Salut à tous !

Et voilà, j'ai pondu un autre truc lors de mon voyage en Suisse, j'étais inspirée, j'espère que ça va vous plaire. Ce n'est pas un OS. Enfin, ça devait être un OS mais il est plus long que prévu alors je l'ai coupé. Comme d'habitude, Jisbon ! Et aussi un peu d'action. Je crois que je suis moins douée pour écrire l'action que le Jisbon mais vous m'en direz des nouvelles !

Bonne lecture !

PS : j'en ai 2 autres en route mais il y en a une que je dois encore les travailler.

Réponses aux reviews :

MandyNormande : « je te vénère » m'as-tu dis… C'est très flatteur et sache que cette vénération est tout à fait réciproque ! Vénérons-nous, ma chère, et surtout, n'arrêtons pas d'écrire XD Et je sais que tu m'as demandé une fic par jour sauf les week-end mais je voulais savoir… j'ai aussi les jours fériés ? ^^ Merci pour tes reviews !

Sweetylove30 : Tu m'as dit de poster mes autres fics si j'en avais, qu'il ne fallait pas que j'hésite mais je dois avouer qu'il y en a une que j'aime moyen, je trouve que je l'ai pas trop bien écrite et ton commentaire m'y a fait penser (oui, j l'avais plus ou moins oubliée). Je vais m'y remettre, la corriger et je la posterai dès que je serai satisfaite de mon travail. Merci pour tes reviews encourageantes !

Ablusteryday : Merci pour tes dernières reviews, je dois avouer que quand tu dis : « j'aime Lisbon et Jane sous ta plume, malicieux et tendres... », ça m'encourage totalement ! Et non, ne t'inquiètes pas, un Stitch comme aimant sur le frigo, ce n'est pas moche. C'est même génial, j'adore Stitch !

Misaki12 : Oui, je fais de mon mieux pour donner ce côté casse-pieds à Jane, c'est ce qu'on aime chez lui ! Merci pour ta review.

Saraweir : Ou, Jane est vantard, la vantardise est en lui mais ce qu'il dit est bien souvent vrai alors comment le blâmer ? lol Merci pour tes reviews et voici une nouvelle fic !

LittleMissFierce : « T'écris trop bien », « c'est topissime », décidemment tu me couvres de compliments ! Merci beaucoup. Ah, et j'espère que tu t'es relevée depuis vu que tu m'as dit que tu étais sur le c*l tellement « les répliques entre Jane et Lisbon sonnaient juste ». C'est du compliment qui fait vraiment très plaisir, je te remercie beaucoup ! Et je t'accepte volontiers comme présidente de mon FanClub XD

Alexia : Merci beaucoup, j'espère que cette autre fic sera aussi bonne que les autres !

L'œil du Lynx

- Alors où est-il ?

La voix de Lisbon résonna dans le silence qui régnait au CBI.

- Sur votre bureau, patron. On n'a rien ouvert mais c'est presque sûr que ç'en est un autre.

- Moi qui pensais pouvoir rentrer pour manger devant un bon policier… Ok, allons voir ça.

Elle se dirigea vers son bureau suivie de Cho, Rigsby et Van Pelt. Elle découvrit l'enveloppe posée sur le clavier de son ordinateur, vierge de toute écriture, et commença à décoller le rabat. Lentement, elle sortit la photo de taille A4 et l'image qu'elle découvrit ne la surprit guère.

- Vert, déclara l'agent Cho.

- Oui, c'est la seule couleur qui nous manquait, affirma Van Pelt.

Rigsby saisit la photo que lui tendait sa patronne et alla l'afficher sur le tableau, à côté des deux autres clichés.

- Super, marmonna-t-il en contemplant le résultat.

- Poursuivez les recherches, on va bien finir par trouver une piste sérieuse s'il y en a une, ordonna Lisbon en retournant dans son bureau, peu convaincue par ses propres paroles.

