Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi, et je ne touche pas d'argent avec cette fic.

Coucou, j'ai enfin vu le premier épisode de la saison 2 (gyyyyyaaahhhh !!!! o), donc ma fic contiendra de petits spoilers, et ne tiendra pas compte non plus du déroulement de la saison, (à moins que j'attende de pouvoir suivre régulièrement, mais c'est mal parti pour l'instant lol).

Comme ce sera ma troisième fic en cours, il y aura encore des délais d'attente un peu longs, désolée !!!

Et c'est parti pour un Mylar hihi :

Chapitre un

Huit mois plus tard

Mohinder avait enfin réussi à infiltrer la Compagnie. Cela avait été bien plus rapide qu'il ne l'aurait pensé. Il avait enchaîné conférences sur conférences, attendant patiemment qu'ils mordent à l'hameçon. Puis il avait repéré cet homme, qui lui avait proposé de financer ses recherches sur les maladies génétiques imputables aux gens différents. C'était le plan de Noah. Et il avait fonctionné à merveille. Ne restait plus maintenant qu'à être d'une patience d'ange. Gagner la confiance des gens plus hauts placés. Puis, au fur et à mesure, ils réussiraient à démanteler cette organisation. Il avait une confiance totale en Noah Bennett. Qui mieux que lui aurait pu contribuer à la chute de ces monstres ?

Il en avait tout de même parlé à Matt, mais pas en détail. Car il connaissait les risques encourus. Il fallait qu'au moins un d'eux puisse subvenir aux besoins de Molly. S'ils disparaissaient tous les deux, la fillette serait de nouveau en grand danger.

Matt lui avait parlé de ses dessins atroces, et la fillette restait muette à toutes leurs supplications. Elle était terrifiée en permanence. Ils ne savaient pas quoi faire pour la faire enfin parler. Matt essayait d'écouter ses rêves, sans succès. Le seul mot revenant en leitmotiv était celui qu'elle avait prononcé le jour de l'explosion : « Croquemitaine ».

Mohinder espérait ardemment trouver une solution. Qui était cet homme qui la terrorisait de la sorte ? Mais surtout, jusqu'à quel point pouvait-il être dangereux ?

Il revenait d'un rendez-vous avec l'homme aux lunettes, et, n'ayant pas eu le courage d'attendre un taxi, il remontait doucement une des longues rues sombres qui le menait jusque chez eux. Chez eux. Ils faisaient une drôle de famille. Matt s'était installé chez lui après l'explosion. Sa femme l'avait quitté, et il ne supportait plus de rester seul. Comme Mohinder avait besoin de lui pour la fillette, il s'était empressé de l'inviter chez lui. Ensemble, ils seraient plus forts. Puis, Bennett l'avait contacté. Et il avait été décidé que Matt resterait là pour du bon, pour Molly. Le flic avait vite compris qu'il était préférable qu'il en sache le moins possible. Mohinder s'était entraîné à fermer son esprit. Et ils vivaient ainsi, tous les trois, depuis ces quelques mois.

Il revenait de sa dernière conférence. La Compagnie préférait maintenant qu'il passe exclusivement son temps dans le labo. Un courant d'air glacé le fit frissonner brusquement. Il remonta son écharpe, et accéléra son allure. Il était tard, et il n'aimait pas trop traîner dans les rues le soir. Il avait un revolver sur lui en permanence, même s'il détestait ça. La nuit était tombée depuis longtemps. Un bruit à proximité le fit sursauter. Il eut à peine le temps de se dire qu'il aurait peut-être dû attendre un peu pour avoir ce satané taxi quand un coup dans le dos le fit rouler sur le sol. Il se releva, attrapant sa mallette, une main posée sur la crosse de son arme et se tourna vers son agresseur. Ou plutôt ses agresseurs.

Ils étaient trois. Trois inconnus le toisant avec un air mauvais. Deux hommes et une femme. Ils s'avancèrent d'un air menaçant.

