Salut à tous et surtout, Bienvenue! :)
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C'est reparti pour une deuxième fic, qui promet d'être longue et riche en péripéties. J'espère que vous l'apprécierez autant que la première :)
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Rating: K pour l'instant. Il y aura une évolution plus tard dans la fic mais pour l'instant, le rating K suffit largement. Attention cependant, ceci sera un Slash, donc relations entre hommes, vous êtes prévenus. Il est encore temps de faire marche arrière, pour ceux qui n'aiment pas cela.
Pairing: C'est un Harry/Draco.
Disclaimer: Le contexte de l'histoire et les personnages appartiennent tous à JKR. L'histoire en elle même sort de mon imagination.
Sur ce, voici le prologue, pour vous donner un -petit- aperçu de ce que sera cette nouvelle fic. Enjoy!
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Prologue
Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin.
Tahar Ben Jelloun
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15 août 1991
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Draco était déjà venu sur le Chemin de Traverse. Plusieurs fois par an, il accompagnait ses parents faire des achats le long de la célèbre allée sorcière d'Angleterre et il appréciait toujours ces moments-là. Souvent, auprès de ses amis, il se vantait avec arrogance d'en connaître chaque recoin par cœur, chaque boutique, chaque ruelle et il se plaisait à croire que c'était vrai.
En cette chaude après-midi d'été, cependant, alors qu'il remontait tranquillement l'allée principale en suivant son père et sa mère, Draco posait sur la grande rue animée un regard neuf. Aujourd'hui, il était ici pour une raison bien précise et primordiale qu'il avait attendue toute sa vie, lui semblait-il. Il venait acheter ses fournitures scolaires en vue de sa rentrée imminente en première année à l'école de sorcellerie de Poudlard, en septembre prochain.
Draco était si excité qu'il peinait à contenir son enthousiasme. Poudlard! Il avait grandi en entendant parler de cette école, en rêvant de pouvoir y fouler ses longs couloirs, de pouvoir suivre ses cours passionnants, de pouvoir toucher du doigt la magie qui hantait ces lieux mythiques. L'idée d'y aller, enfin, après toutes ces années d'attente, le mettait dans un état de fébrilité presque indécent. Il s'efforçait néanmoins de contenir son excitation, car il savait que son père n'apprécierait guère une telle démonstration en public.
Draco marchait donc silencieusement derrière ses parents, l'air impassible et la démarche mesurée. Lucius et Narcissa Malfoy, ses parents, étaient grands et majestueux. Du moins c'est ainsi que Draco les voyait. Il avait beaucoup de respect pour eux et les admirait avec cette adoration pure et sans borne qu'était celle des enfants pour leurs parents. Il avait hérité, par sa mère, des traits fins et délicats de la famille Black. De la famille Malfoy, il arborait les légendaires cheveux blonds et les yeux gris anthracites. Draco, du haut de ses onze ans, se savait séduisant, et c'était quelque chose dont il était particulièrement fier, et avec quoi il savait jouer. Après tout, on obtenait tout plus facilement quand on avait un physique avantageux, non?
Lucius et Narcissa discutaient avec retenue tout en remontant la longue allée. La canne en argent massif de son père, surmontée d'un serpent en or à la gueule grande ouverte claquait au sol. A onze ans, Draco tentait déjà de copier sur son père toute sa prestance et son élégance, qu'il admirait grandement.
Tout en marchant, il relut pour la énième fois la liste de ses fournitures qu'il avait reçue quelques jours auparavant. Le sceau de Poudlard était apposé au dos du parchemin et Draco se souvenait parfaitement de la vague d'excitation qui l'avait submergé à sa vue.
-Draco, appela soudain sa mère d'un air sévère.
Le jeune garçon releva la tête et s'aperçut que ses parents l'avaient devancé pendant qu'il était concentré sur sa lecture. Il les rattrapa vivement sous leurs regards exaspérés.
-Ne connais-tu pas encore cette liste par cœur? Interrogea Narcissa en souriant avec indulgence à son fils unique.
Sans lui laisser le temps de répondre, elle enchaina:
-Ton père et moi nous rendons à la banque pour quelques affaires. Nous ne serons pas longs. Pendant ce temps, tu iras chez Madame Guipure afin de te constituer une garde robe pour ta rentrée à l'école.
Draco approuva sans rien dire. Faire des courses sans la présence de ses parents ne lui faisait guère peur.
-Nous nous retrouverons là-bas dans une vingtaine de minutes.
A nouveau, Draco approuva. Sans un mot, il regarda son père entraîner sa mère en direction de la célèbre banque des sorciers. Lorsque ses parents eurent disparu dans la foule, le jeune garçon fit brusquement volte-face et, armé de sa liste, s'en alla vers le magasin de prêt-à-porter.
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Draco était debout sur un tabouret, dans l'arrière boutique de chez Madame Guipure, laissant sans broncher la couturière faire les ourlets de sa future robe de sorcier. Il restait parfaitement immobile, patient et silencieux, imaginant les blasons verts et argents de Serpentard qui viendraient bientôt orner sa robe.
