Bonjour, Bonsoir !

Un petit Two-shot, sur un sujet qui me tient à coeur !

Je n'ai pas grand chose à ajouter je crois... A part que la deuxième partie est écrite et que je la poste dans la foulée !

Ça faisait un moment que je l'avais dans mes fichiers et j'ai enfin trouvé la force de le poster. Je remercie au passage Alsco-chan pour avoir accepté de corriger ces deux parties !

Je vous souhaite une bonne lecture !


PARTIE 1


- Et donc, comment on se partage la garde des gosses ?

- Arrête d'être con, putain…

Il dit ça, mais je sais que ça le fait rire. Je vois son sourire en coin, qu'il essaye difficilement de masquer. Ses traits sont tirés. Un air contrit, mais résolu, se dessine sur son visage. Pourtant, rien n'efface le sentiment de nostalgie que je lis dans ses yeux.

Ouais, parce que c'est tout ce qu'il nous reste. La nostalgie de ce qu'on a été…

Je l'ai fait venir ce matin pour qu'on puisse discuter. De nous, de lui, de moi.

On s'est retrouvés sur la berge qui borde Teiko. Ça m'a paru un choix évident et en même temps, un choix totalement con.

Il savait. Mon comportement lui criait qu'il y avait quelque chose qui avait changé… Il s'était fait à l'idée, je pense.

Lui et moi, ça fait deux ans qu'on est ensemble. Enfin, encore ce matin, ça faisait plus de deux ans qu'on partageait la vie de l'autre. 2 ans, 5 mois et 8 jours exactement. Je ne suis pas du genre à retenir les dates, les évènements, ou des choses qui me paraissent futiles. Mais là, j'ai eu du temps pour calculer la durée exacte de notre relation. Des nuits d'insomnies, des moments de doutes, des instants où j'aurais préféré ne pas à avoir à me poser de questions.

Lui et moi, ça faisait 2 ans. Et c'est moi qui ai pris la décision de mettre fin à notre histoire.

- Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive… - Je lui ai dit, comme s'il avait besoin de ça.

- Je ne peux pas te dire, Daiki… Même si des fois, je le pensais, je ne suis pas dans ta tête…

Une pause. Un silence qui n'est pas vraiment pesant, mais qui m'étouffe. Et j'ai l'impression qu'il n'y a que moi qui le ressent comme ça.

- J'aurais voulu que ça se passe autrement…

- Dai', arrête. On en a déjà discuté tout à l'heure, ça ne sert à rien de se répéter.Ça nous fait du mal à tous les deux, mais tu me l'as dit toi même, c'est comme ça. Et vaut mieux que ça soit maintenant, en douceur, plutôt que dans quelques mois, quand tu ne pourras même plus voir ma tronche !

- Ouais… Dit comme ça…

Je ne vais pas lui dire que j'y ai déjà pensé. Que je commençais déjà à ne plus pouvoir l'encadrer à certains moments. Généralement, c'était pour un rien, le moindre son, la moindre expression pouvait me mettre dans une colère sourde, sans qu'il n'y soit pour rien. Toutes les choses que j'aimais chez lui, au début, j'ai fini par les détester. Le fait qu'il joue avec sa boucle d'oreille quand il parle à quelqu'un, ses gestes parfois maladroits, ses bruits de bouche, ses gémissements de bien-être, sa manie de sourire pour un rien, son réflexe de s'accrocher à moi à chaque fois qu'il s'apprêtait à tomber… Tout ça… Tout ça, je ne le supportais plus. Maintenant que je l'ai devant moi, je me dis que je n'ai pas assez profité de tout ça… Mais ça ne sert à rien d'insister, il n'y a plus rien à réparer.

Au delà de ça, ses fans, son emploi du temps surchargé, ses passions… Je les comprenais quand on s'est mis en couple. Je faisais avec. Maintenant, c'est différent. Ses fans dont j'étais jaloux et méfiant, je n'en avais plus rien à carer. Le reste… Je ne cherchais même plus à le comprendre, ni à l'accepter. Parfois, j'espérais même qu'il se perde dans les bras d'une de ces nanas qui l'idéalise, juste pour avoir une raison valable de le quitter, sans pour autant que ça paraisse de ma faute. Quelque part, je l'aurais compris s'il m'avait trompé. Haïs, mais compris.

Parce qu'en plus de tout ça… Je ne le désirais plus. Ça faisait quelques temps maintenant que je ne le touchais plus. Je le trouvais toujours beau, même plus que ça, mais je ne ressentais plus aucune envie en sa présence, alors qu'il avait le pouvoir d'allumer un brasier dans mon bas ventre, juste avec un regard… Avant. Avant, il pouvait faire ça.

Enfin, bref, je ne faisais plus d'efforts, je n'étais plus réceptif, mais je me plaignais quand même.

Donc… C'est assez ironique de savoir que je suis aussi bas rien qu'à l'idée de le quitter, alors qu'hier encore, j'étais prêt à lui reprocher tous les maux de la terre, en sachant qu'il n'y pouvait rien. Je me sens terriblement mal, je suis à la limite de m'en rendre malade, alors que c'est à cause de moi.

