Les personnages appartiennent à Tolkien sauf Brian, Tony et Alania.

Terre du Milieu

Assis autour d'une énorme table ronde en bois sept elfes planifiaient leur prochain voyage en Lothlorien. Parmi eux, il y avait Thranduil, le Roi des Elfes de la Forêt Noire et Seigneur Elrond avec leurs fils respectifs Legolas et les jumeaux Elrohir et Elladan.

_Quand allons-nous partir ? demanda Erestor, le conseiller en chef d'Elrond.

_Demain, répondit l'intéressé, dès le lever du soleil.

_Comment ? Mais...j'ai encore beaucoup de travail!

_Vous travaillez trop, Erestor. Des vacances ne vous feraient pas de mal.

Le conseil prit fin une heure après et Glorfindel partit chercher ses armes dans la pièce qui lui était réservée à côté de sa chambre. Après les avoir sélectionnés avec soin et défait ses tresses de guerrier, il décida d'aller se coucher. Cependant le bruit familier du grattement de plume sur du parchemin l'empêcha de dormir. Il se leva en grognant et sortit dans le couloir. Une faible lueur orangée parvenait à la fin de celui-ci. Il se précipita vers la source de lumière et aperçut sans surprise Erestor qui rédigeait sans doute un rapport sur un dossier sans aucune importance qui pouvait attendre le retour du voyage. Il prit la feuille des mains de l'elfe aux cheveux noirs et lut le titre avec une moue de dédain:

_La consommation de salade à Fondcombe. Je ne comprend pas pourquoi vous vous attardez là-dessus Erestor.

_Rendez-moi ça ! C'est urgent !

_Cela ! Urgent ? se moqua Glorfindel en levant le parchemin.

_Nous les elfes, nous sommes tous végétariens et il est donc nécessaire de surveiller notre...

_Je l'avais bien dit ! C'est d'un ennui... Et je vous signale qu'on mange de la viande. C'est juste les cuisiniers qui ne savent pas la cuire.

Il reçut un regard noir de la part du conseiller en chef d'Elrond.

_Que faîtes-vous ici, alors ? demanda Erestor, irrité.

_Je voulais vous demander si pouviez arrêter d'écrire car je voudrai dormir. Et vous devriez en faire autant si vous ne voulez pas ressembler à un fantôme demain, comme à votre habitude.

Le conseiller, indigné, ouvrit la bouche pour parler puis se rendit compte que l'elfe blond était déjà parti. Elrond qui les avait observé en silence soupira:

_Ils n'arriveront jamais à s'entendre. Cela fait des siècles qu'ils se querellent pour quelques broutilles. Comment vont-ils réussir à coopérer pendant le voyage ?

Terre

_Ils n'existent pas ! s'écria la fille pour la dixième fois.

_Et moi je te dis que si. Je l'ai vue ! Elle était là dans le ciel ! Elle volait ! reprit son ami.

_Si ce truc est dans le ciel c'est un peu normal qu'il vole. C'est plutôt la suite de ton histoire qui est complètement hallucinante. C'est irréaliste, invraisemblable et que viendraient-ils faire ici ?

_Je n'en sais rien moi ! Je ne leur ai pas demandé !

_Des extraterrestres, Tony ! Tu ne crois quand même pas que je vais gober ça ?

_Attends.

Tony fouilla dans son sac à dos et en sortit son téléphone portable. Il lui montra les photos et les vidéos qu'il avait prises une heure auparavant. Globalement les images représentaient une forme circulaire entourée de spots triangulaires. De la lumière partait de l'engin jusqu'au sol. Au début elle pensa que c'étaient des montages destinés à lui faire une blague mais en les regardant de nouveau et de plus près elle fut obligée d'admettre que son ami disait la vérité.

_Est-ce qu'ils se sont posés ? demanda Alania.

_Peut-être, ils descendaient vers Etampes.

_OK,alors, allons-y !

Ils filèrent dans la voiture et parcoururent les rues. Une heure et demi plus tard il n'y avait toujours aucune trace de la soucoupe volante.

_La base de loisirs. Elle est doit être fermée maintenant, dit Alania, on pourrait y jeter un coup d'oeil.

_Ouais, marmonna Tony en boutonnant sa veste.

Ils se garèrent sur le parking du centre commercial Carrefour et marchèrent vite jusqu'au portail pour éviter de se faire repérer par quelque rôdeur du soir malintentionné. Ils tirèrent sur la poignée. En vain. Le garçon essaya de grimper sur le portail et faillit tomber. Il s'écorcha l'avant-bras en se rattrapant à une barre de fer. Il étouffa un cri et redescendit.

_Tout va bien ? fit Alania en observant sa blessure.

_Ce n'est rien, répondit-il tremblant.

_Tu es malade ! Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ? Bon, viens, je connais une autre entrée.

