Coucou !!!! Me reoivlà avec une toute nouvelle fic ! Ne prenez pas peur en voyant le nombre de pairing dans le résumé ! J'ai juste tenté de precisr au max afin que ceux qui n'apprecient pas tel ou tel couple n'arrive pas ici par erreur !
Voilà sinon, que dire d'autre ? Ben en fait, le résumé est très bien donc le revoici :
RES:Pairing HP/OC HP/TJ HP/DM, RL/SR, RW/HG. Après une énième bataille contre Voldemort, Harry devient tout bizarre. Traqué par le Ministère, Rogue a fuit avec Malefoy. Un professeur de potions plutôt spécial est embauché à Poudlard...
Et surrout, n'oubliez pas les reviews ! Le bouton vert en bas de page. Kissouilles !
Phenix
Chapitre 1
Harry soupira. Allongé sur son lit à Gryffondor, il regardait distraitement par la fenêtre à croisées le ciel plombé. Chaque petit morceau de verre renvoyait une lumière pâle et déprimante, et la pluie qui s'était mis de la partie quelques heures plus tôt n'arrangeait rien.
- Harry ?
- Je suis là…
Ron Weasley apparut en haut de l'escalier menant au dortoir des garçons de septième année. Avec sa grande carcasse surmontée d'une épaisse tignasse rouge pouvant presque rivaliser avec celle d'Hermione, le dernier garçon de la très vaste famille d'adoption de Harry ne détonnait que peu dans cette pièce où tout, jusqu'aux tapis devant les lits, était rouge et or.
- Qu'est-ce que tu fais ? Il va bientôt être l'heure de diner…
- Ouais, je sais, dit le brun en s'asseyant, les coudes posés entre ses jambes. Mais je n'ai pas faim…
- Tu dis ça depuis une semaine… Faut manger… Surtout qu'on a un match de préparation de Quidditch dimanche… Si notre Capitaine et Attrapeur nous lâche, comment on va faire pour battre Serdaigle à la fin du mois ?
Harry soupira de nouveau et Ron vint s'asseoir près de lui en disant :
- Écoute, je sais bien que ta défaite contre V… contre Tu-Sais-Qui cet été t'a anéantit, mais ce n'est pas la peine d'en faire une maladie…
- Il m'a humilié, Ron… dit Harry sur un ton amer. Il m'a écrasé avant même que j'ai pu faire quoi que ce soit pour me défendre… Et il ne m'a même pas achevé après ça… J'aurais préféré…
Ron ne répondit rien. Il se contenta de regarder son meilleur ami avec une légère indulgence, puis il posa une main sur le bras du brun et se releva en disant :
- Je t'apporterais à manger si tu ne descends pas.
- Merci…
Avec une tape sur l'épaule de son ami, Ron quitta la chambre en soupirant. Il referma la porte en silence et Harry se tourna de nouveau vers la fenêtre. Il se leva alors et alla s'asseoir en tailleur sur le coussin installé sur le vaste rebord de pierre.
Depuis une semaine, il s'asseyait là pour regarder dehors et se morfondre. Sa défaite contre Voldemort deux semaines plus tôt, lui restait dans la gorge avec un goût amer très désagréable, sans ajouter à cela la mort de Dumbledore, quelques mois plus tôt ainsi que la désertion de Rogue et de Malefoy Junior.
Dans la Salle Commune de Gryffondor, cependant, Ron s'assit près d'Hermione Granger, sa meilleure amie. Elle le regarda, levant les yeux de son livre, et il secoua la tête :
- Non, il n'a pas faim, dit le rouquin. C'est comme ça depuis qu'on est arrivés ici…
- Il faut en parler au Dir… au Professeur McGonagall, dit Hermione en fermant son livre. Ce n'est pas normal… Il ne va pas bien, Ron…
- Non, il ne va pas bien, je sais, mais on ne peut pas faire grand-chose, nous ne sommes pas dans sa tête et la seule personne qui n'ai jamais réussit à y entrer, c'est Rogue…
- Rogue… fit Hermione en regardant le feu dans la cheminée. Où tu crois qu'ils sont avec Malefoy ? Vont-ils bien ?