Il était dix-neuf heures passé et la nuit commençait à tomber. Elle observa ses employés continuer leur travail sans rechigner puis ferma la porte et se laissa tomber dans son canapé. Elle se sentait épuisée, vidée de toute émotion positive. Elle ne se morfondait jamais et alors qu'elle était seule dans son bureau et qu'elle s'apprêtait à goûter pour la première fois à cette sensation, Madeleine Hightower entra dans son bureau.

- Agent Lisbon, je peux vous parler quelques instants ?

- Oui, oui, bien sûr, répondit la jeune femme en se relevant pour reprendre de l'assurance.

Elle frotta son pantalon comme pour enlever des miettes inexistantes puis fit rejoindre ses mains derrière son dos, s'attendant à des critiques sur l'enquête en cours.

- Où en êtes-vous dans votre affaire ?

- On vient de recevoir un troisième œil. Toujours la même chose, l'œil est en gros plan sur une page de papier photo. Trois yeux en trois jours, un brun, un bleu et aujourd'hui, un vert. Et comme pour les autres, je ne vois pas ce que ça signifie.

Elle jeta un œil par la fenêtre, laissant sa supérieure réfléchir.

- Mmm… marmonna Hightower. Je vois. Et comment se débrouillent votre équipe ?

- Bien. Je n'ai pas de soucis avec mon équipe, répondit Lisbon, légèrement piquée au vif.

Hightower s'approcha de la fenêtre et regarda au dehors, comme si elle voulait découvrir ce que Lisbon avait vu un instant auparavant, comme si elle tentait de se mettre à sa place.

- J'ai le sentiment que le fait de patauger commence à vous énerver, agent Lisbon.

Cette dernière voulu répliquer mais sa supérieure leva la main pour lui demander de ne pas l'interrompre.

- Il y a bien trop peu d'indices pour trouver quoi que ce soit. Même si on donnait cette affaire à une autre équipe, je ne vois pas comment elle pourrait mettre la main sur une piste convenable.

Lisbon sentit ses muscles se décontracter en comprenant où voulait en venir n'était pas venu la blâmer mais l'encourager. Elle n'aimait pas non plus être encouragée mais c'était toujours mieux que d'entendre des remontrances.

- Donc tout ça n'est qu'une énorme devinette, dit-elle.

- Exactement. Faites de votre mieux mais je ne pense pas que vous trouviez quoi que ce soit tant que vous n'aurez pas un indice valable.

- Bien, soupira Lisbon en se laissant de nouveau tomber dans son canapé.

- Lisbon ?

- Oui madame ?

- Ne vous laissez pas abattre, votre équipe compte sur vous, déclara sa supérieure d'une voix compatissante.

- Non, madame, je ne me laisse pas abattre ! Ne vous inquiétez pas... Je suis juste un peu… j'ai simplement perdu l'habitude de piétiner ainsi mais il va bien falloir que je m'y remette, n'est-ce pas ? Et de façon permanente.

Lisbon eut un sourire triste et elle alla s'asseoir à son bureau et bougea quelques papiers de place pour occuper ses mains. Hightower grimaça.

- Jane vous manque ?

- Vous plaisantez ! S'exclama Lisbon un peu trop vivement.

Elle se releva de sa chaise pour faire les cent pas, soudain gênée par la tournure que prenait la conversation.

- C'est normal, vous savez. Il me manque aussi mais on doit faire sans lui.

- C'est juste qu'il aurait déjà trouvé un reflet dans la pupille de chaque œil nous permettant d'identifier le lieu et la date de la prise des clichés, les propriétaires de ces yeux, qui est la personne qui nous les envoie et quel est son plat préféré…

Elles se mirent toutes les deux à rire un peu nerveusement mais aussi de joie en repensant aux méthodes du consultant.

- Courage, agent Lisbon. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver.

- Oui. Merci.

Hightower repartit comme elle était venue, jetant un œil discret sur les autres membres de l'équipe. Assis devant les trois clichés, ils semblaient discuter avidement de l'enquête.

