Après avoir vu le film (Harry Potter 7 - Part One), j'ai eu envie de faire un O.S Hermione/Scabior.

Dans celui-ci, j'ai choisi délibérément d'en faire un loup-garou. Pour moi, le gang de Fenrir Greyback est composé essentiellement de loups-garous, or Scabior fait partie de ce même gang (dans le film, il en est même le leader.).

De plus, on le voit sentir le parfum d'Hermione… Peut-être est-ce dû à une quelconque modification olfactive, tenant du fait qu'il soit devenu un loup-garou (?)…

Bref, même s'il n'en est pas un, ce critère est l'objet de cet O.S.

Bonne lecture !

A lire en écoutant Beware de Deftones, ou Got The Life de Korn…


Elle courrait à en perdre haleine, les arbres défilaient à une vitesse affolante. La nuit était noire et froide, comme autant d'hivers perdus aux tréfonds de l'oubli. Autour de son visage glacé voletaient ses cheveux en tornades de nœuds. Une énorme bosse entravait la vue de son œil gauche, larmoyant. Elle courrait toujours, toujours plus vite.

Son esprit, noyé dans le chaos le plus complet, n'arrivait pas à saisir l'ampleur de cette situation terrible. Pourtant cette dernière était des plus simples : elle n'avait aucune chance d'en sortir vivante.

Elle trébucha, stoppant brutalement sa course, essayant tant bien que mal de la reprendre tout en s'évitant la chute. Je n'ai pas le temps pour ça, pensa-t-elle…

Tendant son bras vers l'immensité sombre de la forêt, elle tenta de ne pas trop trembler, son mouvement déstabilisant déjà bien trop son équilibre. Elle constata que le craquement qu'elle avait auparavant entendu ne provenait pas de son imagination : à son extrémité, sa baguette était scindée en deux, laissant s'échapper des effiloches de ventricule de dragon.

- Merde, merde, merde !, jura-t-elle entre ses dents.

Elle tenta tout de même le tout pour le tout, balançant son bras dans un mouvement amplifié par la peur.

- Paseo !

Cela n'eut aucun effet, si ce n'est que quelques racines s'écartèrent mollement, après son passage. Elle entendait derrière elle des pas légers et affreusement véloces impulser le sol, tout comme la peur rythmait les battements de son cœur.

- Incarcerem, murmura une voix à son oreille.

Elle s'écarta juste à temps et les cordes ne firent que la frôler, toutefois, elle pressentit sa fin comme imminente. Sa course redoubla, malgré la douleur cuisante se répandant dans ses membres, lui rappelant à chaque instant son corps n'était pas habitué à un tel effort. Un rire résonna non loin, précipitant si cela était encore possible les à-coups dans sa poitrine.

- Harry ! Ron !, hurla-t-elle en espérant follement qu'ils ne fussent pas trop loin.

Mais peine perdue, elle n'avait pas réussi à s'accrocher à temps. Ils avaient transplané sans elle. Ses deux amis devaient être à des kilomètres de là, à présent, et s'ils étaient revenus, elle s'était bien trop enfoncée dans la forêt pour qu'ils n'aient un espoir de la retrouver.

Ce qui devait arriver, arriva. Elle trébucha et s'envola presque dans les airs, s'étalant de tout son long sur le sol terreux.

- Incarcerem !, répéta la même voix.

De longues cordes stoppèrent sa tentative de se redresser. Elle regarda aux alentours.
Rien.
Pourtant il était là. Il la guettait, elle le sentait.

- Tes deux amis se sont enfuis, mon ange.

Impassible, il émergea de l'obscurité.
Hermione le jaugea, ses yeux pleins d'effroi et de haine. Sa baguette brisée toujours entre les doigts, elle la pointa vers son propre corps.

- Diffindo !

Cela n'eut aucun effet.

- Diffindo ! Diffindo ! Dif-

- Chut…, murmura-t-il nonchalamment.

Elle lui lança un regard furieux. Il leva lentement le bras, pointant sa baguette magique vers elle.

- Comment t'appelles-tu, mon cœur ?

