Je ne possède absolument rien du manga d'origine. Je ne fais que reprendre des personnages que j'ai toujours apprécié.
UA. Alors que la mort est sur le point de l'emporter, Hyoga découvre la réalité sur l'identité de son père.
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Si vous cherchez à mettre de l'ordre dans mes fics, faites un tour sur mon profil, la liste est à jour et vous avez un ordre pour les lires biens que la plupart soit des OS.
Dans la Souffrance
Le jeune homme blond entrouvrit légèrement les yeux. Une douleur sourde remonta dans sa poitrine et lui coupa le souffle… Il avait tellement de mal à respirer… Du sang lui remontait dans la bouche, signe que son corps était grièvement blessé. Au prix d'un effort presque surhumain, il leva le bras gauche pour plaquer sa main sur son côté droit. Ses doigts tremblants se tâchèrent immédiatement de sang pendant qu'il comprit toute la gravité de sa blessure. Il gémit doucement et referma les yeux. Les flocons de neige tombaient sur lui, rafraîchissant sa peau brûlante. Pourtant, il avait froid… C'était paradoxal car, de tous les chevaliers, il était celui qui ne craignait jamais le froid… L'enfant de la Sibérie… Pourtant là, étendu sur le dos dans la neige, il avait froid… et de plus en plus mal…
Hyoga frémit doucement. Le combat contre son adversaire avait été si violent… Son adversaire… Son corps trembla légèrement pendant que ses idées se remettaient lentement en place. Il n'était pas seul… Le combat n'était pas fini… Le démon de Zarathousthra était là, quelque part, et Saorie était toujours en danger, prisonnière du Dieu de la destruction…
Le jeune chevalier rouvrit les yeux… Le combat n'était pas fini… Il ne pouvait pas abandonner. Non, le combat n'était pas fini… Pourtant, son corps lui disait cruellement le contraire. La violence du coup, porté par son adversaire, lui avait brisé au moins trois côtes, si ce n'étaient plus, perforant son poumon, ce qui expliquait ses difficultés à respirer et le sang qui lui remontait dans la bouche. La plaie suintait doucement sous ses doigts, l'affaiblissant un peu plus à chaque minute. Une partie de son armure avait été pulvérisée mais, il ne pouvait pas abandonner. Ses amis comptaient sur lui… Saorie comptait sur lui… Il devait continuer à se battre jusqu'à son dernier souffle car jamais il ne les abandonnerait…
Hyoga en était là de ses réflexions lorsqu'il entendit des bruits de pas. La neige craquelait sous le pas lourd d'un homme qui se rapprochait. Un frémissement le parcouru pendant que son cerveau tentait de lui ordonner de se lever. Le jeune homme essaya de lui obéir mais, la douleur devint encore plus grande et il gémit faiblement. Les pas se rapprochèrent un peu plus et une silhouette massive se planta devant lui.
- J'admire ta résistance chevalier. Je ne pensais pas que tu serais encore en vie après ça !
Hyoga frémit. Il y avait tant de haine dans cette voix. Il devait trouver la force de se relever. Il retenta donc de se redresser et pivota pour s'appuyer sur une coude. Une violente douleur remonta dans sa jambe droite, elle aussi blessée dans le choc. Il gémit et sa vision noircie pendant que sa main se crispa plus fermement sur sa poitrine.
- Alors ? Tu n'arrives pas à te relever ? Ricana le chevalier démoniaque sinistrement.
Hyoga ne répondit rien et toussa légèrement, crachant du sang. Son ennemi sourit de le voir aussi faible et démuni devant lui.
- Pauvre idiot ! Tu aurais déjà dû crever au lieu de t'accrocher inutilement à la vie !
- Je… Je ne peux pas, murmura Hyoga pendant que du sang tâcha ses lèvres. Je… Je dois sauver…
- Athéna ! Le coupa le chevalier démoniaque. Mais mon maître Zarahousthra doit bientôt en avoir fini avec elle tu sais !
- Non ! Répondit fermement Hyoga en crachant un peu de sang.
Son corps frémit, mais le jeune homme chercha une nouvelle fois à se redresser. Son ennemi eu un regard mauvais.
- Tu n'arrives pas à te relever ! Attends ! Je vais t'aider !
