Auteur : Alana Chantelune (alanachantelune@caramail.com)
Beta-readeuse : Lexyann
Titre : Voler de ses propres ailes
Résumé : Comment Sirius a t-il fuit la maison des Black quand il avait seize ans ? Comme à son habitude : sur un coup de tête, et devant témoins !
Note de l'auteur : Sirius restera mon personnage préféré dans "Harry Potter". Je l'adore. J.K. Rowling m'a surprise en lui construisant un passé aussi peu réjouissant. Mais cela cadre bien avec le caractère du personnage.
Suite aux conseils de Gaeriel-Jedusor (oui, tu peux prendre ma fic pour ton site !^^), je me décide à mettre cette fic plus tôt que prévu.
ATTENTION SPOILERS TOME 5 !
Présentation des personnages:
Sirius Black : là, vous connaissez…
Regulus Black : jeune frère de Sirius, adhère complètement aux vues extrémistes de la famille. Je lui ai donné 14 ans dans la fic. Saviez-vous que Regulus est le nom de l'étoile la plus brillante de la constellation du lion ? C'était aussi un romain capturé durant les premiers conflits de Rome avec Carthage. Il fut envoyé pour à Rome, en échange de sa parole d'honneur, pour demander la libération des stratèges carthaginois en échange de la sienne. Mais il persuada ses compatriotes de ne pas accepter, et, fidèle à sa parole, retourna à Carthage ou il fut torturé à mort. Les otages carthaginois furent remis à la famille de Regulus en guise de vengeance (et ils ne se privèrent pas !) Cet épisode fait partie de la culture de la République Romaine, et témoigne de l'importance que revêtait l'honneur pour les romains.
Mais il semble que Regulus n'ait aucun rapport avec ces prestigieuses références !
Monsieur et Madame Black : je les ai appelé Antarès (une étoile de la constellation du scorpion) et Regina ("reine" en latin)
Les cousins Black : Servius est le frère du père de Sirius. Bien que d'un an plus jeune, il s'est marié avec Lavinia et a eut des enfants plus tôt. Leurs trois filles sont :
Bellatrix Black : la plus jeune cousine de Sirius, Serpentard entrant en septième année. Future Madame Lestrange. Future Mangemort.
Andromède Black Tonks : aînée des cousines Black. A été reniée pour avoir épousé un enfant de moldu. Mère d'une petite fille, cousine préféré de Sirius.
Narcissa Balck Malefoy : cadette des cousines Black, sœur de Bellatrix et Andromède, jeune épouse de Lucius Malefoy. Futur Mangemort.
Lucius Malefoy : Héritier du clan Malefoy. Futur Mangemort.
Caius Malefoy : père de Lucius, veuf.
Les Lestranges : grands amis des Malefoy, ils se font vieux et ont deux fils :
Rodolphus Lestrange : fiancé de Bellatrix, Serpentard entrant en septième année. Futur Mangemort.
Rabastan Lestrange : de deux ans plus âgé mais moins brillant que son frère, fiancé à Anaïs MacDull. Futur Mangemort.
Les Mehflua : cousins de la mère de Sirius. Leur fille Ganymède a épousé Rokwood.
Les Rokwood : Augustus travaille au Département des Mystères. Futur Mangemort. Il a épousé Ganymède la fille des Mehflua. Leur fils Catus a 22 ans, leur fille Altaïr 12 ans.
Les MacDull : importants politiciens, une de leur fille, Cléa, a épousé Walter Bergson ; l'autre, Anaïs est fiancée à Rabastan Lestrange.
Les Bergson : Walter est directeur des Transports Magiques. Il a épousé Cléa MacDull.
Alphart Black : vieil oncle de Monsieur Black, célibataire, pas très courageux, cache son affection pour Sirius.
Cousine Eunice : Cousine de Monsieur Black, vieille fille bigote et raciste.
Tante Elladora : une tante de Sirius, veuve.
Kreacher : elfe des maison des Black, âge avancé.
