Voici donc ma première Dramione !
Je ne sais pas si je serais lue, ni si ça plaira car chacun sait combien les Dramiones sont populaires et pullulent sur les sites de fanfictions, mais c'est une histoire qui me tient à coeur puisque j'ai mis un mois à en rédiger la trame de fond, pour vous offrir une intrigue de qualité !
En effet, je tiens à ce qu'il y ait une intrigue en fond, pour justifier le rapprochement de Drago et Hermione, sachez donc que ce sera long et fastidieux, mais que cette histoire aura un happy-end ! Vous verrez que je me suis aussi beaucoup amusée à inventer des personnages, j'espère qu'ils vous plairont tout autant qu'à moi, et vous toucheront.
Je vous laisse à la lecture de ce premier chapitre qui est une sorte de long prologue à l'histoire, j'espère qu'il vous plaira et si c'est le cas, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! A très bientôt :)
Hermione aurait préféré que sa main ne tremble pas, au moment où elle poussa la lourde porte de bois du Twelve Death Inn. L'ambiance était lourde du mélange des vapeurs d'alcool et de transpiration, si bien qu'Hermione eut un bref haut-le-cœur et amorça un pas en arrière.
L'endroit était bondé, la moitié des clients portait un capuchon sombre qui masquait leur visage, quant aux autres, ils donnaient l'air de n'avoir jamais fait une seule bonne action de leur vie. Hermione prit grand soin de dissimuler son visage derrière son propre capuchon, et se dirigea vers une table libre au fond de l'auberge.
Personne ne sembla faire attention à elle, si ce n'est le serveur qui s'approcha de sa table d'un pas pressé. Il ne semblait pas avoir plus de dix-huit ans et son visage était recouvert de boutons purulents. Il lançait des regards frénétiques en direction du comptoir où le gérant parlait avec ses clients.
—Vous désirez ?
—Un whisky Pur-Feu, répondit Hermione de la voix la plus grave et assurée dont elle était capable.
Elle était consciente d'être dans ce genre de pub où l'on ne sirotait pas un jus de citrouille. Tout bon mangemort qui se respecte – et ce soir, elle en était un – devait s'abreuver d'une boisson forte. C'était aussi le meilleur moyen de ne pas attirer l'attention sur elle.
Le serveur revint quelques minutes plus tard avec la boisson, qu'Hermione s'empressa de régler, et reparti aussitôt dans les cuisines, la laissant observer tout à loisir les gens qui l'entouraient.
Car Hermione n'était pas là pour siroter un whisky bon-marché. Elle ne s'était pas amusée à éliminer un mangemort pour en récupérer la cape, et elle n'avait pas non plus trouvé drôle de s'infiltrer dans un nid tel que celui-ci, qui empestait la magie noire et le sang des innocents.
L'unique raison de sa présence était en réalité sa soif vengeresse et sa volonté de rendre justice. La discrétion était son crédo depuis des mois déjà, et elle n'avait pas trouvé bien difficile de se faire passer pour l'un d'eux, mais à présent qu'elle était assise là, Hermione ne semblait plus aussi certaine de son plan.
—Sers m'en une autre, Marty, demain c'est mon jour de repos.
Il était étrange de voir que même les Mangemorts avaient besoin de vacances. Il était vrai que massacrer de pauvres moldus innocents devait être drôlement épuisant, et il leur fallait bien un jour ou deux de répit pour reposer leur bêtise.
Cela faisait plus d'un an que Voldemort était mort, un an que les gens espéraient que la chute du Lord suffirait à faire revenir l'ordre et la paix dans la communauté sorcière. Ils s'étaient tous trompés, car la mort ne faisait pas partie du vocabulaire de notre dictateur – ou du moins, pas de manière définitive.
Voldemort était mort d'une overdose de magie noire en mars deux-mille deux, et avait laissé derrière lui toutes les recommandations nécessaires pour le faire revenir à la vie. Le commun des mortels n'avait, bien évidemment, pas était mis dans la confidence, mais son retour imminent avait fait la une des journaux – afin de ne pas trop laisser de place à l'espoir.
