PROLOGUE

Printemps 1998

Hermione était inconsolable. Elle pleurait dans les bras de Harry qui devait la soutenir pour qu'elle ne s'effondre pas au sol. Ce matin, on enterrait les morts. La guerre en avait fait plus que nécessaire, et il s'avérait que Ronald Weasley avait péri comme tant d'autres. Depuis le moment fatidique où Ron s'était retrouvé étendu dans l'herbe, le regard fixe et vide, Hermione ne faisait que survivre.

Heureusement pour elle, Harry et Ginny ne l'avaient pas lâchée d'une semelle. Et ce matin, elle allait lui dire définitivement « adieu ». Tout se déroulait comme au ralenti. Elle voyait les gens aller et venir, elle savait bien que ceux-ci lui adressaient la parole, mais elle n'entendait rien. Tout ce dont elle était consciente, c'était le bras de Harry qui la retenait et la main de Ginny qui lui frottait le dos avec douceur. Et cette douleur qui lui broyait les tripes. Ça, elle n'arrivait pas à l'occulter. Le mal était présent, s'insinuant partout en elle, comme un poison qui progresse lentement et détruit tout sur son passage.

Elle aurait préféré mourir avec lui plutôt que de survivre. Elle ne comprenait pas pourquoi la vie était si injuste. Pourquoi, après tout ce qu'ils avaient vécu tous les trois, il avait fallu que Ron soit tué ? Un nouveau sanglot arriva et elle cacha son visage dans le creux de l'épaule de Ginny. Quand elle sentit les bras de son amie se refermer sur elle, Hermione laissa libre cours à sa peine et pleura longtemps contre la sœur de son amour perdu. Elle ne remarqua pas le regard inquiet que Ginny lança à Harry. Mais peu lui importait, elle ne pouvait plus garder cette douleur en elle. Elle devait l'évacuer.

Au bout d'un moment qui lui parut une éternité, ils se dirigèrent vers le château où ses amis l'accompagnèrent jusqu'à sa chambre. Madame Pomfresh avait laissé à Harry quelques potions de sommeil sans rêve pour qu'elle puisse se reposer. Le couple était grandement soulagé qu'Hermione soit Préfète-en-chef, car ayant sa chambre privée, cela lui permettait d'avoir une plus grande intimité.

Elle resta enfermée dans sa chambre durant toute une semaine. Une semaine où elle pleura son amour perdu et entama son deuil. Le huitième jour, Harry et Ginny eurent la joyeuse surprise de la trouver installée à sa table de travail avec une multitude de bouquins ouverts autour d'elle. Elle avait le nez plongé dans l'un de ceux-ci, une plume entre les doigts, laquelle était suspendue au-dessus d'un parchemin déjà largement noirci. Hermione étudiait pour ses ASPICS. Elle revenait doucement à la vie…