Mon père me torture toujours lorsque je commets une action qu'il considère comme étant mauvaise. Il le fait aussi quand j'utilise ma magie sans m'en rendre compte. Pourtant, je ne la contrôle pas puisque je suis trop jeune pour cela.
J'ai subi tant de fois le sortilège Doloris que je ne peux plus les compter. J'ai vu aussi beaucoup de gens recevoir ce sort de la main de mon père parce qu'ils le méritent comme il dit toujours. Il a tué plusieurs personnes devant moi. La mort ne me dérange plus tant je l'ai vu.
Mon père a fait de moi une personne obéissante mais aussi en colère. Je le déteste pour ce qu'il m'a fait subir. Ses «amis» approuvent ce qu'il fait. Eux comme mon père sont des monstres qui torturent et tuent selon leurs humeurs. C'est d'ailleurs tout ce que je connais. À cause de cela, je déteste la magie en plus de la craindre. Commettre de terribles actions, est-ce la seule utilité à la magie? D'après moi, oui.
Je m'appelle Séléna Jedusor, je possède la marque des ténèbres et Lord Voldemort est mon père.
C'est le jour de l'Halloween. Dans environ trois semaines, j'aurai 4 ans. Toute la journée, il y a eu beaucoup de va et vient à la maison. Mon père prépare certainement une attaque.
L'après-midi s'achève lorsqu'il vient me voir dans ma chambre. Sa longue robe vert foncé vole derrière lui alors qu'il s'approche de mon lit. Je me lève respectueusement et replace rapidement ma cape. Je suis habillée uniquement en noir. Je possède une robe à manches longues par-dessus laquelle une grande cape me couvre.
-«Père, dis-je en inclinant doucement la tête.
-Assieds-toi, ma fille, répondit-il.»
Je m'exécute et il s'assoit à mes côtés. Ses yeux rouges m'observent.
Je me suis toujours demandé pourquoi il a l'apparence d'un serpent alors que moi, j'ai les cheveux noirs de jais et ondulés et les yeux de cette même couleur. J'ai, toutefois, la forme de son visage.
-«Je dois m'absenter ce soir, m'informe t-il. Quelques Mangemorts seront à la maison pour veiller sur toi.
-Est-ce que je peux savoir où vous allez, père?, demandé-je.
-Oui, bien sûr. Je dois tuer un bébé. L'un de mes serviteurs m'a informé d'une prophétie. Le garçon sera apparemment capable de m'éliminer. Je vais donc régler ce problème dès maintenant.
-Comment il s'appelle?
-Harry Potter.
-D'accord. Je comprends pourquoi il doit mourir.
-C'est bien, ma fille, c'est bien, dit-il en souriant.»
Il se lève.
-«Je dois me préparer. J'espère que, lorsque je reviendrai, on ne me dira pas que tu as fait des bêtises.
-Je vais être sage, père.»
Il met l'une de ses mains sur ma tête avant de sortir de ma chambre. Je m'assois sur le bord de la fenêtre afin de le voir partir. Peu après, je vais dormir.
Le lendemain, tout le monde parle à propos d'Harry Potter, le survivant. Mon père a été vaincu. Je me retrouve maintenant seule. Je déteste la vie.
Je passe plusieurs années dans un orphelinat. La plupart du temps, je suis seule, dans ma chambre. De toute façon, la plupart des gens me craignent puisque j'ai déjà fait éclater des verres lorsque j'étais dans une grande colère. Parfois, je tus des insectes ou des petits animaux qui m'énervent. Je fais tout de même mon possible pour ne pas utiliser ma magie comme mon père me l'a tant de fois ordonné. Toutefois, je la sens s'accumuler de plus en plus. On aurait dit un étau qui se ressert un peu plus chaque jour.
Je suis obligée d'aller dans une école élémentaire publique remplie de Moldus. C'est là que j'apprends à lire, à écrire et à compter. J'aime cela. J'ai toujours aimé apprendre. D'ailleurs, dans tous mes cours, j'ai les meilleures notes. Personne ne réussit à me dépasser. La direction décide même de me faire sauter quelques années. Cela fait des jaloux. Ils me détestent et je les déteste en retour.
