Disclaimer: Albator, Toshiro, Clio, Kei, Maji, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi.
1.
Une berline aux portières frappées des symboles de la Flotte terrestre s'arrêta devant le grand portail principal du château des Waldenheim à Heiligenstadt.
Une jeune femme en descendit et se dirigea vers le majordome.
- Je suis venue voir votre maître.
- Je ne pense pas qu'il ait envie d'une visite, et surtout la vôtre, ne vous en déplaise !
- Je doute qu'il vous ait transmis ce message, sous cette forme tout du moins. Et là j'ai eu l'aval de l'Infirmerie de la Flotte qui a reçu le dernier rapport de votre médecin de famille. Ce n'est donc pas un souhait mais un ordre Militaire concernant le maître de céans.
- Permettez-moi de vous précéder, Madame.
- Merci.
Au bord de la piscine ronde, sur une chaise longue, Skendar tressaillit à peine quand la jeune femme blonde s'approcha, prit une chaise sous un parasol pour s'asseoir près de lui.
- Ce n'est pas parce que je suis sur le point de reprendre le boulot que je dois être soumis à un énième débriefing. Je repars à la traque aux Pirates, et cette fois je serai optimal, personne n'en doute, avec raisons…
- Vous êtes toujours d'attaque, capitaine Waldenheim ?
- Mon métier est ce qu'il me reste. J'en suis revenu à la phase d'il y a cinq ans. J'ai passé tous les tests : médicaux, psychologiques et strictement professionnels. Je peux profiter de mes derniers jours de convalescence, sans être dérangé ?
- Ma présence vous est désagréable ?
- Au visuel, j'apprécie. Mais je ne peux que redouter ce que vous représentez. Et je n'oublie pas un instant que depuis notre première rencontre vous êtes chargée de me surveiller, d'analyser chacun de mes actes ou de mes propos. Bien que là je pense que cela ne se justifie plus puisque je n'ai plus aucune raison d'être susceptible de traîtrise.
- Voulez-vous vous confier ?
- A vous ? Certainement pas ! Vous êtes encore plus félonne que moi ! Non, dénonciatrice, serait le terme le plus approprié…
- Je n'obéis qu'aux ordres de mon état-major. Désolée d'être une bonne petite soldate !
Skendar soupira, buvant lentement son cocktail de fruits frais tout en fixant distraitement la piscine face à lui sur laquelle le soleil faisait miroiter un véritable vitrail.
- Vous avez été la plus probe de nous deux… l'autre fois. Vous aviez raison, mais il était impensable que j'abonde dans votre sens. Même pour la Flotte, un père ne sacrifiera jamais son enfant !
- Il ne s'agissait pas de n'importe quel fils, mais d'Albator, un Pirate en tête de liste des êtres les plus recherchés et à abattre ! J'ai rempli ma mission, jusqu'au bout, moi.
- Je ne le sais que trop, gémit Skendar, battant des paupières comme s'il perdait conscience alors qu'il repartait dans ses souvenirs…
- Où m'emmenez-vous ?
- Au bloc opératoire, évidemment, capitaine Waldenheim !
- Surlis, je ne suis pas prioritaire… Mon fils ?
- Je m'occupe de vous, capitaine Waldenheim.
- Que s'est-il passé ?
- Les Marins fidèles, à peine une quarantaine ont mis en déroute les unités des Pirates de Lothar. Une fois qu'ils seront tous éjectés, nous pourrons effectuer un saut spatio-temporel pour tenter de nous mettre en zone de sécurité. Cessez de poser des questions, capitaine Waldenheim. Vous êtes grièvement blessé et j'ai à m'occuper de vous ! Je dois vous opérer au plus vite !
- Mon fils ? Ilian ? Albator ?
- Le Doc de l'Arcadia ne vous a jamais répondu…
- Je le sais, Salmanille, c'était à moi qu'il s'adressait ! Et j'ai effectivement bien dû en parler… Car vous avez aussi eu accès à mes comptes-rendus au psychiatre de la Flotte ?
- Oui.
- Dans tous ces cas de figure, je ne devrais jamais repartir vers la mer d'étoiles, je ne suis plus en état de mener une escadre de cuirassés, quel que soit l'objectif… Pourquoi venez-vous encore me relancer, Salmanille ?
- Nous allons bientôt repartir, en effet. Lothar est plus puissant que jamais et les bandes indépendantes de Pirates sont des calamités spatio-ambulantes !
- Vous ne souhaiteriez pas plutôt un sherry en guise d'apéritif, Salmanille ?
- L'envie ne m'en manque pas. Mais je ne peux pas…
Skendar se leva lentement.
- Salmanille ?
- Je ne peux pas…
- Tête de mule, et alors ? gronda Skendar.
- Je suis enceinte de quatre mois. Je porte le bébé de votre fils !
