Slt !
J'ai décidé de me lancer dans cette histoire, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire que j'en ai eu pour l'écrire.
Bonne lecture :)
Insolente Bourgeoisie
Paris, 1890.
-« Tiens tu porteras cela, ce soir. » Me dit-il en lançant sur notre immense lit un collier. C'était une somptueuse chaîne en or ornée d'une étincelante pierre précieuse. Sans même un regard, il continua à refermer les boutons de son gilet, comme s'il avait déjà oublié ma présence …
Là où vous voyiez un adorable présent, lui me voyait comme un présentoir, un étalage de sa puissance.
Mon époux, Edward, était un homme très fortuné, directeur d'une entreprise de textile, il aimait que je représente sa richesse aux yeux des autres.
Ce soir nous devions aller chez ses parents, pour dîner Le frère d'Edward, Jasper, était de retour … Edward m'avait dit qu'il était parti pour trouver de nouveaux marchés pour l'entreprise dont ils se partageaient la direction. Tandis qu'Esmé, sa mère, m'avait dit qu'il était parti en voyage pour '' découvrir le monde '', et s'éloigner temporairement de sa vie actuelle. Je ne connaîtrai jamais la vrai raison je pense.
Aujourd'hui, nous devions célébrer son retour, et lui souhaiter la bienvenue. Je ne savais pas pourquoi Edward voulait tant y aller car même s'ils dirigeaient tous les deux cette entreprise, Edward détestait son frère. Une longue histoire que même moi je ne connaissais pas … Cela datait de bien avant notre rencontre. Et j'ignore pourquoi mais personne ne voulait me dire la raison de ce conflit …
Enfin peu importe les Cullens organisaient de nombreux dîners par semaine et quel que soit la raison, nous y étions toujours conviés.
Je pris le collier qu'il m'avait envoyé et l'enfilai. Pour le dîner de ce soir, je mis une de ces nombreuses jolies robes que m'avaient offerte Edward ... C'était une robe à corsage cintré, faite de voile de coton rose pâle. Elle s'accordait parfaitement au collier, en fait je pense que c'est le collier qui s'accordait avec tout.
-« Nous ne resterons pas longtemps, ce soir je vais chez un client. »
'' Tiens, je pensais que ce mot s'accordait aussi au féminin ? ''
- « Très bien. »
Je ne pouvais rien dire d'autre. Et puis il savait depuis longtemps que j'étais au courant, au début il était discret, j'avais quelques soupçons mais rien de plus, puis petit à petit il rentrait de plus en plus tard, il était de plus en plus distant, quand je lui en parlais il me disait que ce n'était rien et '' qu'il n'y avait que moi. '' Sauf qu'au fil des mois, il m'ignorait de plus en plus et aujourd'hui il ne prenait même plus la peine de le cacher. Nombreuses de ses conquêtes étaient même des amies, des femmes que je lui avais moi-même présenté, ignorant bien sur ce qui arriverait.
Aujourd'hui je ne m'en formalisais plus. Je crois même que cela ne me dérangeait plus.
Le pire je crois était que je ne pouvais rien lui répondre, je ne pouvais pas lui demander d'arrêter, ce serait même hypocrite de le lui reprocher… je ne faisais pas mieux …
Edward et moi étions mariés depuis un peu moins de deux ans maintenant. C'était un bel homme, je ne pouvais pas le nier. La première fois que je l'avais rencontré, j'avais été fascinée par ses yeux bleu-vert, mais c'était avant de me rendre compte qu'une autre personne possédait les mêmes yeux … Il semblait parfait, il l'était. Mais je pense que ce n'était pas ce que je recherchais. Edward était un séducteur, il avait besoin de sentir qu'il avait du pouvoir sur les femmes. Il avait conscience de sa beauté, il savait qu'il plaisait aux femmes. Peut-être pensait-il que j'étais comme toutes les autres, que je serais moi aussi charmée. Il fut malheureusement trop confiant.
Je ne ressentais rien pour lui, rien qui ne relevait de l'amour, du moins. J'avais tant bien que mal essayé, mais je n'y arrivais pas.
Mais même si je n'étais pas amoureuse de lui, je me comportais comme tel. J'y étais très bien parvenue … jusqu'à ce qu'il vienne tout compliquer.
Je voulais tellement être amoureuse d'Edward, ma vie aurait été beaucoup plus simple, j'aurais peut-être été plus heureuse. Je voulais l'aimer, vraiment. Je voulais ressentir pour Edward, ce que je ressentais pour lui. Mais ce n'est pas comme ça que ça marche, m'a-t-on dit.
Dans mon malheur je fus tout de même chanceuse. Je ne souffrais pas de le savoir avec ces nombreuses femmes. Cela m'était même égal.
En même temps si j'avais porté plus d'attention à Edward, peut-être qu'il ne serait pas parti voir d'autres femmes ? Non ? Si je ne m'étais pas laissée tenter où en serions-nous ?