Le chevalier démoniaque se pencha et cramponna Hyoga par une épaule. Il leva brutalement le jeune homme qui chancela et gémit de douleur tout en luttant contre sa vision qui noircie de nouveau. Son ennemi garda une main sur son épaule avec un sourire sadique.
- Tu préfères mourir debout, c'est un choix que je respecte !
Il ouvrit la paume de sa main droite et une lame glissa entre ses doigts. Hyoga tenta de reculer pour se dégager de sa poigne, mais il était trop faible pour forcer le chevalier démoniaque à le lâcher.
- Un dernier mot ? Lui demanda celui-ci en souriant.
Hyoga tenta de se contrôler, essayant d'activer sa cosmo-énergie pour lancer une ultime attaque mais, il était à deux doigts de perdre connaissance et il n'en avait pas la force.
La lame glissa dans la main de son ennemi et fondit sur lui. Une profonde douleur explosa dans son ventre lorsqu'elle pénétra ses chairs, déchirant ses muscles et le privant de ses dernières forces. Le jeune chevalier eu un dernier sursaut puis, son ennemi le lâcha. Hyoga fit un pas en arrière, ses doigts se crispant sur cette nouvelle plaie dont le sang s'écoulait librement puis, ses jambes cédèrent et il bascula à l'arrière pour se retrouver à nouveau allongé sur le dos dans la neige. Cette fois tout son corps tremblait légèrement et sa vue se fit floue. Le chevalier démoniaque sourit.
- J'aurais pu viser le cœur, mais tu aurais moins agonisé. Ce n'est pas aussi amusant !
Hyoga frémit… Il allait mourir, mais en plus ce type avait décidé de le faire souffrir juste pour s'amuser… Une distraction… C'était ce qu'allait devenir sa lente et douloureuse agonie pour ce salopard… Pourquoi tant de haine et de sadisme ? Il avait déjà tellement mal…
Son ennemi le regardait toujours en souriant lorsqu'une bourrasque de glace passa au-dessus de Hyoga et le frappa violemment. Le chevalier démoniaque fut arraché du sol. Sous la violence de l'impact, son armure se disloqua totalement et ses os se brisèrent lorsque son corps heurta la falaise dans laquelle des pics de glace l'épinglèrent, lui ôtant la vie. Finalement, le démon n'aurait jamais le temps de savourer sa victoire sur le jeune chevalier.
Hyoga comprit que quelqu'un venait de l'aider mais aussi que cette personne arrivait sans doute trop tard pour le sauver. Toutefois, ne pas mourir seul sous les sarcasmes de son adversaire était un luxe qu'il n'avait pas envisagé jusque là, surtout qu'il avait comprit qui venait de lui venir en aide.
Quelqu'un courut vers lui et se jeta à genoux à côté de son corps. La personne avait une armure d'or brillante et de longs cheveux bleus foncés. Sa main se plaqua sur son ventre pendant qu'une certaine inquiétude se faisait ressentir dans sa voix, ce qui était inhabituel.
- Hyoga ! Non ! Hyoga !
Le jeune homme puisa dans ses maigres forces et ouvrit les yeux. Il détailla la personne devant lui et répondit en frémissant.
- Maître…
Camus frémit, totalement bouleversé par la faiblesse de sa voix et le sang qui tacha un peu plus ses lèvres en murmurant ce simple mot.
- Mon petit ! Lui répondit-il d'une voix remplie d'affection.
Son autre main se plaqua sur la joue du jeune homme qu'il caressa doucement.
- Ne perds pas connaissance. Je suis là…
- Maître…
- Oui… Je suis là.
Hyoga tremblait de plus en plus, signe que son corps tombait doucement en état de choc. Il agonisait… Le chevalier d'or avait ressentit sa détresse et sa douleur, ce qui lui déclencha un frémissement de désespoir. Il avait tout fait pour le rejoindre au plus vite et lui venir en aide mais, au final, il se retrouvait là, à le regarder agoniser. Son cœur se serra.
- Allez Hyoga, il faut tenir.
Le jeune homme frémit et se cabra en toussant longuement. Il avait de plus en plus de mal à respirer. Camus l'aida à se redresser et il cracha du sang avant de s'écrouler de nouveau dans la neige en murmurant d'une voix si faible qu'elle était à peine audible.
