Quand l'amour vint à Shaw

Elle était furieuse contre cet homme. Il avait le don de la faire sortir de ses gongs alors qu'elle était un parfait exemple de maîtrise de soi. Et aujourd'hui était encore pire que les autres parce qu'elle n'aurait peut être plus jamais l'occasion de le lui dire.

Elle ne parvenait toujours pas à comprendre comment cet idiot avait pu prendre une telle place dans sa vie. Six mois qu'ils avaient commencé à coucher ensemble juste du sexe sans rien attendre de part et d'autre.

Flash back

Six mois plus tôt

Elle devait encore se coltiner ce flic. Pour cette mission, Finch leur avait imposé de se faire passer pour un couple. Leur nouveau numéro était un psychologue spécialisé dans les thérapies de couple, John était parvenu à se défiler.

Maintenant que la mission était terminée, elle avait voulu rester éloignée le plus possible de ce type agaçant. C'était surtout dû au fait que le fameux numéro avait réussi à mettre le doigt sur quelque chose que ni l'un ni l'autre ne voulait assumer.

Sameen avait beau se dire qu'on ne pouvait pas se fier à un escroc qui faisait chanter ses patients sur les révélations faites en thérapie individuelle ce qui par ailleurs avait failli le tuer. En effet, un de ses patients suffisamment riche avait embauché un tueur à gages afin de se débarrasser définitivement du maître chanteur.

Heureusement, l'enquête avait été résolue en moins de 48 heures et Fusco et elle n'avaient dû subir qu'une séance. Une séance de trop se disait-elle en demandant la bouteille de vodka au barman du bar où elle s'était installée.

Elle en était déjà à son troisième verre quand une main se posa sur le verre.

« Garde tes mains loin de là camarade, si tu ne veux pas que je te casse tous les doigts.

Soit tu es déjà bien imbibée, soit tu n'as pas vraiment envie que je m'en aille, dit Fusco avec assurance. Tu es capable de repérer quelqu'un à cent mètre.

Qu'est ce que tu veux Lionel ?

Il faut qu'on parle.

Il n'y a rien à dire, ce charlatan ne sait pas de quoi il parle, dit elle tout en jetant l'argent sur la table au barman et en s'éloignant rapidement. »

Dehors, elle marchait rapidement refusant et espérant à la fois qu'il la suive et qu'il abandonne. Elle ne savait pas quelle solution avait sa préférence. Elle n'eut pas le temps de pousser plus avant sa réflexion.

Elle projeta Lionel contre un mur et l'embrassa passionnément. Au diable, les prises de tête, ils auraient tout le temps d'y penser plus tard éventuellement. Il fut rapidement évident pour chacun d'eux qu'il ne pouvait pas continuer ainsi en pleine rue.

Ils suivirent rapidement le chemin qui les menait vers la voiture de Lionel. C'est elle qui conduisit le menant vers sa planque actuelle. Là avec une impatience que la frustration avait rendue explosive, ils firent l'amour pour la première fois.

L'urgence du désir, leur fit tout oublier, ce fut une étreinte rapide presque brutale. Une fois rassasié, leur désir primaire, ils poursuivirent par des caresses et des gestes presque tendres.

Au petit matin, ils ne purent que constater l'étendue du dégat. Leurs vêtements et leurs corps portaient les marques de leur étreinte. Leurs vêtements étaient irrécupérables, Lionel portait de nombreuses griffures sur le torse et le dos. Sameen, elle portait quelques bleus sans dote liés à un placage contre le mur de l'entrée de l'appartement.

Fin du flash back

Ce jour-là, ils s'étaient séparés sans faire de promesse. Après tout le désir était éphémère. Au final, sans qu'aucun d'eux ne comprenne vraiment ce qui se passait, ils s'étaient très régulièrement revus et avaient fait l'amour.

D'abord, ça n'avait été que pour le sexe, il fallait se l'avouer. Ils se retrouvaient chez l'un ou chez l'autre à la fin d'une enquête. Puis, au fil des numéros, Sameen avait appris à connaître ce lourdaud et tous les deux avait pris une autre voie.

