Disclaimer: Je n'ai pas fait ce manga...j'suis pas Yana Toboso.

Genre: Romance, Friendship

Personnages: Vincent Phantomhive, Diederich, Alexis Midford, Tanaka, Frances Phantomhive

Rating: Pour tous

Note: Ce premier chapitre est long mais la suite sera plus des "tranches de vie" à Weston et après.


I : Une Enfance en Allemagne


Ce manoir si froid et silencieux. Ce père qui ne lui prêtait aucune attention, ses frères moqueurs et railleurs. Deux grands frères si parfaits, si intelligents, si sportifs. Une grande sœur magnifique, souriante.

Et lui le petit dernier.

Absolument pas désiré.

«Que veux-tu que je fasse d'un troisième fils?»

Ces mots si souvent entendus étaient comme des violentes gifles, des coups de poignards cruels.

Enfant, il ne comprenait rien. Il se demandait ce qu'il avait fait de mal. Pourquoi son père le détestait. Il faisait alors de gros efforts pour être remarquer. Pour être aimé. Mais il n'avait jamais été féliciter.

Toujours avec les gouvernantes, si peu avec sa mère. Jamais avec son père. Rarement avec sa fratrie. Son frère aîné qui le poussait brutalement au sol, son autre frère qui l'ignorait. Sa sœur qui ne lui parlait qu'en cachette. Son père qui le frappait s'il avait la malheur de pleurer.

«Un homme ne pleure pas. Tu n'es pas une fillette Diederich!»

Comment peut réagir un enfant face à cette froideur, ce mépris? Il se réfugiait dans sa petite chambre, dans les écuries, dans un coin du jardin. Il ne parlait pas beaucoup. Il prenait un livre, jouait avec les chiens, se présentait impeccable aux repas. Répondait parfaitement aux questions posées sur ses cours, malgré sa mine bougonne.

Il était ignoré dans le meilleur des cas.

On ne savait pas quoi faire de lui.

L'héritage pour l'aîné, l'école militaire pour le second, un beau mariage pour la sœur. Mais lui?

Peu bavard, toujours l'air renfrogné, s'énervant facilement, il ne parlait pas beaucoup. Bien vite, son père en eut assez des regards sombre de reproches que l'enfant lui envoyait et le consigna souvent dans sa chambre. Il ne mangeait alors que quelques sandwichs (délicieux cependant) avec du thé ou du lait chaud, préparés par la gouvernante. Il mangeait à table une fois par jour au mieux et alors gardait les yeux baissés sur son assiette. Il ne se détendait que quand son père était absent.

Il apprit l'anglais très vite, le maîtrisant à la perfection malgré son accent allemand. Sa mère disait que c'était charmant. Son père grognait qu'il ne voyait pas en quoi c'était utilise de parler la langue de ces stupides britanniques qui semblaient tant aimer les français. Devant le reproche, l'enfant regimba mais haussa les épaules. Encore une fois, ce n'était pas bien, que pouvait-il faire?

Mais le petit n'était pas un incapable, il courrait vite, apprit rapidement à monter à cheval. Bien entendu ses frères le raillaient, disant qu'il n'était qu'un nain sur un percheron.

Son père parlait de le donner comme serviteur à une famille plus noble, au fils d'un duc qu'il connaissait bien dès qu'il aurait 12 ans. «Il ne sera bon qu'à ça. Obéir.»

Quand il entendait ça, il serrait les dents et se bouchait les oreilles, retenant ses larmes devant cette absence d'amour paternel.


Les choses changèrent quand il eu huit ans. Et avait renoncé à attirer l'attention. Sa mère ne lui parlait qu'en dehors de la présence de son père. Sa sœur était la seule à lui témoigner de l'affection.

Et puis l'accident arriva. Une chasse. Son frère aîné de 15 ans tomba brutalement de cheval, sa tête heurta une pierre. Et il mourut dans les heures qui suivirent. Des heures d'angoisse et d'agonie.

L'enfant resta dans sa chambre, sous sa couverture. Le souvenir du sang qui coulait de la civière le hantait.

Les pleurs de sa mère.

Le visage de son père.

Sa sœur qui sanglotait.

Son autre frère qui restait prostré.

Le prêtre qui exerçait les derniers sacrements. L'enfant était resté immobile, traçant le signe de croix d'un geste tremblant. Priant maladroitement. Son frère n'avait jamais été réellement gentil avec lui. Surtout depuis que son père avait commencé à lui apprendre des choses à 10 ans. Avant il était parfois gentil, une tape sur la tête, un gâteau glissé discrètement.

Il ne voulait pas qu'il meure.

A peine deux jours après l'enterrement, son père convoqua ses deux fils. Le nouvel aîné, âgé de 13 ans allait prendre la succession et deviendrait officier de l'armée et le cadet, du haut de ses 9 ans, voyait se profiler un avenir où il ne serait qu'un simple militaire.

L'homme sévère l'avait fixé de ses yeux onyx, lâchant d'un ton glacial «Tu es juste bon à obéir aux ordres. Alors diriger? Ne me fais pas rire!

