Salut tout le monde me voici de retour avec...la suite de "Peut être Toi". Avec un bon moment d'hésitation et les menaces de certaines (je rigole^^) bah j'ai décidé de faire quand même la suite...mélangée avec des idées que j'avais déjà auparavant pour une autre fanfiction.

Murmures d'un amour éternel est inspiré par "Peut être toi" et le film "Mémoires d'une Geisha" donc je vous préviens, si vous trouvez des ressemblances avec le film, bah c'est normal mes chéries^^ (mwahahahaha).

Bref, comme d'habitude, dites moi ce que vous en pensez. Dans cette fanfiction, je compte mettre moins d'aventure et plus de romances. Je pense qu'elle sera aussi plus courte que "Peut être Toi".

Bonne Lecture.

Disclaimer: Je ne possède aucun des personnages que vous serez susceptibles de reconnaître comme appartenant à un manga d'Inuyasha ou autre. Les noms que vous ne connaissez pas de l'univers d'Inuyasha ont été utilisés à partir d'un générateur de noms japonais, je ne serais en aucun cas tenu responsable de plagiat de la part de quiconque.

Murmures d'un amour éternel

Prologue : Le temps

Le temps est un éphémère grandissant, dont la substance n'est que conceptuelle. Le temps est une arme redoutable, car elle peut aller jusqu'à effacer les plus beaux sourires d'une vie.

Le temps est un monstre que je ne connais plus, car le temps glisse sur moi comme l'eau glisserait sur un pétale de fleur lisse.

Chaque chose en ce monde est soumise à cet être abominable et sans cœur, née du néant fictif pour ordonner une chose fictive : la durée. Comme tout dans ce monde, nous naissons par un commencement et cessons d'être dans une fin. Le temps qui s'est écoulé entre n'est qu'éphémère, car après nous redevenons quelqu'un d'autres et refaisons les mêmes erreurs, telles les boucles d'une spirale sans fin, dont les seules différences demeurent dans les conséquences de nos erreurs, car à des époques différentes.

Au final, nous devenons ce que nous fûmes auparavant, nous ne changeons que peu. Le temps nous ramène dans ce cycle étrange et inquiétant qu'est le cycle de la vie et de la mort, de la renaissance. D'incarnation en incarnation, de la mort à la vie, de la vie à la mort, le temps n'est qu'un concept inutile.

Il flétrit la mémoire de nos amis, de nos parents, des êtres que nous aimons et s'amuse de part nos sentiments et nos gênes.

Quand je te vois mon enfant, ma douce Kumiko, ma chère et tendre fille, quand je vois que le temps n'a pas d'effet sur toi, une douce amertume s'empare de mon cœur et ce que l'Homme appelle regret prend son sens dans mon esprit.

Cent longues années se sont écoulés, depuis que tes paupières se sont refermés, depuis que tu as décidé, par amour pour l'homme qui résidait dans ton cœur, d'oublier jusqu'à même ton nom, pour son salut et sa vie. Cent longues années de silence, de repos, où tes paupières sont restées scellées dans un profond sommeil, où tes lèvres violettes figées dans un rictus de chagrin ont bercés les rêves des plus fougueux jeunes hommes, une durée qui pour moi n'est que poussière, mais qui pourtant me fend le cœur à chaque journée nouvelle.

Il ne se passe pas une heure, sans que mes yeux se portent sur ton corps, sur ta douce beauté pétrifiée. Et mon cœur se lacère de croiser pareille tristesse sur ton visage, une tristesse qui s'est figée dans les traits de ta peau si lisse. Et pas une seconde, sans que les larmes de ta propre tristesse ne s'écoulent dans la source où tu as plongé dans l'oubli.

Hikari est toujours à tes côtés. Mes loups sont éternels, comme moi, comme toi désormais. Il couine longtemps à tes côtés, attendant un signe quelconque de ton réveil.

Je me plais à songer à ce qu'aurait été ta vie si tu t'étais réveillée. En brossant tes longs cheveux d'argent suspendus par les diverses branches de l'arbre du souvenir où tu reposes, je m'imagine à tes côtés, les esprits des enfants tristes trouvant le réconfort auprès de ta chaste poitrine. Tu aurais été une excellente reine, un grand secours pour les peines de ce monde.

Mais j'ai moi-même fait une erreur. Je n'aurais jamais dû te forcer à être ce que tu ne désirais pas. Maintenant, moi-même je ressens le goût des larmes. Je sais quoi faire, mais l'agir seule me déchire le cœur. Je suis la Miséricorde, et je sais que si je te renvoie dans ce bas-monde, ta souffrance grandira en découvrant que tes amis sont partis dans le royaume des esprits, parce qu'ils ont vécus leurs vies sans toi, parce que le temps a passé sans toi.

Mais je ne peux me résoudre à attendre encore plus longtemps un réveil qui ne viendra pas. Car en fermant les yeux, ta peur d'oublier l'homme que tu aimais a changé beaucoup et au final, tu as tout oublié, jusqu'à même ton devoir de te réveiller.

Ma Kumiko, tu n'es plus qu'une poupée qui pleure, et pleure, et pleure, plongée dans un rêve éternellement vide…

La brume qui me gardait disparut doucement et une sphère lumineuse s'approcha de moi, s'arrêtant à la frontière entre mon royaume et celui des vivants.