Tinny : très vieille elfe de maison, elle commence à être trop vieille.
Torchy : fille de Tinny, elle est la plus jeune des trois elfes et la préférée de Sirius.
***
Chapitre un
Sirius Black soupira. Ce dîner ne l'enchantait guère. À vrai dire, l'idée de ce dîner lui donnait envie de vomir. Rien qu'à l'idée des invités de ses parents, il avait envie de déguerpir de la maison des Black à toute vitesse. Il soupira en regardant de nouveau les trois robes qu'il avait sortit de son placard. Trois splendides robes de cérémonie, des meilleurs couturiers du pays, et même une en provenance de Paris. Lequel de ces trucs engoncés et criant de luxe allait-il porter ce soir ? Il se décida finalement pour la robe bleue nuit, doublée de velours rouge sombre et de coutures d'or. La plus sobre et la plus classe, selon lui. Il jeta négligemment les autres dans son armoire, et s'affala sur son lit.
En tout cas, il garderait son jeans et son tee-shirt en dessous, même s'il ne les montrerait pas. Bon sang, quelle plaie ces réceptions ! Heureusement qu'il en ratait la plupart, préférant rester à Poudlard pour les petites vacances.
Mais c'était l'été, et il ne pouvait couper à celle-ci. Il aurait préféré sortir dans le Londres Moldu, aller dîner chez son ami James Potter ou simplement rester enfermé dans sa chambre, au pire, mais c'était impossible. En tant que fils aîné et héritier de la famille Black, il avait un rang à tenir.
Fichu rang qu'il haïssait autant que cette maison. Même sa vaste chambre, il ne l'aimait pas. Ses tentatives pour la redécorer avait échoué : elle était ensorcelée pour rester dans les tons de la maison et lui demeurait lugubre, malgré les affiches moldues qu'il avait collées ça et là aux murs, à la suffocation de ses parents. Ils avaient fini par renoncer à les arracher du mur quand Sirius avait maîtrisé le Sortilège de Réparation.
Il entendit son jeune frère bouger dans la chambre voisine, et se fit attentif. Est-ce que…? Oui, il ouvrait son armoire…
Quand le hurlement de Regulus Black traversa le mur, Sirius gloussa.
"AAAAAAAAARRRGGHHHH!! MEEEEEERE !!! KREACHER !! TINNNY!!!!"
Des pas précipités se firent entendre. On venait à la rescousse du pauvre Regulus… Sirius avait eu du mal à capturer et faire rentrer tous ces lutins de Cornouailles dans l'armoire de son frère, mais il imaginait déjà le spectacle. Ses vêtements devaient ressembler à des chiffons royaux…
"MEEEEEERE !!! AU SECOURS !!!! PEEERE !!!!"
"REGULUS ? Que se passe t-il ?", fit la voix rauque de Madame Black, inquiète.
Et puis Sirius l'entendit passer devant sa chambre et ouvrir la porte de celle de son frère… et se mettre à crier à son tour. Sirius se redressa, et alla sur le palier, faisant mine d'être intrigué. Il ne voulait pas manquer le spectacle. Sa mère poussait de hauts cris : des lutins s'étaient échappés et s'attaquaient à présent à elle. Ni elle ni Regulus n'avaient eu la présence d'esprit de prendre leur baguette, trop occupés à tenter de défendre leur belle tenue de cérémonie.
"Qu'est-ce que c'est que ce boucan ?", demanda Sirius. "Immobilis !" cria t-il alors que deux lutins filaient vers lui.
Ils se figèrent instantanément.
"Toi ! C'est toi qui a fait ça !", s'époumona Regulus, son jeune frère de quatorze ans qui sortit de sa chambre en gesticulant.
Il avait la mâchoire solide des Black, leurs sourcils sévères et les mêmes yeux sombres que son frère. Mais il avait les cheveux châtains foncés, et non noirs comme ceux de Sirius. Il n'était pas aussi grand que lui, également.
