Hello ! Je reviens en force avec une nouvelle fanfiction Sanvers ! C'est un AU mais je l'avais beaucoup aimée et j'espère qu'elle vous plaira. C'est comme d'habitude une traduction, l'histoire appartient à jazzjo qui a accepté que je la traduise - je la remercie d'ailleurs ! Vous pouvez donc trouver l'original sur AO3. Voilà, je pense que je vous ai tout dit. Pour ceux qui suivent LHTL, je suis encore en train de bosser sur l'avant dernier chap, j'essaie de le poster ce week-end.

Bonne lecture !

Disclaimer : Il s'agit bien d'une TRADUCTION, l'histoire appartient comme je l'ai dit plus haut à jazzjo.


Chapitre 1 :

Alex effaçait le tableau, et une poussière de craie s'élevait dans l'air au fur et à mesure que les leçons qu'elle avait donné aujourd'hui disparaissait. La classe s'était terminée plus tôt que d'habitude, le reste de l'après-midi et le début de la soirée ayant été libéré pour la réunion parents-professeurs.

La plupart des enfants de sa classe étaient des chouettes gamins. Ils avaient entre sept et huit ans et n'étaient pas particulièrement créatifs lorsqu'il s'agissait de s'attirer ou de causer des ennuis. Alex enseignait à un niveau bien en dessous de ce qu'elle aurait pu si elle l'avait voulu, mais quelque chose dans le fait de donner envie d'apprendre à des enfants si jeunes lui donnait toujours le sourire.

Et Alex n'était pas quelqu'un qui souriait beaucoup.

Elle alla afficher la liste des rendez-vous sur la porte de sa classe et disposa des chaises d'enfants en rang dans le couloir pour que les parents puissent s'asseoir en attendant. Il y avait vingt enfants dans sa classe, et elle comptait bien recevoir tout autant de couples de parents.

Enfin, « comptait » est un mot fort ; car il y avait toujours une paire – ou plutôt un parent – qui ne s'était jamais montré jusque là. Pas une seule fois depuis les deux ans qu'Alex était en charge ce groupe d'enfants. Pour être complètement honnête, elle commençait à s'inquiéter. Jamie était l'une des rares élèves de sa classe qui rencontraient de réels problèmes à l'école, et Alex avait vraiment besoin de parler à sa mère.

Elle jeta un dernier coup d'œil à son téléphone – deux messages de Kara à propos de leur repas de mardi et un de sa mère qui la relançait de nouveau à propos de l'offre d'emploi qu'elle avait reçue du Centre Médical de National City – puis elle l'éteignit et le posa sur le bord de son bureau.

Elle disposait de quinze minutes avant son premier rendez-vous. Tirant un gros classeur d'un tiroir, Alex le feuilleta pour vérifier que toutes les fiches des élèves, ainsi que différents documents et compte-rendus, y étaient bien rangés. Elle s'arrêta un instant sur la dernière fiche et fit courir son doigt sur le nom de l'élève qu'elle concernait avant de relire une fois de plus le « dossier » qu'elle avait compilé sur Jamie. Sa mère, une flic de la Police de National City, et aucun autre parent. Que ce soit proche ou éloigné, d'ailleurs.

Du moins, Jamie n'avait parlé de personne d'autre. C'était une gamine plutôt silencieuse. Intelligente, toujours prête à répondre si on l'interrogeait, mais tout de même en retrait. Alex savait que ça n'avait pas toujours été le cas – lorsqu'elle était entrée en CP, Jamie se comportait beaucoup plus librement, mais elle l'avait vue s'éteindre peu à peu sans pouvoir rien faire.

C'était sans doute en partie dû à ce qui se passait à l'école, mais sans aucun moyen d'entrer en contact avec sa mère, Alex ne pouvait pas vraiment comprendre la totalité du problème ou s'y attaquer correctement.

Ça, pensa Alex, s'autorisant une seconde de réflexion, ça, c'est ce qu'elle aimerait que sa mère à elle comprenne ; qu'elle pouvait aider les autres au quotidien même si ce n'était pas de la manière qu'elle l'avait imaginé pour elle.