- J'ai froid…
Camus frémit à son tour et le souleva du sol pour l'asseoir à moitié dans ses bras tout en continuant de compresser sa blessure au ventre qui saignait toujours autant malgré ses efforts.
- Là… Tu es dans mes bras mon grand…
Sa voix tremblait légèrement, prouvant son émotion de le voir aussi faible. Hyoga se cabra et gémit tout en murmurant.
- Maître… Pourquoi êtes-vous venu m'aider ?
- Parce que, répondit Camus en pesant ses mots, je ne pouvais pas te laisser mourir, mon fils.
Le chevalier d'or avait les larmes aux yeux.
- Mon tout petit garçon… mon fils…
Hyoga frémit et se cabra doucement pendant que Camus répéta une troisième fois.
- Mon fils…
- Père ?
- Oui, je suis désolé mon fils. J'ai toujours pensé que le sanctuaire n'était pas un endroit pour toi et ta mère. Je ne voulais pas que ta vie ressemble à la mienne mais nous nous aimions tellement avec ta mère. Elle a voulu me rejoindre un jour où j'étais de passage au Japon et le bateau…
Le chevalier d'or ne finit pas sa phrase, bouleversé par le souvenir de la perte de celle qu'il avait tant aimé.
Hyoga frémit à son tour, mettant en place subitement tout un tas de zones de son passé qui étaient restés sombres pendant longtemps… Son père… Il était plus que son maître… Il était son père…
- Père…
- Mon fils… Mon tout petit garçon, je ne voulais pas de cette vie pour toi mais cela semble être ton destin comme se fut le mien. Si tu savais comme je suis fier du chevalier que tu es devenu… Alors il ne faut pas mourir mon fils, accroche-toi ! Athéna va te soigner. Accroche-toi !
Le jeune homme blessé frémit. A quelque part, il aurait tant aimé écouter son père et ne pas mourir. Il avait des milliers de questions à lui poser mais, il se sentait si faible… Ses poumons lui donnaient de moins en moins d'air. Il sentait bien qu'il s'asphyxiait lentement, se noyant dans son sang. La douleur… La brûlure à chaque tentative d'inspiration… Il se sentait tellement mal… Sa profonde blessure au ventre ne jouait pas non plus en sa faveur… La douleur était de pire en pire… Son cœur battait fort dans sa poitrine pendant que la torpeur l'enveloppait, lentement… insidieusement… Sa vision se fit à nouveau floue et il gémit doucement. Camus se rendit compte qu'il était en train de perdre connaissance et frémit.
- Non, mon garçon, je t'en prie… Non ! Il faut lutter !
Inquiet pour sa survie, il allongea le corps de son fils sur le sol avant de se pencher au-dessus de lui.
- Hyoga ! Reste avec moi ! Je t'en prie ! Reste avec moi !
L'une des mains de Camus se plaqua sur sa blessure au ventre pour l'empêcher de continuer à saigner pendant que la deuxième pressa avec douceur la joue du jeune chevalier, parvenant à lui faire rouvrir les yeux. Devant son effort, Camus lui fit un sourire à travers ses larmes et l'encouragea avec douceur.
- C'est ça mon grand, garde les yeux ouverts !
Hyoga frémit et se cabra de douleur pendant que son corps se remit à trembler légèrement, montrant à son père que le jeune homme tombait lentement en état de choc. Cela le bouleversa car il comprit que malgré tous ses encouragements, il ne tiendrait pas.
- Non… Mon fils... Je t'en prie… Murmura Camus en lui pressant plus fort la joue.
Hyoga gémit faiblement.
- Père…
- Oui, mon fils. Je suis là… Reste avec moi par pitié… Je t'en supplie…
Pour toute réponse, Hyoga se cambra en gémissant pendant que la douleur devint intolérable.
- Athéna… Je suis désolé… Murmura le jeune chevalier avec ses dernières forces
Comprenant qu'il se sentait partir, Camus l'arracha une nouvelle fois du sol dur et glacé pour l'allonger dans ses bras tout en continuant de pleurer.
- Non ! Mon garçon ! Hyoga ! Non !
Sa main caressa sa joue, l'encourageant à rester conscient, mais le jeune homme était déjà au bout de ses forces. Ses yeux se fermèrent lentement. Une boule se noua dans la poitrine de Camus.
