Hey !

Me revoilà avec une fanfiction basée sur Undertale de Toby Fox ! Avant toute chose, j'aimerais te prévenir : elle n'a pas été écrite pour que des personnes sensibles au sang, au gore, aux tortures psychologiques etc la lisent, et encore moins des enfants ! Si tu la commences, c'est à tes risques et périls u.u

Cela étant dit, j'ai commencé à écrire cette histoire qui avait au début pour nom « Mais qu'est-ce que je fous… » (pour te laisser imaginer le niveau…) juste pour me défouler et… et ça a donné une fiction étonnamment bien structurée et travaillée. Oui parce que, dernière chose : j'ai certes commencé à écrire cette histoire pour me défouler mais après j'ai passé des heures à l'écrire, la lire, la relire, la corriger et la réécrire. Alors s'il te plaît, si tu commentes (et ça me ferait très plaisir) évite les « c de la merde ». C'est pas parce qu'on est caché derrière un ordinateur qu'on peut se permettre de cracher sur le travail des autres.

Bref ! Ces choses étant éclaircies, je te souhaite une bonne lecture, et j'espère que tu apprécieras cette horrible histoire (c'est étrange dit comme ça, ah ah)

Enjoy !


L'horloge cassée

Il fait sombre. Dans le bar, les monstres viennent et restent, dans un brouhaha aussi fort qu'inquiet. Ils se saluent, s'échangent des messes basses, rient et boivent. Rien ne change. Par la vitre d'une fenêtre, un homme armé regarde régulièrement l'intérieur de la pièce puis reprend son chemin. Grillby sert un verre, deux verres, trois verres. Il lui suffit de jeter un coup d'œil au client pour savoir ce qu'il veut; ils prennent toujours la même chose, à la même heure. Les sourires et les pièces habituels sont échangés et tout continue comme un disque raillé qui répéterait toujours les mêmes notes.

Les minutes s'égrènent. Bientôt, comme d'ordinaire, Papyrus entre, laissant un silence glacial sur son passage. Il se tient le dos courbé, comme si le poids de l'air l'écrasait, la tête baissée, un long manteau noir ressemblant plus à une robe pour tout habit.

Il avance tel un fantôme, sans un mot, et s'assoit au comptoir. Tous les monstres le fixent, s'attendant peut-être à ce qu'il se mette à pleurer, ou à rire. Mais il ne se passe rien. À l'extérieur, un homme armé toque à la fenêtre, demande si tout va bien, on hoche la tête. Le barman prend un verre, le remplit de lait et le pose devant le squelette. Le tintement des pièces qui rencontrent le bois de la table raisonne, Grillby aperçoit le visage du consommateur pendant un instant, voit ses cernes gravés sur ses os, ses joues encore humides, le désespoir dans ses pupilles. Ils se taisent. Papyrus fixe son verre. Il ne le touchera pas. Pendant les quelques heures qui suivront, il restera ainsi. Cependant, aujourd'hui, un monstre décide de ne pas respecter le rituel. Il avance vers lui et brise les murs qui l'encerclent.

« Salut. Comment vas-tu ? »

Le squelette se tourne vers lui mais ne répond pas. Son interlocuteur ne se formalise pas, après tout, tout le monde sait.

« Tu n'as toujours pas de nouvelle ? »

Ses orbites s'écarquillent, cette question est plus douloureuse qu'un coup. Son visage s'assombrit plus encore, il refrène les larmes mais, n'y arrivant pas, il se contente de baisser la tête pour les cacher tout en faisant signe que non. Non, toujours pas de nouvelle.

Alors le silence qui régnait jusque-là se craquelle et des murmures se font entendre.

« Toujours pas ? »

« Je n'imagine pas sa douleur… »

« Ça aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous… »

Le monstre laisse Papyrus. Les discussions s'intensifient, changent de sujet, n'en parlons plus, et l'atmosphère faussement guillerette reprend, comme toujours. Grillby essuie distraitement un verre. Un homme armé passe derrière la fenêtre. Le squelette fixe le sol.