"Sirius Black, comment oses-tu faire cela aujourd'hui ?", gronda sa mère qui se faisait tirer sa coiffure bien ordonnée par un lutin.
"Je ne vois pas de quoi vous parlez, j'y suis pour rien si mon petit frère a un nid de lutin dans son placard !" rétorqua Sirius en usant de sa baguette.
"Sale traître, je sais que c'est toi !", ragea Regulus.
"Ecarte-toi, minable, tu ne sais même pas te dépatouiller d'un petit problème comme ça !"
Sans ménagement, Sirius bouscula son frère et entra dans la chambre.
Quel spectacle ! Il sourit de plaisir en voyant les nobles portraits, les livres biens ordonnés et les sculptures qu'il jugeait affreuses complètement mises sens dessus-dessous par les lutins. En à peine une minute, ils avaient fait de tels dégâts qu'on croyait qu'une bombe avait explosé. En trois sortilèges, Sirius les paralysa et les flanqua dans la poubelle. Puis il se tourna vers sa mère et son frère, qui l'attendaient, vibrants de rage, les cheveux décoiffés.
"Le Service des Nuisibles Spécial de l'Exterminateur Sirius Black vous remercie d'avoir fait appel à son professionnalisme. La facture vous sera envoyée dans la journée.", babilla Sirius. "Nous espérons que vous ferez de nouveau appel à nos services !", termina t-il joyeusement en balançant la poubelle pleine de lutins dans les bras de son frère.
"Sirius Black, j'aurais pensé qu'à ton âge tu en aurais terminé avec ton comportement de vaurien puéril !", gronda sa mère. "Tu as seize ans et tu persistes dans tes blagues stupides que t'ont apprise ces vauriens de ta classe !!! Quand grandiras-tu ? Tu n'es pas n'importe qui et tu ferais bien de t'en souvenir !!! Ton frère au moins se conduit comme il sied à un Black, mais tu ne fais que te complaire à des actions indignes de ton rang!"
Sirius soupira. C'était toujours le même discours.
"Ça va, ça va, c'est pas la mort, il a bien une baguette, ce n'est pas ma faute si il ne sait pas s'en servir !"
"ÇA SUFFIT !!! Je te préviens, tu as intérêt à te tenir à carreau ce soir, je ne veux pas que tu nous fasses honte !! Sinon, tu le regretteras !", cracha t-elle avec une rage qui en aurait fait reculer plus d'un.
Mais il y avait longtemps que Sirius n'avait plus peur de sa mère. Il y avait longtemps qu'il avait compris que jamais elle ne l'aimerait pour lui-même et qu'il n'y avait qu'en lui obéissant qu'il s'attirerait ses faveurs. Ce que faisait docilement son petit frère, qui adulait visiblement sa génitrice. Mais il y avait longtemps que Sirius n'espérait rien de sincère de sa mère, et même de son père. L'affection, c'était un concept qu'ils ignoraient, et le cœur de Sirius s'était vite détaché de ses parents.
"Ouais, ouais, c'est ça…", marmonna t-il en se dirigeant vers sa chambre, sous l'œil furieux et choqué de son frère.
"Je t'interdit de te montrer aussi insolent ! Tu vas immédiatement réparer tes dégâts et sans baguette!", beugla sa mère.
"Et puis quoi, encore ? Je risquerais de tomber sur des magazines pornos ou d'autres affreux petits secrets du môme, merci bien !!!"
Regulus vira au vert dans le dos de sa mère et lança un regard haineux à Sirius. Celui-ci avait touché juste : il avait coutume de fouiller la chambre de son petit frère et avait trouvé à plusieurs reprise des choses qui ferait hurler sa mère. Regulus n'était pas fichu d'ensorceler correctement sa porte pour la protéger. Sirius arrivait facilement à entrer, et en plus, il savait très bien refaire les sorts afin que nul ne se doute de ses intrusions.
"Je te préviens, si tu ne fais pas ce que je dis…", commença Madame Black.
