Hello ! Voici ma première fiction Castle sur ce site. Bonne lecture à tous.
Disclaimer: Cette histoire est une pure invention de mon esprit, les noms des personnages également, toute correspondance avec une personne réel est un hasard, j'écris pour le plaisir et je ne touche aucune rémunération.
Chapitre 1: Souriez, vous êtes photographiés
Jour 1, 19h00, New York City Hall
Kate regarda une nouvelle fois sa montre: sept heure déjà. Elle détestait être en retard. Le métro tourna une nouvelle fois et la jeune femme perdit son équilibre et faillit percuter une femme enceinte. Elle se rattrapa in-extremis à un siège en plastique juste avant que la rame ne freine brusquement. Kate s'échappa de l'habitacle dès que les portes s'ouvrirent et s'élança à grand pas vers la sortie de la station, sa robe -qui sortait à peine du dressing- pliée sur son avant-bras et son matériel de photographie dans l'autre main.
Elle arriva cinq minutes plus tard devant l'imposant bâtiment de la mairie, en sueur, et s'arrêta un instant. Si elle n'avait pas été aussi en retard, elle aurait surement sorti son appareil de la sacoche pour faire quelques tirages...Kate secoua la tête et se dirigea vers l'entrée. Mais pourquoi diable avait-elle accepté d'être la photographe officielle de l'évènement de ce soir ? Certes, elle était photographe, c'était son métier, mais elle n'avait pas l'habitude de travailler sur ce genre de "cas". Elle n'acceptait jamais de contrat, photographiait seulement ce qu'elle voulait, exposait ses oeuvres et, parfois, en vendaient certaines. Elle ne faisait pas de la photo pour faire du "buzz", du média, mais de l'art. Pourtant, quand sa meilleure amie Lanie -organisatrice de la rencontre entre Azad Yashar, ministre des affaires étrangères iranien et Christopher Brendal, le secrétaire d'état américain- lui avait demandé cette faveur, elle n'avait pas pu refuser. Lanie avait tellement fait pour elle, notamment après la mort de sa mère sept ans plus tôt.
Deux agents de la sécurité l'arrêtèrent alors qu'elle passait les grandes portes de bois du vieux bâtiment:
-Madame, vous ne pouvez pas rentrer ici.
-Je suis Katherine Beckett, photographe, j'ai été engagé par Lanie Parish.
L'un deux consulta ce qui semblait être une liste, et étant donné ses sourcils froncés, elle ne devait pas être dessus:
-Puis-je voir votre carte d'identité s'il vous plaît ?
- Sérieusement ? soupira Kate en levant ses deux bras chargés devant le vigile. Je suis déjà sacrément en retard ! Vous ne pouvez pas simplement appeler madame Parish ?
Mais le vigile ne répondit pas, ne réagit pas, et son collègue non plus, attendant visiblement qu'elle s'exécute.
-Comme vous voudrez...
Elle s'approcha du vigile qui n'avait pas dit un mot, pas esquissé le moindre mouvement depuis le début , tel un porte-manteau, et déposa sur son épaule sa longue robe noir bustier à paillettes et sa sacoche de travail, puis chercha dans son sac à main son permis de conduire, qu'elle finit par trouver, quelques minutes plus tard, alors que les deux hommes commençaient à s'impatienter.
-Je suis désolée, mais vous n'êtes pas sur la liste. Je ne peux pas vous laisser rentrer.
-C'est normal puisque, comme je vous l'ai dit il y a cinq minutes, je ne suis pas une invitée mais une photographe.
-j'ai l'ordre de ne laisser rentrer que les gens présents sur cette liste...
Un bon petit soldat ! Grandiose, il ne manquait plus que ça... Kate allait répliquer quand une jeune femme habillée d'une magnifique longue robe rouge fendue sur le coté gauche et généreusement décolletée s'avança:
-Jaspert, laissez-là passer, elle est avec moi.