Chaque comportement est réglé par avance et se répète incessamment. Quelques heures s'écoulent et Undyne entre dans le bar. Elle salue les personnes qui l'accostent, en rassure d'autres, elle ne sourit pas. Elle fait un signe de tête poli à Grillby puis se penche vers Papyrus. Tous ses gestes transpirent l'inquiétude. Doucement, pour ne pas brusquer son ami, elle lui répète les mêmes mots qu'hier, et qu'avant-hier, et que tous les jours.

« Papyrus ? Rentrons, il se fait tard. »

Il la regarde, un peu perdu, puis, semblant la reconnaître, il acquiesce et se lève. Un geste vers le barman pour lui souhaiter une bonne soirée et les deux amis sortent, la garde soutenant le squelette. Les monstres les observent partir, se sentant gênés par tant de tristesse, ne se rendant pas compte de leur propre malaise; ils haussent les épaules et reprennent leur conversation animée. Un homme armé passe derrière la fenêtre. Grillby nettoie un énième verre.

Puis, petit à petit, le bar se vide. Les derniers consommateurs saluent l'homme de feu et le laissent seul. Alors il balaie la salle, vérifie ses stocks et fume une cigarette dehors. Lorsqu'il a fini, il attend un peu. Il sait qu'il viendra, comme tous les soirs, à la même heure. Il arrive.

Papyrus avance lentement dans la neige. Il s'arrête devant Grillby et prononce alors les seuls mots de ses journées.

« Si tu as des nouvelles… préviens-moi, s'il te plaît… »

Le barman aurait pu le rassurer, lui dire qu'il le sait déjà, qu'il le lui répète tous les jours… Il se tait. Il comprend sa douleur mais en même temps, il sent que déjà depuis trop longtemps, ils ne font plus partie du même monde. Lui a réussi à s'accrocher, l'autre s'est laissé couler aux côtés des morts.

« Dès que j'ai des nouvelles, je te préviens. »

Le squelette sourit pour le remercier, un sourire étrange, presque une grimace morbide. Puis il retourne dans le froid et les réverbères éclairent sa silhouette tordue qui se traîne. Grillby la suit des yeux.

Des flocons commencent à tomber, recouvrant le paysage d'un voile d'épuisement qui cristallise une fois de plus la ville. Cependant, un détail alarmant brise l'étrange routine. Une ombre se tient sous le porche d'une maison. Collée au mur, elle ne bouge pas et fixe droit devant elle, là où la silhouette de Papyrus vient de disparaître, comme si, pour elle, plus rien n'existait sinon cette forme lointaine.

Grillby ne connaît pas cette ombre, et cela l'inquiète. À cause des derniers événements, il est toujours sur ses gardes et surveille les alentours, au cas où. Alors il s'approche d'elle. Il se rend compte qu'elle est debout, qu'elle s'accroche au mur, et qu'elle ne l'entend pas. Il pose la main sur son épaule; elle sursaute.

« Excusez-moi… »

Elle tourne légèrement son visage vers lui, dévoilant un œil, ou plutôt une orbite vide. Le barman retire vivement sa main, comme si on l'avait brûlé. Il hésite, sa voix tremble.

« Sans… ? »

L'ombre se meut, dévoile un peu plus de son visage.

« Grillby… » murmure-t-elle.

Alors les secondes accélèrent, la vie reprend une consistance, les vivants recommencent à respirer. Le temps explose.


Pour les « chapitres », je les ai faits de géométrie variable, pour voir ce que ça donnait. J'aime plutôt bien le résultat. Je poste de suite la suite (j'ai beaucoup de vocabulaire dans mon vocabulaire, ah ah) puisque je pense qu'ils sont trop liés l'un à l'autre pour qu'on ne les lise pas à la suite (u.u)

N'hésite pas à commenter pour me dire ce que tu en as pensé ^^