Disclaimer : Je tiens à préciser que les personnages (pour la plupart) et l'universde cette histoire sont la propriété de J.K. Rowling. Je ne suis pas rémunérée pour cette fiction, elle provient seulement de mon imagination ! Cette fiction fait suite au tome 6 le Prince de Sang-Mêlé.

CHAPITRE 1 : La colère du maître

Une douleur lancinante au flanc droit...

Une sensation douloureuse comme un liquide brûlant courant dans ses veines...

Tout son corps frissonnant de fièvre…

Combien de temps s'était-il endormi? Combien de temps était-il resté ainsi étendu? Il avait du mal à réfléchir, à se remémorer comment il était arrivé là... Lentement, à force de concentration les souvenirs affluèrent : il était allé trop loin cette fois, il avait joué avec le feu, le Seigneur des Ténèbres n'avait pas apprécié ses initiatives, et pour cause, elles contrecarraient ses projets. Pourtant Severus avait cru encore une fois pouvoir le berner... "Tu commences à le sous-estimer, méfies-toi", se sermonna mentalement Severus.

Il se souvenait son retour auprès du maître après sa dernière mission :

« Severus, je ne peux croire ce que m'ont rapporté tes compagnons mangemorts pour cette mission, sifflait le Seigneur des Ténèbres apparemment furieux. Tu as OSE le tuer, alors que je vous avais formellement ordonné de me le rapporter vivant pour que je puisse lire ce qu'il savait! ENDOLORIS ! »

Et la douleur fulgura en Severus, transperçant tout son coprs en quelques secondes, et le projetant à terre incapable de répondre, mais il s'efforça de ne pas crier, « Ne pas lui donner cette satisfaction... Tu devrais en avoir l'habitude depuis le temps, se dit Severus ». « Ne pas crier, résister à la douleur » psalmodia-t-il intérieurement. Enfin le Maître cessa, et le regarda avec un sourire de contentement. Severus put reprendre son souffle et tenta tant bien que mal de se relever, les jambes toutes flageollantes et son corps endolori encore parcouru de frisson. « Non je crois que je ne m'y habiterai jamais. Peut-être avec un peu de chance ce DOLORIS suffira pour apaiser sa colère. » Mais en posant les yeux sur son Maître, il comprit qu'il n'en avait pas encore fini avec lui.

« J'ai... J'ai pu pénétrer son esprit M..M..Maître, tenta-t-il de balbutier, et lui soutirer toutes les informations utiles, m..m..mais il n'y avait rien que nous ne sachions déjà. Arberloth n'était au courant de rien concernant les projets de l'ordre, il n'était pas un membre clé et ne faisait que suivre les directives. Les autres membres de l'ordre arrivant à son secours, j'ai cru qu'il n'était pas utile de vous le ramenez et de nous encombrez de ce poids morts, risquant alors de nous faire prendre... »

Severus avait la très nette impression de ne pas avoir été suffisamment convaincant, au vu du regard rempli de haine et de fureur de son Maître. Il baissa le regard, plein d'appréhension, évitant de croiser à nouveau ces yeux rouges et de leur donner une porte ouverte à son esprit.

- « Tu n'es pas là pour réfléchir et décider de ces choses, tu es là pour obéir Severus. Je te l'ai déjà dit à deux reprises depuis la mort de Dumbledore, (à ce nom Severus tressaillit légèrement mais essaya de ne pas montrer ce qu'il ressentait, gardant un visage aussi impassible que possible) et ce sera la dernière fois. Te crois-tu plus intelligent ou meilleur legilimens que moi pour décider à ma place? Crois-tu que d'avoir tué Dumbledore te laisse le droit de faire ce que tu veux, quitte à passer outre mes ordres? Ou peut-être est-ce autre chose?...

- Non Maître rien de tout cela, répondit Severus le plus calmement qu'il put; j'ai cru agir dans Votre intérêt. Mais je me suis fourvoyé, je le comprends bien, Maître. Je ne commettrai plus ce genre d'erreur.