C'était d'ailleurs pour cette raison précise qu'Hermione Granger, l'indésirable numéro trois, était assise dans ce bar truffé de Mangemorts. Elle savait qu'avec un verre ou deux dans le nez, ces derniers se montraient bien plus loquaces et elle espérait en apprendre un peu plus sur le fameux moyen qui ferait revenir Lord Voldemort à la vie.
Hermione ignorait cependant sa chance, car ce soir était aussi la soirée de repos de Walden Macnair, le mangemort le plus redoutable – et redouté – qu'ait connu la communauté sorcières, et qui était aussi Ministre de la Magie à ses heures.
Celui-ci poussa la porte moins d'une demie-heur après Hermione, et alla directement s'installer à sa table fétiche où l'attendaient déjà Rosier et Yaxley. La table n'était pas très loin de celle d'Hermione, et celle-ci redouta un instant que l'on ne s'intéresse un peu trop à elle, mais c'était sans compter l'égocentrisme qui caractérisait si bien les sbires de Voldemort.
—Dure journée, Mcnair ?
—Hum, grogna l'intéressé en observant le fond de son verre d'un air mauvais.
—J'ai entendu dire que Dolores Ombrage s'était faite agressée chez elle ?
—Cette vieille peau a eut ce qu'elle méritait. Elle est allée crier sur tous les toits que Greyback devait être emmené à l'abattoir comme la bestiole qu'il est.
—Toujours aussi maligne, celle-là. Je croyais qu'elle était bien copine avec la Gloucester.
Hermione tendit l'oreille à ce nom. Le Duc et la Duchesse de Gloucester étaient en effet les conseillers de Voldemort avant qu'il ne décède. Au lendemain de son enterrement, son testament avait été ouvert, et ses dernières volontés avaient été de les nommer Intendants en attendant qu'ils le fassent ressusciter.
—La Duchesse est un peu occupée ces derniers temps, depuis qu'on a trouvé son petit protégé.
—J'aimerai pas être à sa place, grogna Goyle.
—Tu sais même pas de qui il s'agit, Goyle.
—Toi, oui ? demanda avidement Yaxley au Ministre.
—Non, la harpie n'a rien voulu me dire, mais il doit croupir quelque part dans les cachots du Manoir. Jusqu'à ce qu'elle décide de s'en servir pour le faire revenir.
—Tu crois que c'est vrai cette histoire ?
—A chaque fois qu'on l'a cru mort, le Maître est toujours revenu, je vois pas pourquoi ça changerait.
—Dis plutôt que t'as peur qu'on te retire ton titre de Ministre, se moqua Goyle.
Mcnair resta muet, mais son silence en disait long sur ce qu'il pensait. Mcnair avait toujours été un grand fidèle de Voldemort, mais il s'était fait assez discret avant le retour de son maître et n'avait jamais réellement cherché à le retrouver. Il s'était contenté d'accourir quand on l'avait appelé. Du moins, c'était ce qu'Harry avait dit à Hermione, l'été de leur quatrième année.
Les mots de Mcnair commençaient à prendre un sens dans l'esprit d'Hermione. Elle qui avait toujours imaginé que Voldemort avait un Horcruxe caché dont Harry et Dumbledore n'avaient pas imaginé l'existence, pour le faire revivre, elle comprenait finalement qu'une personne serait à l'origine de sa résurrection.
De plus, pour être enfermée dans les cachots, cette personne ne devait pas être des plus coopératives, ce qui augmentait considérablement les chances d'Hermione d'extirper le prisonnier sans qu'il n'oppose de résistance. La seule question à présent était de savoir comme entrer dans la Manoir Gloucester, récupérer le prisonnier et en ressortir. Le tout, en restant vivant, évidemment. Tout cela ne risquait pas d'être une mince affaire.
Hermione n'avait quitté le pub qu'une heure plus tard afin de ne pas éveiller les soupçons. Elle avait commandé un second whiskey puis s'en était allée sans que quiconque ne lui adresse un regard. A son grand soulagement, sa soirée d'infiltration s'était passée sans embuche et elle avait réussi à glaner assez d'informations pour commencer l'élaboration d'un plan.
