Auteur : Subaru-d
Auteur : Subaru-d Série : X Clamp crossover avec…je vous laisse constater Genre : Crossover Couple : SubaruX Seishirô
J'avoue, j'ai du abuser de certains anime pour penser à ce crossover…Il ne devrait y avoir en théorie que peu de yaoi explicite.
Un choix… – Chapitre 1
Il y a des soirs où on aimerait SIMPLEMENT espérer rentrer chez soit avant 8h…on peut toujours espérer, quand on est un simple businessman, même si notre patron est un sadique ou un négrier.
Pas quand on est comme moi. Je jette un regard las à Dick, qui, impassible, prie en fait pour que notre soirée se termine là.
Et un cri, au fond d'une des ruelles, ruine tous ses espoirs. Je me sentirais presque désolé pour lui…presque. Il a choisi, je ne l'ai jamais obligé…comme moi, il a choisi.
« Allons-y. »
Il ne soupire même pas en descendant du gratte-ciel où nous sommes perchés. D'un bond souple, il est sur l'agresseur avant moi.
Et en quelques secondes, tout est terminé : la canaille est au tapis, et je me charge de la « préparer » pour la police, sans omettre d'y apposer ma signature. Gordon sera content, je lui fais toujours faire des heures supplémentaires porteuses.
« Je croyais que les voleurs de sac à main avaient tous peur de toi. » Constate Dick avec une pointe de surprise.
« L'argent facile peut redonner une sacrée dose de courage, tu sais…Comment va-t-elle ? » Je m'enquiers en désignant la jeune femme, étourdie par son attaquant.
« Elle a juste un petite bosse et quelques contusions, rien de grave…tu veux qu'on la dépose à l'hôpital ? »
« Inutile. Il vaut mieux remonter, au cas où quelqu'un ait besoin de soins…plus urgents. »
J'actionne le grappin et remonte sur mon piédestal, suivi de près par Dick, résigné. Je ne dois pas faire de sentiment…jamais, dans ce boulot…sinon, c'est un arrêt de mort.
« Tu ne m'as pas dit que nous devions avoir un invité aujourd'hui ? »
« Non, il devrait arriver à partir de demain. J'ai demandé à Alfred de s'occuper de lui en notre absence... »
« Je suis surpris que tu acceptes un étranger… »
Je darde un regard indéchiffrable sur mon coéquipier…il ne me suit pas toujours, et c'est en partie de ma faute. Pourtant, pour lui, je pourrais faire un effort.
« C'est Yôru-sensei lui-même qui me l'a recommandé. Il m'a dit que c'était quelqu'un de calme, discret, efficace…et que c'était un homme de bien. »
« Un samouraï ? »
« C'est ce que je lui ai demandé, mais il m'a dit qu'il était différent. Selon ses propres mots, ce n'est pas un guerrier. »
Dick tressaillit.
« Qu'est-ce qu'il a à voir avec nous alors ? »
« Le sensei ne m'en a pas dit plus. Mais il semblait sûr de lui, et cela suffit amplement à me convaincre. »
« C'est Bruce Wayne qui a été son élève. » Me fait remarquer Dick « Et Batman, qu'en pense-t-il ? »
J'eus un silence.
« Le sensei m'a dit autre chose…Que cet homme et moi connaissions la même souffrance. »
Je détournais le regard pour me concentrer à nouveau sur les rues lumineuses de Gotham City.
« Et cela a amplement suffi à me convaincre aussi. »
Je n'aurais pas dû discuter avec Dick de ça…pas avant de rentrer au manoir. Je suis troublé, à présent…et le trouble est un sentiment…donc préjudiciable quand on essaie de désarmer un voyou armé d'un beretta.
« Batman ! »
Et merde. La balle, je n'ai pas réussi à l'éviter…et voilà que le canon revient à la charge…Alfred va encore me faire la morale.