- Toi ! Comment oses-tu dévoiler notre existence à la face du monde ?

- Quoi ?

- Tout à fait, ces conférences stupides, à quoi servent-elles ? Tu veux tout faire pour que nous soyons emprisonnés, passés à la loupe ? Il est temps que cela cesse. On te suit depuis un moment, déjà, et plus le temps passe, plus ton travail est reconnu. C'est plutôt bizarre, non ? Ou peut-être pas tant que ça, pour un mec qui fricote avec la mafia !

Mohinder serra les dents. Il se doutait qu'il serait confronté à ce genre de choses un jour ou l'autre. La Compagnie devait avoir une influence très étendue, et certainement pas que des alliés. Il devait se sortir de là immédiatement.

- Écoutez, je suis docteur, je fais des recherches sur les maladies qui peuvent vous affecter. Ces recherches ont besoin de fonds, non ? Seul, comment trouver un antidote ?

La femme s'approcha de lui, tendant la main. Il fut projeté contre un mur, et retomba sur le sol, laissant échapper un râle rauque. Son dos s'était claqué contre de vieilles briques inégales. Il se mit à genoux, mais n'eut pas le temps de se redresser. Il flottait de nouveau en l'air, puis fut reclaqué sur le sol. Son revolver vola à plusieurs mètres de lui.

Les trois autres se mirent à rire.

- Comme un fétu de paille. Tu es si pitoyable, lança un des hommes.

Mohinder redressa la tête avec difficulté :

- Et vous ? Trois contre un, ce n'est pas pitoyable, peut-être ?

- C'est bien à cause de gens de ton espèce que certains de nos amis sont morts. Trop étudiés… et sans doute même un peu trop disséqués… Mais cela tu dois le savoir, Docteur, c'est ton boulot non ?

Mohinder se redressa péniblement.

- Jamais… Jamais je ne ferais une chose pareille ! Tout ce que je veux, c'est trouver un antidote à long terme ! Bordel, c'est si mal que ça ?

- Mal ? Éructa un des hommes, les yeux exorbités, Mal ? Tu ne sais pas par où nous sommes passés, on nous a mis en cage, on a fait des expériences abominables sur nous ! Voilà pourquoi nous devons éliminer tous les membres de cette organisation. Pour que nous puissions vivre tranquillement, sans avoir constamment la peur au ventre. Et tu seras notre premier exemple, finit-il en le plaquant contre le mur d'un seul regard.

Mohinder voulut hurler, mais une main invisible se plaqua contre sa bouche. Il sentit son torse et ses cuisses se faire lacérer.

- On va bien te mijoter avant de te faire cuire complètement, Professeur Suresh, tu vas connaître la véritable souffrance.

Il sentit comme une grêle de coup s'abattre contre son ventre et son dos. La douleur le prit tout entier. Il ferma les yeux. Il ne pouvait pas mourir maintenant, pas comme ça. Si bêtement, alors que Noah avait tellement besoin de lui. Et surtout Molly. La fillette était la personne la plus chère à son cœur. Il avait accepté cette proposition de Noah, uniquement parce qu'il aurait pu approfondir réellement ses recherches tout en espionnant l'organisation. Et sauver l'enfant, puisque son sang ne serait pas éternel. Il sentit un froid glacial l'envahir, trop saisissant pour qu'il puisse focaliser ses pensées sur autre chose.

Soudain, il dégringola sur le sol, et entendit des cris étouffés.

Il ouvrit les yeux avec difficulté. Le sang et l'obscurité l'empêchaient de bien voir ce qu'il se passait. Il se frotta les yeux, respirant avec difficulté. Une silhouette se détacha sous la lumière d'un réverbère. Les trois mutants étaient tenus en respect à distance, émettant des espèces de gargarismes ignobles. Ils retombèrent sur le sol, se levant avec difficulté. La femme se tourna vers l'ombre.

- Tu… Tu as réussi… comment ?