Le dénomé Japsert hocha la tête et se dégagea de devant Kate. Elle reprit sa robe et son sac de "porte-manteau" -ainsi qu'elle l'avait nommé- avec un grand sourire et rejoignit son amie:
-A ce que je vois tu as toujours des problèmes pour contrôler ta colère !
-Absolument pas Lanie, j'essayais simplement d'expliquer à...
-Je plaisante Kate ! Je suis contente que tu aies accepté de venir ce soir, déclara Lanie en serrant son amie dans ses bras. Et désolée pour les vigiles, c'est juste qu'étant donné les personnalités que nous recevons ce soir, on ne peut pas se permettre de laisser passer n'importe qui. Cela fait des semaines que le FBI et les services secrets passe la mairie au peigne fin pour vérifier qu'aucune arme n'y est cachée, et qu'ils organisent toutes la sécurité.
- Je vois... En parlant de ça, il faut que tu m'expliques ce tu attends exactement de moi ce soir, quelle genre de photos tu veux...
- Et bien nous organisons cette soirée, avec des hommes politiques américains et iraniens afin de célébrer les avancées des accords sur la non-prolifération nucléaire entre nos deux pays. Tes photos seront les seuls accessibles à la presse puisque tu es la seule photographe autorisée à assister à la rencontre d'aujourd'hui. Il faut donc que tu montres le rapprochement entre nos peuples, le succès de l'accord, la bonne ambiance qui règne lors de ce type de sommet, afin que les américains sentent que cette affaire progresse enfin, que l'on ne fait pas que la guerre mais que l'ont peut aussi négocier avec le Moyen-Orient, tu comprends ?
-Parfaitement ! Peux-tu me montrer la salle de la réception, que je repère les meilleurs angles de vue et que je vois un peu la luminosité ?
-Bien sûr. Suis-moi.
Les deux jeunes femmes pénétrèrent dans la salle de conférence du célèbre City Hall. Sans non plus être immense, la salle pouvait parfaitement accueillir quelques centaines d'hôtes. Des magnifiques lustres suspendus au plafond donnaient à la pièce un décor qui rappelait à Kate les châteaux français de la renaissance qu'elle avait visité l'année précédente lors d'un voyage en Europe. D'un coté de la salle, il y avait des chaises et une estrade, surement en vue d'un discours, et de l'autre, on avait disposé un buffet, avec des spécialités persanes et d'autres plus "occidentales".
Kate étudia avec attention la pièce: elle était très éclairée, ce qui rendrait son travail plus facile, et elle repéra aussi quelques positions desquelles elle pourrait avoir un champ dégagé sur l'estrade et sur l'entrée.
-Cet endroit est tout juste époustouflant Lanie !
-N'est-ce pas ?
-Y aurait-il une pièce où je pourrais déposer mon matériel et me changer ?
Lanie guida Kate à l'étage inférieur jusqu'aux cuisines, vides.
- Tu peux mettre tes affaires ici, il n'y a personne ce soir. Et les toilettes sont juste en face dans le couloir pour te préparer.
- Merci, c'est parfait, répondit Kate.
Lanie se dirigea vers la sortie, et s'arrêta un instant devant la porte.
- Merci encore d'être là ce soir Kate, je sais que tu n'aimes pas trop ce genre de contrat, et je sais que ces derniers temps ça n'a pas été facile pour toi à cause de Will, alors vraiment je te suis très reconnaissante.
- Ca me fait plaisir Lanie, et ne t'en fait pas pour moi, je vais bien.
- Tu dis toujours ça...
- Parce que je vais toujours bien !
Lanie secoua la tête, sourit et laissa son amie à ses préparatifs.
