Bonjour à toutes et à tous, voici la traduction de la superbe fanfiction en cours "What the Hell is wrong with me" de Rabbitheartedgirl88, j'espère qu'elle vous plaira autant que l'originale me plaît et que ma traduction respectera l'atmosphère que l'auteure arrive à faire transparaitre. Je précise que l'histoire se déroule dans un univers sans zombies et se focalise sur la relation Daryl/Carol. Bien sûr l'univers de The Walking Dead et les personnages n'appartiennent ni à l'auteur ni à moi-même... Bonne lecture!

Chapitre 1

Carol émit un soupir, ce qui devait être la centième fois de la dernière heure, « Rappelle moi à nouveau pourquoi j'ai accepté de travailler le double ce soir?»

Maggie cliquait frénétiquement sur la souris, ses yeux parcourant rapidement le tableau des patients, « Parce que c'est un asile de fou ici! Et que je t'ai promis une margarita après. »

Elle bondit, fermant le laptop en un claquement et contourna le poste des infirmières, « Oh hey, penses-tu pouvoir prendre le gars en chambre cinq? Je suis débordée en ce moment! S'il te plaît? J'ai un enfant qui a avalé un tas de billes! S'il te plaît Carol? »

Carol roula ses yeux dramatiquement mais sourit, « Oui. »

« Merci! T'es la meilleure! » Maggie s'éloignait déjà, souriant par dessus son épaule, « Il est mignon d'ailleurs! Un peu effrayant… mais mignon! »

Carol finit rapidement le reste de son café noir bien fort et murmura surtout pour elle-même, « Super. »

La salle des urgences de l'hôpital St. Joseph était toujours occupée mais rien comparé à un vendredi soir de pleine lune, c'est la que tous les fous semblaient sortir. Carol était déjà là depuis dix heures et était plus que prête à rentrer à la maison, se glisser dans un bain chaud et reposer ses pieds endoloris. Elle n'avait pas prévu de travailler doublement mais ils avaient vraiment besoin d'elle et Maggie l'avait supplié de rester. La jeune brunette travaillait à St. Joe depuis deux ans maintenant et Carol l'avait immédiatement prise sous son aile, elle aidait la nouvelle infirmière et réussissait toujours à calmer ses nerfs. Carol traversa la salle des urgences en souriant, se souvenant le premier jour de Maggie et la confusion avec les échantillons d'urine qui avait embarrassé la nouvelle diplômée.

Tirant le rideau, Carol parla sans lever les yeux du dossier entre ses mains, « Désolée pour l'attente, que pouvons-nous faire pour vous monsieur… Dixon? »

« Il était temps! Ce que vous pouvez faire c'est me faire sortir de ce bordel d'endroit. Ca fait des heures que j'attends. Une chance que c'est rien de sérieux sinon j'serais déjà mort. » Lui grogna l'homme.

Carol leva finalement les yeux vers l'homme qui arpentait la petite zone entourée de rideau et fut quelque peu choquée, ne s'attendant pas à ce que cette grosse voix appartienne à quelqu'un d'aussi beau et aux yeux les plus bleus qu'elle n'ait jamais vu. Elle se sentit rougir et se reprit elle-même 'Reprends le dessus Carol, tu es professionnelle, pas une fille de quinze ans! Oui il est mignon mais il est aussi ton patient!'

« Je m'excuse encore, donc qu'est-ce qui vous amène ici? » Carol demanda d'un ton grave qui masquait le trouble qu'elle ressentait.

Daryl Dixon détestait les hôpitaux. Il détestait l'odeur typique qui y régnait. Il détestait les fortes lumières fluorescentes. Il détestait les stupides blouses qu'on leur mettait. Il détestait tous ces malades errant autour. Mais par dessus tout il détestait la façon dont tous ces docteurs et infirmières le regardaient, comme s'il était juste un dégénéré de plus, redneck* junkie essayant d'obtenir une prescription pour des oxy.