- Je ne vois pas pourquoi tu te préoccupe de cela, fit Ron en fronçant les sourcils. Rogue a tué Dumbledore je te rappelle…
- Oui, mais Malefoy n'a rien fait…
- On ne sais pas. Enfin bref ! Aller, j'ai faim, viens.
- J'arrive, je finis ma page et je te rejoins en bas…
Ron fit un signe de tête puis il se leva et quitta la Salle Commune avec plusieurs autres camarades qui se rendaient, comme lui, dans la Grande Salle pour dîner.
***
- Ça suffit !
Rogue rentra la tête dans les épaules. Ses poings se serrèrent et il attendit la punition mais rien ne vint. Il se permit alors de rouvrir un œil et, voyant Voldemort debout près de la haute fenêtre qui diffusait une lumière blafarde, il soupira discrètement.
- Mais qu'est-ce qui t'as prit bon sang ! tonna soudain Voldemort en faisant volte-face. Je t'avais dit de m'amener Potter, pas ce misérable vermisseau ! Et encore moins de refroidir le vieux barbu !
Le vermisseau en question n'était autre que Drago Malefoy et le vieux barbu, Dumbledore. Malefoy Junior, lui, se tenait terré dans un coin de la salle, terrifié, affamé et encore épuisé par la longue course dans les champs qu'ils avaient fait un mois plus tôt, poursuivis par Harry. Cependant, même après le combat qui s'en était suivit, où Voldemort avait eut le pas sur Harry, le Lord n'avait de cesses de ramener l'erreur de Rogue sur le tapis, comme s'il ne se souvenait pas avoir « vaincu » Harry peu après.
- Je n'ai pas pu, Seigneur, fit Rogue, alors aussi courageux qu'un enfant de dix ans prit en flagrant délit de chipage de bonbons. Il était là, il nous pourchassait…
- Mais nom d'un Dragon ! rugit le Lord. Tu es un Mangemort oui ou merde ?? Vas-t-en ! Tires-toi avant que je ne te massacre !!
Rogue ne se le fit pas dire deux fois. Il fit volte-face et se sauva de la pièce presque en courant, s'estimant heureux de ne pas avoir déjà reçu un des Avada Kedavra que Voldemort distribuait ces derniers temps comme on distribue des petits-pains.
Abandonnant Malefoy aux mains du Lord, Rogue quitta le Manoir et transplana chez lui. Il se barricada dans la vieille maison branlante avec tous les sorts de Magie Blanche qu'il connaissait puis, une fois seulement qu'il fut certain qu'il ne craignait plus rien, il s'autorisa à souffler.
Dans le salon du Manoir, Voldemort fulminait. Il était furieux à cause de Rogue. Il lui avait confié une mission, lui ramener Harry Potter vivant, mais non, ce crétin avait tout fait foirer, il avait tué Dumbledore et s'était débrouillé pour se faire mettre en fuite par la proie visée.
- Quel imbécile ! s'exclama le Lord en abattant son poing sur la table.
Malefoy sursauta alors violemment et Voldemort se rendit compte de sa présence. Il le regarda de travers puis soupira en disant :
- Dégage…
Malefoy ne se le fit pas répéter. Il fila ventre à terre hors du salon et sauta dans la première cheminée qu'il vit en hurlant le nom du salon de thé de Madame Rosmerta, la première chose qui lui était passée par la tête.
La pauvre femme faillit avoir une crise cardiaque en voyant le garçon apparaître dans sa cheminée, juste en face d'elle, et s'effondrer sur le tapis en le maculant de suie :
- Merlin tout Puissant ! s'exclama-t-elle en bondissant de son canapé. Hey petit ! Petit ?
Elle le retourna sur le dos et poussa un nouveau cri. Sa mémoire lui revint brutalement et elle sauta sur sa chouette, l'aplatissant par la même sur le bureau où le volatile était tranquillement perché.