-« Tu es bien songeuse, à quoi penses-tu ? » me dit-il en m'effleurant la joue de ses longs doigts.
Je n'avais même pas vu qu'il avait fini de se préparer et qu'il m'attendait. Il est vrai que j'étais très distraite et il me demandait toujours à quoi je pensais. De nombreuses fois il m'avait révélée vouloir pouvoir lire dans mes pensées. '' Heureusement qu'il ne pouvait pas ! ''
-« à rien. Merci pour ce diamant. »
-« Il te va divinement bien » '' Arrête je risquerais de rougir ''
-« Finis de te préparer, nous allons arriver en retard.» me dit-il alors qu'il se dirigeait déjà vers la porte de sortie.
En ce mois de novembre, il faisait plutôt froid dans les rues de Paris. La demeure des Cullens se trouvait seulement à quelques centaines de mètres. Le trajet se fit en silence. D'aussi loin que je me souvienne, Edward n'a jamais été très bavard, enfin il l'avait été… mais là encore je crois que c'était de ma faute.
Carlisle et Esmé, les parents d'Edward, nous accueillirent chaleureusement, comme à leur habitude. Carlisle, brillant médecin, était un homme très respecté. Il avait énormément de pouvoir dans Paris, tout comme ses fils.
Esmé, était une femme magnifique, très charmante. A mon arrivée dans cette famille, elle m'avait beaucoup aidée à m'adapter. Elle m'invitait souvent chez elle lorsque j'étais toute seule à la maison, mais j'ai vite arrêté d'y aller, c'était très gentil de sa part mais au fil des semaines il me semblait que ce n'était pas une bonne idée …
Ils nous invitèrent à entrer. Carlisle me sourit avant de m'accompagner au salon. Je le suivis sagement pendant qu'Edward parlait à sa mère.
Tout le monde était déjà arrivé, nous les saluâmes avant de prendre place.
Je me mis comme à mon habitude aux côtés d'Alice, la petite sœur d'Edward, c'était également ma meilleure amie. Fidèle à elle-même, Alice était toujours très élégante, elle suivait de près la mode et veillait à ne jamais faire de fautes de goûts. Ce soir elle portait un magnifique tailleur à manche longue en laine couleur sable. Ses cheveux, bien que très courts, étaient magnifiquement bien coiffés. Alice n'était pas encore mariée mais ça ne saurait tarder.
En face de moi se trouvait Jasper, le frère d'Edward. Lui aussi était célibataire…
Sur son autre flanc se trouvait l'autre sœur d'Edward, Rosalie. Son visage resplendissait, elle était éblouissante. Elle devait certainement être l'incarnation de la beauté. Ses longs cheveux blonds coiffés en de magnifiques boucles anglaises, reposaient sur ses épaules. Elle portait une élégante robe, faite de velours bleu marine.
Elle venait d'épouser Emmett, un homme à la carrure impressionnante, il y avait tout juste deux mois. Ils semblaient tous les deux ravis de leur sort. Et je détestais ça … je ne sais même pas pourquoi cela m'agaçait, c'est juste que Emmett et elle … . Ils étaient en pleine période de ''lune de miel'', alors que pour moi cette époque était révolue depuis longtemps. Et puis dans mon couple je n'avais jamais eu cette période de bonheur où on était censé être comblé. Je crois que j'en étais jalouse. Enfin c'était soit ça, soit Emmett était vraiment énervant. Ça reste à déterminer.
Et de chaque côté de la table se trouvaient les maîtres de maison, Esmé et Carlisle.
Durant la soirée, Jasper nous raconta son voyage en Orient. Sa décision de partir en voyage fut apparemment prise sur un coup de tête. Il voyagea jusqu'en Asie, il visita principalement la Chine et le Japon.
Curieusement le dîner se passa bien. L'ambiance était très agréable.
Jasper avait beaucoup changé, ses cheveux lui arrivaient désormais jusqu'aux épaules. Il semblait plus amaigri, ses yeux autrefois d'un bleu intense paraissaient à présent plus sombres, plus perçants … Il semblait être différent, pas seulement physiquement, il donnait l'air d'avoir changé, d'être devenu un nouvel homme, il était plus rieur qu'avant, plus sûr de lui, plus …déterminé ?
-« à quoi songes-tu encore ? Aujourd'hui tu me sembles très … distraite. Cela fait au moins un an que je ne t'ai pas vue comme ça. » Me dit Edward en esquissant un sourire.
Mon cœur s'arrêta de battre un instant, pourquoi disait-il cela ? Pourquoi ce sourire ? Était-il au courant ? J'en restais sans voix, il en profita pour m'embrasser. Il essaya d'approfondir le baiser mais je l'arrêtai. Nous n'étions pas seuls.
-« Je pensais à demain. A mes élèves. » Lui répondis-je.
Il me regarda droit dans les yeux sans rien dire, son sourire ne quittant pas ses lèvres.