"Quoi ? Tu m'enfermes dans la cave, ça ferait très bon effet sur les invités!", ricana Sirius.
Regulus avait la tête de quelqu'un d'horriblement choqué. Il n'arrivait pas à croire que de plus en plus souvent, son aîné ne craignait plus les punitions et les menaces de ses parents. Depuis trois ans, Sirius était plus grand que sa mère et cela avait changé pas mal de choses. Auparavant, le jeune garçon défiait ses parents et recevait les punitions avec fierté et mépris. Depuis l'entrée à Poudlard, il les recherchait, même. Mais depuis trois ans, et surtout depuis l'an dernier, l'arrogance de Sirius face aux menaces de ses parents n'avait plus de limites. Les punitions, privations, ne marchaient plus. Même sans baguette, il trouvait le moyen de s'évader ou prévoyait les punitions et s'en arrangeait à l'avance.
Personne n'avait de prise sur lui dans la famille. La seule chose dont Regulus se satisfaisait, c'était de voir que ses parents, avec leurs réflexions, savaient très bien pousser le fils aîné à bout. Les disputes fréquentes étaient un triomphe pour le cadet, car il aimait voir ses parents s'opposer à leur aîné et le prendre, LUI, en exemple. Sirius se contrôlait difficilement. Mais il était trop grand à présent pour que les punitions ait quelque influence sur lui, contrairement à lorsqu'il était plus jeune, où il obéissait avec frustration aux ordres.
Mais il semblait qu'à Poudlard, le jeune Sirius Black ait suivit un sacré entraînement aux punitions les plus diverses, d'après les nombreux hiboux reçus de l'école dès la deuxième semaine de son entrée à l'école de sorcellerie. Alors à la maison, c'était de la gnognotte.
Sirius claqua la porte de sa chambre sur les cris de sa mère avec délectation. Il la détestait tellement, cette vieille chouette, qu'il la faisait enrager le plus souvent possible.
D'habitude, il employait le terme « vieille chouette » pour son professeur de Métamorphose, Minerva McGonagall. Mais envers elle, c'était un terme d'affection bourrue ; avec sa mère, il n'y avait que du mépris dans ce mot.
McGonagall était sans doute son professeur préféré, dure, sévère, mais juste et tellement plus noble que sa mère. Elle avait une autorité naturelle dont les enfants avaient en fait besoin et qu'ils recherchaient sans le savoir. Elle offrait un cadre et des limites claires, contrairement au vice et à l'ambiance malsaine des Black. Et surtout, cette enseignante rigide avait un cœur, contrairement à sa mère. Au début, il ne l'avait pas appréciée, avec sa mâchoire rigide et son autorité implacable. Mais dès la fin du premier cours, il avait découvert chez cette femme un sens de la répartie et de l'humour qu'il n'aurait jamais soupçonnés. Elle l'avait remis à sa place en un rien de temps, sans tenter de le dénigrer face à ses camarades (une première pour lui, habitué à être sans cesse comparé à son frère) et, quand elle avait essayé de cacher un demi-sourire crispé à une de ses interventions à la fois impertinente mais particulièrement finaude sur le cours, il l'avait définitivement adoptée. Un de ses plus grands plaisir était ainsi de la voir parfois sourire à ses pitreries.
Car malgré tout ce que James Potter et Sirius Black accomplissaient comme calamités dans l'école, malgré tous les points en moins et les heures de retenues, malgré tous les cheveux qu'elle s'arrachait devant leur comportement, ils savaient tous deux que leur Directrice de Maison les adorait et était particulièrement fière de leurs talents. Et c'était réciproque. Sans un professeur de cette trempe, Sirius savait que jamais ils n'auraient pu accomplir le travail auquel ils étaient arrivés l'an passé…Leur secret à tous quatre, leur cadeau à Remus Lupin… Oui, bon, ils avaient beaucoup soutenu Peter. La fierté que dissimulait McGonagall pour les deux jeunes Gryffondor était une des choses les plus importantes pour eux, et tous les devoirs et les punitions qu'elle pouvait leur infliger ne changerait pas ça.