Dans un 'plop' sonore, la silhouette gracile de la sorcière disparut dans l'obscurité pour réapparaître à des centaines de kilomètres de là : Pré-au-Lard. Le village sorcier avait doublé son nombre d'habitants depuis que Voldemort avait pris le pouvoir : personne ne voulait être vu en compagnie de moldus et Pré-au-Lard était le seul village de Grande-Bretagne à être exclusivement habité par des sorciers. En plus d'être la capitale officieuse du monde sorcier, Pré-au-Lard était aussi réputé pour être le Quartier Général des Mangemorts.
En effet, au milieu des campagnes qui bordaient le village, se dressait un élégant manoir à l'architecture gothique et dont quiconque savait qu'il appartenait au Duc et à la Duchesse de Gloucester. Il s'agissait du moins de leur demeure secondaire, puisque la ville de Gloucester était située bien plus au sud du Royaume-Unis.
Hermione avait pris soin de transplanner dans la forêt qui bordait le parc du Manoir. Elle connaissait les lieux pour y avoir passé des heures avec Harry et Ron à observer les moindres faits et gestes de Voldemort, bien des années auparavant.
Sans plus se poser de questions, elle marcha trois kilomètres à l'ouest avant d'arriver enfin à la clairière qu'elle avait repérée des mois plutôt : c'était l'abri idéal pour les jours à venir.
D'une main agile, Hermione sortit de son sac ensorcelé la tente que Remus Lupin lui avait confiée deux ans plus tôt et entreprit de la monter. Dans sa hâte, elle avait oublié les gestes de sécurité les plus élémentaires et n'avait pas jeté les sorts nécessaires à sa discrétion…
Hermione acheva de monter la tente à l'instant même où elle sentit une baguette se planter entre ses omoplates. Elle connaissait cette sensation par cœur et ne s'y trompa pas. Son corps se raidit instantanément tandis que sa main se resserrait autour de sa propre baguette, prête à agir à la moindre occasion.
—Si j'étais toi, je n'y penserais même pas, murmura une voix rauque dans son dos.
C'était la voix d'un homme, qui ne devait pas avoir la trentaine. Hermione ne la reconnut pas, mais elle eut le sentiment qu'il ne s'agissait pas d'un Mangemort. Il n'était pas dans leurs méthodes de se montrer aussi patient. Hermione baissa légèrement sa baguette.
—Bien. Maintenant lâche ta baguette et retourne-toi lentement.
Hermione s'exécuta à contrecœur : sa main relâcha son étreinte et elle entendit le bruit sourd de sa baguette qui tombait sur le sol. Elle se tourna alors lentement vers la voix masculine, se maudissant intérieurement d'avoir été aussi peu soucieuse de sa sécurité.
Elle se tenait face à un garçon qui devait avoir à peu près son âge. Il était grand et bien bâti, des boucles brunes lui tombaient légèrement sur les yeux d'un vert profond. Il avait la mâchoire carrée et une cicatrice rayait son sourcil droit. Lorsque leurs yeux se croisèrent, Hermione aperçut une lueur de surprise dans le regard du jeune homme et se demanda enfin à qui elle avait à faire : allié ou ennemi ?
—Hermione Granger ? chuchota-t-il, les yeux écarquillés.
Hermione resta silencieuse, de toute évidence, il l'avait reconnue alors il était inutile de nier. Il baissa sa baguette et la contempla un instant avant de reprendre ses esprits.
—Navré de te dire que tu as oubliés tes sorts de sécurité.
—J'avais remarqué.
—Mais elle parle ! s'amusa-t-il d'une voix taquine.
—J'évite de parler lorsque ce n'est pas nécessaire. Puisque tu connais mon nom, je peux peut-être savoir le tien ?
—Leodagan Brogach.
Hermione chercha dans sa mémoire un tel nom, mais aucun ne lui revint. Elle resta silencieuse un moment avant que le dénommé Leodagan n'hausse les épaules et n'affiche un sourire.