Des cris résonnèrent au loin. L'homme se retourna et siffla fortement avant de se tourner à nouveau vers elle.

- Comment t'appelles-tu ?, répéta-t-il, un sourire commençant à poindre sur son visage.

- Pénélope Deauclaire.

Deux autres hommes arrivèrent.

- Tu l'as eue !, s'écria l'un deux.

- Évidemment, murmura-t-il froidement avant de sourire une nouvelle fois à Hermione. Comment aurait-elle pu m'échapper ? Elle court si lentement que c'en est navrant.

Il s'approcha d'elle et l'attrapa, la projetant sur son épaule en ignorant ses cris de protestation.

- On rentre, ordonna-t-il.

Les autres acquiescèrent sans un mot.

Ils transplanèrent dans un endroit sombre. Hermione se sentait comme aveugle alors que des larmes jaillissaient de ses yeux. Sa dernière chance d'être retrouvée venait de s'évanouir. Harry et Ron ne pourraient jamais deviner l'endroit où ils l'avaient amenée. Elle n'en savait rien elle-même.

- Je me charge d'elle, fit la voix de l'homme. Greyback, attends.

Des grondements retentirent. Hermione frémit. Des loups-garous… Elle connaissait le nom de Greyback : il avait défiguré Bill Weasley et pire encore… c'était lui qui avait transformé Remus Lupin… A fortiori, ce loup-garou avait un appétit particulièrement prononcé pour les enfants… C'était un monstre.

- Qu'est-ce que vous attendez ?, reprit-il. Allez-y.

Le sol craqua et Hermione en déduit qu'il devait s'agir d'un vieux plancher. Son hypothèse se confirma lorsqu'elle fut jetée à terre, sans douceur. Cela sentait la viande pourrie et l'atmosphère était lourde. Une radio lointaine crachotait des grésillements et une musique tout sauf douce.

- Vérifie-moi le nom Pénélope Deauclaire, ordonna l'homme, très certainement à Greyback.

Elle ne l'entendit pas répondre mais le parquet craqua à nouveau et Hermione en déduit qu'il avait obéi.

- Incendio.

Des bûches s'embrasèrent. Hermione tourna la tête vers la source de lumière. Il se tenait devant la cheminée qu'il venait s'allumer, le dos tourné. Sa silhouette trouble et immobile évoquait la photographie d'un homme solitaire. L'homme resta dans cette position un long moment avant de se tourner vers elle, redressant son corps immobilisé d'un coup de baguette.

Il la contourna pour aller fermer la porte, qu'il verrouilla, les yeux toujours plongés dans ceux de la jeune sorcière. Le cliquetis résonna bruyamment dans la pièce, faisant frissonner Hermione. Qu'avait-il l'intention de faire ?

- Pénélope Deauclaire…, murmura-t-il.

Il s'approcha d'elle calmement, la visant toujours de sa baguette pour la maintenir debout.

Ce n'est que lorsqu'il fut encore plus près qu'il écarquilla les yeux, semblant comprendre quelque chose. La plaquant contre le mur, il enfouit son visage dans sa nuque, inspirant à plein nez. Il finit par s'écarter d'elle, la dardant d'un regard réellement amusé.

Ses cheveux longs et emmêlés étaient noués en catogan il était vêtu d'un grand manteau noir, de bottes et d'un pantalon sale… Son visage était dissimulé dans l'obscurité mais elle imaginait très bien quelle expression il arborait…

- Délicieux parfum, Pénélope.

Hermione serra sa baguette entre ses doigts et la pointa du mieux qu'elle le pouvait vers son ennemi. Même si ses sorts n'avaient plus qu'une très faible puissance, à une telle distance elle pouvait espérer un résultat plus probant.

- Stupéfix !, s'écria-t-elle.

Il la précipita par terre dans un cri rageur.

- Diffindo !, mugit-elle aussitôt, mais les cordes ne firent que s'entailler très légèrement.

L'homme jeta un sort sur sa jambe touchée le maléfice qu'avait lancé Hermione avait pétrifié sa jambe. Son sort n'eut aucun effet. Hermione en profita pour commencer à ramper vers la sortie, jetant toujours plus de sorts sur les cordes.