- Non ! … Je t'en prie mon petit ! Non ! … Je ne peux pas être arrivé trop tard pour te sauver ! … Ce n'est pas possible ! Reste avec moi ! Je ne veux pas te perdre ! … Je ne suis pas revenu des Ténèbres juste pour te voir les rejoindre ! Hyoga ! Reste avec moi ! … Ne meurs pas ! Mon petit ! Ne meurs pas !
Pour toute réponse le corps du jeune chevalier se mit à trembler plus fort et il fut pris d'une violente quinte de toux qui le priva presque de ses dernières forces. Il cracha du sang et Camus l'aida en le penchant avant de le rallonger dans ses bras. Sa respiration était courte, saccadée et irrégulière. Camus pressa sa joue, attirant sur lui le regard voilé et fiévreux du jeune homme en train d'agoniser.
- Par pitié, accroche-toi à la vie mon fils.
Hyoga frémit et voulut murmurer quelque chose, mais il en fut incapable. Son corps se cabra une dernière fois pendant que ses yeux se fermèrent. Il mourrait mais il n'était pas seul…
- Non ! Mon garçon ! Hurla Camus de désespoir. Pas ça ! … Pitié Athéna… Non ! Hyoga ! Non !
Camus le secoua doucement pour l'empêcher de perdre connaissance mais c'était déjà trop tard. Alors Camus, enroula ses bras autour de lui, posant sa tête sur la sienne et lui murmura avant que ses yeux ne se ferment totalement.
- Je t'aime tellement mon fils.
Hyoga frémit une dernière fois, plaquant sa tête contre la poitrine de Camus et laissa ses yeux se fermer. Il eu la désagréable impression de sentir son cœur battre une dernière fois puis, ce fut le noir…
Camus trembla en comprenant ce qui venait de se passer. Ses bras enserrèrent le corps inerte de son fils dont il caressa le visage.
- Mon petit garçon… Je t'aime tellement… Mon petit garçon…
Ses larmes ne pouvaient pas s'arrêter de couler. Il avait été lent, trop lent à lui venir en aide, et maintenant… C'était un corps inerte et sans vie qu'il tenait dans ses bras…
...
Camus n'avait pas pu sauver son fils mais, il jura d'aider ses amis à vaincre. Il continua donc la route en portant le corps du jeune chevalier, sentant son cœur se geler pendant que sa peau devenait de plus en plus blanche. Le chevalier d'or participa au combat final, aidant Seyar à vaincre Zarathoustra avec l'appui de l'armure d'or du sagittaire. Dans les combats, tous les chevaliers comme Athéna avaient été bien secoués mais, aucun ne semblait avoir conscience du drame qui s'était joué.
Shiryu aida Seyar à se redresser pendant qu'Ikki s'occupait de Shun. Saorie chancela un peu et se dirigea vers son hélicoptère, amené sur les lieux par Tatsumi pour repartir. Son regard se posa sur ses amis, un regard à la fois inquiet et plein d'affection.
- Venez chevaliers, vous avez besoin de soins et de repos pour vous remettre de ce dur combat, je vous emmène à l'hôpital.
Les quatre chevaliers de bronze commencèrent à lui emboîter le pas lorsque Seyar se rendit compte que Camus ne les suivait pas. Il portait pourtant toujours Hyoga dans ses bras.
- Que fais-tu ? Demanda ce dernier un peu étonné. Je pense que nous avons tous besoin de soins à l'hôpital.
- Vous, oui, répondit Camus dans un murmure, pour lui, il n'y a plus rien à faire…
Seyar se figea en comprenant ce qu'il était en train de lui dire et soudain, il se rendit compte qu'il n'y avait plus de cosmo énergie qui émanait de son ami, même faible… Il n'y avait plus rien… Aussitôt, il sursauta et couru vers Camus ignorant ses propres douleurs.
- Non ! Non ! Hyoga !
Camus sentit la détresse de l'ami du jeune chevalier du cygne et allongea son corps sur le sol. Seyar se laissa tomber à genoux à côté de lui et détailla son ami : son corps recouvert de sang, sa peau trop blanche, ses lèvres bleues… En tremblant, il prit son visage entre ses mains, laissant échapper un cri de désespoir en sentant la froideur de sa peau.
