Je me présente : Jerle Ollivander, arrière arrière-petit-fils du célèbre fabricant de baguettes Edmund Ollivander, vous savez celui qui a été emprisonné par Lord Voldemort au manoir Malefoy pendant la deuxième guerre. Si vous êtes un sorcier anglais, il y a de fortes chances que votre baguette soit une de ses créations. Bon, maintenant, vous situez ce vieux monsieur, c'est un incontournable. Mais l'histoire a oublié une chose essentielle : Ollivander avait une famille. Bien sûr, comme beaucoup de familles sorcières, elle avait perdu de nombreux membres à la suite des deux guerres.
Quand Ollivander vend sa baguette à Harry Potter, il est déjà vieux, pensez donc ! Il approche des 90 ans. Et oui, c'est lui-même qui a vendu sa jumelle à Tom Jedusor. Bref, pour en revenir à nos moutons, je vous disais que le vieil Ollivander avait femme et enfants. Plus précisément, dans les années 30, il avait une fille Priscillia qui s'est mariée avec le fils de M. Beurk, co-fondateur de Barow & Beurk et un fils Edgar qu'il forma à sa succession.
Priscillia est l'arrière grand-mère de l'actuel propriétaire du magasin d'objets ensorcelés. Edgar fut approché par les Mangemorts comme rejeton d'une vieille famille sorcière; mais ceux-ci furent éconduits brutalement, Edgar avait la bosse du commerce et des principes. Les Mangemorts se vengèrent en le tuant, ainsi que sa femme Meredith et son jeune fils Richard âgé de dix ans. Sa fille Célestine, à Poudlard au moment des faits, se retrouva donc orpheline. C'est sa tante Priscillia qui la prit sous son aile mais la perte de ses parents et de son frère a été un choc pour elle. Bien qu'encore à Poudlard, elle se retrouva enceinte des œuvres d'un inconnu. Un mari respectable se présenta ; issu d'une vieille famille, il avait été son professeur de DCFM en dernière année d'études. Ce mari était Théodore Prewett, un homme de neuf ans son aîné, qui voulut bien élever le petit Firmin Ollivander comme son fils. Ce bâtard fut suivi d'une fille Rosemerta qui vola rapidement de ses propres ailes en devenant la gérante de la taverne Les Trois Balais de Préaulard.
Le vieil Edmund avait de nouveau un descendant mâle à former à l'art subtil de la fabrication des baguettes. Firmin était aussi passionné que son arrière-grand-père. Malheureusement, il ne devint jamais un maître dans cette activité car, lorsque la deuxième guerre éclata, il voulut protéger son maître lors de son enlèvement en juin 1996 et fut assassiné sans pitié alors qu'il n'avait pas trente ans. C'est ainsi que mourut un héros méconnu de la seconde guerre. Il laissait une femme et un jeune garçon de 2 ans, moi, Jerle. J'étais seul enfant dans un monde d'adultes. Ma mère m'éleva avec l'aide de mon arrière arrière-grand-père et de ma tante Rosemerta car la perte de son fils plongea ma grand-mère dans la folie. Mon enfance se passa à jouer avec les copeaux de bois de l'atelier de mon grand-père ou, quand je fus plus grand, à aider ma tante à ranger la réserve des Trois Balais.
En janvier 2005, mon aïeul me proposa de l'aider à réaliser ma baguette. Deux après-midi par semaine furent donc consacrés à la découverte de l'artisanat sylvestique. Je découvris les lois du triptyque bois-élément-taille et autres mystères de cet art particulier. Le jour de la réception de ma lettre de Poudlard, ma baguette, faite de bois d'orme possédant en son cœur une épine de noueux et mesurant 31,4 cm, était prête. Une baguette parfaite pour les enchantements. Sur le quai de gare, juste avant d'embarquer, le vieil Ollivander me demanda de réfléchir si je voulais devenir son apprenti, comme mon père et son grand-père avant lui. Il ne le dit pas mais je savais que je serais son dernier apprenti et que si je refusais, l'entreprise Ollivander cesserait d'exister après plus de deux millénaires d'existence. Suite à la Répartition, je rejoignis Serdaigle comme il se doit dans ma famille.