- Filez d'ici, si vous refaites une chose pareille, je le saurais, et je ne serais pas aussi magnanime. Vous n'avez plus intérêt à vous approcher de lui.

Ils s'enfuirent sans demander leur reste, comme s'ils avaient le diable aux trousses.

Mais cette voix, ça ne pouvait pas…

Mohinder se sentait partir, il essayait de lutter et de garder les yeux ouverts. Il était gelé, et avait mal partout. Des bras l'empêchèrent de retomber, il tourna doucement le visage vers son sauveur.

- Salut Mohinder.

Son cœur se figea. Si, il avait bien reconnu cette voix. La sienne. Il serra les poings, du moins essaya, voulant le repousser, mais sans succès.

- S… Sylar…

- Ne t'agite pas, tu es glacé, il faut te soigner. Je t'emmène, n'aie pas peur, je ne te ferais pas de mal.

- Non, je… je… Balbutia-t-il avec difficulté.

Il n'avait jamais eu aussi froid de sa vie, ni autant envie de dormir. L'autre le prit dans ses bras, comme s'il était aussi léger qu'une plume, puis l'emporta à travers un dédale de ruelles. Il sentit une douce chaleur s'insinuer en lui alors qu'il se faisait transporter. Puis ils arrivèrent devant un vieil immeuble. Mohinder commençait à claquer des dents malgré tout. Il sentit qu'on le déposait sur un lit. Il avait rêvé, ce ne pouvait être Sylar, le petit japonais l'avait bien transpercé de son sabre, non ? Il aurait dû être mort.

Il essaya de garder son attention sur le visage qui s'affairait au-dessus de lui, les sourcils froncés. Si, c'était bien lui. Il devait être en train de rêver alors.

Il poussa un gémissement lorsque les mains retirèrent ses vêtements poisseux de sang, qui commençaient à adhérer aux plaies. Non, dans un rêve, on ne sentait pas la douleur.

- Ils ne t'ont pas loupé, mais ça devrait aller, c'est superficiel. Un bon nettoyage, et tout sera ok.

La main se posa sur son front, et à nouveau, une douce chaleur l'envahit. Il était bien, il n'avait plus froid. Il avait juste envie de dormir. Mais il ne le pouvait pas. La douleur partait lentement. Il sentit que l'homme lui lavait les plaies et grimaça lorsque l'eau froide toucha sa peau.. Son pouls reprenait peu à peu une vitesse normale.

- Tu ne dois surtout pas t'endormir, c'est compris ?

- Pas de danger, grinça-t-il.

Il se redressa avec plus de facilité, et tourna la tête vers son fléau.

- Tu aurais dû mourir ! Pourquoi es-tu là ? Et qu'est-ce qui te prend de jouer à l'infirmière ?

Un sourire ironique fut sa seule réponse. Le jeune homme lui tourna le dos, posa le linge humide, et le regarda d'un air satisfait. Il avança la main vers lui et Mohinder se recula avec plus d'aisance.

- Si je te voulais mort, je ne t'aurais pas emmené ici. Tu es guéri maintenant.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Et qui étaient ces gens ? Demanda l'indien d'un ton agressif.

Sylar haussa les épaules.

- Ils se sont échappés d'un des centres de la Compagnie, il y a quelques mois. Je les ai rencontré là-bas. J'ai réussi à m'échapper, moi aussi, mais c'est une longue histoire. Je devais te retrouver à tout prix. Pas que cela m'enchante particulièrement, mais j'ai besoin de toi. Je suis malade, et je sais que ton sang fait apparemment des miracles. J'ai appris beaucoup de choses là-bas.

La colère de Mohinder s'accentua encore plus si c'était possible.

- Et tu… tu reviens ici en pensant réellement que je vais gentiment t'aider ? Tu rêves ?

- Pas vraiment non… Mais je sais une chose au moins. Qu'il y a une raison valable pour que tu te sois associé à ces enfoirés. Et je pourrais t'aider si tu le souhaites, en échange de mes bons services, tu pourrais me donner l'antidote.