Poussant un cri, l'oiseau pinça durement la main de sa maitresse en guise de rébellion, et madame Rosmerta, son index dans la bouche, attrapa un parchemin et lui jeta un sort. Elle dit ensuite :
- Minerva, vous devriez venir immédiatement chez moi, j'ai un paquet très urgent pour vous ! Signé Rosmerta. Va, fit-elle ensuite à la chouette. Fonce à Poudlard, vite !
La chouette, encore en colère contre sa maitresse, hulula de mécontentement, mais elle finit, sous le regard dur de madame Rosmerta, par déplier ses ailes et s'envoler par la lucarne au sommet du plafond.
Madame Rosmerta se retourna alors et s'approcha de Malefoy. Celui-ci gisait sur son tapis, inconscient, et, saisissant sa baguette magique, elle le fit léviter jusqu'au canapé. Elle lui déposa ensuite le plaid sur le corps puis elle alla chercher un bol d'eau et un tissu pour lui laver un peu son visage maculé de suie.
Quand McGonagall reçu le message vocal de son amie, elle se hâta de la rejoindre et elle apparut dans la cheminée en faisant, une nouvelle fois, frôler la crise cardiaque à la femme.
- Oh par Merlin ! Malefoy ! fit le professeur de Métamorphose en s'approchant vivement du canapé. Comment va-t-il ?
- Il dort… A ce que j'ai pu voir, il est très faible, il n'a pas du manger depuis plusieurs jours…
- Comment… ?
- Il a atterrit ici par la cheminée… dit Madame Rosmerta en allant dans sa cuisine. Ramenez-le à Poudlard, dit-elle ensuite. S'il a réussit à fausser compagnie à Vous-Savez-Qui, alors il est en danger mortel… sans parler qu'il a peut-être des informations importantes…
- Oui, dit McGonagall. Vous avez raison.
Elle tira sa baguette magique et jeta un sort de lévitation sur le Serpentard. Elle se dirigea ensuite vers la cheminée, y entra au milieu du feu devenu vert, et Madame Rosmerta l'aida à supporter Malefoy. Ils partirent ensuite tous deux dans un tourbillon de flammes vertes.
***
- A table !
- Pas faim…
- Oh Harry ! gronda Hermione. Fais un effort !
- T'as pas le droit d'être là, toi, dit le brun en regardant son amie. C'est le dortoir des garçons ici…
- Je ne suis pas dans le dortoir, mais sur le palier, fit remarquer Hermione avec pertinence.
Harry soupira. Ron déposa sur le lit du Gryffondor un plateau avec un dîner fumant, puis il dit :
- Hermione et moi on va à la Bibliothèque faire nos devoirs…
- Mhm… fit Harry en hochant la tête.
- Viens Ron, dit alors la brunette.
Le rouquin la regarda puis il jeta un œil sur son ami et soupira discrètement. Il quitta alors la chambre et descendit avec Hermione dans la Salle Commune.
Harry resta seul. Il regarda le plateau sur le lit puis se leva. Il alla prendre un bout de viande dans l'assiette, puis il retourna devant la fenêtre pour le manger. La pluie avait redoublé en quelques minutes et c'était à présent un véritable déluge qui s'abattait sur la région. Un éclair zébra soudain le ciel et Harry ferma les yeux, attendant le coup de tonnerre. Il compta les secondes qui s'écoulaient et le ciel rugit alors.
- Six secondes… dit le brun. Il est juste là cet orage…
La nuit tombait lentement mais surement et les lampes commençaient à s'allumer les unes après les autres dans le château. Il était presque neuf heures et depuis la fin des cours, le Gryffondor n'avait pas quitté le dortoir.
Finissant son bout de viande, il alla dans sa penderie, saisit sa cape d'invisibilité en s'enroula dedans. Il quitta ensuite le dortoir, traversa la Salle Commune bondée en faisant attention à ne bousculer personne et, profitant qu'un élève entrait par le tableau, il se faufila juste comme celui-ci se refermait.