Elle secoua la tête pour se tirer de ses pensées et referma le classeur avant de se lever pour aller remplir sa tasse – du thé noir, pas de café ; la fin de journée allait être longue, et la dernière chose dont elle avait besoin, c'était d'une crise d'hypocaféine. Elle était sur le point de retourner s'asseoir lorsque les parents de Shivani Anand entrèrent dans la classe.

Désignant les chaises – pour adultes, ce coup-ci – qu'elle avait placées devant son bureau, Alex les salua et ils commencèrent.

Shivani était une chouette gamine – bien élevée et dégourdie, avec un penchant pour l'anglais et les sciences – mais elle avait du mal à écrire lisiblement et à attendre son tour pour parler ; c'est ce dont Alex fit part à ses parents. Ils discutèrent pendant environ un quart d'heure au sujet de la petite, puis les parents se levèrent et quittèrent la salle, remerciant Alex du temps qu'elle leur avait accordé.

Dix-huit autres couples se succédèrent par la suite ; quelques-uns s'indignèrent des remarques que faisait Alex à propos de leur progéniture, d'autres se lamentèrent quant à la grossièreté de ses leçons, qui ralentissait selon eux leur enfant. Heureusement, son dernier rendez-vous – avec les parents de Sebastian Lewin – se passa très bien, et Alex se rendit compte qu'elle était moins fatiguée que ce à quoi elle s'était attendue.

Elle était quand même bien fatiguée, à en juger par la crampe qu'elle avait dans la nuque et son mal de gorge naissant.

Et une fois de plus, la mère de Jamie n'était pas venue.

Alex se frotta le visage et rouvrit son classeur à la section « Jamie », scannant la page des yeux jusqu'à tomber sur l'adresse à laquelle son élève était domiciliée, et qui se trouvait à deux pâtés de maison de l'école et de l'appartement d'Alex, dans un coin de la ville plutôt malfamé.

C'était décidé, elle allait leur rendre une petite visite.

S'il y avait une chose qu'Alex détestait plus que les réunions parents-prof, c'était de devoir rencontrer des parents en dehors des temps prévus à cet effet. Elle n'avait aucun mal à communiquer avec des enfants, mais toute personne ayant dépassé l'âge de vingt-cinq ans s'exposait être victime de son manque de sociabilité.

Alex rangea toutes ses affaires dans son sac, puis elle enfila sa veste en cuir et et attrapa son casque sous le bureau. Elle salua d'un signe de tête les enseignants qu'elle croisa dans le couloir et sur le parking, enfourcha sa Ducati et s'engouffra dans les rues de National City, qu'elle connaissait maintenant mieux que celles de Midvale. Elle se gara enfin dans une allée située près que deux gros bâtiments.

Alex rangea son casque et resserra la sangle de son sac bandoulière avant de monter d'un pas décidé les escaliers du bâtiment qui se trouvait sur sa droite et d'appuyer sur l'interphone qui se trouvait à côté du nom « Sawyer ». Elle passa nerveusement une main dans ses cheveux et s'incita à ne pas se dégonfler; mais fit pratiquement un bond en arrière lorsqu'une voix grésillante et difficilement compréhensible s'éleva de l'interphone.

- Sawyer, qui est là ? dit la voix d'un ton monotone.

- Ms. Sawyer, je m'appelle Alex Danvers, commença Alex. Je suis l'institutrice de Jamie. Je peux monter ?

- Troisième étage, deuxième porte à gauche, lui répondit-on avant que la communication ne soit abruptement coupée.

Alex ouvrit la porte lorsque le buzzer se déclencha et monta les escaliers, enfonçant convulsivement ses ongles dans les paumes de ses mains, formant des demi-lunes trop familières. Elle s'arrêta devant l'appartement 3C et leva une main serrée pour frapper, hésitant au dernier moment ; mais la porte s'ouvrit d'un coup, révélant une Jamie portant un t-shirt de la Police de National City trop grand pour elle et un short de basket.

- Bonjour Ms. Alex ! la salua la petite en lui souriant de toutes ses dents.

Un rire rauque s'éleva d'une pièce de l'appartement, puis la même voix que plus tôt - sans le grésillement dit :

- Laisse entrer Ms. Danvers, mija. Ne la laisse pas sur le pas de la porte.

Jamie fit un bond sur le côté et ferma la porte derrière Alex lorsque cette dernière fut maladroitement entrée.