- Je comprend père.» Rabroué, il avait tristement haussé les épaules et était partit.


Il avait grandit, devenant de plus en plus doué. Il se révélait bon dans beaucoup de domaines physiques. Il ne le montrait pas mais il s'améliorait énormément. Il s'entraînait avec son précepteur, regardant avec un sentiment de tristesse et d'envie mêlées son père et son frère qui passaient du temps ensemble. Il ne protestait plus, ne disait plus rien. Il travaillait avec application, gardait les yeux baissés quand ses parents examinaient ses notes. Extrêmement docile avec eux, il pouvait piquer des crises de colère avec son frère. Ils se disputaient beaucoup. L'aîné se moquait de lui, le rabaissait, le dominait, lui donnait des ordres et le frappait s'il refusait d'obéir.

Il ne se sentait en sécurité et aimé qu'avec sa sœur. Elle le serrait dans ses bras, tendrement. Il avait 10 ans mais elle le traitait comme une chose précieuse.

Cette année, l'année de ses 10 ans, beaucoup de choses se passèrent. D'abord sa sœur, âgé de 18 ans, se maria. Avec un homme choisit par son père. Un mari plus âgé qu'elle, riche, influant. Diederich le détestait d'emblée. Il avait un air sec et froid, des yeux de fouineurs et surtout, surtout, il avait plus de 30 ans. Pourquoi son père avait-il choisi quelqu'un comme ça? Alors que sa sœur aimait un garçon de son âge, d'une famille aisée et militaire aussi. C'était injuste. Il assista au mariage, le cœur lourd, sachant que la seule personne qui l'aimait partait. Et serait sûrement malheureuse.

Il se renfrogna encore plus. Parlant peu, travaillant et s'entraînant encore plus. Rien à lui reprocher. Pourtant son père trouvait toujours une critique, quelque chose qui n'allait pas. Comme si cet enfant qui ressemblait trop à son épouse et pas assez à lui, était une cause perdue. De même il ne tarissait pas d'éloges sur son frère. Si beau, si vif, si intelligent. On lui avait proposé une place à Weston mais l'homme avait refusé de laisser son précieux fils d'éloigner, comme il avait rejeté l'offre pour son défunt aîné. Diederich, du haut de ses 10 ans, espérait que l'homme le laisserait y aller, il ne rêvait que de s'éloigner, de ne plus le voir. Il aurait la paix pendant 6 ans. Mais il avait l'impression que c'était une cause perdue. Son père détestait l'Angleterre, malgré que sa femme en soit originaire.

Celle-ci le faisait souvent venir auprès d'elle, lui demandant ce qui n'allait pas. Il la regardait avec douceur et secouait la tête, un sourire triste aux lèvres. «Rien mère. Je vais bien.» Il se laissait câliner mais ne rendait plus, tant il avait l'impression qu'elle se forçait, où qu'elle tentait de se rattraper pour l'avoir négliger pendant des années.

Ces étreintes lui donnaient une impression de froideur.

Il souriait doucement, comme pour la rassurer et partait.

Mais il ne ressentait rien, comme si plus rien ne lui importait. Comme si cette famille n'était plus la sienne depuis longtemps.


Le second événement acheva de détruire le peu d'affection que l'enfant aurait pu avoir pour ses parents. Des invités, militaires, de son père avaient été invités. L'homme voulait leur montrer son fils si doué de 14 ans. Et ordonna à son autre enfant de servir de comparaison. Un regain de fierté emplit le cœur du brun. Le désir d'être reconnu, félicité, devant des gens qui ne le connaissait pas. Il joua contre son frère et, à la surprise générale, fit bien mieux que lui.

Les amis de son père ne tarirent pas d'éloges sur son second fils. Si jeune et déjà si doué. Promit à un grand avenir. L'un d'eux eut même l'audace d'ébouriffer les mèches sombre du jeune garçon.

Le chef de famille se força à sourire, serra des mains, mais quand ils furent partis, tira son fils dans le salon et le frappa de toute ses forces, l'envoyant au sol.

«Comment as-tu osé ridiculiser ton frère devant tout le monde.»

Il ne l'avait pas ridiculisé, il l'avait à chaque fois battu de justesse. «Je...voulais juste...

- Comment as-tu pu te pavaner de la sorte devant mes invités? Je voulais leurs montrer mon fils aîné, destiné à devenir un officier, et voilà qu'un avorton juste bon à obéir fait mieux que lui.» il le saisit sans douceur par le bras «Réalises-tu que tu l'as humilié en faisant le malin?»

Le garçon gémit de douleur. Jeta un regard à sa mère qui détourna le sien. N'intervint pas. Baissant la tête il se laissa traîner jusqu'à sa chambre, ferma les yeux et serra les dents quand la ceinture de cuir s'abattit sur son dos nu.

Puni pour avoir été meilleur que son frère.

Il perdit foi en sa famille.

Il les détestait.

Il ne pardonnerait pas.