- Diffindo ! Diffindo ! DIFFINDO !

Un des sorts dut fonctionner car les cordes cédèrent. Elle se précipita aussitôt vers la sortie, se débarrassant des cordages qui entravaient sa fuite. Mais il était déjà devant, la regardant d'un air indifférent, comme s'il ne s'était rien passé. On entendit des pas précipités derrière la porte et quelqu'un tambourina à cette dernière.

- C'est faux ! C'est faux, beugla une voix caverneuse. Elle a menti ! Potter était avec elle !

L'homme arbora alors un grand sourire, ses yeux s'empreignant d'une lueur démentielle.

- C'est la sang-de-bourbe. Hermione Granger ! Laisse-moi entrer, reprit la voix devenue murmure suppliant derrière la porte. J'en veux aussi !

L'homme ne répondit pas. Hermione lui lança un regard suppliant. Elle reconnaissait cette voix. C'était Greyback !

- S'il vous plait, chuchota-t-elle.

- Nous allons t'amener au manoir Malefoy, la coupa-t-il. Tu as entendu, Fenrir… ? On peut se faire des centaines de gallions sur un coup pareil.

On entendit des feulements rageurs et douloureux derrière la porte.

- Sens moi ça, Scabior… On la sent du bout du couloir…

Le dénommé Scabior s'approcha alors d'elle, lui arrachant sa semi-baguette des mains. Hermione était tétanisée. C'en était vraiment fini. Il approcha sa main de sa joue dans un mouvement négligeant. Lentement, il passa ses doigts sales sur son visage d'opale, replaçant avec douceur une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Tu sais pourquoi on te sent, mon ange ?, lui murmura-t-il.

D'autres coups résonnèrent à la porte.

- Je n'en peux plus, Scabior ! Laisse-moi entrer… !

Hermione hocha la tête en signe de dénégation, réfléchissant au problème en espérant presque que la réponse la sauverait d'une mort certaine… Le bois de la porte commençait à craquer. Scabior tourna la tête vers les planches qui sursautaient à chaque coup qu'on leur portait. De la poussière jaillissait des gonds. Finalement, dans un énorme craquement, la porte céda et la jeune sorcière ne réfléchit pas plus, elle se précipita vers la sortie, se libérant des caresses empoisonnées de son adversaire.

Une grosse ombre fondit sur elle et elle se retrouva coincée dans l'étreinte crasseuse de Fenrir Greyback. Ses ongles jaunis et sales s'enfonçaient comme des serres dans ses bras. Elle gémit de douleur mais soudain, l'emprise si douloureuse cessa. Elle se retrouvait contre quelque chose de moins brutal… Hermione tenta de reprendre doucement ses esprits : Scabior l'avait attrapée et entrainée vers lui.

Elle était contre son torse, son bras droit siégeait autour de sa gorge et le gauche sous sa poitrine. Son manteau avait ce parfum entêtant de cuir, d'essences boisées et de notes épicées. A terre, Fenrir Greyback était inconscient. Scabior murmura l'incacerem et bientôt ce dernier fut attaché comme l'avait été Hermione.

- Eh bien…

Elle essaya de se défaire de son emprise mais il la resserra, plongeant son nez dans ses cheveux.

- Toujours pas de réponse ?

Cette dernière ne pipa mot, sentant la poigne du rafleur se faire de plus en plus audacieuse. Sa main gauche frôlait son ventre dans une caresse douce.

- Les loups-garous…, commença-t-il avec un ton las.

Il attrapa son menton de sa main droite, tournant sa tête sur le côté pour enfouir à nouveau son visage dans son cou.

- …préfèrent les enfants… Tu sais pourquoi ?

Elle ne répondit que par un couinement il venait de lui lécher la gorge.

- Ils sont purs… Innocents…, continua-t-il alors qu'elle sentait dans sa voix qu'il souriait.

Hermione essaya de se libérer de plus belle, elle commençait à comprendre ce qu'il entendait par là.