Yue apparut, toujours la même femme, le même regard, même après cent ans de silence.

Elle s'approcha de moi, son kimono flottant comme une branche de saule se balancerait à travers les courants de l'eau, et ses cheveux dansèrent autour de son visage fin et féminin. Son regard se porta sur ma fille, mon héritière, et une lueur de tristesse vint alimenter celle des remords et du mécontentement.

« -Je sais ce que tu vas dire Yue, fis-je avant qu'elle ne s'exprime, aussi ne prend pas cette peine.

-Je suis contente que tu aies enfin pris conscience de ton erreur Miserere, fit-elle, malheureusement pour toi, il est trop tard.

-Tu sais aussi bien que moi que c'est faux Yue. Ton fils est toujours le grand seigneur des Terres de l'ouest et même si son cœur s'est refermé à toutes femmes, il reste une petite ouverture pour ma fille.

-Serais-tu capable de lui rendre sa mémoire ?

-Je n'ai pas ce pouvoir, je ne l'ai jamais eu Yue, expliquais-je en secouant la tête doucement.

-Alors il est trop tard, soupira-t-elle.

-Yue, une âme reste attachée à son alter-égo. Si l'amour que Kumiko porte pour ton fils est si puissant qu'il a fallu à l'arbre qu'elle oublie de se réveiller, il n'y a qu'une seule explication.

-Laquelle ? Demanda-t-elle.

-Ton mari t'aimait beaucoup, murmurais-je, mais cette Izayoi était sa véritable moitié. Désormais, ils œuvrent toujours dans une danse cosmique fougueuse, attendant d'être réincarnés et de se retrouver chez les vivants ensembles. Quand deux âmes sont vouées à s'aimer éternellement, il est impossible de garder l'une éloignée de l'autre. Je n'aurais jamais songé que ton fils le soit.

-C'est pour cela qu'il fallait que Sesshomaru reconnaisse ses sentiments, conclut Yue, c'est donc ce fameux lien ?

-Oui, mais l'erreur est quand même dans mon cas mon amie, le lien existait quand j'ai plongé Kumiko dans son sommeil. A cause de cela je l'ai perdu.

-Et maintenant ?

-Elle retrouvera la mémoire, en présence de celui qui n'a pas oublié, soupirais-je.

-Pourquoi ne l'as-tu donc pas renvoyée Miserere ? S'enquit-elle.

-Parce que je n'en ai pas la force Yue, elle est ma fille, mon héritière, elle porte mon sang. Je suis la Miséricorde, si je la renvoie dans ton monde, je sais pertinemment qu'elle souffrira beaucoup. Je ne peux forcer mon cœur à faire cela.

-Moi je le peux, fit-elle.

-Oui, soupirais-je, tu le peux. Et tu le feras mon amie, pour le bonheur de ma fille et celui de ton fils, tu la ramèneras chez les vivants. Mais tu ne dois pas la guider jusqu'à lui. Elle devra le retrouver toute seule, si un jour elle désire retrouver sa mémoire.

-Alors c'est le destin qui décidera de la réunion de ces deux là, murmura-t-elle. Très bien j'accepte. »

Je devais me dépêcher. Elle ne pouvait rentrer chez elle qu'une fois tous les cent ans, et c'était maintenant ou jamais. Il fallait que je la cède, que je la ramène à Yue, qui elle-même lui rendra le souffle de la vie. Je sais que chez les vivants, elle se réveillera et elle partira à la recherche de sa mémoire perdue.

Je la pris dans mes bras et la fis glisser doucement sur le dos d'Hikari. Je n'avais pas la force de porter plus longtemps un corps aussi lourd. Elle ne broncha pas, toutefois, je remarquais que ses yeux ne versaient plus de larmes. J'y distinguais deux traits rougeâtres, que cent ans de larmes avaient marqués éternellement. Cela lui donnait une certaine beauté d'ailleurs…

Mais elle était toujours aussi belle ma fille, mon autre moi.

Posant ma main sur son front, je lui redonnais forme originelle, afin qu'elle puisse se mêler parmi les humains et retrouver sa mémoire perdue.

Peut être un jour me reviendra-t-elle, peut-être un jour portera-t-elle le nom que je lui réservais.

« -Puisses-tu retrouver le bonheur, Misericorudis, murmurais-je en la laissant partir avec Yue. »

Le temps est un fait qui n'a pas son emprise sur les sentiments. Il n'est qu'un spectateur impuissant des émotions que nous éprouvons et ne peut rien changer quand à nos propres désirs. Vie après vie, mort après mort, nous ne cessons de désirer ce que nous avons désiré autrefois.

Le temps n'a pas d'influence sur les changements, il n'est qu'un concept qui les rend importants. Le temps est un fait, que je connais désormais, pour être l'expression de la solitude et de l'abandon.

Mon âme-sœur est quelque part dans le royaume des morts ou des vivants. Et je suis celle qui l'attend.

Je suis comme ma fille Kumiko, une poupée de solitude éveillée, qui attend qu'on vienne la chercher. C'est la raison pour laquelle je l'ai rendu à la vie. Parce que je ne veux pas que le temps la détruise, comme il m'a brisé.