Pendant environ dix minutes, il marcha sans faire attention où il allait. Il n'avait pas de but précis, il voulait juste se promener. Ses pas le menèrent cependant à l'infirmerie où une agitation inhabituelle régnait. Discrètement, il se faufila dans la grande salle, intrigué par le remue-ménage, et il découvrit Mrs Pomfresh, le professeur McGonagall, le professeur Sinistra et le professeur Benzine, le nouveau professeur de Potions, qui discutaient tous plutôt bruyamment.
Ils se tenaient autour d'un lit sur lequel reposait quelqu'un et Harry, contournant silencieusement les trois adultes et l'infirmière, passa de l'autre côté du lit. Il eut alors un hoquet en voyant l'occupant du lit, mais son bruit passa inaperçu tant les quatre adultes étaient bruyants.
« Malefoy… » songea Harry en s'approchant.
Il recula prestement quand Madame Pomfresh s'approcha en même temps, et il alla se glisser dans un coin contre le mur, là où il était certain qu'il ne risquait ni de se faire marcher dessus, ni de se faire repérer et ainsi se faire confisquer sa précieuse cape.
McGonagall, Sinistra et Benzine mirent plus d'une heure à partir. Pompom avait déjà regagné son bureau depuis longtemps quand les trois professeurs quittèrent enfin l'infirmerie. L'infirmière soupira alors et coupa les lumières. Elle s'enferma ensuite dans son bureau et Harry put retirer sa cape, étouffant.
Il plia le tissu soyeux sur une chaise puis s'approcha du lit où se trouvait Malefoy. Son regard longea son corps et il le trouva plus maigre qu'avant. Il revint ensuite sur son visage et remarqua de nombreuses contusions, ainsi que des joues creusées qu'il n'avait pas non plus auparavant.
- Qu'est-ce qu'il t'a fait subir… ? souffla le brun en s'asseyant sur la chaise derrière lui.
Il bâilla alors et appuya son coude sur l'accoudoir. Il enfonça son poing dans sa joue et soupira en regardant le blond. Il savait parfaitement qu'il n'avait pas le droit de se trouver là mais il était toujours mieux ici plutôt qu'à se morfondre sur son sort dans son lit.
Les heures s'écoulèrent. Bientôt, il fut deux heures du matin et Harry, incapable de dormir, faisait les cents pas dans l'infirmerie Heureusement, ses pas ne s'entendaient pas sur le sol de pierre, car chaque lit où se trouvait un malade était entouré d'un rideau insonorisé. Celui de Malefoy l'était aussi mais le rideau n'était pas tiré, Pomfresh voulant garder un œil sur lui.
Alors qu'il regardait dehors, Harry entendit gémir dans son dos. Il se retourna et s'approcha du lit de Malefoy. Celui-ci remuait doucement la tête, son poing droit reposant sur les couvertures se convulsant brièvement.
- Hey… fit doucement Harry en s'asseyant sur la chaise. Malefoy…
Le blond gémit et Harry tira sa baguette magique. Il jeta un sort de silence sur la porte du bureau de l'infirmière qui, il le savait, dormait également là-bas. Il posa ensuite sa baguette sur la table de nuit et se tourna vers Malefoy qui fronçait les sourcils.
Lentement, Harry prit le tissu qui se trouvait sur son front et il le plongea dans l'eau de la bassine posée sur la table de nuit. Il le passa doucement sur le visage du blond et celui-ci ouvrit lentement les yeux :
- Mère… fit-il d'une voix tellement basse qu'elle s'entendait à peine.
- Malefoy… C'est moi, Potter…
- Potter… ? Où…
- Tu es à Poudlard, à l'infirmerie, dit Harry.
Le blond fronça de nouveau les sourcils puis il tourna lentement la tête vers Harry qui dit :
- Bon retour parmi nous…
- Je…
- Chut, dit le Gryffondor. Madame Pomfresh dit que tu es très faible… Reposes-toi, je reste là.
- Je… C'est gentil… Merci…
Harry haussa les sourcils. Malefoy qui lui disait merci, c'était une nouveauté ! Cependant, au lieu de relever et de lancer une pique, Harry se contenta de sourire. Il recula, et Malefoy ferma les yeux et ne mit pas longtemps à se rendormir.
