Oui, encore une fic ... Nan mais je fais les autres aussi ! SI si ! J'y pense en tout cas ... parfois ... ça m'arrive ...

J'espère que celle-ci vous plaira aussi !


Chez le notaire, ne cache rien de ton salaire !

"Chaque notaire porte en soi les débris d'un poète" Madame de Bovary

Le bâtiment du notaire se fondait dans le paysage urbain de Tokyo. La pluie qui s'abattait sur les toits et sur le bitume des routes était si forte que le parapluie vacillait. Événement dangereux pour le duo qui ne s'abritait que par ce moyen. La lourde porte, d'un bois massif était si incongrue dans cet univers trop en avance sur ce siècle que la jeune femme s'arrêta un instant. La pluie, cet environnement sombre, cet porte tirée d'une autre période … A croire que tout cela scellait son destin comme si les Parques tissaient le fil de sa vie trempée dans une encre noire indélébile.

Le garçon glissa sa grande main dans son dos et la poussa à avancer. Il tendit un index et appuya sur la sonnette pour signaler leur arrivée. Une femme d'âge mûr leur ouvrit cette grosse porte et s'écarta pour les laisser passer.

« Bonjour, Monsieur Natsume va bientôt vous recevoir »

Le garçon ferma le parapluie qu'il tenait jusqu'ici et le posa à l'endroit prévu. Glissant son regard bleu roi sur la petit silhouette de la jeune fille qui l'accompagnait, il l'attira un instant contre lui et frotta maladroitement son bras droit. Il l'imaginait parfaitement frissonner de froid sous son manteau brun malgré la capuche fourrée. La fille releva son visage et le remercia d'un sourire dont elle avait le secret. Bientôt 19 ans qu'ils se connaissaient et la demoiselle parvenait encore à le rendre tout mou avec ce simple sourire. Satanée sorcière !

La secrétaire revint vers eux et leur demanda de suivre. Le jeune homme, son bras toujours contre son amie, l'entraînait doucement. Il faisait froid ici, c'était insupportable. La femme au chignon parfait leur ouvrit une porte et la chaleur du feu de cheminée lui réchauffa le visage en premier. Le soupir de plaisir de la jeune femme à son bras le fit sourire : elle n'était définitivement une femme de l'hiver. Ses cheveux d'un rose parfait faisaient la paire avec le printemps, les fleurs de cerisiers ne rencontraient jamais la neige.

« Bienvenus … Euh … Monsieur et Madame Aomine, je suppose ? »

« Non … Nous ne sommes pas mariés ... »

Le démentit de la rose fut rapide, question d'habitude. Le notaire s'excusa et leur présenta deux sièges de sa main.

« La plupart des acheteurs passe de la location à l'achat quand leur situation est … disons stable »

« Nous avons tous les deux des contrats étudiants pour l'ensemble de nos années d'université, nous avons les moyens de nous payer un appartement en tant que propriétaires »

Satsuki avait enfilé une fine paire de lunettes pour regarder le notaire. Le bleu lui répétait souvent que des lentilles lui iraient mieux mais la rose ne l'écoutait pas. La monture en argent luisait face aux flammes de la cheminée. Cet air sérieux n'était pas feint, elle allait repartir ici avec les clés de l'appartement qu'elle convoitait. Aomine croyait en elle, l'étudiante maîtrisait son sujet sur le bout de ses ongles manucurés.

« J'en conviens … Toutefois, une fois vos études terminées, qu'en sera t-il ? Le marché du travail va être rude et- ... »

« Nous avons minimum 4 ans devant nous … Nos salaires cumulés, en comptait les diverses taxes et charges, nous allons largement rembourser le prêt que nous avons fait à la banque. Nous n'avons pas d'incapacité de remboursement et nous bénéfiçons des aides possibles »

Aomine les sentait bien, les études de droits là. Jambes croisées, mains sagement posées sur ses cuisses, Satsuki fixait l'homme sans ciller. Le notaire garda un peu le silence, se résignant à leur tendre le papier fort désiré.

« Je vous laisse lire … Après, il ne manquera plus que vos signatures en bas de la page »

Le bleu ne détourna pas le regard de la cheminée. La rose gérait parfaitement de son coté. Il y avait cet horrible masque étranger, le genre qui donnait froid dans le dos. Quelle horreur …

« Dai-chan, ta signature »

Le garçon prit le stylo que la rose lui tendait et laissa son autographe au notaire. Qui reprit la feuille pour détailler de ses yeux porcins, les coups d'encre noire sur la feuille.

« Tout est en règle … Je vous souhaite donc de passer de bons moments dans votre futur appartement ... »

Et respira un peu et reprit dans un souffle :

« … Monsieur et Madame Aomine »

Le bleu plissa des yeux, s'apprêtant à le corriger et eut soudainement un doute. Il se pencha en avant, tentant de regarder ce bout de papier qu'il venait de signer.

C'était pas des papiers pour un mariage au moins ?!