Mais la réalité était tout autre. En effet, Cho, Rigsby et Van Pelt étaient bien installés en face des trois yeux mais ils les regardaient à peine, bien trop concentrés dans leur discussion.

- Pour moi, il a trouvé une indication sur John Le Rouge et comme il veut le tuer de ses propres mains, il nous l'a cachée, répétait Cho pour la énième fois.

- Il n'a pas seulement caché une information, il s'est caché avec ! S'indigna Van Pelt.

- Et Lisbon qui n'a pas lâché un mot à propos de lui, c'est étrange, déclara Rigsby en jetant un coup d'œil vers le bureau de leur patronne.

Le silence s'installa et chacun regarda les trois yeux d'un air totalement perdu et désarmé face à la situation. Un jeune homme frappa à la porte et interrompit le calme qui régnait dans la pièce.

- Bonjour, je cherche l'agent Lisbon.

- C'est pour quoi ? Demanda Cho en se levant de sa chaise.

- Je dois lui transmettre un message qu'on m'a donné, expliqua l'homme.

Rigsby échangea un regard avec Cho et voyant celui-ci hausser les épaules, il fit signe au messager de le suivre et l'emmena devant le bureau de Lisbon. Il frappa et le présenta rapidement à sa patronne qui lui pria de bien vouloir les laisser seuls. Une fois que Rigsby fut sortit, Lisbon invita son interlocuteur à s'asseoir.

- Vous êtes ?

- Heu… Lucas. Mais si vous voulez mon avis, ça n'a aucune importance. Un homme m'a appelé et m'a demander de vous dire ceci : « Le troisième est le votre. Vous êtes très probablement en danger. Faites attention, je vous en supplie. Amitiés. P. »

Lisbon cru que son cœur allait s'arrêter. Elle sentit ses mains devenir moites et la peur et la colère s'emparer d'elle. « Amitiés. P. ». C'était forcément lui. Plus d'un mois qu'elle se demandait s'il n'était pas mort quelque part au fond d'un bois et il n'avait pas cru utile de l'informer qu'il allait bien. Trop de questions se bousculaient dans sa tête. Comment savait-il pour les yeux ? Où était-il ? Que faisait-il ? Pourquoi serait-ce son œil à elle ? Si c'était vraiment le cas, alors à qui appartenaient les autres ? Et pourquoi lui transmettait-il ses « amitiés » alors qu'il les avait laissés tomber comme des vieilles chaussettes du jour au lendemain, elle et son équipe ? Et était-ce bien Jane qui lui avait envoyé ce message ?

- C'est tout ? Demanda-t-elle d'une voix serrée à l'homme assis en face d'elle.

- Pas vraiment. Je dois aussi voir l'agent Cho.

- Je suis sa chef, vous pouvez tout me dire.

- Oui, sourit-t-il. Il a dit que vous diriez ça mais que je ne devais pas céder.

Lisbon se leva, ouvrit sa porte et appela Cho. L'asiatique arriva en quelques secondes et entra dans le bureau l'air un peu inquiet.

- Oui patron ?

- Monsieur à un message pour toi.

- Heu… hésita l'homme.

La présence de Lisbon semblait le gêner mais il ne se souvenait pas que son commanditaire ait insisté pour que l'agent Cho soit seul lorsqu'il lui transmettrait le message.

- J'écoute, l'informa Cho.

- Bien. « Lisbon est en danger. Tu sais, cette chose dont tu es le seul à être au courant même si je ne t'ai jamais rien dit, tiens-en compte s'il te plait et agis en conséquence, je te revaudrai ça. P. » Voilà. Je peux partir ?

- Qu'est-ce que tu es le seul à savoir ? Demanda Lisbon à son employé, ignorant le regard suppliant du messager.

- Rien de bien utile, répondit celui-ci sans quitter des yeux le jeune homme qui était de plus en plus mal à l'aise.

- Alors, je peux m'en aller ?

- Laissez-moi votre numéro de téléphone et vous pourrez partir.