Pressant le pas, elle le mena jusqu'à un bouquet d'arbres dont certains avait été coupés. Ils s'y faufilèrent, avançant parmi les ronces et les orties et débouchèrent sur un terrain comportant d'énormes bosses et petits chemins de terre sèche. Ils allumèrent leurs portables et s'en servirent comme lampes de poche. Ils marchèrent rapidement et silencieusement pendant dix minutes et se retrouvèrent devant le parking de la luge et de la patinoire. Ils hésitèrent un instant, il n'y avait rien eu d'étrange pour le moment. Ils s'engagèrent dans le sentier à gauche sentant le stresse monter en eux. A chaque pas, ils s'attendaient à voir surgir un ovni ou un extraterrestre devant eux. Puis ils virent une lumière blanche et bleutée filant à contresens. Ils firent demi-tour et suivirent la lueur en courant et se retrouvèrent sur le terrain par lequel ils étaient arrivés. Ils s'arrêtèrent essoufflés et se rendirent compte avec horreur que la lumière était sur eux. Espérant que les extraterrestres ne les remarqueraient pas, ils se cachèrent derrière une bosse plongée dans la pénombre, n'osant à peine respirer. Pendant un instant le décor sembla changer ; les arbres parurent soudain menaçants, les bosses enflèrent, l'obscurité devint étouffante, la luminosité se déplaça étirant les ombres puis une forme parfaitement circulaire tournoya dans l'air provoquant une forte rafale de vent et il y eut là une explosion de lumières de toutes les couleurs. Ils levèrent leurs têtes pour admirer le spectacle : un arc-en-ciel tourbillonnait autour d'un cône de métal. « Ma petite sœur aurait bien aimé voir ça » pensa Alania avant de comprendre que c'était une soucoupe volante qui avait atterri et que s'ils ne déguerpissaient pas au plus vite, ils se feraient tuer tous les deux.

_Partons, chuchota-t-elle.

_On ne peut pas, répondit Tony baissant lui aussi la voix, l'endroit par lequel on est entré est juste en face de l'ovni. Ils vont nous repérer si ce n'est déjà pas le cas.

Terre du Milieu

Le lendemain matin, dès les premiers rayons du soleil, tout le monde était prêt à partir. Les sept elfes avaient revêtu leurs capes, accroché des armes à leurs ceintures au cas où ils tomberaient sur des Orques (des Créatures hideuses au service de Sauron, le Nécromancien) et emporté des provisions de fruits et légumes. A califourchon sur leurs chevaux, ils avançaient le long du fleuve Sonoronne depuis maintenant des heures et la faim commençait à se faire sentir. Ils décidèrent de s'arrêter et de manger à l'abri d'un arbre.

_Allons-nous passer par la Moria ? demanda Legolas.

_Je n'aime pas particulièrement les Nains, dit Thranduil dédaigneux.

_Je n'espère guère aller par les mines, répondit Elrond repensant au désordre qu'ils avaient provoqué chez lui. En un repas, ils avaient réussi à semer la pagaille dans la salle à manger.

Retour en arrière

Voyant Kili faire un clin d'œil explicite à la joueuse de harpe, le Nain à moitié chauve leva un sourcil.

_Les filles elfes ne sont pas vraiment mon type. Un peu trop maigres, expliqua Kili. Je préfère les femmes naines. Quoique celle-ci n'est pas mal, ajouta-t-il en levant le menton vers Lindir dont le visage était caché par ses longs cheveux bruns et qui tenait lui aussi une harpe.

_Sauf que ce n'est pas une fille, dit le chauve quand l'elfe se retourna révélant un visage masculin.

Les Nains se mirent à rire. Plus tard dans la soirée alors que tout le monde mangeait, Elrond discutait avec Gandalf, le magicien :

_Treize Nains et un Semi-Homme, voilà d'étranges compagnons de voyage, Gandalf, observa le Seigneur de Fondcombe.

_Ce sont les descendants de la maison de Durin, répondit le sorcier, ils sont dignes de confiance...

Bifur prit la salière et la fourra discrètement dans son manteau.

_...également très cultivés...

De la salade collait sur la barbe de GloÏn qui regardait devant lui d'un air idiot.

_Ils ont un amour profond des Arts...

_Hé, s'écria Bifur, vous ne voulez pas nous jouer autre chose ? On se croirait à un enterrement !

L'elfe l'ignora complètement continuant sa musique d'un air vexé et terrifié par le comportement des hôtes.

_Quoi ? Quelqu'un est mort ? demanda le Nain sourd qui se servait d'un petit entonnoir pour entendre.

_Bon puisqu'il n'y a que ça qui marche...

Bifur poussa Lindir de son siège, monta dessus et cria une chanson parlant d'une auberge tranquille et d'un Nain tripotant une archère. Elrond parut scandalisé de même qu'Erestor, Gandalf et les autres elfes présent dans la salle.