- Non ! Hyoga ! Ce n'est pas possible ! Hyoga !
Des larmes lui montèrent aux yeux pendant qu'il manipula délicatement la tête de son ami pour tenter de lui faire reprendre connaissance. Mais cette fois, il n'y avait rien à faire et Seyar continua de pleurer.
- Non, je t'en prie, ce n'est pas possible ! … Pas toi ! … Hyoga ! Pas toi !... Nous sommes cinq depuis le départ. Tu ne peux pas nous abandonner ! Tu ne peux pas mourir ! Hyoga ! Tu ne peux pas mourir ! Reste avec nous… Mon frère… Reste avec nous !
Alertés par la souffrance de Seyar, Shiryu, Shun et Ikki se laissèrent eux aussi tomber à genoux autour du corps inerte de leur ami.
- Je t'en supplie, pleura Seyar. Ne nous abandonne pas. On a besoin de toi… Hyoga… Je t'en supplie pas toi, surtout pas toi…
Seyar redressa la tête vers Camus sans lâcher le visage de son ami.
- Mais qu'est ce qui s'est passé ?
- Je suis arrivé trop tard… La violence du choc a été telle que ça lui a brisé le sternum et sans doute cinq ou six côtes… Elles ont empalées ses poumons et…
- Il s'est noyé dans son sang, conclut Seyar en pleurant plus fort. Ce n'est pas possible… Hyoga… Je t'en supplie… Nous avons toujours été cinq. Nous avons combattus côte à côte… Nous sommes frères… Comment nous allons faire sans toi ? … Comment as-tu-pu mourir sans que je m'en rende compte ? Hyoga… Sans qu'aucun de nous ne viennent t'aider ? … Sans qu'aucun de nous ne soit prêt de toi ?
Seyar redressa la tête et murmura en larme tout en tremblant légèrement.
- Saorie… Pitié… Il faut nous le ramener ! … Nous avons besoin de son autodérision, de son détachement face au danger, de ce sang-froid qu'il a en permanence… de son humour cinglant à froid… de son oreille attentive… Nous ne pouvons pas le perdre de cette manière… Pitié…
La princesse se rapprocha, touchée par les larmes des quatre chevaliers de bronze. Shiryu ne parlait pas mais il serrait la main de Hyoga dans la sienne tout en pleurant. Tout comme Shun et Ikki à genoux en face de lui et Seyar.
Tatsumi, qui était toujours inquiet pour la princesse, la rattrapa par un bras pour l'empêcher de s'approcher.
- Vous êtes faible vous aussi, ne perdez pas vos forces pour ça. Chaque chevalier sait que la mort peut l'attendre sur le chemin.
Ikki redressa la tête vers Tatsumi en frémissant de rage mais, son frère posa une main sur son bras pour l'empêcher d'agir… La situation était déjà bien assez dramatique.
Saorie força Tatsumi à la lâcher.
- Comment la mort de Hyoga peut-elle à ce point t'indifférer ! Après tout ce que nous avons traversé ! Il est mon ami !
La princesse s'agenouilla vers le jeune russe, touchée par la pâleur de sa peau et pour ne pas s'être rendu compte elle aussi qu'il était mort en essayant de la sauver des griffes de Zarathoustra. Elle caressa ses cheveux et son front tout en murmurant.
- Je ne sais pas si je pourrais le faire…
- Je t'en supplie, murmura Seyar d'une voix à peine audible à cause de ses larmes, il faut que tu essaies… cela serai si injuste…
Saorie hocha la tête et posa ses mains sur la poitrine en sang de son ami. Elle ferma les yeux et enflamma sa cosmo-énergie. Une cosmo-énergie flamboyante et chaude qui enveloppa tous les chevaliers de bronze. Elle puisa dans ses réserves pour aider son ami… pour le ramener mais, tout lui sembla si compliqué. Elle tentait de le ramener à la vie de toutes ses forces… Elle avait réussi au sanctuaire mais là c'était différent… Elle commença à douter et une larme coula sur sa joue à l'idée qu'il puisse être vraiment mort… Seyar avait raison. Ils étaient cinq. Depuis le début ils étaient cinq… Hyoga n'était pas le plus expressif mais, il savait écouter et soutenir les autres. Quand ça n'allait pas, il était toujours là, même en restant silencieux s'il le fallait, mais il était là. Et puis, il avait ce côté romantique et doux qu'il ne montrait pas souvent mais qui faisait de lui quelqu'un d'empathique et d'attachant. Saorie tenta de se concentrer. Il ne pouvait pas mourir, elle devait le ramener.
