Auteurs : KMIG
Disclaimer : Les personnages de GW ne sont pas à moi.
Base: Gundam Wing
Genre : UA, historique
Couples : Pas encore pour le moment.
Né en 17 à Leidenstadt
Le 11 novembre 1942, pour contrer l'Opération Torch des Alliés en Afrique du Nord, le III ème Reich décida d'occuper toute la France. Avant cela, seule la zone nord était directement administrée par les Allemands. Or, désormais, toute la France se retrouvait sous la botte nazie. La Résistance s'organisa pour lutter contre l'Occupation. Des groupes se mirent en place, ayant pour but de préparer des attaques contre les voies ferrées, les convois militaires... Parfois, ils allaient jusqu'à l'assassinat d'un haut-gradé allemand directement dans la rue.
Évidemment, les Nazis cherchaient bien à lutter contre les « terroristes », aidés en cela par la police française et les autorités de Vichy. Mais le patriotisme et le désir de liberté de certains ne pouvaient s'étouffer ainsi. Des Français courageux se levaient sans cesse, gagnaient le maquis, et s'organisaient. Ils étaient soutenus par les Français de Londres ainsi que par les gouvernements alliés qui pouvaient toujours tenter de leurs envoyer des armes lors de raids aériens au-dessus de la France où des caisses pleines d'armes étaient larguées à des endroits précis. Les résistants pouvaient alors avoir de quoi faire un meilleur travail de sape.
Un de ces groupes opérait dans la Creuse, un département de la région Limousin. La Kommandantur de Limoges allait recevoir un nouveau dirigeant suite à leur arrivée dans la zone sud et cela les mettait en effervescence. Il y avait là une quinzaine de bons gars, cachés dans les forêts de la Creuse, aux reliefs toujours compliqués. Ils bivouaquaient ici, avec des mitraillettes ou des fusils sous le bras. Les discussions étaient lourdes... On disait que pour Hitler, cela n'allait plus du tout en Union Soviétique. Il y avait d'ailleurs quelques communistes parmi eux, qui vantaient les exploits de Staline.
« -Vous
verrez, c'est Moscou qui nous sauvera ! Notez bien ce que je dis !
C'est pas sur Roosevelt qu'y faut compter ! Les Ricains, y viendront
en France le jour où y verront des dollars pousser sous les
pavés de Dunkerque et faudra que ce soit comme ça
jusqu'à Berlin !
-Didier a raison ! C'est
les Russes qui libéreront la France, pas les rosbeefs qui nous
ont lâché en 40 ! »
Certains acquiesçaient, d'autres opinaient vaguement du chef. Dans un coin, un peu à l'écart, un grand châtain au corps mince nettoyait tranquillement son arme. Il avait démonté complètement sa mitraillette, en nettoyait soigneusement chaque pièce, puis la remontait maintenant à son rythme. Il écoutait vaguement la conversation mais levait souvent les yeux au ciel.
« -Didier, tu
me rappelles qui a signé un pacte de non-agression avec les
Boches en 1939 ? lança l'homme.
-Mais là, c'est
pas pareil ! Staline a fait ça pour gagner du temps ! Il a
voulu se préparer pour attaquer Hitler quand il serait prêt
!
-Ah oui... Ça lui
a tellement servi que les Allemands sont à Moscou et à
Stalingrad même !
-Ça tourne, ça
tourne ! Note ce que je dis... C'est les Soviétiques qui nous
sauveront.
-Hum... Les communistes,
hein ? »
L'homme marqua une pause. Il replaça le tendeur de son arme qui s'enclencha dans un petit cliquetis. Il sortit de sa poche un chargeur et arma. L'arme était prête à tuer.
« -Elle est
belle ton arme, Didier... Hein ?
-...
-Puis elle marche bien...
Elle s'est déjà enrayé, hein ? C'est rare...
-...
-C'est quoi comme modèle
?
-Un Garand M1..., soupira
Didier à contre-coeur.
-Ooooh... Un Garand M1...
Ça vient d'où ?
-D'Amérique,
Trowa... Mais ça n'empêche pas que...
-Ta gueule Didier ! Tes
Ruskoffs font peut être du bon boulot à quelques
milliers de kilomètres d'ici, mais c'est pas eux qui nous
donnent des armes, des grenades, des explosifs... Et ici, c'est de ça
qu'on a besoin... »
Un silence retomba parmi le groupe pendant que le dénommé Trowa lançait un regard sévère à Didier. Ce dernier ne put tenir et finit par détourner le regard en marmonnant vaguement quelque chose. Tout à coup, le bruit d'une branche qui casse se fit entendre et tous se tournèrent d'un seul homme en armant leurs fusils ou leurs mitraillettes.