—Tu ne me connais pas, mais moi oui. Qui ne connait pas Hermione Granger, hm ?
—Je me le demande, soupira Hermione.
—Une chance pour toi, je suis plutôt un allié qu'un ennemi.
—Je n'ai pas d'allié.
—Et bien maintenant, si.
Leodagan affichait une mine réjouie. Hermione, en revanche, cherchait déjà un moyen de se débarrasser de lui sans attirer l'attention. Il faudra qu'elle trouve une nouvelle clairière, car celle-ci n'était plus sûre à présent. Elle était sur le point de ramasser sa baguette quand des bruits de pas se firent entendre derrière elle.
Quand elle se retourna, elle se trouva nez-à-nez avec le double de Leodagan et une jeune fille aux longs cheveux blonds et aux yeux d'un bleu pâle étonnant. Hermione ouvrit des yeux surpris tandis que son regard passait de Leodagan au nouvel arrivant. Ils étaient similaires en tout point, à ceci près que le double avait un regard bien moins avenant et qu'aucun sourire n'ornait ses lèvres.
—Tiens, vous tombez bien. Regardez sur qui je viens de tomber.
Il ne précisa pas qu'il s'agissait d'Hermione Granger et de toute évidence, les deux nouveaux arrivants avaient déjà reconnu l'indésirable Numéro Trois. Leodagan se tourna à nouveau vers Hermione.
—Voici Caliban Brogach, mon frère jumeau et Cassiopeia Lancaster, une amie.
—Tu devrais donner nos identités à tout le village aussi, grogna Caliban en lui jetant un regard sévère.
—C'est Hermione Granger, Cal'. Si tu veux mon avis, sa peau vaut bien plus chère que la nôtre.
Caliban haussa les épaules, et Hermione le contempla un bref instant avant de sentir quelqu'un se saisir de sa main. C'était la jeune fille blonde qui lui serrait la main chaleureusement. Ses doigts étaient fins et étrangement doux, aussi doux que son regard de grande enfant.
—Enchantée.
—De même, Cassiopeia.
— Appelle-moi Cassie, comme tout le monde.
Hermione lui adressa un sourire poli et ne put s'empêcher de ressentir de la sympathie à l'égard de la jeune femme. Elle avait l'air légèrement plus jeune qu'elle, la vingtaine tout au plus. Sa peau de d'albâtre, ses grands yeux bleus et sa chevelure blonde la faisaient ressembler à une véritable poupée de porcelaine. Elle paraissait fragile et chétive, mais sa poigne était de fer.
—Bien maintenant que les présentations sont faites, on pourrait aller manger ? lança Leodagan.
Cassie se retourna vers Hermione et lui adressa un sourire rayonnant.
—Tu te joins à nous ?
—Je ne crois pas que…
—Mais si, la coupa Leodagan, comme ça tu nous raconteras ce que tu fais à proximité de la porte de l'Enfer.
Hermione comprit qu'il parlait du Manoir Gloucester et trouva la comparaison assez juste, mais elle se retint de l'en féliciter.
—Allez-y les garçons, je vais aider Hermione à ranger sa tente.
De toute évidence, on ne lui laissait pas le choix et ce soir, Hermione devrait partager son repas avec trois inconnus.
Il n'avait fallu à Cassie que quelques secondes pour ranger la tente d'Hermione, mais avant de rejoindre les garçons, elle avait fini par rompre le silence et avait demandé de sa voix chantante.
—Tu n'es pas obligée de venir tu sais. Leo peut se montrer envahissant… Je leur dirai que tu m'as faussé compagnie.
Hermione la regarda avec gratitude, sa proposition était diablement alléchante.
—Pourquoi êtes-vous dans cette forêt ?
—Oh… C'est une longue histoire. Une amie à nous est prisonnière des Gloucester. On était sur le point de tenter de la libérer.
—Une amie à vous ?
Hermione n'avait pas mis longtemps à faire le rapprochement : était-il possible que le prisonnier des Gloucester et l'amie de Cassie ne fassent qu'un ? Cette dernière hocha la tête d'un air triste.