Will... elle avait presque réussit à l'oublier aujourd'hui...presque...Elle voulait juste ne plus penser à lui, le sortir de sa tête et passer à autre chose. Elle méritait mieux qu'un homme qui l'avait abandonnée lorsqu'elle avait eu le plus besoin de lui. Kate passa une main sur son ventre alors qu'une larme roulait sur joue, une larme qu'elle balaya d'un revers de manche. Ce soir, elle devait se concentrer et faire son job pour Lanie, ne pas décevoir son amie qui avait confiance en elle.
Elle ôta tous ses vêtements pour ne garder que ses sous-vêtements, enfila sa robe, regroupa ses cheveux en un chignon, ne laissant dépasser que quelques mèches courtes sur son visage. Son maquillage était léger, avec seulement un peu de mascara et de fard à paupière. Elle avait toujours préféré la simplicité.
Elle jeta un coup d'oeil à sa montre, enfin, à la montre que son père lui avait un jour offert. Les invités arriveraient d'ici un quart d'heure, il lui restait juste le temps d'assembler son appareil et de remonter pour photographier l'arrivée des premiers invités.
" Toutes les unités au rapport " ordonna Richard Castle, agent spécial du FBI, dans son talkie-walkie, alors qu'il contrôlait en même temps l'entrée principal du City Hall pour détecter tout comportement succès. Après avoir reçu trois "RAS" des équipes alpha, bravo et Charlie déployées dans tous le bâtiment, et de sierra one et two, les deux snipers sur le toit, il souffla, et ses épaules se relâchèrent.
Le ministre des affaires étrangères Yashar, et le secrétaire d'état Brendal venait d'arriver et se seraient en ce moment même la main. Pourtant, son regard s'arrêta non pas sur cette poignée de main, pourtant historique, mais sur la jeune photographe qui capturait ce moment. Vêtue d'une magnifique robe noir moulante, avec un visage fin et parfaitement dessiné entouré des ses cheveux bruns foncés, une bouche rosée et pulpeuse. Elle ne portait pas de rouge à lèvres, ni de fond de teint, ni de bijou: elle était sans artifice, et cela la rendait encore plus magnifique. Son regard était profond, sombre aussi, intense... captivant.
Quelqu'un se raclât la gorge à sa gauche, et Rick tourna instantanément la tête.
-Alors c'est comme ça que vous montez la garde au FBI agent spécial Castle ? demanda Lanie, un sourire en coin.
-Madame Parish... Je me disais simplement que je ne l'avais vue sur la liste d'invités que vous m'aviez fourni au début du mois. Le photographe devait être Stanley Fincher et visiblement, ce n'est pas lui.
-Stanley a eu un empêchement de dernière minute. J'ai engagé Katherine Beckett pour le remplacer.
-Vous étiez censée me prévenir de ce genre d'imprévus. Mon équipe doit enquêter sur tous les invités de cette soirée.
-Kate est mon amie, je le connais depuis l'école primaire.
-Pas moi. Je ne peux pas me permettre ce genre de risque.
Castle saisit son téléphone et composa un numéro, puis le porta à son oreille et attendit que l'interlocuteur décroche. " Ryan, j'ai besoin que toi et Esposito me sortiez tout ce que vous avez sur une certaine Katherine Beckett, et rapidement. Dernier voyage, famille, amis, emplois, casier judiciaire, enfin, comme pour les autres invités quoi. Prévenez-moi en si quelque chose sort de l'ordinaire ou si vous pensez qu'elle représente un risque. Merci Kevin. "
-Vous ne trouverez rien vous savez.
-Madame Parish, je fais seulement mon travail.
-Je sais... soupira-t-elle. Et moi je retourne faire le mien, ajouta-t-elle avant de se diriger vers le buffet pour vérifier que tout était bien en place.
Du côté de l'estrade, les invités se rassemblaient en vue du discours du secrétaire Brendal. La photographe aussi. Mais Castle s'interdit de la regarder à nouveau. Il ne pouvait se permettre d'être distrait. S'il était, distrait, quelqu'un pouvait mourir, et cela n'arriverait pas sous sa garde. Pas une nouvelle fois...