Bon, il s'était bien marré, mais il y avait toujours ce dîner… Il grogna. James n'avait pas ce genre d'ennuis, lui. Il lui avait dit qu'il était libre de s'éclipser à chaque réunion de famille. Ce ne serait pas le cas pour Sirius, surtout qu'il était assez âgé à présent et en plus il était l'aîné.
Il alla vers son bureau et ressortit une lettre de sa cousine préférée, Andomède, reçue la semaine précédente.
Cher Sirius,
Je tenais à te féliciter. Douze BUSEs, j'ai appris ça par Mr Potter ce matin! Woaw, tu as fait très fort, et on va en jaser dans la famille, je le devine!!! Je n'en ai eu moi-même que dix. Mr Potter m'a dit aussi que tu avais encore trouvé un travail d'été… Fais attention, si tes parents apprennent que c'est dans un magasin moldu cette année, ils risquent de te causer des ennuis… Enfin, c'est une bonne chose : au moins, tu es sûr de ne pas voir débarquer mes sœurs pour t'enquiquiner, comme l'an dernier au "Tropico".
Pour moi, tout va bien : Ma petite Nymphadora est absolument merveilleuse, vive, intelligente et sacrément gaffeuse pour ses quatre ans. Elle n'arrête pas de tomber de son vélo en ce moment (elle apprend à en faire sans roulettes) mais elle ne se plaint jamais, ne désespère pas et est toujours de bonne humeur! Je l'adore, et Ted aussi. J'ai une famille merveilleuse. J'espère que toi aussi un jour tu auras ta propre famille, comme moi. En attendant, tu es le bienvenu chez moi, petit cousin, et si tu pouvais, pourquoi ne pas passer un jour à la maison durant ces vacances? Tu trouveras bien un mensonge pour venir chez moi, je te connais !
Encore toutes mes félicitations!
Affectueusement,
Ta cousine,
Andromède
Andromède avait été reniée par la famille Black, près de six ans auparavant, quand, aînée de la branche collatérale, elle avait commis le crime d'épouser, contre l'avis de ses parents et du reste du clan, un enfant de moldu. Ni ses parents, ni ses sœurs ne lui avaient jamais plus adressé la parole. Son nom avait été brûlé de l'arbre généalogique de la famille.
Andromède était la cousine préférée de Sirius, ils s'étaient toujours très bien entendus malgré leur différence d'âge et Sirius avait beaucoup souffert de la voir disparaître de son entourage. Elle était la seule à qui il pouvait parler en toute amitié. Elle menait à présent une vie heureuse, avec un mari formidable et une petite fille adorable, que Sirius n'avait vu qu'une fois, quand il avait réussi à leur rendre visite en cachette lors de la naissance du bébé. Andromède en avait pleuré de joie de le voir ce jour-là. Mais ses parents avaient appris sa visite, et il était resté une semaine enfermé dans sa chambre, puis dans la cave quand il s'en était évadé.
Sa cousine lui manquait.
Heureusement, il était entré à Poudlard, et sa solitude avait vite été comblée par le meilleur des amis possible : James Potter, un garçon qui lui ressemblait tellement par le cœur et par l'esprit qu'il ne comprenait pas comment ils avaient pu vivre l'un sans l'autre avant leur rencontre. Et puis deux autres garçons de leur classe les avaient rejoints, Rémus et Peter, et pour Sirius, ce n'était pas la vieille et noble maison des Black au 12, place Grimmauld, son vrai chez-lui ; non, ici il était un prisonnier, un étranger. Chez lui, c'était Poudlard. Sa famille, sa famille de cœur, sa vraie famille, c'était ses amis.
Il entendit des pas. D'un geste vif, il cacha la lettre dans un livre de Sorts, et saisit un autre ouvrage, en s'asseyant négligemment sur son fauteuil. On frappa à la porte, mais avant qu'il eut pu dire un mot, elle s'ouvrit, laissant passer son père.