« Excusez-moi… »
Le voyou se retourne…et prend une machette appliquée au niveau de la gorge. C'est propre, net, rapide et précis…pas vraiment la technique de Dick. Et lorsqu'il veut se relever, seconde machette, sur la nuque cette fois.
Je relève les yeux sur une longue silhouette claire, mon parfait opposé…Je n'ai jamais éprouvé de réelle fascination autre que pour une femme, comme Selina ou Thalia…Mais le garçon qui vient d'envoyer mon attaquant au tapis a tout de fascinant. Il est presque…incongru dans cette crasse et cette noirceur, tant sa peau est blanche et ses yeux limpides.
C'est étrange de voir quelqu'un d'aussi…démasqué. Surtout pour moi.
« Batman ? Pennyworth-san m'a dit que je pourrais sans nul doute vous trouver dans les environs. Excusez-moi pour mon intrusion, je voulais seulement me poser en spectateur. »
Son américain est musical d'un accent doux, sans doute bien de chez lui. Il a fait un effort considérable pour n'écorcher ni mon nom, ni celui d'Alfred.
Il regarde le sang qui ruisselle sur mon épaule, et je lis dans ces yeux qu'il a l'habitude d'en voir. Un bon point pour lui.
« C'est grave ? »
« Pas au point d'aller me suicider entre les griffes d'un médecin. »
« Oh. »
Je ne sais pas si ma plaisanterie était à ce point déplacée ou s'il est définitivement imperméable à l'humour, mais il n'a pas même esquissé un sourire. Dick arrive derrière lui et le détaille des pieds à la tête…il semble comprendre aussi qu'il n'a pas affaire à du menu fretin.
« Je suis enchanté de faire votre connaissance. » Reprend notre jeune visiteur « Mon nom est Subaru Sumeragi. »
« Vous ne deviez arriver que demain. » Constate Dick, qui connaît mon horreur des imprévus et des emploi du temps saccagés.
« A Tokyo, il est déjà demain. » Lui répond platement Sumeragi tandis que je me relève.
« Hé bien…hem…soyez le bienvenu à Gotham city. »
« Une ville charmante. » Approuve le japonais…et à ce moment-là, je ne sais s'il est ironique ou simplement protocolaire.
« Pour ça, vous vous ressemblez. » Constate Dick en enfilant un pull « Vous êtes aussi polaire l'un que l'autre ! »
« Tu t'attendais à ce qu'il te saute au cou et te propose d'aller manger un morceau ? C'est un japonais. Poli mais modéré. »
« Japonais, faut le dire vite…tu as vu beaucoup d'asiatiques avec les yeux verts, toi ? »
« Tu lui en veux par ce qu'il est beau gosse ? » Je m'amuse.
« Je ne lui en veux pas ! Mais c'est juste que…je sais pas…ce type me met mal à l'aise. »
Relevant les yeux par-dessus mon journal, je regardais Dick, soudain intrigué :
« Je n'emploierais pas « mal à l'aise » pour qualifier Sumeragi. » Lui fis-je observer « Qu'est-ce qui te gêne chez ce garçon ? »
« Il est…Il est…lointain. »
« Tu veux dire distant ? »
« Non. Lointain. Insaisissable. Comme s'il n'était pas vraiment là. »
« Va dire ça au type qu'il a envoyé au tapis. Ses coups n'avaient RIEN d'insaisissable, tu peux me croire. »
« Wayne-san ? »
Dick se raidit et fait volte-face. Sumeragi se tenait en haut des escaliers, attendant manifestement que je l'invitât à entrer dans le salon. Ce que je fis.
« Vous avez bien dormi ? » Je m'enquiers.
« Je dors peu. »
« Ca se voit. Alfred vous a proposé un petit déjeuner ? »
« Oui mais j'ai décliné. Je n'ai pas faim le matin. »
Je me garde de dire qu'il ne devait pas avoir faim quel que soit le moment de la journée, à en juger par sa silhouette. Ce type devait manger lorsqu'il se rappelait que c'était vital. Pourtant, hier, il m'a paru en forme.