Mohinder se leva précipitamment. Il n'avait plus mal nul part. Il baissa les yeux et tira immédiatement le drap à lui.

- Mes vêtements ?

- Poubelle, trop de sang. Tiens, je te prête les miens, je suis plus grand et plus large que toi, mais pour rentrer chez toi, ça ira.

- Tu me laisserais partir, comme ça ?

Il ne devait pas paniquer, en aucun cas. L'autre le sentirait immédiatement. Il attrapa les vêtements posés sur la chaise et s'habilla vite.

Puis il se tourna vers le tueur.

- Tout ce que je voudrais, c'est te voir six pieds sous terre, alors penser ne serait-ce qu'une seconde que j'accepterais que tu m'aides… ? Tu es tombé sur la tête ?

L'autre se mordit légèrement les lèvres, détournant le regard. Puis il le reposa sur lui, le fixant avec sérieux.

- Je ne suis pas idiot. Je sais que tu me hais. J'ai fait des choses abominables, et je ne peux rien faire pour les rattraper. Mais je ne veux pas mourir comme un chien. Ne dis rien, je sais que je le mériterais, mais je ne veux pas. Je ne peux pas. C'est… trop tôt. Nous voulons tous les deux démanteler cette organisation, n'est-ce pas ? Plutôt que d'agir chacun de notre côté, agissons ensemble, après ça, tu n'entendras plus parler de moi, jamais.

Il fut pris d'une quinte de toux. Mohinder remarqua alors ses paupières rouges, et ses joues pâles. Il avait de belles cernes. La maladie avait commencé son œuvre. Il ne lui restait peut-être plus tellement de temps.

- Et si je refuse ? Tu vas me tuer ? Comme tu as failli déjà le faire ?

- Non, répliqua vivement le jeune homme, je ne l'aurais pas fait. J'ai voulu te faire mal, te… te faire peur… Mais je ne t'aurais pas tué, pas toi. Tu es très important.

Mohinder recula jusqu'à la porte de la chambre, le cœur battant. Il devait vraiment être en plein cauchemar, rester ici, à parler avec ce salaud… C'était impensable !

- Tiens, si tu te sens plus rassuré avec ça.

Sylar lui tendait son propre revolver. Il secoua la tête.

- Face à toi, je n'ai aucune défense… Tu le sais bien.

L'horloger reposa l'arme sur la sacoche de Mohinder. Son regard se durcit.

- Si je le voulais effectivement, je pourrais t'écraser comme une mouche. Mais je me suis enfui de là-bas pour une raison bien précise. Et je serais bientôt mort. Je veux pouvoir tous les exterminer un à un. Mais il y a avec eux des gens extrêmement forts, bien plus que tu ne pourrais l'imaginer. Seul, ça ne sert à rien.

- Seul ? Ces gens qui m'ont agressé semblaient te connaître.

- Des compagnons d'infortunes. Ils ont réussi à s'évader avant moi, alors que nous avions établi un plan ensemble. Ils ne sont pas venus me chercher. Enfin… ils me croyaient mort. Et ils ne me seront pas utiles. Chacun de leur pouvoir, je le possède déjà. Et oui, aucun de nous n'est unique finalement. Ils ne te l'ont pas dit, encore, n'est ce pas ? Ta liste est bien minime comparée à la leur. Je l'ai récupérée, si ça t'intéresse… La liste de chacun d'entre nous. Tu n'imagines pas à quel point elle est immense. Des millions de personnes. J'ai appris énormément à leur insu.

Mohinder n'en croyait pas ses oreilles. Des millions ? Il posa une main sur la poignée de la porte.

- Je ne veux absolument rien à voir à faire avec toi… Tu es abject. Crève donc !

Sylar se leva et s'approcha doucement de lui. Il crut sa dernière heure arrivée.