Il releva la tête lorsque la porte de la boutique s'ouvrit en grinçant. Les bruits de la rue animée lui parvinrent brièvement avant que la porte ne se referme, étouffant le son des conversations, les cris excités des enfants, le hululement des hiboux et le martèlement des pas de centaines de passants. Le silence revint dans la boutique et Madame Guipure se redressa prestement pour aller accueillir son nouveau client, laissant Draco seul dans l'arrière-boutique.
-C'est pour Poudlard mon garçon? L'entendit-il demander avec courtoisie. J'ai tout ce qu'il faut. Il y a un autre jeune homme qui est en train d'essayer son uniforme.
Madame Guipure souleva le lourd rideau qui séparait les deux parties de la boutique et s'effaça pour laisser passer un jeune garçon à l'air un peu intimidé. Il posa autour de lui un regard vif et avide, et Draco détecta dans son maintient et sa tenue élégante, et malgré ses cheveux ébouriffés, une certaine prestance qui lui plut immédiatement. Il se fit la réflexion inopinée que cet enfant et lui venaient du même monde, de tout en haut, et c'était un fait assez rare pour être soulevé. Il fut content de deviner que ce garçon avait son âge et qu'ils deviendraient donc prochainement camarades de classe. Draco ne savait rien de lui, mais il avait l'étrange impression que tous les deux pourraient devenir amis. C'était bien le genre de garçon qui plairait à son père, en tant qu'ami de son héritier. A condition, évidemment, qu'il soit lui aussi réparti à Serpentard.
Le jeune garçon entra dans l'arrière-boutique avec une expression un peu farouche qui arracha un sourire moqueur à Draco. Debout sur son tabouret, dans sa robe de première qualité richement ornée, il le jaugea de haut, l'air vaguement insolent.
-Salut, dit-il pour attirer son attention. Toi aussi, tu vas à Poudlard?
Le jeune garçon se tourna et leva vers lui deux yeux d'un vert émeraude profond. Les deux jeunes échangèrent un regard, se jaugeant mutuellement, sans un mot. Draco eut l'impression que l'autre garçon, autant que lui, se demandait s'il était digne de son intérêt, et il en resta un bref instant déstabilisé. Il était un Malfoy, c'était plutôt à lui de se demander si l'autre était digne de sa compagnie. Son regard anthracite s'ancra dans celui de son vis-à-vis et il soutint fièrement son regard.
-Oui, répondit finalement le garçon à la question que Draco avait fini par oublier avoir posé.
Puis il se détourna et grimpa sur le tabouret que lui indiquait Madame Guipure. Tous les deux côte à côte sur leur tabouret respectif, ils continuèrent de s'observer furtivement dans le miroir sur pieds qui leur faisait face. Madame Guipure se remit à l'ouvrage sur la robe de Draco, tandis qu'une de ses assistante venait s'occuper de son autre client. Le silence s'installa dans la petite arrière-boutique.
Draco se contenta donc de rester debout sur son tabouret tandis que Madame Guipure faisait les ourlets au niveau de ses chevilles. Inévitablement, son regard finit par rencontrer celui de l'autre garçon dans le reflet du miroir et, se rendant compte de l'absurdité de la situation, Draco s'empressa de demander:
-Tu sais dans quelle maison tu iras?
L'autre haussa nonchalamment les épaules sans rien répondre. Draco attendit impatiemment quelques secondes qu'il dise quelque chose, n'importe quoi, mais il resta totalement silencieux. Alors il reprit:
-On ne peut pas vraiment savoir à l'avance, de toute façon. Mais moi, toute ma famille a toujours été à Serpentard. C'est presque une tradition. Donc j'irai également certainement là-bas. Ce serait un véritable déshonneur pour ma famille si je n'y allais pas.
L'autre approuva à nouveau sans un mot, et laissa le silence s'installer une nouvelle fois. Madame Guipure s'attaqua à l'ourlet au niveau des poignets de Draco.
-Tes parents étaient dans quelle maison? Insista-t-il, mécontent de faire la conversation tout seul.
-Gryffondor, répondit le jeune garçon sans broncher et en le fixant toujours de son étrange regard vert à travers le reflet du miroir.
Draco ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Déçu par cette révélation qui contrecarrait quelque peu ses plans, il laissa passer quelques secondes, extrêmement gênantes, pendant lesquelles il fixa son vis-à-vis d'un regard perçant. Il enviait presque l'air totalement désintéressé et impassible qu'arborait le jeune garçon, mais il arrivait néanmoins à lire dans ses yeux une fascination extrême lorsqu'il posait ses yeux sur les deux aiguilles qui tricotaient toutes seules dans un coin de la pièce, ou sur les robes de sorcier qui se rangeaient d'elles même dans les armoires. Comme s'il n'avait auparavant jamais été confronté à la magie et qu'il s'émerveillait de la voir à l'œuvre.