—Et comment comptiez-vous vous y prendre pour pénétrer le manoir ?
Cassie haussa les épaules d'un air mystérieux. Hermione comprit rapidement que son interlocutrice n'était pas aussi facilement manipulable qu'elle n'en avait l'air et qu'elle n'était pas prête à lui dévoiler leur plan.
—Je dois entrer moi aussi. Je pourrais peut être vous être utile ?
Il fallait qu'elle vérifie si leur amie était l'ingrédient essentiel au retour de Voldemort. Et si jamais ce n'était pas elle, c'était tout de même un bon moyen de pénétrer dans le Manoir et d'y trouver ce qu'elle cherchait. Pour la première fois en deux ans, Hermione allait devoir agir en équipe : accorder sa confiance allait être une affaire difficile.
—Dans ce cas, dépêchons-nous de rejoindre les garçons avant qu'ils ne mangent toutes les fraises, déclara Cassie dans un sourire.
Le camp des garçons et de Cassie était à plusieurs centaines de mètres de là. Cassie apprit à Hermione que Leo était parti chercher du gibier pour le dîner et que, ne le voyant pas revenir, elle et Caliban étaient partis à sa recherche.
Lorsque les filles arrivèrent enfin, les garçons avaient allumé un feu qu'ils avaient ensorcelé pour qu'il n'émette pas de fumée, et des champignons et autres racines sauvages étaient en train de griller paresseusement sur des broches d'appoint.
Hermione ne remarqua pas de tente alentours, et était sur le point de leur demander où ils dormaient lorsqu'elle aperçut que l'énorme masse sombre qu'elle avait d'abord pris pour le feuillage d'un arbre était en réalité une cabane de bois suspendue entre deux pins sylvestre.
—C'est vous qui avez fabriqué cette cabane ?
—C'est Cal', affirma Cassie avec fierté.
—Mais depuis combien de temps êtes-vous ici ?
—Deux semaines, environs.
Hermione contempla la cabane avec ébahissement : c'était un travail de maître, même avec sa baguette magique elle aurait bien été incapable d'un tel chef d'œuvre.
—Tu veux monter ? proposa Leodagan.
Hermione hocha la tête et Leodagan sortit sa baguette et la pointa sur elle. Surprise, Hermione fit un pas en arrière mais Leodagan éclata d'un grand rire avant de lui expliquer :
—Il n'y a pas d'échelle, je vais te faire léviter.
Sans plus tarder, Hermione sentit ses pieds se décoller du sol et moins de dix secondes plus tard, elle se trouvait sur le plancher de la cabane. Celle-ci semblait parfaitement isolée, et malgré la chaleur du mois de juin, il y régnait une fraîcheur agréable.
La cabane devait faire une quinzaine de mètres carrés. Elle contenait quatre lits, superposés deux à deux, ainsi qu'une petite table et une immense bassine d'eau.
—Généralement, on se lave dans la rivière, mais quand le courant est trop fort, on préfère utiliser la bassine.
Hermione sursauta : elle n'avait pas entendu Leodagan monter.
—Tu peux prendre le lit de Sol' pour l'instant.
—Sol' ?
—Solvejg. L'amie qu'on veut libérer, Cassie m'a dit qu'elle t'en avait parlé.
Hermione hocha la tête. Elle n'avait pas demandé le prénom de la captive, et Solvejg ne sonnait pas comme un nom britannique.
—Après on te trouvera un autre matelas.
—Je ne compte pas m'éterniser…
—C'est toi qui vois, déclara Leodagan en haussant les épaules. De toute manière, on n'y survivra peut être pas, alors…
Hermione ne répondit rien, elle-même n'était pas très optimiste pour leur mission-suicide.
—Tu peux mettre tes affaires sur le lit du haut, là. Rejoins-nous quand tu seras installée.
Il lui adressa un nouveau sourire éclatant et s'approcha du bord de la cabane.
—Leodagan, je…
—C'est rien. Et appelle-moi Leo.