Une voie compliquée dont Sameen ignorait tout ou presque, celle des sentiments. Elle s' était prise alors à espérer plus. Et ça s'était réalisé, deux jours plus tôt, Lionel avait sorti les 3 mots fatidiques qu'elle espérait et redoutait à la fois « Je t'aime ! ».

Sur le coup, elle n'avait pas su quoi dire ni comment réagir. Elle aurait fui, si elle n'avait pas été chez elle. Lionel l'avait rassuré lui disant qu'il n'attendait rien en retour qu'il lui laisserait le temps qu'il faudrait.

Elle lui avait demandé de la laisser et il était parti sans rien dire mais son regard blessé parlait pour lui. C'était, il y a 48 heures, elle avait passé ces deux jours à penser et à se dire qu'elle se comportait comme une idiote mais refusait toujours de le voir ou de répondre à ses messages.

Cependant, un coup de fil risquait de changer la donne. Lionel était à l'hôpital pas pour une de leurs enquêtes mais pour avoir voulu jouer les héros. Elle savait par lui qu'il se concentrait actuellement sur un pyromane qui incendiait des immeubles et qui avait provoqué jusque là 5 morts.

De ce que Finch lui avait expliqué, Lionel avait retrouvé l'homme alors qu'il venait de déclencher un incendie. Lionel avait réussi à faire sortir tout le monde tout en continuant à poursuivre l'incendiaire quand une partie de l'immeuble s'était effondrée.

Tout ce que Finch avait pu lui dire c'est que Lionel et le pyromane avaient été transportés en urgence au service des grands brûlés. Alors qu'elle pénétrait dans ce service ayant obtenu de Finch une accréditation, son inquiétude augmentait à chaque pas.

Recherchant, le nom de Lionel sur la liste des chambres, elle ne le trouva pas. Une soude angoisse s'empara d'elle alors qu'elle avançait vers la chambre du pyromane, une envie de meurtre la saisissant.

Elle se ravisa rapidement, l'important pour l'instant était de retrouver Lionel même si pour cela, elle devait se rendre à la morgue. Elle pénétra dans l'ascenceur et après avoir appuyé sur un bouton machinalement, elle appuya son voyage contre la paroi.

Un pas claudiquant pénétrant à son tour de la cabine ne la fit même pas se retourner. Ce fut cependant, la voix de cette personne qui la fit se retourner.

« Shaw, qu'est ce que tu fais là, dit la voix rendue rauque par la fumée de Lionel.

IDIOT, hurla-t-elle. Qu'est ce qui t'a pris de jouer les héros. J'ai cru que…

Désolé, je croyais que F …

Tais-toi, je t'aime espèce de crétin, dit elle en l'embrassant fougueusement. »

Finch derrière ses ordinateurs eut un sourire satisfait.

« Et bien, Harold, je ne te connaissais pas cette vocation de conseiller conjugal.

La tension entre ces deux-là ces dernières 48 heures était insoutenable. Si Miss Shaw avait continué à fatiguer Bear en le faisant courir presque 6 heures, il risquait de finir par la mordre.

Allons Harold, je sais très bien qu'au fond de toi, tu es un grand romantique. »

John empêcha Harold de protester en l'embrassant. Après tout après avoir joué les conciliateurs eux aussi méritaient leur moment de paix. Ils espéraient juste que Shaw n'apprendrait jamais la vérité sur cette histoire. Quand ils avaient assisté à l'incendie, John avait appelé immédiatement Lionel inquiet pour la vie de ce dernier.

Ce dernier les avait rassurés indiquant qu'à part quelques brûlures et une entorse à la cheville, il n'avait rien de grave. C'est là que Finch avait eu l'idée de faire passer l'inspecteur pour gravement blessé n'en disant rien au principal intéressé.

Bien plus tard ce jour-là, après avoir appris toute l'histoire de la bouche de Lionel, Sameen ne put que remercier mentalement John et Finch

FIN