Note de l'auteur : Amis du jour, bonjour ! Cela fait des siècles que je n'ai rien écrit/publié... Et pour cette remise en selle, je m'attaque à Game of Thrones pour la première fois. Juste parce que Brienne révèle l'homme que Jaime peut être. Et que même si draguer avec du poulet faut oser, j'attends encore avec impatience une réunion entre ces deux là ! J'espère que ce recueil d'OS (sans prétention et sans rapport les uns entre les autres) vous plaira, n'hésitez pas à reviewer, ça fait toujours plaisir ! ^^

DISCLAIMER : GoT et ses personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais que les emprunter pour jouer avec, je les rend après, promis. Par ailleurs, je n'ai pas de beta-reader, je m'excuse donc par avance des éventuelles fautes d'orthographe !

Timeline : saison 3

Rating : T

Paroles, Paroles

Malgré une certaine affection pour le silence, Brienne comprit bien vite que le voyage avec le Régicide jusqu'à Port-Réal ne serait jamais paisible et calme. Comme s'il était impossible pour cet homme de ne pas parler.

Lady Catelyn l'avait prévenue : Jaime Lannister était très doué pour faire sortir les gens de leurs gonds à grand renfort de questions. La jeune femme pensait y être bien préparée.

En tous cas, pour certaines questions, elle l'était.

Celles qui faisaient allusion à sa virginité, ce qui ne lui faisait plus aucun effet depuis longtemps. Celles sur son service à Lady Catelyn, qui ne regardait personne d'autre que les deux femmes. Celles sur son physique ingrat et sa personnalité pas beaucoup plus agréable pour la plupart des gens, qui résultaient souvent en un haussement d'épaules de la part de Brienne.
Il n'était pas difficile d'ignorer le Lannister la plupart du temps. Le seul problème était que malgré les silences édifiants et surtout répétés de la grande blonde, il ne se lassait pas.

De fait, elle n'était pas vraiment prête pour le reste et se retrouvait parfois franchement décontenancée tant c'était inattendu.

« Est-ce que Renly a déjà mis la main au panier ? Quoi qu'il le préférait d'avantage rempli à ce que l'on dit... »

La combattante lui avait jeté un regard haineux qui n'avait probablement pas eu l'effet escompté : Jaime avait conservé son sourire, bien que si elle y avait regardé de plus près, elle aurait discerné une pointe de regret. Le sujet Renly était encore très sensible pour elle et Brienne supportait difficilement que l'on médise sur celui qu'elle considérait encore comme son roi.

« Avez-vous des frères et sœurs ? »

Le Régicide avait essuyé un silence songeur. Il s'était lui-même surpris à observer ses magnifiques yeux couleur saphir – la réputation de l'ile de Torth venait-elle de là ? – se perdre dans le vague.

Ses frères et sœurs, Brienne ne les avait pas connus et elle ne tenait pas forcément à partager ceci avec lui. Elle ne l'avait pourtant pas envoyé sur les roses comme elle pouvait l'avoir fait pour d'autres questionnements.

A mesure que leur périple les approchait de leur but, et surtout, après le déclic provoqué par la perte de sa main, le ton du Lion blessé se faisait de plus en plus... Sincère ? Comme si les réponses l'intéressaient vraiment, ce qui déstabilisait encore d'avantage la jeune femme. La nature des interrogations avait également changé : il ne s'agissait plus de vouloir la provoquer, mais plus de faire sa connaissance.

« Est-ce que vous préférez vraiment les braies ou c'est simplement qu'elles sont plus pratiques pour se battre ? »

Prise de court, elle avait bredouillé que de toute manière, les robes ne lui allaient pas, comme il avait pu le voir. Jaime avait répondu que c'était surtout le rose qui n'était pas du tout sa couleur. Et que visiblement, même l'ours était d'accord avec lui, vu son courroux.

Ce soir là, le groupe de voyage s'était arrêté pour la nuit. Le duo se tenait un peu à l'écart, pas très loin du feu pour autant. Après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, ils s'étaient habitués à la présence de l'autre. En outre, depuis les derniers événements de Harrenhal, il semblait daigner s'éloigner seulement pour bénéficier des soins du Mestre. Ce qui ne l'empêchait en rien de continuer son manège.

« Votre père vous a-t-il déjà punie pour avoir sauté d'une falaise dans les eaux de Torth ? Allez, ne niez pas, je parie que vous l'avez fait au moins une fois ! »

La question de ce soir avait réussi à dessiner un sourire sur le visage abîmé de la combattante, alors qu'ils étaient pourtant si rares. Évoquer ce genre de souvenirs lui faisait parfois oublier tout ce qu'il y avait pu avoir de négatif dans son enfance, comme les moqueries ou la disparition de ses frères, de sa sœur et de sa mère.

Ce n'était pas pour cela que la Brienne allait faciliter les choses au blond.

« Je parie que vous étiez souvent puni par le vôtre et ce, pour toutes sortes de choses. Ce serait bien dans votre nature ! »

Loin de s'offusquer, le Lannister se prit au jeu.

« Mais c'est donc vrai, vous avez la capacité de sourire ! Je l'ignorais. C'est que ça vous irait presque bien. »

Brienne maudit le blond tandis qu'elle sentait bêtement ses joues se teinter de rouge. Elle savait bien qu'il se moquait d'elle et ne pu s'empêcher de grommeler.

« Gardez vos sottises pour vous, Ser Jaime. »

Jaime la regardait dans les yeux, ce qui accentuait l'inconfort de la jeune femme. Elle détourna le regard, le plantant résolument dans le cœur des flammes qui crépitaient.

« Au fond de vous, mes sottises, vous les appréciez, Fillette. Quoiqu'il en soit, mon père me punissait d'avantage quand il essayait de me faire lire que lorsque je faisais d'éventuelles bêtises. »

La conversation, ou plutôt la presque-joute verbale continuait. Étonnamment, l'un comme l'autre ne se lassait pas. Il y avait parfois des blancs, notamment lorsqu'ils mangèrent côte à côte.

Ce n'est qu'au bout d'un moment que Brienne sentit qu'on appuyait sur son épaule : c'était le Lannister, les yeux clos. Sa respiration calme et régulière supposait qu'il s'était endormi. Sa main coupée faisait encore des siennes, la cicatrisation le fatiguait. Tandis qu'elle levait les yeux au ciel, un léger sourire se dessina sur les lèvres éclatées de la combattante. Elle prit soin de l'installer pour la nuit, dans une position qui serait plus confortable pour lui, comme pour elle.

Elle se surpris à penser qu'elle aimait bien cette expression relativement paisible sur le visage du blond, qui malgré les traces de sa captivité, conservait tout son charme.

Au moins, il ne parlait pas en dormant. Car même si secrètement leurs joutes verbales la divertissaient, elle était encore friande de silence.