Au petit matin, Harry fut réveillé par un claquement de porte. Il sursauta et vit, au bout de la salle, Pomfresh qui sortait de son bureau en nouant son tablier sur ses reins. Sans perdre une seconde, il se cacha sous sa cape d'invisibilité et rasa le mur pour quitter l'infirmerie Il remonta ensuite à Gryffondor, toujours caché sous sa cape et se faufila jusqu'au dortoir, profitant du fait qu'il n'y avait encore personne dans les couloirs, à cause de l'heure très matinale.
Se mettant en pyjama d'un coup de baguette magique, Harry se glissa dans son lit et fit semblant de dormir, juste à temps car Ron grognait et se retournait alors qu'il rabattait les couvertures sur lui en tirant les rideaux.
Une heure plus tard, Harry, qui s'était finalement rendormi, fut brutalement réveillé par Ron qui le secoua sans douceur :
- Debout ! Aller debout ! Ils ont ramené Malefoy !
- Kessiya ? marmonna Harry, encore dans le cirage.
- Lève-toi, McGonagall a ramené Malefoy au château hier soir ! fit Ron en enfilant un pull. C'est l'effervescence en bas, tout le monde veut lui parler mais les profs ne laissent personne rentrer dans l'infirmerie…
- Et alors ? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? C'est samedi aujourd'hui, je voudrais bien dormir…
- Nan justement parce qu'il veut te voir, dit Ron en tirant les rideaux de son lit. Les élèves ont fait passer la rumeur jusqu'ici depuis l'infirmerie…
- Moi ?
- Ouais toi, il t'a réclamé, il a dit qu'il t'avait vu cette nuit… Sûrement un délire…
Harry, un peu gêné, soupira et grogna. Il finit par se lever et il s'habilla de ses affaires de la veille avant de suivre Ron dans les couloirs du château jusqu'à l'infirmerie où on le laissa entrer sans faire d'histoires.
- Potter, vous voilà enfin, dit McGonagall en approchant vivement de Harry. Venez.
Elle l'entraina jusqu'au lit de Malefoy où celui-ci était assit, un plateau rempli de bonnes choses sur les genoux. Il mangeait un gros morceau de pain quand il aperçu Harry. Il le regarda et soudain McGonagall dit :
- Aller, tout le monde dehors maintenant.
- Quoi ? Mais, professeur ? dit Harry. Attendez…
Mais McGonagall tourna les talons et elle poussa Sinistra et Benzine dehors. Pomfresh alla dans son bureau et Harry resta donc seul avec Malefoy dans l'infirmerie
Un silence lourd et tendu s'installa, seulement troublé de temps en temps par les bruits de mastication du Serpentard :
- Pose-toi, reste pas debout, dit soudain Malefoy en mordant dans une cuisse de poulet qu'il tenait à la main. C'est pas payant…
- Heu… Ouais…
Harry s'assit sur la même chaise où il avait passé la nuit et un nouveau silence s'installa. Malefoy reposa soudain sa cuisse de poulet. Il prit la serviette, s'essuya la bouche et les mains puis il demanda :
- T'as passé la nuit avec moi ?
- Hein ? Que… Qu'est-ce qui te fais dire ça ? demanda Harry en s'efforçant de paraître naturel et donc de ne pas rougir.
- Arrête de mentir, Potter, je t'ai bien vu hier soir, je n'ai pas halluciné, comme le dis McGonagall, dit le blond en fronçant les sourcils. Même que tu passais ce tissu sur mon visage… Je crois même que je t'ai appelé « mère» d'ailleurs…
Cette fois-ci, les joues du blond prirent une teinte rosée et il se racla la gorge. Il tourna la tête et Harry dit doucement :
- Ouais… J'ai passé la nuit là…
Malefoy eut un léger sursaut puis il demanda :
- Pourquoi ? T'es mon ennemi… Je me suis sauvé avec Rogue…
Harry baissa les yeux :
- Je sais…
- Alors pourquoi ?