Et sans rien ajouter de plus, il sauta en bas de la cabane. Hermione s'attendit à l'entendre atterrir durement sur le sol, mais elle comprit bien vite qu'il avait du amortir sa chute à l'aide d'un sortilège.
Elle se retourna vers le lit qu'il lui avait désigné et y déposa son petit sac. Elle prit tout de même soin de garder sa baguette dans la poche intérieure de sa veste et descendit à son tour rejoindre les autres pour le dîner.
Cassie, Leo et Caliban étaient assis autour du feu de camp et riaient de bon cœur. Hermione fut déstabilisée par tant de bonne humeur : elle-même avait oublié ce que rire voulait dire, et elle était incapable de se remémorer son dernier fou-rire. Elle s'approcha timidement de leur groupe, et fut accueillie chaleureusement par Cassie.
—Comment as-tu trouvé notre chambre ?
—Confortable.
Leo éclata de rire, avant de s'écarter pour laisser une place à Hermione entre lui et Cassie.
—Ca remonte à quand, ton dernier lit ?
Hermione ne répondit pas, ne connaissant pas la réponse. Depuis deux ans, elle errait d'un lieu à un autre sans jamais s'attarder. Bien sûr, la tente était assez confortable, mais les lits de camps n'avaient rien à voir avec les lits de la cabane en bois.
—Vous êtes en fuite ?
—Très perspicace, grogna Caliban.
—Cal'… le morigéna Cassie, puis se tournant vers Hermione : On peut dire ça. Les garçons ne sont pas franchement recherchés, mais les Mangemorts ne se priveraient pas de les exécuter en public.
—Et toi ?
—Ah, moi, moins on me voit et mieux je me porte, sourit-elle avec malice.
—Allez, prends une brochette Hermione.
Hermione attrapa la brochette de champignons que lui tendit Leo. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas partagé son repas avec quelqu'un, et pour la première fois, elle eut l'impression d'être dans un véritable foyer. C'était agréable, confortable, sécurisant… Hermione secoua la tête, elle ne devait pas se sentir en sécurité, car c'était dans ces moments précis que les choses tournaient mal.
Les champignons étaient gouteux et bien grillés, et les fraises étaient somptueuses. Hermione ne se souvenait pas d'en avoir jamais mangé d'aussi bonnes. A la fin du repas, après que chacun se soit rempli la panse correctement, Leo s'allongea à côté du feu et Cassie cala sa tête sur l'épaule de Caliban.
—Alors, quand vas-tu nous dire ce que tu fais dans le coin ? demanda Leo, d'une voix endormie.
—Je dois trouver un moyen de rentrer dans le Manoir Gloucester.
—Et on peut savoir pourquoi ? demanda Caliban de sa voix basse et profonde.
—Je dois sortir un prisonnier des cachots.
Hermione ne précisa pas qu'il s'agissait peut être de leur amie, mais décida de jouer la carte de la franchise : s'ils pouvaient se montrer utiles, elle ne voulait pas se les mettre à dos.
—Un ami à toi ? questionna Leo.
—Pas vraiment.
Son ton était sans appel, et aucun des trois ne posa plus de questions. Leo se redressa et observa ses comparses un instant avant de déclarer :
—Tu as un plan ?
—Pas encore.
—Nous, on en a un.
Hermione le toisa un instant. Etait-il vraiment sur le point de partager leur plan avec une inconnue ? Leo était un bel homme et Hermione devina aisément qu'il faisait partie de ces gens profondément bons et généreux. Néanmoins, elle ne douta pas que la guerre avait eut des effets sur sa personne et que la naïveté avait depuis longtemps déserté son âme. Malgré tout, Hermione eut l'impression qu'il subsistait en lui beaucoup d'honnêteté.
—Et on serait fous de ne pas le partager avec Hermione Granger.
—Ou trop cons au contraire, de le divulguer à n'importe qui, marmonna Caliban.
—Mais comme ce n'est pas n'importe qui… répliqua Cassie.