- On va faire un jeu, mon cœur... Je vais te laisser t'enfuir, et on va voir si tu vas réussir…

La jeune sorcière n'osa pas répondre. Ce rafleur voulait jouer à une sorte de chat ? De cache-cache ?

Il voulait jouer tout court. Il devait bien sentir à quel point ses nerfs étaient à vifs sentir sa crainte, son cœur qui battait à une vitesse inimaginable. Il devait sentir tout cela.

La terrible certitude qui s'insinua dans Hermione la fit frémir il sentait tout cela certes, et cela l'excitait.

- S'il vous plait…, finit-elle par supplier, les larmes claquant une à une sur le cuir dur des manches du rafleur.

Il ne répondit pas et transplana.

- Si je te rattrape, mon ange… J'espère que tu ne seras pas mauvaise perdante… J'aimerais bien jouer un peu avec toi avant de te conduire au manoir Malefoy.

Hermione se dégagea se son étreinte : il l'avait laissée faire, sans aucun doute.

- Ce serait stupide de t'envoyer à la mort, sans avoir pu en profiter au préalable…

La jeune sorcière ne pouvait rien faire : il avait pris sa baguette et quand bien même, cette dernière était bien amochée. Que lui restait-il ? Elle ne pouvait que tenter sa chance en courant, mais elle savait déjà qu'il la rattraperait en quelques instants.

- Je… Écoutez-moi… Il faut… Nous devons vaincre Vold-Vous-savez-qui !, balbutia-t-elle en se remémorant qu'elle avait peut-être plus de chances de s'en sortir s'il était seul, que si elle faisait venir d'autres rafleurs en prononçant le tabou.

Mais peut-être pas... ? Pour l'embrouiller, elle pouvait très bien dire le mot interdit, et peut-être que les rafleurs se disputeraient et qu'elle y trouverait une occasion de s'enfuir… mais elle en doutait fort. C'était pourtant son unique porte de sortie.

- Laissez-moi partir, je vous en prie, lâcha-t-elle dans un souffle.

- Je ne peux pas faire ça, mon ange, lui répondit-il sans pour autant sembler éprouver une quelconque pitié.

Elle s'approcha de lui, surmontant sa peur.

- Vous et moi… Nous sommes pareils…, commença-t-elle, pour gagner du temps. Nous sommes tous les deux réprouvés d'un monde auquel il nous semble évident d'appartenir…

Doucement, elle approcha sa main de la sienne, posant ses doigts frêles sur le dos de la paume du loup-garou. Elle essayait de ne pas baisser les yeux ni de détourner le regard pourtant ses yeux bruns l'y incitaient. Ils portaient une telle intensité qu'il était difficile de leur résister. Elle prit le temps de regarder son visage, sale. Quelques cicatrices barraient la naissance de son cou mais ses traits restaient très réguliers. Son nez était droit, ses lèvres fines et son visage exprimait tant de désinvolture que c'en était déstabilisant. Il n'était pas si vieux que le laissait imaginer son apparence au premier abord. En fait, il ne devait avoir que huit ou neuf années de plus…

- Je sais que vous comprenez ce que j'entends par là, persévéra-t-elle en étreignant doucement de ses petits doigts son poignet contracté sur sa baguette, l'incitant à la baisser.

Il baissa sa baguette, continuant de plonger outrageusement son regard dans les yeux noisette d'Hermione. Elle se rapprocha encore, comme pour lui faire comprendre qu'elle était détentrice d'un secret mortel.

- Je sais que vous avez l'impression de regagner l'estime des autres sorciers en chassant ceux qui, comme vous, en sont répudiés… Mais vous ne faites que jouer leur jeu !

Hermione avait l'impression que son discours avait de l'impact sur l'homme… Il avait un je-ne-sais-quoi d'attention dans le regard qui lui prouvait qu'elle ne devait pas s'arrêter en si bon chemin.

- Venez avec moi… Scabior…, murmura-t-elle enfin. Venez avec moi et vous verrez que vos actions ne seront plus vaines, ni même mauvaises… Nous avons avec nous plusieurs loups-garous…

- Qu'est-ce que j'y gagne ? Comment comptes-tu me payer ?