"Je n'ai pas dit 'entrez'", fit remarquer Sirius.
Son père, un homme grand et taciturne, le fixa une seconde. Il releva ses lunettes sur son nez, et dit simplement :
"Les invités seront là dans une demi-heure. Fais-moi le plaisir de te préparer soigneusement. Et surtout, montre-nous que tu sais te tenir. Quand à l'affaire des lutins dans la chambre de ton frère, on en reparlera."
"Vous ne souhaitez pas dévoiler cela devant vos amis, père ? C'est pourtant un sujet passionnant, encore une chose dont le Ministère devrait s'occuper, les nuisibles, c'est vraiment un problème, n'est-ce pas ? Ah, mais non, ce sont tous des incapables là-bas… Oups, je viens de gâcher tout le plaisir de la conversation de ce soir…"
"Continue et tu le regretteras mon
garçon!", dit son père avec un accent de colère dans la voix.
Sirius sourit intérieurement. Lui aussi savait comment mettre ses parents en
pétard. C'était tout ce qui lui restait : les pousser à perdre le contrôle
d'eux-mêmes. Il y était passé maître et cela lui prouvait qu'il valait mieux
qu'eux. Attitude puérile, il le savait pertinemment, mais il en voulait
tellement à sa famille et à leurs grands airs qu'il ne pouvait y résister.
Il regarda son père avec une surprise feinte. Celui-ci se contint et jeta un œil sur le lit, où se trouvait la robe.
"Je vois que tu as fait un bon choix, pour une fois. J'espère que tu seras aussi parfait ce soir que cette tenue. Tu as seize ans maintenant et il est temps que tu t'investisses dans le rôle qui est le tien.", termina t-il avec une sourde menace dans la voix.
"C'est vraiment navrant que j'aie si peu de goût pour les mondanités, en effet.", répliqua Sirius faussement chagriné. "Regulus à l'air de mieux aimer parader comme un pantin."
"C'est juste, ton frère est beaucoup mieux élevé que toi. La civilité est naturelle chez lui. Toi qui es si talentueux, tu ne devrais pas avoir trop d'efforts à faire pour l'imiter.", persifla son père en sortant de la pièce.
Le sourire narquois de Sirius apparut et disparut. Il n'avait vraiment rien à tirer de son père. Des saillies comme ça, il y avait droit tout le temps. Oh, oui, Regulus valait mieux que lui, on le lui répétait sans cesse. Il espérait toutefois ne rien valoir dans l'échelle de valeur de ses parents, car selon lui, elle était complètement inversée.
De toute façon, il savait pertinemment que son jeune frère le jalousait horriblement. De part ses résultas scolaires entre autres... Sirius était un élève exceptionnel à Poudlard. Seul James Potter était à son niveau. Tous les professeurs le disaient. Et Sirius savait par des bruits de couloir qu'on comparait fréquemment les deux frères au dépens du plus jeune. Même ses professeurs avaient tous au moins une fois fait remarquer que Regulus n'arrivait pas à la cheville de son aîné. Et puis Sirius faisait partie de l'équipe de Quidditch, en tant que Batteur. Pas Regulus.
Sirius était populaire, toute l'école connaissait son nom. Avec James Potter, ils étaient les chefs d'une petite bande redoutée et adulée. Sirius était appréciée par les filles aussi. Elles étaient nombreuses à lui tourner autour, car il était un des plus beaux garçons de l'école. Regulus… Regulus n'avait vraiment pas le sex-appeal de son frère.
Regulus n'était qu'un élève parmi tant d'autres. Il n'avait rien de particulier. Sauf son nom et sa position. Mais cela ne valait rien quand son frère ne s'en servait même pas pour s'imposer. Regulus n'avait rien pour lui alors qu'il aurait du être un des élèves les plus respecté de Poudlard par son rang, parce qu'il venait d'une des plus nobles familles de sorciers d'Angleterre. Mais Sirus avait bousillé cette position dès sa première année à Poudlard en dénigrant sa propre famille et en s'imposant par ses propres moyens. Quand Regulus était arrivé à l'école, il s'était retrouvé loin de son cocon familial et n'avait jamais réussi à sortir de l'ombre de son grand frère.