- Tu fais le courageux mais tu trembles de peur devant moi. Je sens la peur s'insinuer dans chaque parcelle de ton corps. Il y a quelque chose que tu dois savoir… après tout, tu en as bien le droit.

Il sourit d'un air mauvais, puis se pencha vers lui :

- J'ai vu, de mes propres yeux, une personne qui t'attends depuis bien longtemps… Une personne qui fait parti de cet endroit où j'étais enfermé depuis des années… Une personne qui te ressemble à un point inimaginable…

- Qu'est-ce que tu racontes ? Murmura Mohinder.

Sylar se tourna et s'avança vers la fenêtre. La pluie tombait drue.

- Une femme d'une trentaine d'année… Qui, si elle est bien sage, et fait bien tout ce qu'on lui ordonne de faire, aura la possibilité, très bientôt, de voir son petit frère… Apparemment c'est une promesse qu'elle entend depuis toute gamine. Et malgré tout elle n'abandonne pas. C'est le seul espoir qui la relie à la vie…

Mohinder en eut le souffle court. Il se foutait de lui.

- C'est impossible…

De nouveau, le jeune homme se tourna vers lui, une lueur de triomphe dans le regard.

- Oui, je sais… Je n'y croyais pas non plus, ton père avait tant de fois pleuré sur la mort de son petit prodige. Sa petite fille chérie… Et voilà que je me suis trouvé nez à nez avec elle.

- Tu mens ! Cria Mohinder.

L'indien prit une profonde inspiration. Il serrait ses poings à se faire pâlir les phalanges. Si seulement il pouvait faire taire cet enfoiré.

- Mon pauvre Mohinder… Tu ne sauras jamais si je mens ou si je dis la vérité, n'est-ce pas ? Tu n'as plus qu'à repartir chez toi, et ne plus dormir de tes nuits en repensant à ce que je t'ai dit… ou bien…

- Ou quoi ?

- Si tu me guéris, je te dirais exactement où elle se trouve… Et tu retrouveras une Shanti qui se morfond en ne pensant qu'à son cher petit frère, qu'elle n'a jamais vu… Ce serait de jolies retrouvailles, pas vrai ? Dignes d'un film !

Mohinder était abasourdi. S'il disait la vérité… Mais il n'allait tout de même pas croire cet individu ?

- Tu es ignoble…

Un rire franc lui répondit.

- Et oui, je suis bien un être mauvais, abject, tout ce que tu veux. Mais ce que je viens de te révéler est l'entière vérité. Seulement, tu ne la verras de tes yeux que lorsque je serais guéri de cette foutue maladie, c'est compris ?

- Tu veux donc que je prenne la responsabilité de te sauver ? Toi qui a tué tant d'innocents ? Te sauver la vie ? Et tu me fais un chantage odieux… C'est minable. Débrouille-toi ! Je trouverais moi-même Shanti si elle est vraiment encore en vie !

Des mains se claquèrent brusquement sur la porte derrière lui, de part et d'autre de son visage. Les yeux noisette de Sylar reflétaient une profonde colère teintée de folie. Le cœur de Mohinder sembla vouloir sortir de sa poitrine. Ses tempes bourdonnaient atrocement.

- Que vas-tu faire ? Me tuer ?

- Non ! Mais je pourrai te faire tellement de mal que tu préférerais sans doute la mort. Je suis pourtant assez diplomate, non ? L'antidote contre ta sœur, ce n'est pas un si mauvais deal. Et puis merde ! Grâce à moi tu sais que ta sœur est en vie, non ? Et je t'ai sauvé la mise tout à l'heure ! Sans moi, ils t'auraient lapidé sans chercher à comprendre quoi que ce soit ces imbéciles !

La colère du plus vieux s'était ravivée à l'évocation de sa sœur.

- Justement ! Quelle coïncidence ! Ne me prends pas pour un abruti ! Je te déteste plus que tout au monde, il fallait bien au moins ça pour atténuer ma haine envers toi non ? Me sauver la vie !

