Rogue One : Destins jumeaux
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Note de l'auteur : Cette fanfiction débute pendant les événements de Rogue One, lorsque les instances dirigeantes de l'Alliance Rebelle sont mises au courant pour l'attaque sur Scarif. Bonne lecture à toutes et à tous !
Prologue
Davits Draven était un homme habitué aux décisions difficiles. Il en prenait déjà du temps où il officiait au sein des services secrets de l'Ancienne République. Parmi la bande d'idéalistes et d'individus aux motivations variées qui composaient la Rébellion, le quadragénaire originaire de Pendarr faisait figure d'homme implacable et intransigeant. Le général savait bien qu'il risquait ses hommes au combat la plupart du temps et s'il ne prenait jamais ce genre de décision à la légère, il n'hésitait pas non plus.
Le chef des renseignements rebelles avait été frustré par l'indécision du Conseil au sujet des plans de l'étoile noire. Bien qu'il ait sans doute été le dernier à faire confiance à Jyn Erso, qu'il jugeait instable et insubordonnée, Draven se fiait au jugement du Capitaine Andor. S'il pensait que les plans de l'arme de destruction massive de l'Empire se trouvaient sur Scarif et qu'ils avaient une chance de les récupérer, alors cette chance était réelle.
Malheureusement, avant que le général rebelle n'ait eu la chance de réunir assez de partisans pour tenter d'inverser la position du conseil, Andor était parti, avec Erso, les deux indigènes de Jedha et un groupe d'une quinzaine de SpecForces dans ce qui ne pouvait être autre chose qu'une mission suicide.
Combien de troupes Draven avait-il envoyées pour accomplir des missions similaires ? Combien de soldats étaient morts sous ses ordres au nom de la Rébellion ?
On aurait pu croire que le général serait devenu insensible à ce genre de pertes mais il n'en était rien. L'officier gardait une liste de tous les soldats morts au combat sous son commandement et il leur rendait hommage, à sa façon.
Andor avait beau ne pas être parti sur son ordre… et par les étoiles, il sermonnerait vertement le capitaine s'il le revoyait un jour pour son insubordination ! Toutefois, ce n'était pas le propos. Pour le sermonner, il fallait déjà que le capitaine revienne vivant et pour le moment, ses chances étaient infimes, voire inexistantes.
Voilà pourquoi il était assis dans ses quartiers, devant une console de communication, à taper un code qu'il n'avait utilisé que trois fois au cours des dix-neuf dernières années.
Cinq minutes passèrent, puis dix. Draven était sur le point de se lever quand sa console bipa, indiquant un appel entrant, d'une provenance inconnue. Sans hésitation, il accepta l'appel, activant le champ holographique.
Le casque Mandalorien, avec sa visière en T, fut la première chose qu'il vit. Son interlocuteur portait une armure noire comme une nuit sans étoiles. Il fit cependant l'effort d'enlever le casque, révélant le visage d'un homme d'une quarantaine d'années. Le teint clair, des cheveux bruns coupés courts et des yeux d'un bleu perçant, qui le regardaient fixement.
-Cela faisait longtemps, Davits. Déclara simplement le Mandalorien en guise de salutations.
Longtemps, en effet. Neuf ans pour être exact. Il limitait leurs contacts autant que possible, aussi bien parce qu'il lui rappelait une époque qu'il voulait oublier que parce qu'il y avait toujours un prix à payer quand il avait affaire à lui.
-J'ai besoin d'un service, Jarel.
Les mots lui arrachèrent la gorge, lui qui n'aimait pas demander de l'aide. C'était une admission qu'il n'était pas en mesure de mener à bien une tâche par lui-même, une reconnaissance d'un échec.
Pour sa défense, son interlocuteur ne le lui fit pas remarquer mais ce n'était pas le style de Jarel Kainer. A la place, l'homme attendait, silencieusement, que le général poursuive. Faisant son possible pour ne pas laisser voir son inconfort à Kainer, Draven reprit la parole d'un ton grave.
-Une section de SpecForces est en route pour Scarif, pour s'emparer des plans d'une arme de destruction planétaire. Cassian Andor est à leur tête.
Le visage inexpressif de Jarel laissa enfin transparaître une émotion : de la colère, une colère à peine contenue.
-Tu l'as envoyé avec moins d'une vingtaine d'hommes à l'assaut d'une base militaire impériale entourée d'un bouclier planétaire ?