Ca n'avait pas été mieux la semaine précédente, quand Sirius avait appris qu'il avait obtenu douze BUSEs. Pour une fois, ses parents l'avaient félicité et avaient même été fiers de lui, apparemment ; Regulus, il l'avait vu dans son regard, en avait ressentit une cuisante amertume.
'Désolé, petit frère, on est un génie ou on ne l'est pas !' songeait Sirius en s'habillant.
Il se coiffa du mieux qu'il put. 'Après tout, avec mon charme naturel,'pensa t-il ironiquement, 'y'a pas besoin de grand chose…' Autant leur montrer, à cette bande de pourris, qu'il avait bien plus de classe et de noblesse qu'EUX.
Un grincement se fit entendre. C'était Tinny, la très vieille elfe de maison des Black. Sirius se doutait qu'elle serait bientôt éliminée par ses parents parce qu'elle commençait à avoir du mal à monter les escaliers et à utiliser ses capacités de téléportation. C'était étonnant qu'elle ait tenu si longtemps avec tout le travail qu'elle avait. Son mari était mort quelques années auparavant en faisant une chute en ramonant la cheminée. Sa fille, Torchy, essayait tant bien que mal de la faire tenir au service des Black. Sirius avait pitié de Torchy. Elle avait plus de cœur que Kreacher et que Tinny. Tinny serait morte pour les Black sans hésiter et en les bénissant. Sirius trouvait cela particulièrement stupide, vu comment elle était traitée : avec mépris.
"Oui, Tinny ?" demanda Sirius.
"Le Jeune Maître doit venir dans le salon, car Monsieur et Madame disent que les invités vont arriver. Le Jeune Maître n'a besoin de rien ?", demanda l'elfe servilement.
"Non, Tinny, merci. En avant pour le grand show.", fit-il avec une moue dégoûtée.
L'elfe ne répondit rien tandis que Sirius finissait de mettre en place un foulard aux couleurs de sa robe et frappé du symbole de la famille. Elle craignait sans doute un nouveau discours du jeune homme, qui dirait des choses affreuses sur la si noble maison des Black.
Sirius ferma sa porte à l'aide de plusieurs charmes. Il se refusait à ce que les Elfes rangent sa chambre et s'en chargeait lui-même, car il savait depuis longtemps que ses parents ne connaissaient pas l'expression "vie privée".
Il descendit les escaliers, déprimé à l'idée de revoir ses horribles cousines, ainsi que tous ces oncles et tantes tellement pédants.
Regulus était déjà dans le salon avec son père tandis que sa mère finissait de donner les dernières consignes à Kreacher et Torchy pour le dîner. Sirius s'affala sur un fauteuil avec un soupir d'ennui. Son frère lui jeta un regard courroucé. Leur père, Antarès Black, avait ouvert une boite à musique et ouvert le bar. On attendait plus que les invités.
A suivre
Petite note de la correctrice : Hum… dans l'ensemble, y'a pas beaucoup de fautes… C'est juste que la construction des phrases est un peu trop compliquée pour moi… Je n'ai que 13 ans! Je vais seulement rentrer en secondaire 2… En tout cas, les fautes d'accord sont pas mal toutes corrigés, les erreurs dans les noms aussi… Ce n'est que la syntaxe que je ne suis pas sûre… En tout cas, c'est un plaisir de relire cette fic !^^
Petite note de l'auteur : et moi je suis bien aise d'avoir une beta-readeuse… Je la remercie beaucoup, et ça fait plaisir de voir que c'est un plaisir de relire cette fic !!! Et t'en fait pas pour ton âge, si tu n'a pas trouver d'incohérences, c'est qu'il n'y en a pas !