Ce fut à ce moment qu'elle sentit la poitrine de Hyoga bouger sous ses mains. Saorie baissa les yeux pour voir si elle n'avait pas rêvée, mais ses joues avaient reprit un peu de couleur. Seyar sursauta en souriant.
- Il respire ! C'est bien Hyoga ! Respire !
Saorie sourit et retira ses mains. Elle fut prise d'une légère défaillance, mais Tatsumi la rattrapa.
- Princesse !
- Je vais bien. Et Hyoga ?
- Il respire, répondit Seyar en pressant la joue de son ami. Son cœur bat. Lentement mais il bat. Accroche-toi Hyoga, on est là.
Camus, beaucoup plus ému qu'il tentait de le montrer s'agenouilla vers son fils dont il détailla le corps blessé.
- Mais il a besoin de soin.
- Alors, il est temps d'aller à l'hôpital, dit Seyar.
...
Hyoga était allongé dans un lit d'hôpital. Son moniteur cardiaque émettait un bruit régulier et un respirateur l'aider à respirer régulièrement. Saorie l'avait ramené d'entre les morts mais, ses lésions étaient sévères et le corps du jeune homme avait besoin de soins lourds. Contrairement à ses amis, il se trouvait donc en unité de soins intensifs. Son médecin n'avait pas été très encourageant et Saorie avait dû être très persuasive pour obliger les autres chevaliers de bronze à prendre soin d'eux. En fait, ils avaient accepté lorsque Camus leur avait dit qu'il allait rester auprès de Hyoga pour leur donner des nouvelles et c'était très précisément ce qu'il était en train de faire.
Camus était là, assis à côté du lit de Hyoga, tenant sa main pour l'encourager. Il trouvait cela merveilleux de le voir respirer, même s'il avait besoin d'aide parce qu'il l'avait vu mourir dans ses bras. Un frémissement le parcouru et Camus se leva pour se pencher au dessus de son fils. Sa main caressa son front et il se courba pour lui déposer un baiser sur le front.
- Allez mon garçon… Je suis là.
Ce fut à ce moment que la porte de la chambre s'ouvrit et que le médecin entra. En découvrant la haute stature de Camus, debout à côté du lit, il sursauta. Habillé en tenue de ville, le chevalier d'or était presque plus impressionnant qu'avec son armure.
- Que faites-vous là ?
- Les infirmières m'ont permises d'entrer, répondit Camus en se rasseyant sur la chaise.
- Elles n'auraient pas dues. Seuls les membres de la famille peu…
- Je suis son père, répondit Camus en coupant la parole au médecin.
- Oh ! Je suis désolé, bredouilla le médecin. J'avais cru comprendre que les gardes du corps de Mlle Kido étaient tous orphelins.
- Pas tous, dit Camus en serrant la main de son fils.
Le médecin hocha la tête et Camus le regarda.
- Comment va-t-il ?
- Il est encore très faible mais je pense que son pronostique vital n'est plus engagé.
- Il va s'en sortir ? Demanda Camus ému.
- Oui.
- Merci, murmura le chevalier d'or en tentant de contrôler ses larmes.
Le médecin hocha la tête.
...
Camus était toujours assis auprès du lit de son fils quand la porte de la chambre s'ouvrit de nouveau. Il redressa la tête, s'attendant à voir rentrer un médecin ou une infirmière, mais ce fut Ikki qui se glissa dans la pièce. Ses traits étaient tirés et il grimaça en se rapprochant du lit. Camus se leva de la chaise pour faire un pas vers lui.
- Ikki ?
Le jeune homme le gratifia d'un hochement de tête et chancela légèrement. Camus l'attrapa par un bras et le fit asseoir sur la chaise à sa place.
- Tu ne devrais pas être dans un lit toi aussi ?
- Je vais bien.
- Ça se voit, lui rétorqua Camus un peu ironique. Tu es quand même bien plus blanc que d'habitude.