L'homme écrivit ses coordonnées sur le morceau de papier qui lui tendait Lisbon et s'en alla sans demander son reste. La jeune femme se retourna vers l'agent Cho, les bras sur les hanches et le regard accusateur. Elle lui récita le message que lui avait récité le jeune homme.

- Pourquoi ce serait mon œil ? Comment est-ce que Jane peut l'avoir vu ? Et de quoi es-tu le seul au courant, Cho ?

Cho soupira et leva les yeux vers le plafond à la recherche de quelque chose. Il marcha en regardant dans tous les racoins du bureau sous le regard d'incompréhension de sa patronne.

- Qu'est-ce que tu fais ? Tu peux m'expliquer ?

- Dès que Jane a disparu de la circulation, j'ai inspecté la grande pièce pour trouver un micro ou une caméra mais je n'ai rien trouvé. D'après ce que vous me dites, il a vu les clichés donc il a bien posé une caméra quelque part. Je parierais même sur deux caméras avec micros.

- Et c'est ça que tu es le seul à savoir ?

Cho stoppa sa recherche et se tourna vers Lisbon d'un air désolé.

- Non. C'est autre chose mais Jane vous le dira lui-même.

- Si je revois Jane, je le tue ! Je ne lui laisserai pas le temps de me dire quoi que ce soit, j'me ferais avoir…

La jeune femme eut un rire sarcastique.

- Bien, pendant que tu cherches tes soi-disant caméras, je vais résumer la situation aux deux autres !

Lisbon sortit de son bureau en trombe et laissa Cho continuer de fouiller toutes les cachettes susceptibles de contenir une micro-caméra. Au bout d'une dizaine de minutes, il mit enfin la main dessus.

- J'exige cent dollars à chaque fois que Lisbon s'en prendra à moi à cause de toi, c'est clair ? Demanda Cho à la caméra. Il y a une autre caméra ? Je pense que tu en as mis deux dans chaque pièce.

Effectivement, une dizaine de minutes plus tard, l'agent trouva la deuxième caméra servant à espionner Lisbon.

- Tu me dois déjà cent dollars. Je ne vais pas dire à Lisbon que j'ai trouvé deux caméras, je vais juste enlever celle-ci histoire que je ne passe pas pour un imbécile. Je te laisse l'autre, estime-toi heureux.

Cho ressentait aussi une certaine colère envers Jane mais en tant qu'ancien membre d'un gang, il était bien placé pour savoir où pouvait mener la vengeance. Il rejoignit les membres de son équipe dans la pièce voisine en agitant la caméra devant leurs yeux.

- Incroyable…, murmura Van Pelt.

- Tu trouves ? S'étonna Rigsby. Moi ce que je trouve incroyable, c'est que Jane ait reconnu l'œil de Lisbon sur cette photo.

- Ce n'est pas mon œil, déclara cette dernière en entrant dans la pièce. Je ne vois pas pourquoi ce serait le mien. Cho, je vois que tu as trouvé ce que tu cherchais. Donne-la-moi, je vais la laisser dans mon bureau et si on a besoin de faire passer un message à Jane, je la rebrancherai.

Cho tendit l'appareil et tous les fils qui allaient avec à sa patronne. Il en profita pour regarder ses yeux, sans prendre la peine d'être discret.

- Non, ce n'est pas mon œil sur cette photo ! S'énerva Lisbon.

- Patron, vous devriez nous laisser prendre votre œil en photo afin que l'on puisse comparer les deux, nous serions fixés, proposa Van Pelt.

- Excellente idée, agent Van Pelt, dit une voix derrière eux.

Ils se retournèrent à l'unisson et se retrouvèrent face à Hightower, les bras croisés sur sa poitrine. Lisbon avait pris le temps d'aller lui expliquer la situation mais elle était retournée trop rapidement auprès de son équipe pour que Hightower ait le temps de lui donner son avis.

- C'est ridicule, madame. Tout ça n'est qu'une blague, Jane ne peut pas avoir reconnu mon œil, soyons réalistes.