"Chers invités, Monsieur Yashar, membres du Congrès, nous somme réunis ce soir pour célébrer un rapprochement historique entre les Etats-Unis d'Amérique et la République Islamique d'Iran. Depuis plusieurs mois, mon équipe, nos alliés du conseil de sécurité des nations unies et nos amis allemands, ainsi que l'équipe de Monsieur Yashar ont travaillé d'arrache-pied pour trouver un terrain d'entente sur la question du nucléaire militaire en Iran. Certes, il reste encore du travail à faire, mais nous n'avons jamais été aussi près d'un accord. Dans un mois, nous finaliserons et signerons cet accord à Lausanne, un accord pour maintenir la paix et la sécurité au Moyen-Orient et entre nos deux pays. Je remercie Azad Yashar pour ces efforts et son travail..."
Castle écoutait depuis l'entrée le discours de Brendal, tout en scrutant les invités d'un oeil et la foule qui s'amassait à l'extérieur de l'autre. Quelques journalistes et quelques civiles manifestant contre les accords.
Son téléphone vibra dans la poche intérieure de sa veste.
"Oui Ryan. Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ? huh huh...Je te remercie."
Brendal venait tout juste d'achever son discours, sous un tonnerre d'applaudissements. Déjà quelques invités se précipitaient vers le buffet. Rick reporta son regard vers l'estrade. La photographe se dirigeait vers les escaliers. Pourquoi se retirait-elle ? Son travail n'était pourtant pas terminé...
-Equipe alpha, interceptez la photographe Katherine Beckett qui se dirige vers l'escalier.
L'agent attendit quelques secondes.
-Photographe interceptée Monsieur, répondit de nouveau une voix dans son oreillette. Elle n'est pas armée, et ne tient que son appareil photo. Elle clame qu'il est déchargé et qu'elle doit récupérer une batterie de rechange au plus vite dans son sac dans les cuisines à l'étage inférieur. J'attends vos ordres boss.
Richard réfléchit un instant. Il n'avait aucune raison de douter de cette femme, ou de la suspecter de quoi que ce soit. Son histoire tenait la route, et les informations glanées par Esposito et Ryan n'étaient pas alarmantes. Pourquoi alors retenait-elle tant son attention ?
-Très bien. Laissez-là passer mais assurez-vous qu'elle soit remontée dans les dix prochaines minutes. Terminé.
-Bien reçu. Terminé.
Mais à quels hommes de croc-magnon Kate avait-elle bien pu avoir à faire à l'instant ? Une bande de bruts en tenue d'assaut armée jusqu'aux dents venait de l'arrêter et de la fouiller sans plus d'explication. Il avait simplement collé sous son nez une plaque du FBI et marmonné quelque chose du genre "sécurité du secrétaire d'état et anti-terrorisme". En quoi cela la concernait-elle? Avait-elle le look d'une terroriste ?
Peu importait, il l'avait finalement laissé aller chercher sa batterie de rechange. Kate pénétra dans les cuisines et se dirigea vers le fond de la pièce. Elle avait déposé - enfin caché- ses affaires à l'opposé de l'entrée, derrière plusieurs tables de cuisine, afin qu'on ne puisse pas les lui voler. Elle s'agenouilla devant son sac et le fouilla. Elle installa la nouvelle batterie installée dans l'appareil. Au moment où Kate allait se relever, la porte des cuisines s'ouvrit et deux voix emplirent la pièce. Deux hommes. Un Américain, à en juger par son accent, et un Iranien (Kate avait un peu étudié le Farsi, langue perse, pendant ses études). Ils semblaient se disputer, au sujet de la rencontre de ce soir.