Le chevalier du phœnix le gratifia d'un léger sourire ironique lui aussi en posant une main sur sa poitrine.
- Je déteste avoir des côtes de cassées.
Ikki frémit et prit quelques secondes pour détailler Hyoga, étendu dans le lit en face de lui avant de demander en se penchant un peu en avant pour prendre sa main.
- Comment il va ?
- Comme quelqu'un qui est revenu d'entre les morts, répondit Camus.
Ikki redressa la tête vers lui et ajouta d'une voix un peu plus dure.
- Je veux dire réellement.
Camus sentit une réelle inquiétude dans sa voix et posa une main sur le bras d'Ikki pour l'apaiser.
- Il est faible mais ça va.
Ikki hocha la tête, baissant les yeux sur son ami dont il serra plus fort la main en frémissant légèrement.
- C'est dingue… Shun est mon frère mais… j'ai l'impression qu'ils le sont tous et que j'ai raté quelque chose…
- Ikki… Répondit Camus en pressant son épaule. Tu n'as rien à te reprocher. Tu ne peux pas protéger tout le monde. Tu es blessé et fatigué toi aussi. Regarde-le. Il est faible, mais il va bien.
Ikki hocha de nouveau la tête en frémissant légèrement. Camus comprit que quelque chose n'allait pas et lui demanda avec douceur.
- Comment vont les autres ?
Il le sentit frémir de nouveau et comprit qu'il avait vu juste.
- Shun… Murmura Ikki d'une voix tremblante. A la rate de perforée… Je ne l'avais pas vu. Il est dans le coma. Il ne va pas bien.
Ses phrases étaient courtes et son émotion de plus en plus visible. Camus le laissa continuer de parler tout en pressant doucement son épaule.
- Seyar a plusieurs lésions internes sérieuses et ils l'ont mis sous sédatif lui aussi. Shiryu est à peu prés dans le même état que moi.
Camus hocha la tête à son tour, conscient que l'état de Shun tourmentait son frère naturellement inquiet pour lui.
- Il ne faut pas avoir peur Ikki. Les gens ne savent pas que Shun est bien plus solide et fort qu'il n'y parait. Tout ira bien.
Le chevalier du phœnix redressa la tête vers lui pour lui faire un léger sourire. Il était toujours inquiet, mais il avait envie de croire ce que venait de lui dire le chevalier d'or.
- Est-ce que vous lui avez dit ?
Camus sursauta, étonné par la question.
- De quoi ?
- A Hyoga. Est-ce que vous lui avez dit ?
Comprenant qu'il avait percé la raison qui le poussait à rester auprès du jeune homme, Camus répondit doucement.
- Oui… Bien sûr… Quand… Quand je l'ai vu étendu dans cette neige blanche maculée de son sang… Quand j'ai compris qu'il était en train d'agoniser parce que je n'avais pas été assez rapide, je crois que c'est la première chose que je lui ai dites… mon fils…
Ikki hocha la tête, conscient des sanglots dans la voix du chevalier d'or et des larmes qu'il avait du mal à retenir juste à l'évocation de ce souvenir. Les deux hommes se turent quelques secondes et Ikki, un peu mal à l'aise, tenta de se redresser de la chaise, mais ses côtes brisées se rappelèrent cruellement à lui et il gémit avant de retomber assis en fermant les yeux pendant que sa main se plaqua sur sa poitrine. Ses doigts tremblaient légèrement. Camus posa une main sur son bras, le détaillant avec un regard inquiet.
- Tu devrais retourner dans ton lit.
- Non… Je veux aller voir Shun. Il est en soin intensif lui aussi.
Camus hocha la tête et glissa une main sous le bras d'Ikki pour l'aider à se relever e disant.
- D'accord, on y va.
Le jeune chevalier de bronze ne repoussa pas son aide et se redressa. Il fit deux pas et la tête se mit à lui tourner. Conscient de son vertige, Camus l'attrapa et le serra contre lui. Ikki se laissa faire, appuyant sa tête contre la poitrine du chevalier d'or qui le soutint.
- Doucement Ikki. Attends un peu que le vertige passe.
Ce dernier hocha la tête et ferma les yeux tout en murmurant.
