveux sur mon front.
Mes yeux sont éteints. Morts.
Morts en même tant que mon meilleur ami. Harry Potter a vaincu Lord Voldemort, avant de succomber à ses blessures.
Ron est amnésique. Trop de Doloris, ont dit les Médicomages. Comment ne pas le deviner ? Il ne me reconnaît pas. Moi, sa Mione, comme il aimait m'appeler.
Et je l'envie. Je l'envie d'être débarrassé de ces images. De redevenir comme un nourrisson, de tout devoir réapprendre sur la vie. De l'idéaliser de nouveau, dans l'insouciance de l'enfance….
Ginny, elle, dépérit lentement, meurt à petits feux. La seule chose qui l'empêche de partir définitivement, est le petit être qui grandit en elle.
Le dernier Potter.
Mme Weasley pleure quatre de ses enfants.
Ron et Ginny, ses derniers, qui ne la reconnaissent plus.
Percy, son fils qui l'avait reniée mais qui l'a pardonnée et l'a protégée. Il est mort dans les bras de Molly. Pardon. Tel était son dernier mot.
Et Bill. Victime de Greyback. Vengé par Fleur. Fleur s'est tranchée la gorge, éclaboussant de sang ses cheveux argentés, ses yeux bleus tournés vers ceux de son mari, sa tête reposant sur son épaule. Elle dormait comme un ange. Sans ce rouge, on l'aurait cru. Mariée à Bill, elle le suivait jusqu'à sa tombe. Sacrifiant et emportant avec elle sa petite fille pas encore née.
Charlie est retourné en Roumanie.
Les Jumeaux vivent sur le Chemin de Traverse et ont besoin plus que quiconque de rire et d'oublier. Mais comment oublier ? En inventant pour les enfants, en racontant au monde ?
Arthur Weasley a tellement vieilli. Il a vécu tant de moments difficiles…. Il est respecté au Ministère. Respecté et admiré. Il est le conseiller du Ministre. Ce Ministre qu'il méprise. Que je méprise…
Et moi…
J'ai vu mes parents mourir sous mes yeux, la terreur à jamais gravée dans leur regard. J'entends toujours le rire glacial de Rodolphus Lestrange. Je me souviens du rayon vert, sorti de ma baguette qui l'a frappé en plein coeur.
Alors, oui, je pense que cet écrivain moldu a tort.
Terriblement tort.
J'ai connu nombre de moments de bonheur mais je les oublie. Lentement. Ils disparaissent, remplacés par ces souvenirs couverts de sang.
La seule chose qui me permet de vivre est son visage.
Son visage interdit. Ses yeux dans lesquels, je n'ai pas le droit de me noyer.
Et pourtant, je l'aime.
Je l'aime tant que je souffre et que j'en meure. Je ne vis plus ; je survis.
Mais c'est impossible, voué à l'échec. Je ne peux le serrer dans mes bras sans trahir mon Camp. Sans trahir mes amis. Ce serait mal les remercier, eux qui ont tant fait pour moi…
Mon cœur a arrêté de battre quand j'ai vu ce Mangemort lui fonçait dessus pour le tuer. J'ai hurlé tellement fort… Il s'est tourné vers moi. Mais je n'ai pas pu soutenir son regard.
Si Harry le savait…. Moi, aimer notre pire ennemi….
Un Serpentard….
Un ex-Mangemort….
Un Malefoy….
¤ C'est une phrase extraite du roman de Roland Dorgelès, Les Croix de feu. J'ai étudié cet extrait en classe et immédiatement j'ai pensé à écrire cette fic. Bisous.
A suivre dans Lui.