Le sujet de mon apprentissage ne fut plus abordé jusqu'au Noël de ma deuxième année. Le choix des options de troisième année approchant, je demandais conseil à mon entourage. Ma mère aurait voulu que je prenne divination et Rosemerta, étude des moldus ou langue vivante. Je ne trouvais aucun attrait à la divination et je ne voyais pas ce que l'étude des moldus et des langues pourraient m'apporter. Quant à grand-père, il avait une vision bien précise. Il me dit sans ambages que si je voulais être son apprenti, il me faudrait choisir Arithmancie et soins aux créatures magiques. Pour ma part, j'aurais bien voulu étudier les runes. Finalement avec l'aide de mon directeur de maison et en raison de mes excellents résultats dans toutes les matières, il m'autorisa à suivre ses trois options en parallèle. Heureusement que je n'avais que peu d'activité en dehors des cours car je n'aurais pas survécu à cette troisième année.
Les vacances d'été 2008 furent le début de mon apprentissage. Je mis en pratique mon savoir sur les créatures magiques afin d'aider mon grand-père qui n'était plus aussi alerte qu'autrefois. J'appris également à reconnaître les différentes essences de bois. Lors des vacances d'hiver suivantes j'appris à travailler celui-ci. L'année 2010 fut l'année de mes Buses, je les obtiens toutes les dix. Mais je ne fus pas mécontent de pouvoir arrêter l'histoire et l'astronomie. Mon apprentissage des potions et de la botanique fut également mis de coté pour mes ASPICs.
Suite à l'obtention de mes buses, mon maître put obtenir une dérogation du ministère pour m'autoriser la pratique de la magie en dehors de Poudlard. Du coup, mon apprentissage de la fabrication des baguettes s'intensifia. Dès 2011, je réalisa entièrement une baguette sous la supervision du vieil Ollivander. Je deviens également très demandé auprès de mes camarades pour tous les problèmes qu'ils pouvaient rencontrer sur leur baguette. Ce fut un bon apprentissage de toutes les petites misères dans la vie d'une baguette.
J'obtiens, haut la main, l'ensemble des Aspics que je présentais. L'année suivante, j'assistai le maître pour l'ensemble des tâches mais l'envie de découvrir le monde me démangeait. Après de longs mois de négociations avec ma mère et mon grand-père, je pus enfin partir pour un tour du monde des maîtres baguettiers.
Ma première étape fut l'atelier Gregorovitch en Europe de l'Est. Pendant deux ans, j'appris à mêler les runes anciennes à la science lucusienne. La petite nièce du grand Gregorovitch, Maria, m'apprit également de nombreuses choses sur les créatures magiques qu'elle approchait pour ramener les éléments de baguettes. Nous partîmes de longues journées tous les deux à la recherche de dragons ou de Vélanes. Au moment de mon départ, ce fut elle qui me manqua le plus.
Les deux années suivantes furent pour moi la découverte d'une autre branche de la magie du bois sacré. Je rejoignis Alexandrie et une petite échoppe de la Medina magique. Le maître Azhul consacra son temps à m'enseigner la fabrication des bâtons de pouvoir utilisés par les élèves du Caravansérail comme canaliseur de magie. Les bâtons de pouvoir sont proches des baguettes qu'on utilise dans le monde occidental, ils sont juste plus grands, de la taille d'un bâton de marche. L'élément magique n'est pas toujours inséré dans le bâton mais parfois seulement accroché. La gravure des runes dans le bois est bien plus importante que dans une baguette. Grâce à l'enseignement du maître, je découvris également les propriétés différentes des animaux magiques africains.
Pour les années suivantes, je changeais de nouveau de continent pour me rendre à Kyoto auprès du maître Kazumatchi. Les sorciers asiatiques canalisent leurs énergies magiques dans toutes sortes d'objets. Mais Maître Kazumatchi est spécialisé dans les sabres. C'est le manche du sabre qui contient l'élément magique, mais la lame a aussi son importance. J'appris donc également à façonner le métal, même si je n'y avais que peu d'affinité. Je me consacrais principalement à l'élaboration de sabres de bois qui peuvent se révéler aussi dangereux.