- Je n'arrive pas à t'en vouloir, voilà pourquoi ! s'exclama soudain Harry, faisant bondir le blond qui retint le plateau sur ses jambes. Tu avais ordre de tuer Dumbledore mais tu n'as pas pu le faire, c'est Rogue qui l'a fait ! C'est lui que je veux tuer de mes mains !
Il marqua soudain une pause et ajouta :
- Pas toi…
Malefoy fronça les sourcils. Il regarda le brun qui soupira puis il dit :
- J'ai eut vent de ta défaite contre Voldemort cet été…
- Ha ouais ? fit Harry méchamment. T'étais pas avec lui ?
- Non je…
Malefoy baissa soudain les yeux et Harry haussa un sourcil. Il expulsa soudain de l'air entre ses lèvres, produisant un bruit bizarre puis il dit :
- Laisse, veux pas le savoir… Tu fais ce que tu veux, avec qui tu veux.
Sur ce, le Gryffondor se leva et contourna le lit. Il allait pour s'éloigner quand Malefoy dit :
- Potter…
- Ouais ?
- Je… Est-ce que…
- Hé ben parle ! fit Harry en fronçant les sourcils.
- Est-ce que… Est-ce que tu veux rester avec moi ? Au moins aujourd'hui ?
- Rester avec toi ? Ici ? Tu plaisantes ?
- Non je… Je me suis enfui de chez Voldemort et je…
Il serra ses mains l'une contre l'autre et Harry baissa les yeux dessus. Il fronça un peu plus les sourcils puis soupira et retourna s'asseoir sur la chaise en disant :
- Tu as peur… Je peux le comprendre… Ça va, je reste là jusqu'au diner, de toute façon, je n'ai rien d'autre à faire de plus urgent.
- Je…
- Tu me remerciera plus tard, fit Harry en haussant les épaules.
Malefoy bredouilla quelque chose puis le silence tomba et le blond s'affala contre ses coussins.
Les professeurs ne revinrent qu'en fin d'après-midi, alors que le soleil couchant inondait l'infirmerie McGonagall sembla être la première à remarquer que Harry se tenait plus en avant que normalement sur sa chaise. Malefoy, quant à lui, était couché sur le flanc, face à Harry. Il avait replié un bras sous l'oreiller et les deux garçons chuchotaient très bas entre eux.
- Bon, ils ne sont pas morts, dit Benzine en s'arrêtant au pied du lit.
Harry leva les yeux, rougissant légèrement et sa main disparu brusquement dans la poche ventrale de son pull. Malefoy, lui, se tourna sur le dos et se redressa. Il fronça les sourcils en voyant Benzine et McGonagall dit :
- Monsieur Malefoy, voici le professeur Ashley Benzine, votre nouveau professeur de Potions. Ne vous fiez pas à son apparence, il est aussi doué que le professeur Rogue.
- Vous êtes une Harpie ? demanda Malefoy en haussant les sourcils.
- En effet, fit Benzine avec un sourire en étendant ses longs bras.
Le long de chaque bras était fixées des centaines de plumes interminables, d'un noir d'encre légèrement bleuté, comme les corbeaux. Ses mains étaient noires et puissantes, munies de quatre épais doigts chacune dont un pouce. Ses ongles étaient des griffes, noires également et, malgré leur grosseur, ces pattes semblaient extrêmement délicates et capables des plus précises manipulations.
Le professeur baissa soudain ses bras et McGonagall dit :
- Alors monsieur Malefoy, comment vous sentez-vous ?
- Ça va bien, merci… Mais je crois qu'un peu de repos me ferait encore du bien…
- Reposez-vous, acquiesça McGonagall avec un infime hochement de tête. Potter va rester avec vous.
- Moi ? fit Harry en se redressant brusquement. Mais, professeur !
- Vous protestez ? fit Benzine. Allons, monsieur Potter, il ne va pas vous manger… Et puis je dois dire que sortir de votre dortoir ne vous ferait pas de mal.
Malefoy haussa un sourcil. Harry se renfrogna. Benzine soupira soudain et McGonagall dit :
- Nous sommes samedi, monsieur Malefoy, vous resterez ici jusqu'à lundi matin et ensuite vous reprendrez les cours.