- Il faut qu'il s'en sorte… Hyoga doit savoir quelle chance il a d'avoir un père…
Camus sentit une pointe de désespoir dans sa voix et le tira un peu plus contre lui en posant sa main sur sa joue et en lui disant.
- Ikki… Ce ne doit pas être facile d'être l'ainé… Le grand frère de tous… Alors si jamais tu as besoin d'un peu de soutien, je serai là…
- Merci…
- Ce n'est rien, prends ton temps… Je vois bien que tu es épuisé. Tu es vraiment plus blanc que d'habitude.
- J'ai tellement mal…
- Pourquoi tu ne leurs dit pas ?
- Je ne veux pas qu'ils m'assomment avec de la morphine.
- Alors tu préfères souffrir en silence, quitte à te sentir vraiment mal.
Ikki frémit et ne lui objecta rien. C'était vrai qu'il se sentait mal mais, il devait rejoindre Shun. Camus le comprit et après quelques minutes, il l'accompagna à la chambre de son frère en le tenant par la taille. Ikki ne protesta pas, content de se sentir soutenu.
...
La porte de la chambre de Shun s'ouvrit et Ikki entra toujours soutenu par Camus. Le jeune chevalier était étendu là, pâle, fatigué et inconscient. Plusieurs perfusions, dont une poche de sang, tentait de soulager son corps affaibli.
Camus aida Ikki à se laisser tomber assis sur la chaise avant de se retourner vers lui. Il paraissait d'une blancheur anormale. Mais surtout, étendu dans ce lit, au milieu de ces tubes, il faisait tellement jeune.
Ikki prit sa main en frémissant.
- Allez Shun, je suis là…
Camus lui pressa l'épaule.
- Ne t'en fais pas… Il se bat. Tout ira bien.
...
Cela faisait six jours que Camus arpentait les couloirs de l'hôpital, Shun était sortit du coma deux jours plus tôt, rassurant Ikki que ses amis avaient enfin réussi à mettre dans un lit pour qu'il prenne soin de lui. Seyar et Shiryu se remettaient doucement. Seyar était lui aussi éveillé et Shiryu qui partageait sa chambre avait parfois du mal à lui faire accepter de rester au lit.
Hyoga allait mieux, également, mais il était toujours dans le coma. Les médecins disaient que cela venait du traumatisme sans avoir aucune idée sur le traumatisme réel subit par le corps du jeune homme.
Camus était toujours là, sans avoir trouver la force d'avoir avouer aux autres chevaliers de bronze pourquoi il était si important qu'il soit là… prêt de lui… pour lui tenir la main et veiller sur lui.
Pourtant, tour à tour, ils étaient tous passés voir comment il allait, à part Shun, encore trop faible pour se lever. Mais ni Shiryu ni Seyar n'avait comprit comme Ikki la relation qui existait entre eux.
Le chevalier d'or ne pouvait quitter le chevet de son fils… Le respirateur avait été remplacé par une canule nasale qui courait sur son visage. Camus lui serrait la main tout en caressant quelques mèches sur son front lorsqu'il perçu un frémissement. Aussitôt, il se redressa et serra plus fort sa main dans la sienne.
- Hyoga ?
Le jeune homme frémit une nouvelle fois doucement et ses yeux papillonnèrent. Il laissa échapper un léger gémissement sans comprendre ce qui se passait mais Camus se pencha au-dessus de lui pour le tranquilliser.
- Hyoga ! Tout va bien. C'est moi fils.
Le jeune homme frémit et son regard s'arrêta sur l'homme à ses côtés. Plongeant dans ses forces il murmura faiblement.
- Père…
Camus sourit, caressant son front et sa joue.
- Oui, c'est moi, mon fils. Détends-toi. Je suis là. Je reste prêt de toi… Si tu savais comme tu nous a fais peur…
- J'ai cru mourir…
- Oui… Nous t'avons cru perdu mas maintenant tu es là…. Tout va bien mon fils.
Camus lui sourit et Hyoga accepta de le croire avant de laisser la fatigue le reprendre et de s'endormir doucement sous le regard bienveillant de son père qui croyait l'avoir perdu à jamais.
Alors oui, parce que j'ai toujours apprécié le personnage de Hyoga et je trouve qu'il y aurait pu y avoir une belle filiation entre lui Camus, quelque chose qui aurait pu dépasser le lien maître/disciple.