Les mains se rapprochèrent dangereusement de son cou, pour finalement se refermer autour. Sylar fulminait.

- Jamais je n'aurais vu quelqu'un d'aussi buté que toi de toute ma vie !

Mohinder ferma les yeux. Les doigts s'enfonçaient dans sa chair et lui faisaient mal. Il savait qu'il ne servait à rien de se débattre. L'autre était pratiquement invincible. Mais la pression s'atténua, et les mains descendirent jusqu'à sa taille. Il senti un souffle contre son oreille.

- Imbécile…

Il ne put s'empêcher de frissonner. Il releva les mains pour repousser le meurtrier. Ce dernier resta contre lui, imperturbable, la bouche contre son oreille.

- Je te le demanderais à genoux s'il le faut, chuchota-t-il, je ferais tout ce que tu voudras, mais crois-moi. Juste cette fois, crois-moi…

- Que… Lâche-moi, qu'est-ce que tu fais exactement… ?

- On dirait une supplique non ?

Mohinder se mordit l'intérieur des lèvres. Il avait peur, était en colère, épuisé, énervé… Il se sentait sur le point d'exploser.

- Laisse-moi, ne me touche pas ! Tu es fou ? Comment tu oses…

Il fut coupé par des lèvres se pressant contre les siennes, brutalement. Il mit un instant à réagir. Il abattit son poing sur le visage de son vis-à-vis, et se précipita à l'autre bout de la pièce, haletant.

Sylar le fixa un instant sans réagir, puis éclata de rire, la main posée sur sa lèvre qui saignait.

- Qu'y'a-t-il de drôle ? Je te tue si tu refais ça ! Je te promets que je te tue !

- Si tu voyais ta tête, tu rirais autant que moi, pauvre petit Mohinder… On dirait que personne ne t'a jamais rien fait.

- Tu es complètement taré ! Je…

Il ne finit pas sa phrase, l'impression de suffoquer étant la plus forte. Il reprit son souffle. Comment avait-il osé lui faire ça ?

- Allons, c'était une plaisanterie. Ne joue pas l'effarouché.

- Tu me dégoûtes… Je ne veux qu'une chose, te voir mort !

Il essaya de se calmer. Il ne devait pas se laisser aller devant ce monstre. Il tenta de contrôler les tremblements de son corps avant tout. Il attrapa sa sacoche, remit son revolver dans sa poche intérieur de veste, et s'avança vers la porte.

- C'est fini maintenant, toute cette mascarade.

Une main s'agrippa à son avant-bras.

- Viens demain. Shanti n'est pas loin. Tu n'auras pas à bouger le petit doigt.

Mohinder posa sa main sur la poignée de la porte.

- Laisse moi.

- Je te rendrais fou s'il le faut. Ou préférerais-tu que je m'en prenne à cette si mignonne petite fille dont tu t'occupes comme une vraie mère poule ?

Le professeur eut un temps d'arrêt. Il se retourna lentement vers le tueur.

- Je t'interdis de lui faire du mal.

- Tu l'aimes n'est-ce pas ? Alors apporte-moi l'antidote. Et associons-nous, je te promets que je ne lui ferais aucun mal. Ni à cet homme qui s'occupe d'elle avec toi. De toute façon, j'ai déjà le même pouvoir. Et oui, à l'endroit où j'étais prisonnier, il y avait tant de gens différents… lors de ma fuite, je n'ai eu qu'à faire mon choix, après avoir piraté leur système informatique… Pas mal non ? Je suis bien plus fort à présent. Tu n'auras pas de meilleur allié que moi.

- Tu t'es joué de moi… qui me dit que ce ne sera pas pareil ? Cracha Mohinder avec rage.

Il aurait voulu le tuer sur place. Ce sentiment prenait le pas sur tout autre. Sylar le toisait d'un air suffisant, le jaugeant de haut en bas. Il croisa les bras, s'adossant contre la porte pour l'empêcher de sortir.