C'était un drôle de trio. Même si Cassie n'était pas leur sœur, elle semblait très proche des jumeaux et n'hésitait pas à donner son opinion. Elle qui aurait pu paraître effacée et soumise était en réalité le véritable pilier de leur bande. Il émanait d'elle une autorité naturelle qu'elle ne mettait cependant pas en avant.
—Cassie connait le Manoir par cœur.
Devant le regard interrogateur d'Hermione, Cassie prit le relais.
—Je faisais partie, avec mes parents, de l'aristocratie Sang-Pur.
—Faisais ?
—Je n'ai pas été élevée dans la hiérarchie des sangs et toutes ces bêtises, commenta Cassie. Mais j'ai assisté à de nombreuses soirées mondaines chez les Gloucester, qui étaient à l'époque très proches de mes parents.
—Et donc, tu connais les moindres recoins du Manoir ?
—Tout le monde pense que les enfants de l'aristocratie doivent se comporter en enfant modèle et passer la soirée à côté de leurs parents. Mais c'est faux. Pour se débarrasser de nous, nos parents acceptent toutes nos demandes. Et c'est comme ça que la plupart des soirées mondaines se terminent en parties de cache-cache géant, pour les enfants.
—Tu as pu explorer le Manoir de fond en comble ? devina Hermione.
—Exact, de la porte d'entrée principale, à la sortie des serviteurs, en passant par les passages secrets. Je suis presque sûre que même la Gloucester ne connait pas ses galeries sous-terraines aussi bien que moi.
—Des galeries… murmura Hermione. C'est par là que vous comptez rentrer ?
—Que vous allez entrer, corrigea Leo. Cassie devait y aller seule, au début, mais puisque tu es là…
—Et vous alors ?
— On va faire un tour à Pré-au-Lard, faire exploser une ou deux boutiques pour attirer l'attention.
Hermione ne dit rien, leur plan comportait beaucoup de défauts. Comment être sûr que le grabuge qu'ils feraient à Pré-au-Lard suffirait à ne pas attirer l'attention sur elles ? Et si les Gloucester connaissaient les passages secrets et avaient mis des gardes à l'entrée ? Et si…
—On voit les failles aussi, murmura Cassie, comme si elle avait lu dans ses pensées. Mais seuls des Sang-Pur aristocrates pourraient connaître aussi bien leur château et ils ne pensent pas que l'un d'entre nous pourrait les trahir.
Ca tenait la route, en effet. Et de toute façon, Hermione n'avait rien de mieux à proposer. La mission se révélait encore plus dangereuse qu'elle n'en avait l'air. Hermione haussa les épaules avant de déclarer :
—Bien. Quand partons-nous ?
—Demain au coucher du soleil, la renseigna Leo. Les boutiques n'auront pas encore fermé et il fera assez sombre pour qu'on puisse se réfugier dans les bois si ça tourne mal…
Hermione n'ajouta rien, elle avait besoin de se concentrer et de réfléchir. Ce plan était bancal, mais c'était le seul qu'elle avait et de toute façon, il était à présent hors de question d'agir seule. Cassie était le guide inespéré de cette mission.
—Allons nous coucher, les garçons vont éteindre le feu et lancer d'autres sortilèges.
Hermione s'exécuta en lança un coup d'œil à Caliban qui s'était déjà redressé et avait levé sa baguette.
Dans la cabane, la fraîcheur fit frissonner Hermione quand elle se glissa dans les draps. Les ressorts du lit grincèrent légèrement, mais elle n'y prêta pas attention. Elle sombra dans le sommeil plus rapidement qu'elle ne l'aurait pensé : mais peut être était-ce le dernier repos avant le repos éternel, car elle n'était pas certaine de revenir vivante de cette aventure.
Voilà, ici s'achève le premier chapitre. Qu'en avez vous pensé ? Assez long ? Trop ? J'espère que vous ne vous êtes pas ennuyés, sachez que Drago fera son apparition dès le second chapitre, alors ne perdez pas patience. Si vous avez une minute à perdre, laissez un commentaire, c'est bon pour le moral et ça motive toujours l'auteur :) Et n'oubliez pas que Fumer tue, mais Commenter augmente la longévité :P sisi !