Du haut de ses 11 ans, il se demanda pourquoi on ne l'aimait pas. Ce qu'il avait bien pu faire de mal pour irriter autant ses parents. La seule bonne nouvelle de l'année, à ses yeux, fut l'annonce de la grossesse de sa sœur aînée. Même s'il ne pouvait pas aller la voir. Il lui écrivait des lettres et chérissait celle qu'elle lui envoyait, serrant le papier contre son cœur, savourant ces marques d'affections...les seuls qu'il recevait. Le reste...il se demanda si sa famille était maudire. Car son frère tomba malade après une chute dans la rivière. C'était l'hiver et il faisait froid, très froid. La neige recouvrait tout. L'adolescent de 15 ans avait voulu faire le malin avec ses amis en patinant sur la glace.

Diederich resta dans sa chambre, consigné car sa mère craignait que la pneumonie de son frère soit contagieuse. La servante assignée à son bien-être lui apportait des sandwichs, de la pie, du thé, du lait chaud et des douceurs. Elle lui apportait des livres de la bibliothèque.

Et ne disait pas grand chose.

La maison était atrocement silencieuse. Il entendait parfois des murmures, des voix étouffés. Il voyait des gens venir par fiacre par la fenêtre. Il tentait de se changer les idées en travaillant mais avec peu de succès. Inquiet, mal à l'aise.

Il posait de plus en plus de question, désespéré. Il n'aimait pas son frère...mais c'était sa famille, l'enfant n'avait plu foi en ses parents mais son frère Hans n'avait rien fait. Il imitait juste leur père. Il avait commencé à être réellement horrible à la mort de l'aîné.

Tout était de la faute de son père.

Il le détestait.

Mais il voulait toujours, au fond de lui, être aimé et apprécié de lui.

Et ça le rendait furieux contre lui même.

Son frère mourut.

La pneumonie avait été la plus forte.

Le petit brun pleura, réellement et sincèrement, et se fit la promesse de poser sur la tombe de Hans ses fleurs favorites dès qu'elles fleuriraient. Il vit sa sœur à l'enterrement. Seule. Son mari était visiblement souvent absent et elle en était ravie.

Cependant son père trouva en lui un exutoire «Tu dois être ravi maintenant non? Plus de grand frère, tu deviens l'héritier n'est-ce pas?»

Il n'avait pas bravé son regard. Tout cela était faux et il le savait. Il aurait donné tout pour que son frère ne soit pas mort. Mais il avait renoncé à le faire entendre.


Il eu 12 ans et le dernier acte pour détruire ses relations avec ses parents arriva. C'était une chasse, sa première, avec son père et ses amis. L'enfant montait le cheval de son défunt frère, un étalon vif et difficile à contrôler. D'habitude l'animal était relativement docile, mais paniqua quand la détonation résonna, suivis de beaucoup d'autres. L'équidé bondit, prenant le mord aux dents, affolé par les coup de feu. Il partit au galop, traversant la forêt à vive allure, bondissant, slalomant entre les arbres. L'enfant avait tenté de d'arrêter l'étalon mais il continuait à courir, arrivant dans une clairière où se trouvait certains des chasseurs et d'une ruade brutale l'expédia violemment au sol.

Et tout devint noir.

Quand il s'était réveillé, il était dans son lit, un bras bandé et maintenu avec une attelle. Une bandage entourait son front. D'autres ses côtes. Il avait tellement mal à la tête.

Tout le monde semblait soulagé. Les serviteurs lui apportèrent des douceurs, lui dirent à quel point tout le monde avait eu peur pour lui. Les jeunes militaires avaient réagis vite et bien et l'avait ramené rapidement au manoir, allant chercher un médecin.

Il avait failli mourir, il en avait conscience.

Mais le pire fut quand son père vint le voir.

Une gifle s'abattit sur son visage.

«Comment peux-tu me faire honte comme ça? Tu as gâché ce rassemblement. Tu as gâché cette chasse et tu n'as rien attrapé. Et le cheval a été blessé. Tu as voulu te rendre intéressant peut-être?

- Je...Je suis désolé. L'étalon a eu peur des coups de feu.

- Ne mens pas.» Il s'éloigna «J'ai hérité d'une mauviette pleurnicharde comme héritier. Pourquoi n'est-ce pas toi qui est mort au lieu de tes frères?»

Diederich ne répondit pas, serrant les mains sur les draps, ravalant chagrin et colère.

«Tu pars pour l'Angleterre dès que tu es guéri. J'ai engagé un serviteur. Tu vivras là-bas jusqu'à la fin de tes études à Weston. Peut-être deviendras-tu un homme là-bas!»


Il détestait cette école. Il détestait y être. Il était allemand pour l'amour du ciel. Et sous prétexte que sa mère était de la noblesse anglaise, on se débarrassait de lui sans remords. Ses parents n'avaient même pas daigné venir le saluer avant de l'expédier, avec un serviteur, en Angleterre.

Pas un regard, pas une lettre depuis 5 mois...rien. Il ne sentait horriblement seul. Malgré les garçons qui s'ébattaient autour de lui, ceux de son âge qui riaient et s'amusaient.


A Suivre