Lisbon avait essayé de garder une voix assurée mais la peur que cet œil soit bien le sien lui tiraillait le ventre. Elle n'avait pas peur d'être en danger, elle avait surtout peur qu'effectivement Jane ait reconnu son œil. Cela voudrait dire qu'il la connaissait bien plus que ce qu'elle s'imaginait et ça la mettait terriblement mal à l'aise.

- Laissez Van Pelt vérifier, ordonna Hightower en tournant les talons.

Van Pelt marcha jusqu'à son bureau pour s'emparer de son appareil photo et retourna vers Lisbon, attendant un signe de tête en guise d'accord mais Lisbon ne bougea pas d'un pouce. Cho fixa la jeune femme rousse et hocha la tête pour l'inciter à prendre la photo, ce qu'elle fit le plus vite possible, sans ajouter un mot.

Dix minutes plus tard, ils étaient tous les trois devant les clichés, aucun d'eux ne sachant comment aller annoncer la nouvelle à leur supérieure qui boudait dans son bureau. Finalement, Van Pelt inspira un grand coup et se chargea de cette tâche difficile. Elle revint accompagnée de Lisbon qui avait perdu toute trace de colère et dégageait une certaine appréhension.

- C'est mon œil…, affirma-t-elle au bout d'un long moment.

- Oui, confirmèrent ses trois employés.

- Comment… je veux dire, c'est dingue que… qu'il ait pu voir que c'était mon œil, non ? S'étonna Lisbon. On ne voit presque que la pupille…

Elle se tourna vers son équipe pour y déceler un signe de surprise dans leurs yeux mais ils évitèrent tous son regard, apparemment peu surpris par le fait que le consultant l'ait si bien.

- Ok, mais ça ne veut pas dire que je suis en danger. Donc pas de panique, on poursuit notre enquête tranquillement. Je vais… donner les résultats à Hightower, continuez les recherches.

Elle laissa son équipe en plan et disparut dans le couloir sans ajouter un mot. Mais leurs cerveaux bouillonnaient déjà, tantôt réfléchissant à la signification des trois yeux, tantôt cherchant une réponse à la question : à qui appartenaient ces yeux ?

- Ils sont forcément à des personnes qui ont un lien avec Lisbon. Peut-être des autres agents du CBI ? Proposa Rigsby.

- Ou simplement des autres « Teresa » ou des autres femmes ayant les cheveux noirs comme elle ! Si on réfléchit comme ça, ça peut être tout et n'importe quoi, déclara Van Pelt.

De son côté, Cho fixait intensément les trois clichés, comme s'il connaissait les propriétaires de ces yeux. Il se demandait si toute cette histoire pouvait avoir un rapport avec John Le Rouge. Quels étaient les chances pour que Jane disparaisse et que Lisbon soit visée en même temps sans que John Le Rouge n'interfère dans l'histoire ? Pour lui, c'était impossible. Ces yeux leur étaient donc envoyés par le tueur en série. Il fit part de sa réflexion à ses collègues mais contrairement à lui, ils montrèrent plus de réserve.

- Et si… c'était les yeux de Mélissa et Isabelle ? déclara soudain Cho.

- Mélissa Jane et Isabelle Jane ? S'étonna Van Pelt. Attends, il y a bien des photos d'elles quelque part sur internet, je cherche.

- Mais pourquoi ? Quel est le lien avec Lisbon ?

Cho dévisagea Rigsby et s'installa à côté de Van Pelt, signifiant qu'il avait la réponse mais qu'il ne la lui donnerait pas. Cependant, Van Pelt ne pu tenir sa langue.

- Jane… apprécie beaucoup Lisbon...

- Oui mais là on parle de sa famille, rétorqua Rigsby sans comprendre.

Un silence s'installa pendant lequel Van Pelt cherchait de quoi étoffer l'idée de Cho.

- Là ! Voilà une photo, je l'agrandis. C'est un peu trouble mais je vais arranger ça. Voilà, c'est bon. Et maintenant, je sélectionne leurs yeux et je lance l'impression, c'est partit !