- Alex Danvers, se présenta t-elle de nouveau, tendant sa main à la femme qui se trouvait dans la cuisine. Je suis l'institutrice de Jamie.

- Maggie Sawyer, sa mère, répliqua Maggie d'un ton léger en posant la tasse et la cuillère qu'elle avait dans les mains sur le comptoir et en faisant signe à Jamie de venir les chercher. Je suppose que c'est à propos de la réunion parents-prof qui avait lieu aujourd'hui.

- Et bien, oui, commença Alex, sentant sa voix faiblir lorsqu'elle croisa le regard de Maggie. Celle d'aujourd'hui, et celles des deux dernières années.

- Jamie a tendance à m'en informer après qu'elles aient eu lieu, n'est-ce pas mija ? répondit Maggie en se tournant vers sa fille, qui les regarda par-dessus sa tasse d'un air penaud. Elle ne veut pas que je quitte le travail trop tôt. Parce que comme ça, j'ai quelques jours de congé en plus pour quand elle est malade.

Jamie intervint, le contour des lèvres blanchi par une moustache de lait à peine assombrie par quelques touches de cannelle :

- Je dis tout à Mama, Ms. Alex. Elle n'a pas besoin de venir.

- Je n'en doute pas, mais, Ms. Sawyer-

- Maggie, l'interrompit l'autre femme. Vous passez plus de temps que moi avec Jamie la plupart du temps. Je pense que vous pouvez m'appeler Maggie.

- Maggie, alors, recommença Alex. Jamie a certains – problèmes, dirons-nous, à l'école, et je pense qu'il serait vraiment bon qu'on en discute.

Faisant signe à Alex de s'installer à côté de Jamie sur le comptoir, Maggie hocha la tête.

- Vous voulez parler des enfants qui l'embêtent ?

Alex, qui était en train de sortir son classeur de son sac, leva le nez et croisa le regard de Maggie, les yeux écarquillés.

- Vous êtes au courant ?

Maggie sourit d'un air narquois, descendant Jamie de son tabouret et essuyant sa moustache de lait avant de lui rappeler d'aller se brosser les dents et de se tourner de nouveau vers Alex.

- Jamie vous a dit qu'elle me dit tout. Nous en avons longuement parlé. Honnêtement, je m'y attendais, et je sais que vous faîtes ce que vous pouvez pour résoudre le problème de votre côté. Les enfants peuvent être cruels. Ils sont cruels. Tout ce que je peux faire, c'est aider Jamie à passer outre.

- Et vous pensez que ça marche ? insista Alex en posant son classeur sur le comptoir.

- Je vous demande pardon ?

La voix de Maggie devint plus tendue, et pour la première fois depuis le début de leur conversation, elle fit complètement face à Alex.

Feuilletant le classeur pour arriver à la section qui concernait Jamie, Alex élabora :

- Depuis l'année dernière, elle est devenue de plus en plus timide, réservée. A moins que quelque chose d'autre ne se soit passé, je ne suis pas entièrement sûre qu'elle arrive à passer outre, comme vous dîtes.

S'éloignant du comptoir, Maggie se dirigea vers une étagère du salon et attrapa une photo encadrée.

Elle revint vers Alex et posa le cadre sur le comptoir, le tournant de manière à ce qu'Alex puisse voir la photo.

- Sa grand-mère est morte en septembre dernier, déclara simplement Maggie. Nous n'étions pas… proches, mais Jamie n'avait jamais été confrontée à la mort auparavant.

Pressentant que Maggie n'avait pas terminé son explication, Alex attendit, soutenant son regard.

- Je me suis également séparée de mon amie en octobre dernier, poursuivit Maggie. Jamie et elle s'entendaient vraiment bien. J'aurais pensé – Jamie ne l'a pas bien vécu.

Elle ?

- Ses notes sont très bonnes ; excellentes, même. Elle participe en classe quand je l'interroge et elle ne fait jamais de bêtises, la rassura Alex, s'empêchant de poser brièvement sa main sur celle, agitée, de Maggie. J'étais juste inquiète que les problèmes de l'école ne l'atteignent plus que ce qu'elle voulait bien nous faire croire.