Sans réellement savoir pourquoi, Kate resta tapis derrière la cuisinière qui cachait aussi ses sacs et tendit l'oreille. Les deux hommes ne savaient pas qu'on les écoutait:
"-Tu m'avais pourtant assuré que tout serait terminé ce soir Ace
-Ecoute Aslam, ce n'est qu'un petit contretemps. Je ne pouvais pas prévoir que les agents du FBI serait là aussi nombreux et armés. Mais je me charge du problème. Cet accord ne sera pas signé, je t'en fais la promesse.
-Tache de tenir cette promesse cette fois. Sinon, mon chef se fera un plaisir de nous faire disparaître."
Mais de quoi parlaient-ils donc ? Etait-elle paranoïaque ou parlaient-ils d'un complot contre le secrétaire Brendal ? De meurtre ?
Kate saisit son appareil et l'alluma. Elle rampa jusqu'au bord de la cuisinière et jeta un coup d'oeil rapide vers les deux voix. Les deux hommes étaient en costard: des invités de la réception ?
Elle devait absolument en informer quelqu'un... l'équipe du FBI par exemple, qui ferait mieux d'arrêter de vrais terroristes ! Mais d'abord, il lui fallait une preuve. Elle enleva le cache sur l'objectif de son appareil et attendit qu'un des deux se remettent à parler fort afin de masquer le bruit du déclic de son appareil. Malheureusement, tout deux se situaient juste devant l'entrée, face à face, et de profil pour elle. Elle ne put obtenir qu'une image de faible qualité (elle n'avait pas le bon objectif pour des photos longues distances, et ne pouvaient se rapprocher sans se faire repérer) et sur laquelle on ne voyait que la moitié de leur visage:
"-Je te préviens Ace, si cette histoire n'est pas terminée avant le fin de la semaine, tu vas le regretter.
Le dénommé "Aslam" quitta la pièce en claquant la porte. "Ace" soupira et passa une main tremblante sur son front où commençaient à perler quelques gouttes de sueur. Il finit par partir une dizaine de secondes plus tard, dix secondes durant lesquelles Kate se teint en apnée.
Elle devait absolument prévenir le chef de la sécurité, ou même Lanie qui saurait quoi faire. Elle n'avait aucun moyen de savoir si les deux hommes avaient quitté le couloir, mais étant-donné comment s'était terminé leur discussion, elle doutait fort que l'Iranien ait attendu l'Américain pour continuer à papoter, ou que Ace se soit attardé dans le couloir. Aussi quitta-t-elle à son tour la pièce, son appareil serré contre elle, frissonnante.
Raté. Au bout du couloir, Aslam attendait -quoi? Dieu seul le savait- son téléphone à l'oreille. La porte des cuisines se referma en claquant. L'Iranien tourna sa tête vers elle, comme au ralentit. Quand il la vit, son visage s'assombrit, son téléphone tomba au sol. Elle n'attendit pas une seconde de plus pour étudier sa réaction et s'élança dans l'autre direction, son appareil toujours dans sa main. Sa robe ne lui permettait pas d'aller très vite, mais l'adrénaline lui donnait des ailes. Elle atteint les escaliers, qu'elle gravit quatre à quatre, sans jamais se retourner. Aucun agent du FBI en vue. Jamais là au bon moment ceux là décidément.
Elle arriva dans la salle principale de réception où se tenait le buffet. Lanie non plus n'apparaissait nulle part. Elle traversa la salle, cherchant du regard son amie ou n'importe qui de la sécurité. Rien. Mais où était donc passé l'imposant (et séduisant) agent du FBI qui s'était tenu devant la porte pendant tout le discours de Brendal?
Elle entendit des pas se rapprocher derrière elle. Elle ne pouvait s'attarder ici. Aslam avait vu son visage, elle devait quitter les lieux. Elle préviendrait quelqu'un depuis l'extérieur, dès qu'elle trouverait un téléphone, puisque le sien était resté avec ses affaires, un étage plus bas. Elle sortit en courant et s'échappa vers le métro. Elle devait à tout prix arriver chez elle le plus rapidement possible pour mettre sa carte mémoire -sa preuve- en lieu sûr, avant de contacter la police. Qui allait la croire sinon ?