Draco était en train de se demander s'il ne devrait pas changer d'avis sur sa personne, lorsque celui-ci ajouta doucement:
-Mais l'homme qui m'a élevé a fait sa scolarité à Serpentard.
-Ha.
Ce fut tout ce que Draco put répondre à cette dernière phrase, quelque peu inattendue. Qu'arrivait-il aux enfants ayant deux parents issus de Gryffondor, mais ayant été élevés par un Serpentard? Finissaient-ils à Gryffondor, ou à Serpentard? Dans le doute, Draco préféra ne pas faire de commentaire.
-Et pourquoi ce ne sont pas tes parents qui t'ont élevé?
Le regard du jeune garçon s'assombrit, et il jeta à Draco un regard noir à travers le miroir, auquel ce dernier resta totalement insensible.
-Ils sont morts, dit-il sèchement et Draco comprit à son ton qu'il mettait un terme à cette conversation-là.
Draco resta muet, ne sachant plus quoi ajouter, et son vis-à-vis ne daigna évidemment pas relancer la conversation. Draco se demanda si cela relevait d'une impolitesse, ou d'un total désintérêt. Dans le premier cas, il avait de sérieux doute quant à la personne qui l'avait élevé, dans le deuxième, il se sentait insulté.
Le silence s'étira entre eux, de plus en plus inconfortable pour Draco. Il cherchait désespérément quelque chose à dire car il avait l'impression qu'il devait parler. Il se devait de montrer qu'il était bien élevé et respectueux, et pouvait passer outre le total dédain de son interlocuteur par pure politesse.
-Tu aimes le Quidditch? Demanda-t-il finalement.
Il tourna la tête pour lui jeter un regard interrogateur. Tous les jeunes aimaient le Quidditch. C'était un excellent sujet de conversation. Néanmoins, son interlocuteur se contenta d'hocher la tête, l'air désintéressé, sans lui jeter un seul regard. Draco resta déstabilisé pendant quelques secondes.
-Tu y joues? Insista-t-il.
-Oui.
Draco plissa les yeux et, plus par provocation que réel intérêt, il ajouta:
-Tu es bon?
Pour la première fois, un sourire en coin se dessina sur les lèvres de son interlocuteur, et Draco le trouva instantanément plus avenant. Il se redressa, inconscient du soupir de Madame Guipure qui dû suivre son mouvement. Les deux garçons échangèrent un regard plein de défi, et Draco laissa échapper un sourire narquois face au regard sombre de l'autre garçon.
-Plutôt bon, oui.
-Moi aussi, rétorqua-t-il aussitôt en relevant le menton. Je me débrouille même très bien. Mon père dit que ce serait un scandale si je n'étais pas sélectionné dans l'équipe. Je compte bien acheter un balai et le faire entrer en douce à l'école. C'est idiot que les premières années ne soient pas autorisées à posséder leurs propres balais.
L'autre approuva sans rien dire et la brève excitation qui était montée entre eux retomba instantanément. Draco s'humecta les lèvres, à nouveau mal à l'aise. Leurs brefs sourires provocateurs n'étaient plus que lointain souvenir, et ils échangèrent un regard interdit. C'était l'une des conversations les plus laborieuses que Draco avait menée.
-Tu es tout seul, au fait?
-Non.
Draco grimaça. L'autre lui jeta un regard narquois quelque peu condescendant, et l'Héritier Malfoy finit par comprendre qu'il le faisait exprès. Peut être pour le mettre mal à l'aise, ou pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas envie de discuter. Quoiqu'il en soit, Draco se sentit insulté. Il lui jeta un regard assassin copié sur celui de son père.
-Pourquoi te sens-tu obligé de poser toutes ces questions?
-Je ne m'y sens pas obligé, se défendit Draco avec véhémence. J'essais d'être poli, voilà tout. Mais apparemment, poli ne fait pas parti de ton vocabulaire.
A nouveau nonchalant, le garçon haussa brièvement les épaules et sourit narquoisement.
-Si tu le dis.
Au même moment, l'assistante de Madame Guipure se redressa en souriant.
-Et voilà, c'est fait, mon petit.
Visiblement soulagé lui aussi, le jeune garçon sauta de son tabouret sous le regard renfrogné de Draco. Ce dernier le regarda rassembler ses affaires et fouiller ses poches à la recherche de monnaie sans rien dire, les yeux plissés.
-On se verra à Poudlard, lâcha-t-il lorsqu'il le vit se diriger vers la porte d'entrée.
Le garçon se retourna et lui jeta un bref regard en hochant la tête, l'air à nouveau totalement impassible. Puis il tourna les talons et sortit dans la rue animée. Seul dans la petite boutique, Draco haussa vaguement les épaules, désabusé.
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Voilà pour ce prologue!
J'espère qu'il vous a donné l'envie de connaître la suite. C'est bien le but d'un prologue, non? Dites-moi un peu ce qu'il vous inspire et ce que vous imaginez pour la suite! :)
Merci d'avoir lu et à bientôt pour le premier chapitre!
Natom, 04/04/15