« -Wowow, les gars, on se calme ! C'est moi ! » lança l'inconnu en levant les mains en l'air. Il s'agissait d'un jeune homme, la vingtaine. Il s'appelait François Sebeyrou mais dans la région, on l'appelait surtout p'tit François... Rapport à sa taille. Les hommes baissèrent leurs armes et se mirent en cercle autour de lui. Seul Trowa resta à l'écart, retournant sur une pierre qui faisait un siège confortable. Il commença à rouler une cigarette... Il fit bien attention à ne pas perdre un seul brin de tabac. C'est qu'avec les restrictions, tout manquait... y compris le tabac...
« -Je viens
vous apporter des nouvelles, commença François. C'est
du beau monde qui s'en vient ! On va avoir droit à la crème
de la crème pour diriger la Kommandantur. C'est la Waffen SS
qui va loger à Limoges. Ça sera le SS Ob..Oba..Obee...
-Oberst, coupa
tranquillement Trowa.
-C'est ça !
Oberst-Grup..Grup...
-Gruppenführer...
-Oui !
Oberst-Gruppenführer und generalo..generala...
-SS Oberst-Gruppenführer
und Generaloberst der Waffen SS, on a compris, François...
Mais son nom ?
-Hey, Trowa ? C'est quoi
ces grades à la con ?! Putain, les chleus, quand ils s'y
mettent...
-Laisse tomber, Martin.
Ça veut dire général d'armée, c'est tout
! François, son nom ?
-O...oui ! C'est le SS
Obe...
-Abrège !
-Quatre
von Sieger. »
Une lourde mercedes noire décapotable roulait à toute vitesse sur la départementale qui menait à Limoges. Devant elle, deux motos de militaires lui ouvraient le chemin. Le chauffeur gardait les yeux rivés sur la route tandis qu'à l'arrière se trouvait l'Oberst-Gruppenführer und Generaloberst der Waffen SS von Sieger. C'était un pur produit de la race aryenne tel que les rêvait Adolf Hitler. Le général était de bonne taille, blond, des yeux on ne peut plus bleus, un corps musclé par de saines activités physiques. Allemand depuis toujours, aucune tare physique ou mentale dans un membre de sa famille, pas de sang mêlé avec des Juifs ou des races inférieures... Le prototype rêvé des citoyens du Reich qui durera 1.000 ans.
Du moins si l'Allemagne gagne la guerre. Sa casquette vissée sur la tête, son lourd manteau grisâtre doublé de fourrure noir à l'intérieur que l'on voyait sur les larges revers, sa croix de fer autour du cou, Quatre regardait, complètement perdu, la ligne blanche qui était tracée au milieu de la route. Son bras sur la portière, sa main soutenant mollement sa tête penchée, il restait dans ses pensées. Sa nouvelle affectation lui plaisait. Le Führer avait apprécié son travail durant la guerre de conquête de la Pologne, puis lors de la campagne de France. Un poste en Grèce lui avait permis de montrer aussi ses bonnes aptitudes. On décida de lui confier la Kommandantur de Limoges. Un travail tranquille normalement. Cela valait toujours mieux que le front de l'est !
Quatre adorait la France en plus. Avant la guerre, il y avait fait ses études. Il maîtrisait bien la langue. Le pays avait donné des génies de la littérature et du monde musical... C'est vrai que le pays s'était égaré dans une politique républicaine, avec des Juifs partout et des communistes... mais cela allait changer. La France avait sa place dans l'Europe allemande. Les Français étaient de bons travailleurs, de bons agriculteurs... Ils pourraient devenir un bon peuple paysan qui cultiverait la terre. L'Allemagne et les Allemands pourront en profiter.
La voiture du général entra dans la cour de la Kommandantur. La cour était cernée de toute part soit par le bâtiment qui formait un U, soit par des barrières hautes de deux mètres. Deux sentinelles s'étaient mises au garde à vous au passage de la voiture. L'entrée du bâtiment était charmante : quelques marches à gravir pour se retrouver sous un porche de pierres. Sur le côté, de lourds vases contenaient des plantes et faisaient une belle décoration. Au-dessus flottait légèrement dans le vent un drapeau du Reich, avec sa croix gammée noire dans un cercle blanc au centre du rouge. Devant les marches, cinq officiers allemands se tenaient dans toute leur raideur magnifique. La voiture s'arrêta devant eux et un se précipita pour ouvrir la porte à Quatre. Ceci fait, il se redressa. Les cinq firent claquer leurs bottes et restèrent dans la position du salut nazi.
« -Heil Hitler ! » dirent-ils tous d'une même voix.
Quatre sortit de la voiture et se redressa en levant vaguement la main droite pour répondre à leur salut.