Dick devait arriver à la même conclusion, étant donné le regard dont il enveloppait Sumeragi…Mû par la bonne volonté que je lui connaissais, il tenta d'être aimable :
« Remarquez, vous avez pas tort…c'est plus commode pour tomber les filles. »
« Je n'en sais rien, ma petite amie n'est pas une femme. »
Gros silence. Je m'efforce de ne pas rire derrière mon journal…la tête de Dick le vaut bien :
« V…vous êtes gay ? »
« C'est interdit pour un héros ? » S'enquiert Sumeragi avec une pointe de perplexité.
« Excusez-le, Sumeragi-san. » J'interviens « J'ai une réputation de play-boy et il n'a pas l'habitude, c'est tout. Dans tous les cas, votre « petite amie » a beaucoup de chance. »
« Bruce ! »
Je souris à Dick, qui se décompose un peu plus à chaque seconde.
« Hé bien quoi ? Toi qui voulais être aimable, c'est le moment de faire un compliment… »
Je reportais mon attention sur le japonais et constatais qu'il…rougissait. Oh c'était très léger – et très bien dissimulé – mais indéniable. Ce garçon n'avait jamais dû avoir seulement envie d'embrasser une fille…mais c'était tant mieux, il aurait constitué une sérieuse concurrence pour la gente masculine.
Je me demandais juste comment pouvait être l'homme qui avait réussi à s'attirer les grâces d'un éphèbe pareil…devait pas être moche non plus.
Sumeragi s'assit souplement en face de moi, les jambes croisées, attendant que je lui donne ce pour quoi il était venu.
« Le dossier est sur la table. »
Il hocha la tête et le prit, ne le feuilletant pas, mais commençant à parcourir la première page.
« Je l'ai imprimé à partir de toutes les données trouvées sur le sujet. Je doute que vous puissiez tout lire. »
« En une heure, non. En une journée, je devrais me débrouiller. » Fit-il sobrement. Dick haussa les épaules et leva les yeux au ciel. Il espérait sûrement recevoir quelqu'un qui le changerait un peu de mes mauvaises habitudes. C'était mal parti.
« Nous nous entraînons tous les jours. »
Sumeragi passa l'arche de la batcave et contempla un instant les murs de la caverne, laissant errer son regard sur les chauve-souris, endormies et silencieuses.
« Bruce est une vraie bête de travail. » Approuva Dick « Il n'a que ce mot à la bouche. »
« J'ai le même problème. » Répondit mon invité en descendant les escaliers, ombre blanche presque lumineuse dans l'obscurité.
Pas presque.
Ce garçon irradiait.
« Souhaitez-vous…vous joindre à nous ? »
Je savais Dick curieux de voir l'asiatique à l'œuvre, et moi aussi, je devais l'avouer…comment une silhouette aussi svelte, à l'allure si fragile et aussi calme pouvait-elle être un bon combattant ? Je me souvenais de Kyôdai, mon cher ennemi nippon…et sa seule apparence suffisait à imposer le respect, et la crainte.
Or, Sumeragi n'avait rien d'effrayant. Et j'attendais de savoir ce que cachait cette chape froide et paisible. Peut-être d'aussi sombres pensées que les miennes…
« Que me proposez-vous, Wayne-san ? »
« Bruce. Vous pouvez m'appeler Bruce. Que diriez-vous d'un combat ? »
« Vous m'autorisez à utiliser toutes mes capacités ? »
« Je vous y encourage, mon cher. »
« C'est vous qui voyez. »
« C'est moi ou ce type nous prend de haut ? » Me glissa Dick.
Je désapprouvais…malgré son ton sec et ses réponses télégraphiques, Subaru Sumeragi n'avait rien de prétentieux. On le sentait…Je m'interrompis.
Il est…Il est…lointain.