- Tu es si mignon quand tu es en colère… wooo, s'exclama-t-il en esquivant un autre coup de poing de l'indien.

Il lui attrapa les bras, les maintenant fermement serrés le long de son corps.

- Calme-toi. Je n'ai plus besoin de jouer aucun jeu maintenant. Je suis juste le vrai moi. Le tueur machiavélique prêt à tout… C'est comme cela que tu me perçois, et c'est cela que je suis. Rien de plus, rien de moins. C'est tout. Alors fais ton choix rapidement. Je n'ai nul besoin de te tromper en quoi que ce soit. Tu peux appeler ton ami, ce Noah Bennett, je ne lui ferais rien non plus, bien que l'envie de lui faire endurer ce qu'il m'a fait subir me démange. Mais je veux avant tout me venger de cette organisation. Alors je mets toutes mes autres rancoeurs de côté. Fais de même, Mohinder. Tu gagneras la satisfaction de voir cette compagnie tomber au plus profond des enfers, et en prime, tu récupéreras ta sœur. Parce que je peux te le jurer qu'elle est toujours en vie. Je lui ai parlé. Alors décide-toi vite…

Mohinder baissa le visage, le souffle court. Noah.. il devait l'appeler, lui l'aiderait à y voir plus clair… il releva le visage, plongeant un regard déterminé dans celui du serial killeur.

- Je viendrais… demain, je viendrais avec l'antidote. Laisse-moi partir s'il te plaît.

- Bien, très bien, répondit le jeune homme d'une voix satisfaite, je suis heureux que nous ayons réussi à nous entendre. Si toutefois l'idée t'effleurait de ne pas venir, alors… tu sauras ce qui t'attend…

Mohinder le repoussa et sortit de l'appartement à vive allure. Il avait l'estomac et la gorge noués. Ce type… il l'exécrait à un point inimaginable. Il allait les aider oui, puisque c'est ce qu'il voulait, et il s'occuperait lui-même de cet enfoiré quand tout serait fini…

Jusque chez lui, il sentit comme un regard posé sur lui. Est-ce que Sylar avait surveillé sa route ? Il préféra ne pas y penser, et ouvrit grand la porte, essayant de se composer un visage souriant.

Molly, en pyjama, se précipita sur lui.

- Mohinder ! On s'inquiétait !

- J'ai fini plus tard que prévu, désolé.

Il la reposa en grimaçant. Son dos le faisait souffrir encore un peu. Matt arriva, un livre de contes de fées à la main.

- Hey, tu n'étais pas à ta réunion, tu étais chez dans un quartier pas loin d'ici… protesta Molly.

Mohinder se força à sourire et embrassa la fillette.

- On ne peut rien te cacher ! J'ai rencontré une vieille connaissance en chemin.

- Une fille ?

- Euh non… Pourquoi ?

- Allez Molly, va te recoucher, il est très tard, demain tu as école, les coupa Matt, en lançant un regard appuyé à Mohinder.

Ce dernier embrassa la fillette. Lorsque Matt l'emmena dans sa chambre pour la border, il entendit la petite fille lui souffler :

- T'as vu ? Il n'a pas ses vêtements de ce matin sur lui, c'est bizarre, non ?

- C'est rien, répondit le commissaire, dors maintenant.

Il le rejoignit dans le salon.

- Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Je n'aime pas qu'elle utilise son pouvoir, mais là…

- J'ai été agressé, chuchota Mohinder.

- Quoi ? Mais, comment tu vas ?

- On m'a aidé, ça va. Ne t'inquiète pas.

Matt soupira en se passant une main sur la nuque, l'air contrarié.

- J'espère vraiment que ça va. Je n'aime pas te poser de questions, mais ne fais rien d'irraisonné s'il te plaît, pense à Molly. Tu as couru un danger de mort ?

Mohinder avala une rasade de scotch.

- Oui. Mais tout va bien maintenant. Je dois passer un coup de fil, excuse-moi.