Il aurait voulu ne pas venir pour cette fois mais il savait qu'il avait besoin de points de sutures, et il ne pouvait pas atteindre la blessure par lui-même pour avoir essayer de la regarder à la maison. Et maintenant si venir à l'hôpital n'était déjà pas assez il devait expliquer ce que cet abruti avait fait cet après-midi alors qu'il était à la chasse.

« J'étais parti chasser, je suis monté jusqu'à une crête et des rochers ont commencé à glisser, je suis tombé avec eux et j'ai atterri sur une maudite flèche. J'ai continué tout droit, ça fait un mal de chien. » Il n'osait pas établir un contact visuel avec cette femme.

« Et je pensais avoir une rude journée. » Carol sourit malgré que l'homme ne la regarde pas.

« Voulez-vous vous asseoir que je regarde ça. » Il valait mieux se mettre au travail, il est clair que cet homme était pressé de partir, il n'avait pas cessé de gigoter. Daryl regarda la femme avec lassitude, mais obtempérât et s'assit sur le brancard dans la pièce minuscule au rideau.

Carol lui tournait le dos, s'occupant à enfiler une paire de gant, « Allez y et descendez la blouse à votre taille. » Elle pensait qu'il était mieux de ne pas le regarder, il semblait un peu mal à l'aise.

Daryl n'était pas ravi de devoir se déshabiller mais il savait que c'était inévitable, il n'avait jamais été à l'aise avec les gens et n'avait certainement jamais laisser personne le voir sans tee-shirt. C'était la que sa honte se trouvait, ses secrets cachés dans les lignes irrégulières de son dos.

Carol se retourna vers l'homme anxieux, lui souriant chaleureusement tentant de calmer ses nerfs. Elle remarqua immédiatement les cicatrices qui dépassaient largement les tatouages sur son corps, mais elle réussit à garder la pitié qu'elle ressentit en elle, il ne semblait pas être le type d'homme qui le prendrait avec bonté.

Elle commença à examiner la blessure tout en feignant de ne pas remarquer à quel point il tressaillait et évitait ses yeux. « Eh bien vous avez certainement fait un tour sur vous-même. Je suppose que vous avez retiré la flèche par vos propres moyens ? »

Daryl approuva d'un léger signe de tête, en évitant toujours son regard. Son corps était tendu et il se battait contre l'envie de fuir. Il n'était pas habitué à ce que quelqu'un le touche, surtout avec autant d'attention. Alors que l'infirmière poussait et enlevait la chaire déchiquetée, il pris le temps de l'examiner couvert par sa chevelure hirsute. Il n'avait jamais été doué pour juger l'âge des autres mais elle semblait avoir la quarantaine, peut-être âgée de quelques années de plus que lui. Des yeux clairs et bleus pour un visage doux, des cheveux court et disciplinés. Il comprenait rarement ce que la plupart des gens considéraient comme des caractéristiques souhaitables mais il pensait que cette femme était jolie. Elle ne semblait pas le juger non plus, il ne trouvait aucun dégout ou pitié dans ses yeux alors qu'elle continuait soigneusement de nettoyer le vieux sang de sa blessure. Il laissa échapper un bruyant sifflement lorsqu'elle toucha un endroit particulièrement sensible, « Merde ! Fais gaffe, ça fait putain de mal ! »

« Désolée vous avez définitivement besoin de quelques points de sutures. » Carol fini de nettoyer la blessure et se tourna pour jeter la gaze sanglante et enlever les gants, totalement imperturbable par son emportement passager. « Bien, le docteur sera bientôt là et nous nous occuperons de ces points de sutures pour vous. »

Daryl hocha la tête silencieusement et poussa un soupir de soulagement lorsque qu'elle tira le rideau. C'était le contact le plus humain qu'il avait eu depuis longtemps et avait mis ses nerfs à vif. L'infirmière, Carol, il avait lu son badge d'identification en plastique, avait été gentille avec lui, mais il avait besoin de foutre le camp de là. Même à travers le caoutchouc des gants Daryl avait pu sentir la douceur de ses mains qui avaient mis le feu à sa peau, qu'est-ce qui n'allait pas avec lui? Cette femme le banderait et le renverrait sur sa route, n'ayant plus jamais une pensée pour ce sale rustre à nouveau. Il fut secoué de ses pensées par le son du rideau étant tiré en arrière, Carol était de retour suivi par un homme plus vieux, le docteur très probablement.