A la fin de cette cantique, les treize compagnons rirent et jetèrent leur nourriture dans tous les sens. Un œuf éclata sur le mur à quelques centimètres du visage du conseiller en chef.

Retour au présent

_Ada ? demanda Elladan. Tu veux du lembas ? (ada : papa en elfique)

Il lui tendit une des pâtisseries elfiques. Elrond regarda autour de lui, Glorfindel et Erestor se disputaient, les jumeaux riaient, Legolas semblait gêné car Thranduil racontait quelques anecdotes de l'enfance du Prince de la Forêt Noire.

Terre

Ils se tenaient devant l'engin,leurs grands yeux verts brillant dans la pénombre. Ils avaient un aspect humain bien que leurs cheveux étaient teints en bleu électrique. Les deux individus conversèrent dans une langue très étrange et saccadée comme celle d'un robot et remontèrent dans l'ovni qui s'éteignit. Alania et Tony essayèrent d'atteindre les arbres sans se faire repérer mais ce fut raté car ils entendirent une voix dire :

_Je sens l'odeur du sang.

Ils coururent à travers les ronces et les orties puis dans les rues jusqu'à la voiture. Ils repartirent dans l'appartement qu'ils avaient loué avec un ami.

_Où étiez-vous passés, demanda-t-il quand ils furent arrivés. Cinéma ? Night-club ?

Il leur fit un clin d'œil.

_Vous auriez quand même pu m'amener ! reprit-il.

Puis, en voyant Tony, il ajouta:

_Tu es blessé ! Comment tu t'es fait ça ?

_Un bête accident, rien de plus.

_Oh ! Il a encore essayé de faire le malin ?

_Oui, c'est à peu près ça, répondit Miranda d'un ton moqueur.

_J'ai tenté d'escalader un portail ! Tu es content là, Brian ? hurla Tony avant de regarder ses deux amis d'un air triste. Pourquoi vous êtes toujours contre moi tous les deux?

Il partit s'enfermer dans sa chambre.

_De quoi il parle ? s'écria Brian. Il est toujours comme ça ! Un coup il rigole et tout de suite après il s'énerve ! Je me demande pourquoi on l'a accepté dans la coloc !

_Il est très lunatique, soupira Alania, qu'est-ce qu'on y peut ?

_J'en ai assez de ses sautes d'humeurs, ça fait deux ans que ça dure ! Il faudrait vraiment qu'on prenne une décision.

_Qu'est-ce que tu veux dire ?

_Le virer de l'appartement.

_Quoi ? Tu ne peux pas faire ça ! C'est notre ami !

_Il ne l'est plus depuis l'accident !

_Tu sais très bien que ce n'était pas de sa faute, répliqua Alania, pourquoi tiens-tu autant à l'accuser ?

_A chaque fois qu'il est avec nous on a des ennuis ! La dernière fois en voiture, un monospace aurait pu nous tuer si je n'avais pas dévier vers le fossé. Au supermarché, un psychopathe n'a pas arrêter de nous suivre et il a continué jusqu'au rond point. On a ensuite découvert que ce type en voulait à Tony parce qu'il travaillait dans son magasin et qu'il avait fichu le camp après une semaine. Et...

_Je sais ! Mais ce n'est pas une raison pour le virer ! OK, il attire autant le danger que les filles.

Alania et Brian se disputèrent ainsi pendant des heures.

Terre du Milieu

Ils chevauchaient depuis longtemps à présent. Le ciel bleu avait laissé place à la nuit et les étoiles brillaient. Glorfindel, Elrond, Thranduil et Erestor étaient en tête tandis que les trois autres voyageurs restaient un peu à l'écart du groupe formant l'arrière garde à leur tour. Ils virent scintiller au loin, à la cime des arbres, une lumière froide et soudaine qui disparut aussi vite qu'elle était venue. Ils s'arrêtèrent net et scrutèrent les alentours. Ils ne virent rien pendant quelques minutes puis progressivement la lumière réapparut plus intense et plus proche. Une forme humaine avançait derrière elle. C'était une jeune femme, de taille moyenne, mince avec un visage ovale et des cheveux bruns ondulés. Ses yeux, de la même couleur étincelaient dans la pénombre. Sa démarche leur rappelait celle de Galadriel ainsi que sa voix quand elle parla:

_Vous errez sur mes terres. Cela me pose un problème. C'est ici que je viens réciter maintes formules magiques dès que la nuit tombe.

Ses yeux flamboyèrent de colère.

_Veuillez nous excuser ma Lady. Nous allons partir et ne plus vous déranger.

_Oh, de cela, je ne doute pas, répondit-elle avec un sourire carnassier.

Elle leva une main et prononça quelques mots dans une étrange langue et les sept elfes quittèrent cette dimension dans une explosion de feu.