Mon dernier séjour fut en Amérique à Salem auprès de la maîtresse Wanderlik, l'une des rares femmes exerçant dans notre profession. De nombreux sorciers de Salem ont adopté la tradition occidentale et utilisent des baguettes magiques. Cependant Wanderlick connaît encore le savoir ancestral de la fabrication d'amulettes qui mêle du bois sacré avec un élément magique servant aussi à canaliser l'énergie magique. Mes deux ans à Salem n'étaient pas écoulés que je dus rentrer en Angleterre, un message alarmant de Rosemerta m'était parvenu. Le vieil Ollivander était tombé malade pendant l'hiver 2020 et ma présence au magasin de Londres au près de lui était requise.
Après ses sept ans et demi auprès de différents maîtres de grande renommée, je fus donc de retour dans le petit atelier de Londres. Le vieil Edmund Ollivander ne vit pas la rentrée de septembre 2021. En juin, je deviens propriétaire du magasin. Progressivement, je fis quelques réarrangements pour rendre plus accueillante la boutique: une nouvelle vitrine, de nouvelles chaises et de nouveaux produits. Je commençais à introduire de nouveaux types de baguettes. Je proposais également des bâtons de pouvoir africains ou des amulettes de Salem. Une fois le magasin repris en main, je pus me consacrer à la réalisation du chef d'œuvre qui ferait de moi un maître dans le domaine.
Mon chef d'œuvre se devait de présenter les différentes techniques enseignées lors de mon apprentissage. De plus, je voulais que ce soit une baguette excellente dans toutes les branches de la magie. Sa réalisation s'étendit sur plus de deux ans.
La première année, je fis des dessins de cette baguette parfaite, puis je demandais à mes contacts partout dans le monde les différents éléments magiques nécessaires, ceux-ci provenant principalement de créatures classées XXXX par le Ministère. La seconde année, je m'attelais à la tâche d'assembler la baguette. Au final, j'obtiens une baguette de 31,4 cm manche compris. Le bois utilisé était du Ginkgo biloba reconnu en Asie pour ses propriétés médicinales. L'élément intérieur est une longue tresse de poils de Demiguise, un singe d'Extrême-Orient, ce qui rend particulièrement efficace les sortilèges de dissimulation. Le manche de la baguette est recouvert de peau de Runespoor, un serpent tricéphale burkinabé, augmentant la réactivité de la baguette et lui donnant une affinité avec les enchantements et les sortilèges. Le manche est délimité du reste de la baguette par un anneau fait avec la coquille d'Occamy, un serpent ailé connu pour son attitude protectrice envers ses œufs. Cette bague permet de protéger la baguette contre la remontée des sortilèges et donne plus de force aux sorts de protection. Enfin le corps de la baguette est gravé de runes rehaussées au sang de Re'em permettant au sorcier une dépense magique amoindrie lors du lancement des sorts. Avec les différentes chutes des éléments que j'ai utilisés, j'ai façonné une amulette accordée avec la baguette, les deux ne pouvant s'opposer. Une fois mon œuvre finie, j'invitais les différents maîtres de la profession et la guilde des artisans britanniques à venir l'admirer. En mars 2024, le jury m'accorda le statut de maître baguettier.
La recherche de nouveaux éléments magiques en Europe de l'Est me permit de retrouver Maria Gregorovitch. L'amitié que nous avions gardée depuis mon apprentissage chez son oncle se changea rapidement en un sentiment plus fort. En mai 2024, notre premier enfant, Meredith Rosemerta vit le jour. Une petite fille qui, comme sa mère, développa rapidement une forte affinité avec toutes sortes de créatures. Le 31 décembre 2025, Meredith eut un petit frère que l'on nomma Edmund comme mon mentor. Mon fils fut rapidement un habitué de mon atelier. Et dès qu'il eu l'âge requis, je commença à le former à mon art comme l'avait fait avant moi mon arrière arrière-grand-père.
