Lyra souffla sur les bougies et elles s'éteignirent en faisant disparaître la faible lumière de la pièce. Bertha alluma d'autres chandelles et la clarté revint. Quelques applaudissements survinrent et la jeune fille sourit timidement aux invités. Le directeur Jordan lança d'une voix chaleureuse :
-Bonne anniversaire, Lyra !
Pantalaimon frotta la jambe de sa maîtresse en ronronnant et elle lui caressa la tête.
-Bon anniversaire, Pan !
-Nous avons 18 ans, aujourd'hui ! fit le chat en la regardant de ses yeux perçant.
-Oui ! Surenchérit la voix de Robert. Et il faut fêter ça ! Musique, Bertha !
Elle positionna un 33 tours sur un vieux lecteur de disques et une valse sucrée emplit l'atmosphère. Les discussions fusèrent, Thomas passa avec un plateau sur lequel était posé des coupes de champagnes et Lyra regardait tout se petit monde qui s'était retrouvé juste pour elle, en souriant de bonheur.
Trois coups retentirent sur la porte de bois du salon. Bertha alla aussitôt ouvrir et Lyra aperçu un homme en imperméable beige, tremper des pieds à la tête. Il portait un chapeau noir haut de forme qui sévissait encore plus son visage allongé, aux lunettes strictes et à la moustache antipathique. Le portrait d'un notaire. Cet homme, elle le connaissait bien. Elle se leva et s'approcha de la porte en s'exclamant :
-Patrick Rutherford ! Patrick ! Vous êtes donc venu pour mon anniversaire ?
Bertha s'écarta de l'entrée en disposa. Les invités continuaient à parler et à rire.
-Lyra ! Joyeux anniversaire ! Vous êtes resplendissante, très chère.
Il lui baisa la main avec délicatesse. Elle était vêtue d'une longue robe noire, moulante, et portait un magnifique collier de perle mit en valeur par sa coupe haute, retenue avec une broche en or.
-Mais entrez donc, mon ami. Je festoyais justement avec quelques collègues mes 18 ans.
-C'est que... je dois vous parler au plus vite !
-Diable, Patrick ! Nous sommes samedi. Le travail ne peut-il attendre ?
Il sourit mesquinement et reprit en jouant avec sa canne sur lequel Djaril, son daemon oiseau, était pos :
-C'est que... voyez vous... c'est une affaire privée et non professionnel, en quelques sortes. Si nous pouvions trouvé un endroit tranquille où discuter... !
Lyra jeta un coup d'œil à la salle, personne ne se souciait encore d'elle. Elle dit à son collègue :
-Bien ! Suivez moi...
Elle passa devant lui, suicit de Pan et le conduit par mis les couloirs d'Oxford jusqu'à un petit salon privé.
-Débarrassez-vous, très cher !
Rutherford enleva son imperméable et la jeune fille s'en saisit. Elle ouvrit l'armoire la plus proche et ne pu s'empêcher de se souvenir... elle se revoyait, il y a bien des années, caché dans ce meuble étroit, entrain d'espionner son père... Elle prit d'un geste souple un cintre et y mit la veste avant de refermer les battant de la penderie. Patrick s'était déjà confortablement assis dans un fauteuil. Il alluma une pipe et attendit que la jeune fille s'assoit avec Pan à son tour pour commencer :
-Lyra. Depuis maintenant 2 ans que je travaille avec vous au CRS, j'ai pu remarquée que vous étiez une jeune fille charmante, pleine de vie et d'une intelligence surprenante !
-Merci ! Fit-elle en rougissant.
-Et pourtant, continua l'homme, vous vivez seule, dans ce vieux collège, sans attache véritable ni famille.
-C'est que... je considère cette bâtisse comme ma maison. Le directeur Jordan a vraiment été charmant de m'accueillir.
-Certes, certes ! Mais pourquoi n'avez jamais pensez à vous marier ?
Un blanc marqua cette phrase. Lyra jouait avec ses mains... elle ressentait une certaine gêne. Pantalaimon épia l'oiseau qui volait dans la pièce, aussi rapide qu'une brise.
-Parce que... parce que... c'est trop tôt ! Je n'ai que 18 ans.
-Et bien en âge d'avoir une relation ! s'exclama Rutherford.
Il se le va nerveusement. Lyra ne comprenait cpas e que signifiait tout cela. Où le Professeur voulait-il en venir ? Il saisit la bouteille en verre de cognac qui était posé sur une petite table de bois et s'en servit un verre. Il continua en faisant tourné le liquide :
-...vous ne vous laissé jamais courtisé, ni même « approché » par un jeune homme... vous ne...
-Patrick ! Pourquoi un tel interrogatoire ?
Il soupira, sourit en regardant Lyra et dit en balançant joyeusement sa tête :
-Je veux juste m'assurer que mon cadeau d'anniversaire vous plaira, c'est tout !
-Comment ? fit elle perplexe. Vous m'avez trouvé un mari, peut-être ?
Il rit alors de bon cœur, but une gorgée de son verre puis s'approcha du feu. Après quelques secondes de silence, il lança d'une voix amusée :
-C'est presque ça, ma chère enfant ! Voila... l'équipe et moi... enfin, je veux dire, le CRS a trouvé... comment dire....
-oui ??
-C'est que, je ne voudrais pas vous faire un choc... hummpf !
Il soupira à nouveau.
-Nous avons trouvé une fenêtre !
Lyra resta interdite. Ses yeux lui picotaient. Elle croyait comprendre... une fenêtre ? Un autre monde ? ...Will ? Elle ne voulait pas se faire d'illusion, balaya ses idées folles et tamponna légèrement ses yeux prit d'émoi.
-Je ne comprend pas... souffla t'elle.
-C'est pourtant simple, ma chère ! s'exclama Rutherford. Une fenêtre ! Vers le monde choisit ! Celui que vous voulez ! Vous allez pouvoir retrouver votre... ami ?!
Elle cligna des yeux en souriant, ses mains tremblèrent, ses pensées s'affolèrent et puis d'un coup, elle bondit et s'écria :
-Où ? Où ça ! Rutherford ?! Si tous cela n'est qu'une plaisanterie, sachez que je vais souffrir bien plus que si 1000 poignards m'écorchaient vive !
-Mais non, Lyra ! Mais non, c'est la vérité ! Joyeux anniversaire !
Sa respiration devint irrégulière tellement son cœur bondissait de joie. Ses joues fulminaient. Elle sauta dans les bras du professeur :
-Merci ! Ho, merci mon dieu !
Il lui tapota affectueusement les épaules et dit :
-Une calèche vous attend dors, mon petit ! Elle vous conduira à l'endroit voulu...