Maggie pencha la tête sur le côté et observa Alex, sa voix perdant la tension qui l'avait habitée depuis le début de la conversation.

- Vous vous souciez réellement de vos élèves.

- Bien sûr ! s'exclama Alex, surprise. Je passe toutes mes journées avec ces gosses. Si je me fichais complètement d'eux, je serais devenue folle depuis longtemps. Et puis, Jamie est une chouette gamine. Elle me rappelle ma petite sœur.

- Peu de professeurs se souciaient des élèves de couleur ou appartenant à une quelconque minorité à Blue Springs, dans le Nebraska, répondit Maggie en haussant les épaules. Je suis contente que les choses se passent mieux pour elle.

- Je ne vais pas vous mentir, s'aventura Alex en se mordillant la lèvre. J'étais venue ici avec la ferme intention de vous cuisiner et de découvrir pourquoi vous refusiez de venir aux réunions.

Maggie éclata d'un rire franc qui la fit trembler toute entière.

- D'habitude c'est mon rôle, ça, Danvers. Poser les questions. Et puis, j'ai entendu dire qu'une certaine instit' – une qui porte une veste en cuir et se déplace en moto – couvre les arrières de Jamie même pendant la récré ; alors je sais que tout va bien.

Croyez-le ou non, mais Alex rougit et resserra sa veste autour de ses épaules.

- Merci, sincèrement, de faire si attention à elle, reprit Maggie en souriant, dévoilant les mêmes fossettes qui adornaient parfois le visage de Jamie. Vous êtes un peu son modèle.

- Mama ! intervient une voix acerbe depuis l'autre bout du couloir.

- Vous êtes même carrément son modèle, répète Maggie d'une voix plus forte.

Les deux femmes rirent en entendant le grognement plaintif qui s'éleva de ce qui devait être la chambre de Jamie. Les yeux d'Alex étaient irrémédiablement attirés par le grand sourire de Maggie et la manière dont ses sourcils se haussaient d'amusement.

- On s'est déjà rencontrées, vous savez, révéla Maggie en tirant son haut de son pantalon.

- Hmm ?

Levant légèrement sa chemise, Maggie révéla une cicatrice irrégulière qui sillonnait depuis sa hanche jusqu'à la première de ses côtes, et qui était interrompue par une marque plus ronde.

- Hôpital de National City, 2011. Un braqueur de banque un peu trop bien préparé m'a poignardé et m'a tiré dessus. Vous êtes la chirurgienne qui m'a opérée, ou du moins c'est ce qu'on m'a dit, poursuivit Maggie en rentrant sa chemise dans son pantalon. Alexandra Danvers, c'est bien ça ?

- Mes mains ont continué de trembler plus de deux heures après la fin de l'opération. J'étais complètement terrifiée, admit Alex en se passant une main dans les cheveux. Je suis contente d'avoir pu aider, vraiment. Mon référant m'avait dit qu'un enfant de deux ans attendait dehors et qu'il deviendrait orphelin si j'échouais.

Alex se leva de sa chaise, ferma son classeur et le rangea dans son sac.

- Bien, je vous ai embêtée suffisamment longtemps. Je suis désolée de m'être invitée comme ça chez vous.

Elle serra son sac contre sa poitrine.

- Je suis contente qu'on ait pu mettre au clair la situation de Jamie. Si ça vous facilite les choses, on peut se voir en dehors des créneaux prévus pour les réunions. Si ou quand vous êtes disponible, vous pouvez toujours m'appeler pour prendre rendez-vous.

Alex commença à partir, mais Maggie l'arrêta en posant une main sur son bras, agitant une carte entre ses doigts.

- Mon numéro de portable. Si jamais vous avez besoin de me contacter, vous y parviendrez plus facilement comme ça, surtout si je travaille ou si je suis de garde.

Maggie laissa retomber sa main une fois qu'Alex eut prit la carte.

- Je ne fais pas exprès d'être difficile à joindre. C'est juste un inconvénient du boulot.

Alex hocha la tête et sortit de l'appartement, le souvenir de cette main encore brûlant sur sa peau. Maggie ferma la porte derrière elle.


Et voilà pour aujourd'hui ! J'espère que ce début vous a plu. Laissez une petite review si le coeur vous en dit, ça fait toujours bien plaisir :)

A bientôt !