-Oui je l'espère. Mais je dois sévir cette fois, je t'ai déjà laissé trop de chance. Accio baguette »

D'un geste vif, que Severus ne put anticiper, il s'était saisi de la baguette de Severus et la brisa en petits morceaux en l'écrasant de sa main comme une simple feuille sèche. « Sans baguette je suis mort ! Tout est fini ! Non reprends-toi Severus, tout n'est pas encore joué. »

- « Je dois donner l'exemple, tu comprends Severus? Si je laissais tous mes mangemorts n'en faire qu'à leur tête, que deviendrions-nous? N'es-tu pas d'accord? »

Cette question n'attendais évidemment pas de réponse et Severus se tut, « Inutile de tenter le diable », pensa-t-il, en s'effoçant de cacher cette pensée. Il ressentit à ce moment la sensation bien familière de quelqu'un essayant de lire ses pensées par légilimencie, il se concentra et tenta de fabriquer des souvenirs susceptibles de satisfaire au Maître. Après quelques minutes ce dernier reprit :

-« En temps ordinaire cette faute devrait être puni de mort ! »

Severus tressaillit de nouveau, mais cette fois de terreur : « Le Maître avait dû parvenir à franchir ses barrières mentales, pensa-t-il, au désespoir. Tu aurais dû t'en douter, cela devait arriver un jour. Tu as surestimé tes capacités en occlumencie, mon petit Sev! »

- « Mais (Severus reprit secrétement espoir, « Se serait-il trompé finalement, avait-il réussi de nouveau à lui cacher ses vraies pensées? ») en souvenir de ce que tu as accompli et de tes fidèles services, je t'accordes une dernière chance. »

A ces mots Severus sentit fulgurer une douleur à son flanc droit : le Maître venait de le transpercer assez profondément à l'aide d'une dague en argent, qu'il tenait de sa main gauche tandis qu'il lui agrippait fermement l'épaule de l'autre main l'empêchant d'esquiver. Il sentit alors une sorte de brûlure et de fourmillement, se répandre tout le long de son corps. Severus dut faire tous ses efforts pour ne pas hurler et ne pas vaciller sous la douleur, il se contenta de porter les deux mains vers la plaie et de garder le regard baissé.

Le Maître se pencha alors légèrement vers lui et lui sussura à l'oreille :

- « Que croyais-tu, que j'allais te laisser partir indemne? Non ce serait trop facile, je te lances un défi, digne de toi selon moi : cette lame, comme tu as pu le sentir, est empoisonnée, un poison virulent, mais lent, tu ne mourras pas tout de suite. Enfin... je ne crois pas. Avec tes talents tu devrais pouvoir t'en sortir? (petit ricanement). Bien sûr il ne s'agit pas d'un simple petit poison, mais d'un mélange de ma composition, cela aurait été trop aisé pour toi sinon.

Je te donnes un indice : ce poison mettra deux mois pour s'éliminer totalement de ton organisme, donc n'espère pas trouver un subterfuge pour diminuer les effets du poison le temps qu'il s'élimine, cela ne suffira pas. Tu as tout intérêt à trouver un antidote, s'il en existe un, tout au moins un remède… sinon...

Si tu survis, ce dont je ne doutes guère, tu seras digne de revenir parmi mes mangemorts, obéissant et humble, comme tout bon mangemort.

Une denrière chose : ne t'avises pas de te représenter devant moi sans un "cadeau" (Il insista particulièrement sur ce dernier mot) digne de ce nom. Tu vois ce que je veux dire, n'est-ce pas? As-tu bien tout compris, Severus? »

A ces dernières paroles, il retira la lame, Severus ne put retenir alors un gémissement, le sang coulant sur ses mains, qui comprimaient la plaie. Puis il remit la dague dans son fourreau et la tendit à Severus en disant :

- « Tu en auras besoin, ce me semble, lui souffla-t-il dans un ricanament bestiale, telle une hyène avide de sang. »

Severus s'en saisit d'une main tremblante mais ne répondit rien, il en aurait été incapable d'ailleurs, il semblait sur le point de s'évanouir, ses jambes vacillant de plus en plus sous son poids. Il se sentit tomber à genoux, à bout de force.

- « Maintenant hors de ma vue, Je t'attends dans deux mois. Inutile de te représenter devant moi avant. Vous autres, sortez le d'ici... Un rire sardonique sortit alors de ses lèvres dans un rictus hideux, qui fit frissonner toute l'assemblée présente. »

Severus fut sorti, ou plutôt traîné, dehors, comme un moins que rien et laissé pour mort dans une rue, qu'il ne reconnaissait pas. Puis ses souvenirs devinrent brumeux...

Il se souvint seulement être rentré chez lui difficilement, se traînant, avoir réussi ensuite à s'administrer les premiers soins puis avoir sombré dans un sommeil agité.