- Enlève ça de ta tête Dai', je viens de te dire que ce n'est pas de ta faute.

Un sourire se dessine au coin de ma lèvre, je relève la tête et ouvre les yeux pour regarder le cours d'eau devant moi.

J'ai essayé de garder un air détaché et résolu pour lui parler. Je n'ai pas tenu 2 minutes avant de tout lâcher. Je n'avais pas le droit de mettre un masque devant lui. Pas après 2 ans de relation. Déjà, parce qu'il me connaissait trop bien, mais tout simplement parce que je me suis toujours ouvert à lui, et même dans un moment comme ça, ça me parait important. Surtout dans un moment comme ça.

Mes yeux se perdent sur l'horizon, et ni lui, ni moi ne bougeons. Je pense qu'on ne veut pas se quitter sur un "salut, à la prochaine, peut-être". Alors, on prend juste le temps dont on a besoin, près de l'autre, pour finir de tourner la page.

- On aura quand même vécu pleins de trucs ensemble… -Me coupe Ryouta dans mes réflexions.

- Ouais…

- Je suis content que notre séparation se passe comme ça… Je ne dis pas que je suis content qu'on se sépare, loin de là, parce que j'ai toujours des sentiments forts pour toi… Mais je préfère que ça se passe comme ça que… Dans les cris, dans les larmes. Tu sais, comme dans les films ? Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir…

- Si, je vois très bien. Et c'est clairement pas notre genre.

On se sourit, comprenant sans mots ce que j'ai voulu dire. J'ai plein de petits instants de notre relation qui me reviennent en mémoire, surtout des bons moments. Et je pense que c'est pareil pour lui.

- Nan, c'est vrai… Ça n'a jamais été notre genre. - Reprend-t-il en détournant les yeux de moi.

Notre genre à nous, c'était de se mettre en couple sur un coup de tête, après une énorme engueulade de collégiens, sur un terrain de street basket. Terrain où on était à deux doigts de s'envoyer en l'air, trop pris dans la tension qui régnait entre nous.

Notre genre à nous, c'était de laisser filer le temps et de se prendre nos sentiments en pleine gueule, sans oser avouer la vérité à l'autre. Le reste de la génération des miracles s'est bien foutue de notre gueule à ce propos, nous disant qu'on était aveugles.

Notre genre à nous, c'était de finir par s'avouer nos sentiments sur l'oreiller, entre deux coups de reins. A l'origine, on était persuadés qu'entre nous, c'était que du cul… La bonne blague.

Dans notre couple, on en a fait des trucs qui pouvaient paraître super étranges vu de l'extérieur… Se parler rien qu'avec un regard, pisser la porte ouverte pour pouvoir continuer de discuter avec l'autre, aller faire un basket en plein milieu de la nuit, se tripoter à longueur de journée, se lancer des paris, parler de tout et de rien, surtout de rien… Voyager, un peu, s'envoyer en l'air, beaucoup… Il n'y a jamais eu aucune gêne entre nous au final. Et je crois que c'est ce qui va le plus me manquer… Je sais très bien que jamais on n'aurait pu retrouver cette complicité, parce que je ne pouvais plus… Mais je ne suis pas sûr de la retrouver un jour avec quelqu'un d'autre non plus.

- Je ne suis même pas triste. Je l'ai été, j'ai eu mal. Mais t'es là. T'es là et ça me suffit pour le moment. J'ai compris… C'est comme… Ouais, c'est comme si j'avais fait le deuil en quelque sorte.

- Crois moi, ça ne me fait pas plaisir. J'ai eu mal aussi… J'ai encore mal. Mais c'est comme ça…

- Je sais, et c'est pour ça que je ne t'en veux pas.

Je n'ai vraiment pas choisi. Du jour au lendemain, je ne ressentais plus d'amour pour lui. Beaucoup de sentiments forts, mais pas de l'amour.

Il me reste juste le souvenir des sentiments que j'ai eu pour lui.

- Daiki ?

- Hum ?

- On peut rester en contact ? Je veux dire… Je peux toujours te souhaiter ton anniversaire, t'appeler pour prendre de tes nouvelles, ou… Je ne sais pas, juste te dire bonjour si on se croise ?

- Bien sûr, trou d'cul. Et t'as plutôt intérêt à penser à mon anniversaire !

Encore une fois, il rit. Et j'avais tellement peur que ce rire n'atteigne plus ses yeux. Mais non, heureusement que non. Je pense que c'est ce qui m'a mis le plus le doute dans mon choix. Malgré tout ce que j'ai pu dire, tous ces sentiments négatifs qui me bouffaient, je pensais à lui et je ne voulais pas lui faire du mal. C'est étrange, non ?

Je ne voulais pas qu'il se rende mal pour moi. Qu'il arrête de sourire. Parce que, ce mec est tellement beau quand il est heureux. Même quand son rire de cochon débarque à l'improviste.