La procédure elle-même n'avait pas été très longue, six points de sutures au total. Daryl assis sur la civière vêtu de ses propres vêtements à nouveau, attachait les lacets de ses bottes sales rapidement, pressé de partir. Carol revint avec quelques formulaires à lui faire signer et une ordonnance pour une pommade antibiotique. « Ok assurez-vous de garder la plaie propre, changez le pansement tous les jours. »

« Ouais, d'accord », déclara Daryl distraitement, tout en mâchant son pouce, son anxiété visible. Il était prêt à partir d'ici, mais il s'inquiétait également de la façon dont il allait pouvoir payer les frais d'hôpitaux.

« Restez tranquille pour le moment, si vous ne voulais pas arracher les points. Cela devrait prendre quelques semaines pour guérir, vous pouvez revenir et nous les retirerons. » Carol savait que l'homme nerveux en face d'elle écoutait à peine. « Vous n'allez pas revenir, n'est-ce pas ? »

Daryl craqua et la regarda enfin, leurs yeux se rencontrèrent pour la première fois, ils n'étaient pas critiques, juste concernés. Son premier réflexe était de lui faire une remarque sur le fait qu'elle s'occupe plutôt de ses propres affaires, à la place il hocha juste la tête et regarda au loin, « J'ai pas d'assurance, je sais déjà pas comment je vais payer pour ça. »

Carol n'était pas sûr de savoir comment réagir, elle se mordit la lèvre pendant une minute, en regardant l'homme en face d'elle. Elle griffonna à la hâte sur un bloc d'ordonnances. «Ici, c'est mon numéro de téléphone. Appelez-moi dans deux semaines et je vous enlèverais les points.", elle lui tendit le bout de papier et se retourna pour partir, en s'arrêtant au rideau, elle lui sourit et s'éloigna rapidement.

Trois heures plus tard, Carol était assise derrière le poste infirmier, le regard perdu dans l'espace, en repensant à l'homme timide aux yeux bleus et plus de cicatrices qu'elle pouvait en compter. Elle ne pouvait pas croire qu'elle avait fait quelque chose comme ça, c'était inapproprié et certainement contre la politique de l'hôpital, mais elle ne pouvait avoir l'image de lui essayant d'enlever les points de suture lui-même dans une salle de bains lugubre hors de son esprit. Bien sûr, elle s'était sentie désolée pour lui, mais elle avait également vu quelque chose d'elle-même en lui, elle avait passé beaucoup de nuits à s'occuper de ses blessures seule dans sa salle de bain, trop honteuse pour demander de l'aide.

Aussi bonnes ses intentions soient-elle, elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle avait donné son numéro de téléphone à un patient. « Qu'est ce qui ne va pas avec moi ? » se demanda-t-elle à haute voix. Elle se convint silencieusement elle-même que ce n'était pas grave, qu'il n'appellerai jamais, qu'il n'avait probablement pas pris le bout de papier, qu'il était probablement jeté dans une poubelle quelque part. 'Ouais c'est vrai Carol, ça n'a pas d'importance, contente toi d'oublier.'

Maggie passa devant le bureau, « Carol ils ont besoin de toi en huit, un enfant a vomi partout. »

Carol soupira de nouveau, « Je suis là. »


Redneck: Plouc/Rustre, j'ai preféré laisser le mot original, je trouvais que ça sonnait mieux


Merci d'avance à ceux et celles qui auront lu ce premier chapitre et qui laisseront des reviews (ce qui fera très plaisir à l'auteur et à moi aussi) !