Il avança subitement vers elle, mais sans brusquerie. Ses bottes foulèrent le sol calmement mais l'appréhension d'Hermione suffit à la faire reculer. Il ne cessa pas son avancée comme elle ne cessa de faire marche arrière.

- Je… Je ne voulais pas vous froisser… Mais vous considérez l'argent comme plus important que des valeurs, que des idéaux ?, balbutia-t-elle, commençant à imaginer le pire.

- Mon ange… Tu manies l'éloquence comme celui contre qui tu te bats…

Hermione écarquilla les yeux, scandalisée.

- Ne me comparez pas à cet être immonde…

Son dos se heurta à un tronc épais. Il la plaqua contre, rapprochant subrepticement son visage du sien, laissant leurs nez se frôler.

- Je veux juste être payé, ma mignonne. Il n'y a que ça qui m'intéresse. Peu m'importe qui mène la guerre… Je suis ceux qui me rapportent une récompense.

Il effleura ses lèvres avec les siennes, fermant les yeux.

- Peu m'importe ceux qui préjugent… Je le vois… Quand tu me regardes, tu penses à un monstre…

- C'est parce que vous faites bande avec des monstres, se défendit Hermione qui était à la limite de défaillir. Je regarde tous les mangemorts de la même manière !

Ses yeux se rouvrirent, jaugeant ceux de la sorcière, certainement pour y déceler le mensonge.

- Montre-moi que je ne te dégoute pas… Peut-être que je changerais d'avis, la défia-t-il narquoisement.

Elle fronça les sourcils dans une expression d'effroi.

- Que voulez-vous dire ?

Mais elle voyait très bien là où il voulait en venir. Il faisait le même genre d'allusions depuis le début. Et elle le voyait, les yeux fixés sur ses lèvres, se retenant certainement de ne pas les dégorger de leur sang.

Elle chercha sur son visage ce qui pouvait l'aider à surmonter sa peur et son aversion. Il était vraiment séduisant, derrière sa crasse, cela se voyait… Mais il avait une beauté mauvaise comme si la haine et le vice s'étaient ancrés dans ses traits pour en travestir le charme apparent. Comme une sorte de prévention, d'avertissement. Ses yeux reflétaient tant l'envie du sang, de la chair que c'en était tétanisant… mais ils dégageaient aussi une sorte d'envie possessive. Un désir ardent… De la malice…

Échappez-vous. Échappez-vous tant que vous le pouvez encore. Fuyez, victimes de la guerre, fuyez sans revenir. Courrez, disparaissez, envolez-vous. Sinon vous serez là, à ses pieds… Vous vous viderez de votre sang vous deviendrez bientôt l'un des siens… Ou bien vous nourrirez la terre et les larves…

Fuyez.

Pourtant, elle rapprocha ses lèvres des siennes, le cœur battant. Elle ferma ses paupières, retenant des larmes encore accrochées à des cils. Doucement, elle gouta aux lèvres de son adversaire… Lentement, il glissa sa main sur sa joue, intensifiant leur contact. Hermione commençait à se sentir partir… Sa langue caressait la sienne avec une passion non dissimulée. Une chaleur se répandait dans son ventre doucement, progressivement, lascivement… sans qu'elle ne parvienne à l'arrêter… Les doigts de Scabior se crispaient autour de son visage, alors que son autre main venait s'apposer contre le tronc derrière elle, pressant davantage son corps contre le sien. Les battements de son cœur eurent une violente embardée lorsqu'il laissa glisser sa main contre sa poitrine, caressant avec une douceur inattendue la bordure de son sein droit…

La chaleur s'étendait de plus en plus, commençant à priver l'esprit d'Hermione de ses capacités de réflexion. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû apprécier tout cela et pourtant, son corps se détendait tout seul et commençait même à se laisser aller. Elle émit un gémissement succinct auquel il répondit par un grondement, une sorte de feulement animal étouffé.

Bientôt, le baiser se fit plus violent il lui déchira la lèvre inférieure de sa canine. Elle finit par se soustraire à son baiser bestial, cognant sa propre tête sur le tronc siégeant derrière elle.