- Très bien.
- Moi aussi ? demanda Harry. Enfin je veux dire… Je vais devoir rester là ce week-end ?
- Bien entendu, dit McGonagall.
Harry allait protester mais le regard rouge de Benzine le glaça sur place.
Depuis la rentrée, Harry s'était fortement rapproché de ce professeur hors du commun, d'une parce qu'il (Benzine) passait du temps dans le bureau de Lupin qui avait retrouvé sa place de professeur de DCFM, de même qu'Harry qui avait besoin d'un remontant après sa défaite contre le Lord, et de deux parce que le Gryffondor avait une espèce d'attirance décente pour cette créature fascinante qu'était une Harpie. De ce fait, un ordre du professeur Benzine avait sur lui l'effet d'un ordre donné par un papa à son enfant… et cela le troublait fortement.
- Aller les enfants, dit soudain McGonagall. Nous vous laissons. Pompom reste-là, si vous avez le moindre souci, demandez-lui.
- Oui, madame, dit Malefoy.
Les deux professeurs s'en allèrent alors et Malefoy ne put s'empêcher de détailler le reste du corps de Benzine. Il remarqua que celui-ci ne portait pas de souliers. Du reste, comment rentrer dans de vulgaires souliers de cuir, des pattes aussi énormes et griffues ?
Une fois les professeurs partis et Pompom occupée à autre chose, Malefoy demanda :
- C'est une vraie Harpie, tu crois ?
- Vrai de vrai, dit Harry. Tu n'en avais jamais vu ?
- Juste dans les livres… C'est impressionnant, surtout ses mains et ses pieds…
- J'ai eut l'occasion de prendre une de ses mains dans les miennes, dit Harry. Elle est deux fois comme la mienne…
- Tu semble bien t'entendre avec lui…
- Je sais pas, depuis la rentrée, je passe pas mal de temps avec Lupin, j'ai besoin de quelqu'un depuis ma défaite contre Voldemort… Et comme Benzine et Lupin sont les deux seules « bêtes » ici, ils se sont rapprochés, c'est normal…
Malefoy hocha la tête. Il se rallongea alors sur le flanc, face à Harry. Celui-ci le regarda puis il soupira et un silence passa. Harry pencha soudain la tête sur le côté et il avança une main. Malefoy se figea et le brun repoussa une mèche blonde qui lui tombait sur le visage :
- Potter, tu…
- Chut… Ne dis rien, je ne sais pas pourquoi, dit Harry.
Sa main glissa alors et se cala dans celle du blond qui serra ses doigts dessus :
- Toi, tu ne va pas bien du tout, dit-il à mi-voix. En temps normal on se serait déjà engueulés et ont nous aurait déjà collé pour le reste de l'année. Mais je n'arrive pas à t'envoyer promener aujourd'hui…
- Je suis désolé, dit Harry. Tu as raison, je ne vais pas bien du tout. Cet été, Voldemort a faillit me tuer, il avait la main sur moi, j'étais son pantin, il aurait pu me torturer sous les yeux des autres, mais non, il n'a rien fait… Il m'a humilié, il m'a giflé comme on le fait pour son enfant quand il a fait une bêtise, il m'a engueulé, Malefoy… Puis il s'est détourné, il m'a regardé de haut et a disparu… J'étais dans la boue, transi et humilié…
Harry se tut soudain, la voix cassée. Il porta sa main libre à son visage et Malefoy se redressa tel un ressort. Sans réfléchir, il tira le brun à lui et il l'enserra dans ses bras.
- Potter… Mais enfin, faut pas te mettre dans des états pareils… fit-il en le serrant contre lui. Aller, reprends-toi… Ce n'est pas la fin, tu auras encore des occasions de le tuer… Et puis, maintenant, je suis là…
- Hein ?