En fait, je déteste être en contact avec des Moldus. Aucun d'eux ne comprennent qui je suis et ils me rejettent pour cette raison. En plus, ils sont tous faibles et stupides. Ils méritent de mourir.
J'ai 8 ans. Un groupe de trois enfants d'environ 11 ans qui se croit supérieur aux autres commence à m'insulter, à me bousculer et à me lancer des objets au visage. Ma rage ne cesse d'augmenter. À tous les jours, j'essaye de me contrôler. Cela dure depuis presque quatre mois.
Un après-midi, l'un des pensionnaires se blesse et la surveillante va à la salle de bain avec lui. Aucun adulte garde le groupe. Je suis assise à une table en train de lire un roman. Les jeunes qui m'intimident s'approchent de moi. L'un d'eux m'arrache le livre des mains avant de le lancer plus loin. Le plus costaud m'agrippe par les épaules et me force à me mettre debout. Un autre passe derrière moi et me tient. Celui qui avait lancé mon livre me crache au visage avant de m'insulter. Le costaud me frappe au ventre. Mon souffle est coupé, mais je me débats. Toutefois, on me maintient solidement. L'un après l'autre, ils me frappent. Ma colère augmente. Mes poings serrés tremblent. Le costaud me frappe au visage. Ma lèvre fend, le sang coule. Soudain, des objets en vitre éclatent autour de moi. Celui qui me maintient en place prend peur et sa prise est moins bonne. Je me libère et lève un bras vers lui. Mon autre bras est levé vers celui qui m'a craché au visage. De chaque main, un éclair vert s'échappe et les frappe de plein fouet. Ils tombent, morts. Le dernier, le plus costaud recule avec peur. Je lève une fois de plus ma main. Le jeune s'effondre sur le sol en se tordant de douleur. Je m'approche de lui en continuant mon sort. Je veux le voir souffrir de près. Je veux pouvoir mieux me réjouir. La torture dure plusieurs minutes.
La porte de la salle de bain s'ouvre et la surveillante crie. Cela me déconcentre et le sort s'arrête. Je me rends alors compte de ce que j'ai fait. Les autres pensionnaires se sont enfuis dans leur chambre pendant le combat. Je regarde les cadavres l'un après l'autre puis le jeune que j'ai torturé; il a encore des spasmes qui le parcours. Je recule, le visage blême. J'ai peur de moi-même, peur de mes facultés. C'est mon père qui m'a appris tout ce que je viens de faire. Je le déteste ainsi que la magie.
Je m'enfuis de l'orphelinat. Je cours le plus rapidement possible. Je veux me cacher, disparaître du monde. Je me déteste. J'ai honte.
Je parcours les rues de Londres depuis plusieurs heures. Je ne sais pas où aller et j'ai froid. Je tremble; j'ai peur.
Je passe dans une ruelle. Soudain, des gens apparaissent autour de moi. Des sorts sont lancés avant que je puisse faire quoi que ce soit. Je tombe, incapable de bouger. L'une des personnes me prend dans ses bras. Puis, tout tourne autour de moi. Je me sens aspirée. Lorsque tout redevient à la normale, je me rends compte que je ne suis plus dans la ruelle. Je suis étourdie. Je distingue tout de même un long couloir sombre. Une porte s'ouvre et on m'y transporte. On nettoie et soigne rapidement ma blessure à la lèvre. On me fouille avant de me jeter un sort qui me redonne la capacité de bouger. Les magiciens sortent de la pièce et referme la porte derrière eux. Je me rends compte que je suis dans une cellule.
Quelques jours plus tard, des hommes viennent me chercher. Ils placent des chaînes à mes poignets et à mes pieds. On m'emmène dans une pièce sombre. Au milieu, il y a une cage en fer dont la porte est ouverte. On me met à l'intérieur. Les hommes ferment la porte et s'éloignent de moi. Puis, le sol sous mes pieds se soulève. J'arrive dans une salle d'audience. Je remarque que je suis toujours enfermée dans une cage en fer, mais, cette fois-ci, des bouts de métal pointus sont tout autour de moi. Un juge est devant moi. Un public m'entoure. Je panique.