Essoufflée, elle rouvrit les yeux, léchant tant bien que mal le sang qui s'écoulait de sa bouche. La sienne, elle aussi tâchée du sang d'Hermione, esquissa un sourire cynique.

- Alors ?, le défia-t-elle presque.

- Alors… Cours… Tu m'as encore plus donné envie de jouer, mon cœur, murmura-t-il.

Il n'avait pas l'intention de la laisser partir, évidemment. Il avait fait cela uniquement pour l'humilier davantage. Pourtant, elle lui obéit. Elle se défit de son étreinte et s'éloigna à reculons, le fixant tandis qu'il se tournait vers elle, léchant sa lèvre inférieure pour récolter le sang qui en dégoulinait. Ses yeux malicieux la sondaient quand oserait-elle se mettre à courir ?

Elle reculait toujours, faisant attention de ne pas tomber. Elle ne voulait pas le quitter du regard, persuadée que dès qu'elle le ferait, il disparaitrait.

Hermione finit par trébucher sur une racine. Le temps que ses yeux remontent vers sa silhouette, elle comprit que cela était vain effectivement, il n'était plus là.

C'est là qu'elle se mit à courir, le plus vite qu'elle le pouvait, revivant ce qui s'était produit à peine une demi-heure auparavant. Mais à présent, elle n'avait même plus son semblant de baguette : seules ses jambes pouvaient l'aider.

Un grand rire cynique résonna derrière elle.

- Scabior, hurla-t-elle, sans trop savoir pourquoi… Comme si prononcer son nom allait l'inciter à l'arrêter de la poursuivre.

Elle entendait les branches craquer furieusement et les buissons l'écorchaient. Elle entra dans un tronc creux, courant à l'intérieur, entendant encore des pas agiles retentir au dessus d'elle.

Elle dérapa à la sortie dans des graviers : le bruit lointain d'une rivière ! Et en face d'elle, un abysse noir.

Elle bascula.

Quelque chose l'attrapa et la retint en arrière, l'empêchant de tomber en contrebas. Elle se retrouva par terre, sur le dos. Son cœur explosait dans sa poitrine, sa respiration était coupée tant elle avait peur.

Bientôt, quelque chose vint s'emparer de ses lèvres une bouche brutale qui l'embrassa sans plus de cérémonies. Hermione ne parvint même pas à articuler un son : il venait de lui sauver la vie et pourtant se comportait comme s'il l'avait simplement attrapée.

Des cris résonnaient au loin mais l'esprit d'Hermione était bien trop embrumé pour qu'elle y fasse attention elle préféra se laisser aller au baiser violent qui étreignait ses lèvres.

Mais soudain plus rien, et elle se retrouvait à nouveau à courir, moitié à quatre pattes… Le cœur battant un froid mordant et la peur au ventre…

- Hermione !, hurla une voix. Merlin, sois-béni !

Quelqu'un, des bras, l'attrapèrent.


Lorsqu'elle se réveilla, elle était simplement dans leur tente… Ron était à son chevet…

- Hermione !, s'écria-t-il lorsqu'il s'aperçut de son réveil.

Il sortit en courant de la tente, probablement pour aller chercher Harry. Hermione se redressa doucement sur son lit…

Que s'était-il passé ?

Ses membres se décrispèrent peu à peu mais elle s'aperçut qu'elle tenait quelque chose dans les mains. Dans l'une d'entre elles, il y avait sa baguette, moitié fissurée… Dans son autre poing serré, il y avait comme un bout de papier… Elle délia ses doigts et déplia le petit parchemin…

« Si l'on me paye pour ôter la liberté, on peut me payer pour que je la rende…

Je n'ai osé demander le prix de ta candeur, mais j'en ai pris un infime instant.

Considère cela comme le paiement de ta délivrance.

Je sais être modeste… Même si cette qualité s'illustre dans sa rareté.

J'ai hâte que nous nous revoyons, Hermione Granger.

Je ne m'emparerais plus simplement des pays véniels de ton corps, la prochaine fois. Les terres blanches de l'innocence seront comme l'Albion en guerre, tachées de sang.»