Harry se redressa brusquement. Les joues striées de larmes, il regarda le blond comme s'il avait vu un fantôme. Le Serpentard rougit violemment et il bafouilla :
- Enfin je veux dire… Je sais quelques petites choses maintenant, sur Voldemort, vu que j'ai passé un mois chez lui…
Harry baissa les yeux. Il s'essuya brusquement les joues et Malefoy lui saisit soudain les poignets :
- Regarde-moi, lui dit-il.
- Lâche-moi… fit le brun, les joues rouges de honte.
- Regarde-moi d'abord… S'il te plait.
A contre cœur, Harry obéit. Il plongea son regard d'émeraude dans les iris couleur lagon du Serpentard et celui-ci souffla :
- Potter, je suis peut-être un Serpentard, mais quand je dis quelque chose à quelqu'un, je le fais. Si j'ai décidé de t'aider à vaincre Voldemort, je le ferais, sois-en certain. Je suis un homme de parole… Et je crois que tu as besoin de quelqu'un à qui parler en ce moment…
- J'ai Lupin, dit Harry en baissant les yeux.
- Un homme, de plus un professeur, ne peut pas t'écouter, Potter…
- Tu es bien gentil tout à coup… Qu'est-ce que tu as derrière la tête ?
- Moi ? Mais rien… Je… Potter, et si nous essayions de nous entendre pour une fois ?
- Nous entendre ? Toi et moi ? Serpentard et Gryffondor qui font ami-ami ? Tu es tombé sur la tête ? On ne pourra jamais nous entendre, toi et moi, on se déteste, on n'a pas les mêmes idéaux, ni les mêmes idées…
- Non, c'est certain, mais je suis prêt à faire des efforts, à condition que tu en fasses de ton côté. C'est notre dernière année d'école Potter, la dernière où nous nous voyons… L'année prochaine, je quitte l'Angleterre avec ma mère, nous allons en Suisse, dans une de nos résidences…
- Tu vas… partir ? Mais tu… Enfin tu ne peux pas… Le monde sorcier anglais sans les Malefoy c'est… ce n'est pas…
- Je sais, mais mère est trop fatiguée pour se battre encore, dit le blond en se rallongeant. Elle a été trahie par l'homme pour lequel elle avait donné sa jeunesse, pour lequel elle a renoncé à garder un corps magnifique toute sa vie…
- Même après t'avoir eut, ta mère est encore une femme splendide, dit Harry, se souvenant de la femme à l'air coincé qu'ils avaient rencontrée, avec les Weasley, lors que la Coupe du Monde de Quidditch, trois ans plus tôt.
- Parce qu'elle fait tout pour le rester et aussi parce que mon père l'y oblige, dit le Serpentard en secouant la tête. Mais je vois bien qu'elle est à bout. Elle a toujours refusé de suivre mon père dans ses magouilles et maintenant, elle le paie en étant séparée de son mari, en risquant de perdre son unique fils…
Un silence passa soudain puis Harry dit :
- De toutes façons, ce n'est pas en devenant amis, toi et moi, que ça va régler le problème…
- Non, mais ça aura au moins le mérite de nous rapprocher un peu… Tu ne crois pas ? Je suis fils unique élevé par des Elfes de Maison. Je n'ai pas d'amis et j'ignore ce que c'est d'être complice avec quelqu'un au point de n'avoir qu'à échanger un regard pour se comprendre.
- Et Goyle, Crabbe, Zabini et Parkinson ? Tu traîne toujours avec eux…
- Non, ce sont eux qui traînent avec moi, rectifia le blond. Nuance…
Harry sourit. Il baissa ensuite les yeux puis dit :
- Tu crois vraiment que c'est une bonne idée ?
- On peut toujours faire un essai… Si on n'arrive pas à s'entendre, tant pis.
Harry passa sa langue sur ses lèvres :
- Ron et Hermione vont bien trouver le moyen de râler…
Malefoy haussa un sourcil puis il sourit. Harry le regarda de travers et soudain, il se mit à rire. Il plaqua ses mains sur sa bouche et son rire se fit plus violent. Harry senti un sourire étirer ses lèvres. Voir Malefoy rire aussi allègrement lui procurait un sentiment de tranquillité aussi surprenant que déstabilisant.