Une main se posa sur son épaule.

- Mohinder… Je ne peux pas t'être d'une grande aide en ce moment, mais je m'inquiète vraiment. Et Molly également. Je ne voudrais pas être appelé à devoir reconnaître ton corps dans une morgue.

Mohinder soutint le regard inquiet de son ami. Il ne devait en aucun cas lui laisser percevoir sa confusion et sa peur. Il ne devait en aucun cas se douter que Sylar était si proche d'eux.

- Ne t'en fais pas, j'ai, disons, un ange gardien plutôt fort. Et je t'assure que tout ira bien maintenant.

- Bon, capitula Matt, je vais me coucher. Bonne nuit.

- Bonne nuit, et merci de t'inquiéter pour moi.

Le commissaire lui sourit avec douceur, et partit dans sa chambre.

Mohinder se retira dans la sienne, téléphone à l'oreille.

- Noah… J'ai besoin d'aide.

- Qu'est-ce qui s'est passé, demanda la voix rassurante à l'autre bout du fil.

Mohinder soupira. Il raconta tout à l'homme, n'omettant aucun détail. Plus il parlait, plus sa colère l'envahissait. Il n'arrivait pas à se calmer. Il eut un frisson involontaire lorsqu'il repensa au baiser que Sylar lui avait donné. Pour qui se prenait ce type ? Il était réellement, réellement dingue !

- Tu vas jouer son jeu. Ce type ne peut pas avoir de bonnes intentions, mais si on peut l'utiliser un temps, ce serait à notre avantage. En plus, s'il y a un problème, l'Haïtien te rejoindra et réglera tout ça. Seulement, est-ce que tu te sens prêt à coopérer avec lui… ? Avec ce qui s'est passé, je comprendrais que tu ne veuilles pas t'en approcher. Il est très dangereux, qui plus est. Mais il ne te fera sans doute pas de mal tant que tu pourras lui être utile, toi aussi.

- C'est un point sur lequel je ne m'appuierai pas trop, Noah. Il est hypocrite, manipulateur, menteur… Mais si tu penses que c'est ok, je retournerais le voir demain.

- Je ne veux pas que tu sois mal par rapport à ça. C'est déjà assez compliqué. Et extrêmement risqué. On ne sera jamais sûr à 100 que cet homme ne deviendra pas plus un fardeau qu'autre chose. Mais s'il a des pistes importantes, on ne peut pas les négliger.

- Je le ferais alors.

- Mohinder… ?

La voix semblait inquiète.

- Oui ?

- Tu… Ce sera très difficile, alors… J'espère que ça ira pour toi. Tu as vécu tellement de moments pénibles…

- Ne t'en fais pas, ça ira.

- Bien, alors… à bientôt.

- Oui, à bientôt.

Il s'allongea sur son lit, les yeux fixés sur le plafond. Les lumières des voitures s'y reflétaient, traits par traits. Shanti… comment cela était-il possible ? Si c'était vrai… Merde. Il y avait eu tellement de zones d'ombres dans sa vie, et là… Sa sœur morte qui ne l'était pas réellement. Cela remettait tellement de choses en cause. Comment avait-elle été soignée alors ? Et quel était son pouvoir ? Si seulement son père avait été là… Il se tourna vers le mur, les yeux fermés, les poings serrés. Ce type était ignoble. Gabriel Gray. Pire que tout ce qu'il avait pu imaginer. Un monstre sans âme, prêt à tout pour parvenir à ses fins. Il toucha ses lèvres de ses doigts fins, grimaçant de dégoût. Il paierait pour ça aussi !!! Dès qu'il y verrait plus clair, si tout se passait comme ils l'espéraient, Noah et lui, il se vengerait de cet homme. Ce type était bien trop dangereux pour l'humanité. Bien trop. Mais il allait falloir être patient…

rien à faire, me souviens pas du nom de ce vilain monsieur qui assiste Mohinder dans ses recherches.

À suivre………………………………………………