Disclaimer: Célestelliens, Observatoire, Corvus sont des termes appartenant à Square Enix


Observatoire : Salle de Classe A202 (4ième)

Les élèves attendaient avec impatience que le professeur de littérature rende les interrogations écrites de la semaine dernière. Cependant, vu la tête que celui-ci faisait, les élèves n'avaient pas été extrêmement brillants.

-Je dois avouer que je suis déçu. Cet examen n'était pourtant pas difficile ! Je veux dire, plus de la moitié d'entre vous n'ont pas réussi à avoir la moitié des points ! C'est à se demander si vous le faites exprès ! Ce n'est pas parce que je prévois une interro plus facile qu'il faut faire le minimum !

Les élèves baissèrent la tête ; ils savaient que l'instituteur avait raison.

-Bon ! Vous pourrez toujours vous rattraper avec la prochaine! Mais je vais vous les distribuer, vous verrez par vous-même !

Un élève en particulier était particulièrement effrayé par la découverte de sa note car qu'il travaille ou non, c'était toujours la même : 20/20. Que ce soit en mathématique, en langues, en histoire, en littérature, en sport, en musique ou en dessin ; toujours la même ou, en tout cas, qui n'allait pas en dessous du 18,5, sa plus mauvaise note.

Lorsqu'il reçut sa copie, il vit qu'encore une fois, malheureusement, il avait eu 20/20 avec un bonus pour avoir si bien écrit et sa syntaxe.

« C'est pas possible ! » pensa le jeune élève. « Je n'ai absolument pas ouvert une seule fois mon livre ou mon cahier ! Et je n'ai eu aucune faute. Parfait ! J'ai vu les autres travailler pendant des heures dans leur chambre et… ils n'ont même pas la moyenne ! Qu'est-ce qui ne cloche pas chez moi ?». Il avait à peine 13 ans et parfois, il était meilleur que certains adultes.

Il sentit le regard menaçant de son voisin de table -celui-ci s'était penché sur son bureau afin de voir la note de son camarade- et se dit qu'il allait à nouveau devoir trouver un moyen de quitter discrètement la salle de cours avant que les autres ne s'acharnent sur lui.

Ce n'était pas seulement pour son génie qu'il se faisait harceler par ses camarades mais aussi qu'il avait du succès auprès des filles qui le trouvaient mignon et intelligent, qu'il était chou à être timide comme ça, alors bien sûr : ça faisait des jaloux.

L'après-midi se termina et la plupart des élèves sortirent sauf le jeune surdoué qui rangeait ses affaires et un groupe de garçons au fond de la classe.

-Franchement, je trouve que le prof a abusé encore cette fois-ci ! Elle était pas du tout facile, cette évaluation !

-Ouais ! Quand plus de la moitié a pas la moyenne, y'a un problème !

-Et tout le monde a pas réussi à être plus haut que 11 !

-Tout le monde sauf….

-On sait. Il bosse jamais mais il a toujours tout juste ! Avec les félicitations du prof ! dit le voisin de table du concerné. Je suis sûr qu'il triche !

-Je ne triche pas ! s'écria le jeune garçon, ses livres en mains. Je suis né comme ça, c'est tout !

Il regretta vite d'avoir parlé lorsque ses camarades se dirigèrent vers lui d'un pas menaçants avant d'arriver juste devant lui. L'un d'eux dit :

-On t'a pas demandé ton avis ! C'est de ta faute si le prof pense qu'on est nuls !

-Ouais ! Comme il voit ta note trop bien et qu'après, il voit notre copie, il trouve que c'est tellement nul qu'il est plus sévère avec nous !

-Et puis ! C'est pas normal d'arriver si vite à piger les trucs ! T'es pas normal !

Le garçon lui prit une poignée de ses cheveux blonds et le poussa si violemment contre le mur qu'il tomba par terre, impuissant, faisant tomber ses livres.

-Tu dois te demander pourquoi on te fait subir ça ! Toi qui es si intelligent, tu devrais pourtant le savoir ! Un Célestellien, ça punit les monstres ! dit-il en lui donnant un coup de pied.

Les garçons s'en allèrent en ricanant, laissant le pauvre élève ramasser ses livres en tremblant. Il ne pouvait en parler à personne, il était orphelin, ses parents, d'après ce qu'on lui avait dit, étaient morts dans un combat contre des monstres alors qu'il n'était qu'un nourrisson. Il entra dans sa chambre, prit un ours en peluche et commença à pleurer, se traitant lui-même de monstre. Il lâcha l'ourson, prit son interrogation et la relut. Il eut une émotion très forte et le papier prit feu avant de se consumer sous l'œil terrifié du jeune ange. Aucun enfant de son âge n'aurait été capable d'enflammer une feuille par le simple biais de ses sentiments. Encore une malédiction de son « génie ».

Il reprit son ours en peluche et recommença à pleurer jusqu'à s'endormir. Un petit bout de papier qui n'avait pas été encore complètement calciné traînait par terre ; on pouvait lire le nom du petit ange :

« Corvus »

Lentement, le papier disparut sous l'effet des petites flammes et il n'en restât rien.