-Il est parti de son propre chef ! Lâcha Davits, ulcéré et incapable de contenir sa frustration plus longtemps.
Jarel garda le silence, fixant Davits un long moment avant de finalement reprendre la parole.
-Ils sont partis de Yavin 4 depuis combien de temps ?
Le général ne releva même pas le fait que son interlocuteur connaisse l'emplacement de la base rebelle, cela n'aurait servi à rien.
-Ils sont déjà sur place, à bord d'une navette cargo de classe Zeta.
Il n'avait pas besoin d'être Jedi pour savoir que Jarel était en train de faire ses propres calculs dans sa tête quant au temps de voyage de l'expédition. L'homme fronça les sourcils.
-Je peux arriver sur place rapidement mais il faudra qu'ils survivent seuls pendant au moins une, peut-être deux heures.
Davits avait conscience que l'équipe réunie par Andor avait toutes les chances d'être éliminée d'ici là mais s'il y avait une petite chance pour les sauver et récupérer les plans de l'étoile noire, il fallait la saisir. Jarel devait suivre la même ligne de pensée car il acquiesça simplement.
-Je m'en occupe. Déclara le Mandalorien avant de couper la communication.
Le général se tassa dans son siège comme s'il avait participé à un affrontement. Quelque part, ce n'était pas si loin de la réalité. Il n'avait pas eu d'autre choix. Peut-être qu'il le regretterait mais au moins, il avait donné à Cassian Andor une chance.
Jarel referma l'unité com et réinitialisa toutes les liaisons holonet pour s'assurer que la communication, si elle avait été détectée, ne pourrait pas remonter jusqu'à lui. Basé actuellement sur Tatooine, il était effectivement bien plus près de Scarif que Yavin 4 mais le voyage prendrait quand même un certain temps, trop de temps peut-être.
-Qu'en penses-tu, Deron ?
Le dénommé Deron, un homme au teint halé et aux cheveux noirs coupés très courts, revêtu d'une armure d'un vert sombre, tapota ses doigts sur la table.
-Sur le plan logistique, nous avons assez d'hommes et de munitions, ainsi qu'un transport pour nous y emmener. Notre client ne sera pas très content de reporter l'opération mais il n'est pas si pressé… Je me dois quand même de te dire que nos chances de succès sont minces.
Jarel fit apparaître une image holographique du système de Scarif. Située dans la bordure extérieure, c'était une planète de petite taille, recouverte majoritairement d'eau et de quelques archipels d'îles éparpillés à sa surface. Un monde paradisiaque en apparence, si bien qu'on n'aurait jamais cru y trouver un centre militaro-industriel de pointe, comportant une quantité importante de données scientifiques.
-Je le dois à Myra Andor… et toi aussi, Deron.
Deron hocha la tête silencieusement pour signifier son assentiment. Il partageait l'opinion et le sens de l'honneur de Kainer mais il s'était senti obligé de se faire l'avocat du diable.
-Réunis tout le monde et dis à Briika de se préparer à décoller.
La navette de classe Lambda avait l'air tout à fait ordinaire, en dépit du fait qu'elle ait été lourdement modifiée par des ingénieurs de MandalMotors pour être relativement discrète sur les radars ennemis et surtout pour embarquer bien plus d'armement et de boucliers qu'initialement prévu.
Jarel fut le dernier à monter à bord du transport. L'équipage consistait d'un pilote, un copilote et trois artilleurs, assistés par un droïde, T-8. Les forces d'assaut étaient composées de vingt commandos et de lui-même à leur tête.
-Nous sommes en orbite, Jarel et prêts à entrer en hyperespace. Indiqua une voix féminine.
-Merci, Briika. Allons-y.
La pilote actionna le levier d'hyperpropulsion et les étoiles s'allongèrent autour d'eux.
Fermant les yeux, le Mandalorien se remémora des souvenirs aussi nets dans son esprit que s'il les avait vécus la veille. Une femme d'une trentaine d'années aux longs cheveux noirs et aux yeux noisette, un petit garçon de six ans qui les regardait avec curiosité et ces mots qu'il n'oublierait jamais.
Les rébellions sont bâties sur l'espoir.
De l'espoir, c'était peut-être tout ce qu'il pouvait donner au fils de Myra mais par les étoiles, il ne lui tournerait pas le dos s'il avait ne serait-ce qu'une chance de le sauver.