Une minute plus tôt,
-Monsieur, cela fait dix minutes que la cible est partie chercher sa recharge. Demande permission d'intervenir.
-Autorisé. J'arrive. Confirmez-moi quand vous l'aurez trouvé.
Rick se dirigea vers le couloir où se trouvait l'équipe alpha. Alors que ces hommes descendaient les marches, il attendit en haut, un oeil sur leur avancement, un oeil sur la grande salle qu'il ne pouvait pas non plus quitter des yeux.
-Cuisines. RAS. Aucun signe de la cible.
-Bien reçu. Continuez dans le couloir et prenez les escaliers de derrière.
A chaque étage, deux cages d'escaliers permettaient d'accéder aux étages inférieurs ou supérieurs. Peut-être que la photographe avait décidé d'emprunté le second escaliers ?
Un mouvement attira son attention dans la salle principale. Une jeune femme, en robe noir pailletée, scrutait la salle, le regard affolé, l'air essoufflé, un appareil photo pressé contre sa poitrine.
-Cible repérée. Je m'en occupe. Retournez à votre position. Terminé.
-Bien reçu Monsieur.
Mais avant qu'il n'ait pu réagir, elle s'élança vers la sortie et disparut dans la nuit. Il traversa à son tour la salle mais quand il la chercha du regard dehors, il ne vit personne. trop tard. Pourquoi fuyait-elle ? Avait-elle fait quelque chose ? Que cachait-elle ? Elle semblait davantage être effrayée que en colère, pleine de haine, ou sur le point de commettre un acte terroriste. Mais, encore une fois, il ne laisserait rien à la chance. Il ne devait pas se laisser tromper par la beauté de cette créature.
-Equipe Alpha, Bravo, Charlie, risque potentiel. Fouillez vos étages respectifs pour possibles engins explosifs. Au rapport dans cinq minutes.
Kate quitta la bouche de métro, le coeur battant la chamade. Elle ne grelottait pas de froid, mais de peur, de choc. Dans trois minutes, elle serait dans son appartement, en sécurité...
Elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'oeil furtifs, par dessus son épaule. Même si elle était seule dans la rue, à l'exception d'un jeune couple qui arrivait en face d'elle, elle avait toujours l'impression d'entendre des pas derrière elle.
Elle passa à coté du couple qui maintenant s'embrassait, adossé à un lampadaire et son esprit s'égara un instant. Will...
Mais elle n'eu pas le temps de penser une seconde de plus à cet enfoiré. Elle fut projetée au sol avec force. Sa tête heurta le sol violemment et elle crut un moment qu'elle allait perdre connaissance. Une main tira sur la lanière de son appareil photo, mais, comme elle l'avait passé autour de son cou, cela l'étrangla aussitôt. Elle se débattit, sa vue commençait à se brouiller. Puis, elle réussit à se libérer de la bandoulière de son Nikkon et fut alors prise d'une violente quinte de tout. Avait-elle à faire à des voleurs des rues qui avaient vu son bel appareil hors de prix ? Et pourquoi le couple ne l'aidait-ils pas ?
Alors qu'elle roulait sur son dos pour se relever, un coup de pied dans le ventre la rallongea par terre. Elle gémit sous la douleur. Une main lui saisit les cheveux. Un visage cagoulé s'approcha du sien. Elle pouvait sentir son souffle dans son cou. Tétanisée, elle attendit.
-Si tu parles à qui que ce soit de ce que tu as vu ce soir Salope, t'es morte.
Puis il lui cogna la tête sur le sol et la lâcha.
Etendue contre le bitume froid, à moins de cent mètres de son appartement, incapable de se relever, Kate regardait deux silhouettes se fondrent dans la nuit.
J'espère que ce premier chapitre vous donne envie de savoir la suite ! Je posterai ce WE.
P&L. 3