« -Bienvenue à Limoges, Herr General. Avez-vous fait bon voyage ?
-Long... et monotone... Mais je n'ai guère à me plaindre. Que l'on s'occupe de mes bagages, qu'on les installe dans ma chambre. Montrez-moi où sera mon bureau. Messieurs, première réunion dans dix minutes, très exactement ! »
On mena Quatre à travers les couloirs du luxueux bâtiment. L'avantage d'être un occupant est que l'on peut prendre les demeures que l'on souhaite. Pour le coup, les Allemands avaient choisi une grande maison du début du XIXème siècle. Le général nota les divers tableaux aux murs, les lourdes portes de bois et d'une manière générale toutes les boiseries qui ornaient les lieux. On le fit monter à l'étage et entrer dans une grande pièce. Un bureau richement décoré se trouvait dans le fond. Sur le mur juste derrière se trouvait un portrait de Hitler. De part et d'autre se trouvaient deux grandes fenêtres qui donnaient sur la cour. Quatre alla y jeter un coup d'oeil puis s'assit. Quelques minutes plus tard, les autres officiers rentrèrent dans le bureau avec des dossiers sous les bras. Quatre les regarda tous puis commença.
« -Bien.
Bonjour à nouveau messieurs. Comme vous le savez, je suis
Quatre von Sieger, de la Waffen SS. Le Führer m'a envoyé
ici et je compte bien tenir sous ma main tout le Limousin. On m'a dit
que l'occupation de la zone sud avait aggravé les problèmes
avec les terroristes...
-Tout à fait, Herr
General. La police française les traque comme elle peut et
nous avons ici aussi la Gestapo qui s'occupe des suspects. Il y a un
groupe mais la région est très difficile. Les forêts
sont denses, les terroristes connaissent tous les chemins, les
cachettes...
-Sont-ils organisés
?
-Il y a un bon réseau.
Ils se font livrer des armes parfois, la nuit, avec des avions qui
arrivent d'Angleterre. Une fois, nous avons abattu un de ces avions
mais le pilote a réussi à se poser dans les champs et
on ne l'a jamais retrouvé. Ils doivent avoir des filières
d'exfiltrations pour quitter la région. On pense qu'ils
gagnent Bordeaux, et de là, l'Angleterre, avec des bateaux de
pêcheurs.
-Comment agissent-ils ?
-Ils ont détruit
la voie de chemin de fer il y a deux semaines mais les réparations
sont presque terminées. Un convoi militaire a aussi été
attaqué. Ils ont fait sauter le pont au moment où nos
hommes...
-J'ai compris, coupa
Quatre qui se leva en prenant appui sur son bureau. Messieurs, donnez
moi tous vos dossiers, je les examinerai tous avec tout le sérieux
que la situation demande. »
Les officiers se désistèrent de leurs dossiers et Quatre les posa en une pile sur son bureau. Il reprit :
« -Messieurs, certains diront que j'ai été nommé ici après le bon travail que j'ai eu l'occasion de faire ailleurs et qu'il s'agit de vacances... Que cette Kommandantur sera un lieu de villégiature. Je vous le dis tout de suite, messieurs ! Je ne compte pas me tourner les pouces ici en attendant de retourner à Berlin quand la guerre sera finie et que nous l'aurons gagnée ! Je tiens à gérer convenablement le Limousin en commençant par éradiquer ces terroristes à la solde de Moscou ! Je les chasserai jusqu'au dernier jusqu'à qu'il n'y en ait plus aucun ! Heil Hitler.
-Heil Hitler ! crièrent
tous les autres à sa suite en levant le bras droit.
-Vous pouvez disposer. »
Tous sortirent, laissant
Quatre seul. Il les regarda quitter la pièce et refermer la
porte derrière eux. C'est alors seulement qu'il s'aperçut
qu'il portait toujours son long manteau, pressé qu'il était
de commencer tout de suite son travail. Il le retira et alla le
mettre sur un porte manteau situé près de la lourde
double porte en bois. Il y déposa également sa
casquette d'officier avant de se retourner pour jeter un coup d'oeil
à son bureau... C'était une belle pièce et il
appréciera d'y travailler.
Il remarqua un bar et
s'y dirigea. À l'intérieur, plusieurs bouteilles
d'alcool attendaient de réjouir le maître des lieux.
Quatre se servit un verre de schnapps puis se rapprocha de son
bureau, regardant pensivement le portrait d'Hitler qui lançait
un regard emplein d'autorité à tous ceux qui se
trouvaient dans la pièce. Il prit une gorgée et fit une
légère grimace sous la morsure délicate de
l'alcool. Finalement, il revint s'asseoir et prit le premier dossier
devant lui, l'ouvrant...
« Au travail... »