Cela faisait quatre jours de cela maintenant. Il ne se rappelait même plus comment il était arrivé là. Il n'était pas chez lui mais dans un de ces refuges qu'il avait eu la bonne idée de s'aménager au cas où. Quelle bonne idée d'ailleurs ! Depuis l'assassinat de Dumbledore, près de six mois auparavant (une grande tristesse l'envahit à nouveau à ce souvenir), il était devenu l'ennemi public numéro un et était recherché partout, une dizaine d'aurors à ses trousses, sans compter les membres de l'Ordre qui le croyaient certainement toujours coupable. « Mais tu es coupable ! Tu l'as bien assassiné non ? »

Ce refuge était dans l'Allée des Embrumes, un endroit mal famé, mais il savait qu'au moins ses poursuivants réfléchiraient à deux fois avant d'aller le chercher en ces lieux, l'endroit étant assez risqué en ces temps troublés, même pour des aurors bien entraînés. Quant à lui, un mangemort, qu'avait-il réellement à craindre?

Il avait dû certainement ces derniers jours vadrouiller d'un endroit à un autre, tentant d'échapper à ses poursuivants. Il ne s'en souvenait plus très bien au juste, tout était un peu flou.

Il était las, partagé entre le désir de mourir, d'en finir là et cet instinct de survie qui le poussait à lutter. N'avait-il pas promis à Dumbledore qu'il ferait son maximum pour aider Potter dans sa quête? Il lui devait bien ça, à ce vieux fou, insatiable de friandises et de bonnes paroles ! Après tout n'était-ce pas le seul à lui avoir donné sa chance, une vrai chance j'entends, et à lui avoir accordé sa pleine et entière confiance, son estime et son affection même, malgré toutes les erreurs (et tous les crimes) qu'il avait pu commettre. Mais qu'est-ce qui lui prenait de vouloir jouer les héros? « Laisse donc cela à d'autre Sev, laisse donc cela à Potter et sa clique. Ah ce Potter, maudit soit-il ! Sans lui il n'en serait pas là! Maudits soient tous les Potter d'ailleurs! »

« Ressaisis toi Sev, choisis maintenant : la mort ou la survie! Ce n'est pas en restant là à rêvasser que tu trouveras une solution à ton problème. Tu as peut-être réussi à fermer la plaie et à arrêter provisoirement les saignements ainsi qu'à ralentir le poison mais cela ne suffira pas, tu le sais pertinemment bien. Le poison progresse vite tout de même », pensa-t-il après avoir ressenti une autre de ses pulsations brûlantes et douloureuses... En fait chaque pulsation de son coeur devenait douloureuse, non pas une douleur fulgurante mais une douleur lancinante, insidieuse...

« Alors réfléchis et vite. Tu ne pourras pas trouver tout de suite sa composition et élaborer l'antidote, tu n'en as pas les moyens ni le temps. Tes poursuivants risquent bientôt de te trouver et tu n'auras peut-être pas la force de fabriquer le remède jusqu'au bout... »

« Déjà relève toi. »

Mais ses muscles réchignaient à lui obéir. Il avait beaucoup de mal à bouger ses membres ; avec maintes efforts et au bout de quelques minutes, il parvint cependant à se redresser et s'asseoir. Sa respiration était saccadée et il était en sueur. « Calme-toi d'abord, maîtrise-toi, ton corps doit obéir. »

« Trouver un autre remède en attendant pour ralentir à nouveau le poison. Un bezoar serait l'idéal, mais où en trouver? » Il en avait cacher dans chacun de ses "refuges" mais il les avait presque tous épuisés ces quatre jours. « Quatre jours déjà! »

« Il doit m'en resté un dans cette fameuses chambre à la tête des trois sangliers. Mais vais-je pouvoir entrer? Comment y accéder sans se faire remarquer ? En espérant que la chambre soit libre, cette fameuse chambre qu'il avait occupée quelques temps, quand il était encore jeune homme, près de vingt ans plus tôt... »

« Aller d'abord lève-toi et habille toi, tu réfléchiras en route! »

Et il s'obéit, chaque mouvement lui lançant comme de petites aiguilles dans tout le corps. Puis il sortit. Il faisait déjà nuit, en novembre la nuit tombait effectivement rapidement bien qu'il ne devait être qu'en début de soirée. Il rassembla toutes ses forces et transplana vers Pré au lard.