Dick avait raison, c'était l'adjectif qui convenait. Néanmoins, je décidais d'analyser plus tard ce curieux échantillon de l'archipel et m'avançais.
« Contre moi ? »
Il s'inclina :
« Comme il vous plaira, Bruce-san. Y'a-t-il des règles que je doive respecter ? »
Evidemment…en bon japonais, il se sentait plus à l'aise avec des règles, des lois, un code.
« On ne tue pas l'adversaire. » Fis-je, pince-sans-rire.
« Je pense pouvoir me plier à cette règle-là. » Approuva Sumeragi, sur le même ton.
« Et pas de coup en dessous de la ceinture. »
« Je ne suis pas une femme » Me signala mon jeune adversaire, arrachant – pour la première fois – un sourire à Dick.
« Vous souhaitez peut-être enfiler une tenue plus appropriée ? » Demandais-je en indiquant son trench-coat clair.
« Celle-ci me convient. »
« Alors commençons. »
Je le fixais un instant, et nous commençâmes à tourner lentement, l'un autour de l'autre. Il avait des mouvements rapides, en parfaite contradiction avec son calme apparent. Je devinais ses muscles se tendre un à un…rien à voir avec Kyôdai. Cet enfant n'avait pas été entraîné à tuer. Il pratiquait un art de défense, c'était plus que visible à la position de ses pieds et de ses bras…il attendait que je l'attaque.
Je me décidais donc à faire le premier pas.
Dick grimaça alors qu'il massait sa nuque endolorie :
« Et moi je te dis que ce mec est un fauve ! »
« Tu connais le proverbe : méfie-toi de l'eau qui dort. Sumeragi a peut-être l'air d'un ange, mais je t'avais prévenu que tu n'avais pas le niveau pour espérer le battre. »
« Tu y es bien arrivé toi ! »
Oui, je l'avais envoyé au tapis…mais non sans mal. Ca avait davantage été mon endurance qui l'avait emporté, en fait. Oui, sous ses allures séraphiques et silencieuses, mon invité était redoutable. Et nous nous en étions tenu à du combat au corps à corps, sans gadget ou autre interférences. Bien que japonais, Sumeragi n'avait pas l'air d'être du genre à affectionner les panoplies comme la mienne, ou encore les sabres. Malgré notre combat, il restait une part d'ombre en lui qui me préoccupait.
« Et en prime il m'a massacré ! » Se plaignit à nouveau mon coéquipier.
« C'est la preuve que ce combat ne t'as rien apporté…si tu avais analysé sa technique, tu verrais qu'il joue en défensif. Il a retourné ton attaque contre toi… »
« Ce qui prouve que VOUS vous apprêtiez à me massacrer, Dick-san. » Termina le japonais en faisant irruption dans la salle de bains. « Pardon de cette intrusion, mais il y a à la télévision un programme que vous trouverez intéressant, d'après Pennyworth-san. »
Je grimaçais…ça signifiait des ennuis en perspective, mes meilleurs ennemis adorant passer par le petit écran pour prendre de mes nouvelles…
« Dick, va t'habiller. Sumeragi-san, je préférerais que vous restiez à l'écart. »
« Non. »
Sa voix était très calme, posée. Mais ne tolérait aucune discussion. Nous nous jaugeâmes un instant, je cherchais à lui faire baisser le regard…mais compris au bout de quelques secondes que c'était vain. En tant que Batman, j'étais habitué – entre Dick et Barbara – à des protestations véhémentes ou des plaintes. Pas à des refus aussi catégoriques.
Ce môme me tenait tête, et il y parvenait.
« Je ne sais pas avec qui vous vous êtes entraîné, Sumeragi-san, mais vous le féliciterez pour moi. »
« Celui qui m'a entraîné ne mérite en aucun cas vos félicitations. Tout au plus votre mépris. » Répliqua-t-il avant de tourner les talons, me devançant dans la batcave.
A SUIVRE…