On pouvait sentir l'impatience des trois coéquipiers alors que l'imprimante prenait son temps pour leur donner ce qu'ils attendaient. Finalement, Cho s'empara des deux yeux imprimés et les punaisa à côté de tous les autres.

- Le bleu est celui de la petite Mélissa, ça ne fait aucun doute, déclara Cho. Quand au brun, il est aussi très ressemblant.

- C'est incroyable, je n'aurais jamais cru ça…Qu'est-ce qu'on va faire ? S'inquiéta Van Pelt. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Et pourquoi Jane n'est-il jamais là quand on a besoin de lui ? Tu crois qu'il faut vraiment le dire à Lisbon ?

- Qu'est-ce qu'il faut vraiment me dire ?

Les trois collègues sursautèrent comme pris sur le fait mais aucun d'eux ne répondit, laissant leur supérieure découvrir par elle-même ce qu'ils avaient déniché. Elle s'approcha lentement des photos que la jeune recrue avait imprimées et les détailla avec curiosité, les comparant aux autres qu'ils avaient reçues.

- Ce sont les mêmes yeux que ceux qui nous ont été envoyé ! S'exclama-t-elle soudain. Comment les avez-vous trouvé ? A qui sont-ils ?

Van Pelt l'invita à s'asseoir devant son ordinateur et fit apparaître la photo de la femme et de la fille de Jane. Lisbon resta un instant abasourdie, ne sachant comment interpréter la trouvaille de son équipe.

- Bon travail, dit-elle finalement. Très bon travail. De qui est l'idée ?

Van Pelt et Rigsby tournèrent leur regard vers Cho.

- Et comment as-tu eu cette idée ? Serait-ce en rapport avec ce que tu es le seul à savoir ?

L'asiatique se contenta de hausser les épaules. Lisbon soupira.

- Bien. Donc c'est John Le Rouge. Il faut prévenir Hightower.

- Patron, vous êtes réellement en danger, déclara Cho. On va vous mettre sous protection…

- Non, non, et non. On va d'abord essayer de retrouver Jane pour qu'il nous dise ce qu'il sait et on avisera ensuite.

- Acceptez la protection, insista Cho.

- Si vous me dites ce que je ne sais pas.

Ils se défièrent tous les deux du regard, cherchant à faire céder l'autre.

- Pas de réponse de ta part ? Très bien, alors pas de protection pour moi. Allez, tout le monde rentre chez soi, on va tâcher d'éclairer tout ça dès demain. Reposez-vous et je veux tout le monde à huit heures tapantes dans mon bureau !

- Mais…

La tentative désespérée de Van Pelt fut freiné par la main de Cho posée sur son bras.

- Laisse tomber, tu n'arriveras à rien. Je monterai la garde devant chez elle cette nuit et s'il arrive quoi que ce soit, je vous appelle.

- Cho, qu'est-ce que tu sais ?

- Tu le sais aussi, répondit simplement Cho. Bonne nuit, à demain.

Il s'empara de ses affaires et quitta la pièce, laissant Rigsby et Van Pelt sans plus d'explications.

Le temps qu'il arrive chez sa supérieure, la nuit était totalement tombée. Il avait préféré cacher sa voiture et entrer chez Lisbon avec la technique que lui avait apprise Jane pour vérifier que personne ne l'attendait à l'intérieure. Une fois qu'il eut fait le tour de la maison, il ressortit et se cacha en attendant sa patronne. Au moins, le consultant ne pourrait rien lui reprocher.

Lisbon arriva un quart d'heure plus tard. Elle s'étonna d'avoir oublié de fermer sa porte à clef et entra chez elle son arme à la main, car malgré son assurance apparente, elle n'était pas tout à fait rassurée d'être mise dans le même panier qu'Isabelle et Mélissa Jane. Comme rien n'était à signaler, elle se prépara son café habituel et s'installa devant la télévision mise en sourdine, des photocopies des yeux dans la main.