J'étais maîtresse d'école, dans une maternelle pour filles. Mes parents m'avaient permis de poursuivre mes études, juste de quoi devenir institutrice en maternelle. Je leur en étais reconnaissante. Edward avait ensuite accepté de me laisser travailler. J'avoue être chanceuse de ce côté-là.
…
Nous saluâmes toute la famille avant de nous en aller.
Sur le chemin du retour, je réfléchissais. Je me rendais compte qu'Edward et moi nous étions beaucoup éloignés ces derniers mois.
Il était de plus en plus absent et je ne faisais rien pour le retenir. Nous devrions changer cela, revenir comme au début, c'est toujours mieux que ce que nous vivons maintenant.
-« Restes s'il te plaît. Nous pourrions passer une soirée rien que tous les deux. » Quémandai-je.
-« Non, je dois y aller… ne m'attends pas. »
Il me raccompagna avant de repartir. Je ne savais même pas où il comptait se rendre. Il allait surement rentrer très tard. J'étais certaine qu'il allait boire jusqu'à atteindre l'ivresse, s'enivrer jusqu'à ne plus ressentir. Il le faisait toujours. Je pourrais sentir sur lui le parfum de ce « client » …
Pendant ce temps, je restais désespérément seule. Je repensais au passé, me demandant comment en est-on arrivé là. J'attendais patiemment son retour, me sentant délaissée. Cette solitude me pesait de plus en plus ... Il était de plus en plus distant avec moi et ne se cachait désormais plus. Était il en train de me punir, de se venger ?
C'était dans des moments comme celui-là, que je me mettais à réfléchir à ce que j'étais devenue, à ce que ma vie serait… c'était dans ces moments que je me mettais à penser à lui.
Il me manquait. Mais je ne devrais même pas penser à lui. Je devrais probablement l'oublier.
Il ne méritait pas cette obsession que je lui portais, il était loin d'être parfait. Il fut le premier à me délaisser. Il était parti sans même un au revoir.
Je ne devais probablement pas être très importante à ses yeux …
Pourquoi est-ce que je restais ici ? Il me devait une explication …
Sans m'en rendre compte j'étais déjà dehors, à sa recherche.
Le soleil s'était couché depuis plusieurs heures maintenant. J'étais presque seule dans les rues de Paris. Seuls persistaient quelques personnes peu fréquentables.
Je me dépêchais. Le silence en était effrayant, seuls mes talons claquaient sur le gravier. Les hommes se retournèrent, ils tentèrent de m'interpeller, je les ignorais. Je continuais ma route me sentant encore plus exposée, comme si tout le monde savait où je me rendais et ce que j'allais faire.
Je priai pour ne rencontrer personne, aucunes connaissances, aucuns membres de la famille, aucuns amis … J'avais honte.
Je n'étais pas censée faire ce genre de chose, j'aurais dû faire demi-tour … Me croyez-vous si je vous disais que cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit ? Je devais le voir, c'en était devenu un besoin, une urgence. Cela faisait tellement longtemps, je n'avais pas le choix.
Il était devenu mon obsession, m'entraînant vers la démence … Dans ma psychose j'avais même l'impression d'être suivie, je regardai plusieurs fois derrière moi mais ne vis rien.
Je me suis mise à courir. Ignorant la raison. Était-ce parce que j'avais peur, ou était-ce dû à mon irrépressible envie de le revoir ? Je ne le saurais jamais …
Vous est-il déjà arrivé de faire quelque chose en sachant que ce n'est pas juste, que ce n'est pas moral ? Vous dire que vous devriez arrêter, ou du moins éprouver des regrets, mais que ce n'est pas le cas ?
Suis-je immorale ? Je ne pense pas, mais mes actes le sont-ils ? Probablement. En suis-je consciente ? Certainement. Vais-je m'arrêter ? C'est impossible. Pourquoi ? Je ne le pouvais plus, j'étais bien trop dépendante pour pouvoir décrocher maintenant. Il m'était essentiel. C'était comme une drogue, vous savez ce sentiment d'être pleinement heureux, d'être comblé, de se sentir intensément vivant … Mais ce moment de béatitude ne durait jamais, il s'estompait de plus en plus vite.
Et plus je consommais cet amour, plus la chute en était brutale. Je supportais de moins en moins son absence. Je pensais à lui chaque instant. Plus je le voyais, et plus il me manquait.
Je m'en voulais. Je voulais tellement arrêter, ne plus avoir besoin de lui, ne plus lui appartenir.
Mais j'étais amoureuse de cet homme.
Cet homme qui venait de m'ouvrir sa porte, cet homme qui me souriait, cet homme qui serait assurément la source de ma folie.
J'en éprouvais de la culpabilité.
Mais là encore au lieu de reculer, de faire demi-tour, j'avançais, me précipitais vers lui.
- Pourquoi as-tu mis autant de temps Beauté ?
Est-il possible que cette culpabilité intensifie le plaisir ?
Alors qu'en pensez-vous ?
D'après vous qui est-ce ?
J'attends vos impressions avec impatience.