Alors, ouais, moi je ne peux plus le rendre heureux. Ni l'honorer, ni prendre soin de lui… Ce n'est plus ma place. Mais celui ou celle qui me remplacera, il aura intérêt à prendre soin de lui, comme je l'ai fait. Nan, en fait, il a intérêt à faire mieux que moi…

- A quoi tu penses ?

Je le regarde, et rien qu'à travers nos regards, une discussion silencieuse se fait. On a toujours su communiquer comme ça, c'est pas des bobards, mais j'ai comme l'impression qu'il a du mal à décortiquer tous les sentiments lisiblent à travers mes yeux.

- Sois heureux, ok ?

- … Ok…

- Nan, mais vraiment, ok ? J'espère que tu trouveras un mec, ou une nana d'ailleurs, qui te rendra heureux.

- Tu m'as rendu heureux, Daiki. Ne doute jamais de ça !

- Ouais, bah plus que moi je l'ai fait, alors.

Il sourit… Mais je pense que le message est passé.

De voir que ça se passe bien entre nous, qu'il n'y a pas vraiment de tensions, me détend et je sais que les vannes ne s'ouvriront pas. Plus maintenant. Je n'en ressens plus le besoin. Je pense que j'avais besoin de cette séparation. Et il le sait.

D'après Satsu, si je souffrais autant, c'est pour trois raisons. La première, j'avais peur de sa réaction. La deuxième, c'est parce que je l'ai vraiment aimé, et qu'au final, j'ai peur de me retrouver seul. 2 ans, ce n'est pas rien, et tous mes choix de vie sont à revoir. Et la dernière... J'avais mal de lui faire mal. Tout simplement.

Mais, je lui souhaite tout le meilleur du monde, parce que, putain, ce mec le mérite ! C'est un gars en or, et une putain de lumière. Il a été une révélation pour moi, on a tout fait ensemble, et bordel, je ne regretterai jamais notre relation. Jamais.

- Tu me promets, Ryouta ?

- De quoi ?

- Que tu choisiras quelqu'un qui le mérite et que tu ne feras pas n'importe quoi ?

- Je te le promets. - Me dit-il, dans un sourire attendri.

- … Par contre, je suis désolé de te dire qu'il ne baisera jamais mieux que moi.

- T'es con ! - Me répond-t-il en explosant de rire.

- Ose dire le contraire !

- … Je me souviens d'une première fois où…

- Nan ! Chut ! Ça on n'en parle pas, c'est tabou.

Un silence apaisant se fait. Je pense que… Tout a été dit. Il le sait aussi et hésite à partir. Je le vois dans sa façon d'être, de se tenir. Il n'est pas sûr de ce qu'il doit faire maintenant. Moi non plus, d'ailleurs. Comment on pourrait le savoir ? Qu'est-ce qui est normal de faire, maintenant ? Ouais, définitivement, tout est à revoir…

C'est Ryouta qui, au bout de quelques minutes, prend la décision pour nous deux.

- Je vais y aller Dai…

- Ouais..

Ouais, il est temps. On ne peut pas rester là, comme ça, indéfiniment.

On se relève, et après un dernier regard de consentement, je le serre contre moi dans une dernière étreinte. Je respire doucement son odeur, pour en garder le souvenir, encore un peu, et je sens ses doigts se balader dans mon dos, alors que mes mains se perdent dans sa nuque et sur sa hanche. Je ne vais pas pousser le vice jusqu'à l'embrasser. J'en crève d'envie, mais je sais qu'il ne faut pas. Que je ne dois pas. Que je n'ai plus le droit. Et surtout, je sais qu'il ne dira pas non, et je n'ai pas le droit de lui faire ça. Si moi j'ai envie de l'embrasser, c'est parce que… J'ai l'habitude… J'avais l'habitude de sentir ses lèvres contre les miennes, et cette sensation va me manquer. Si lui veut m'embrasser, c'est parce qu'il m'aime toujours. Et je ne veux pas le faire souffrir en lui donnant de faux espoirs…

Je le serre un peu plus fort contre moi à cette pensée, sans m'enlever de la tête que c'est moi qui l'ai voulu. Mais… Juste une dernière fois, je le veux contre moi, juste une dernière fois. Même si je ne l'aime plus, Ryouta reste mon point de repère. Et il le restera tant qu'on n'arrivera pas à tourner complètement la page...

- Je serais là, l'oublie pas. Si un jour t'as besoin de moi, pour quoi que ce soit : Peter la gueule d'un mec, sortir, changer une roue…

- Tu sais changer une roue, toi ?

- … Nan. Mais je peux toujours essayer.

Il enfouit sa tête dans le creux de mon cou pour étouffer un rire.

- Et si j'ai besoin d'une bonne partie de jambe en l'air, parce que je ne trouverais pas quelqu'un à ta hauteur, je peux t'appeler ?

Mes muscles se crispent et mon corps se tend contre le sien. Je sais, je sais… Je sais qu'il le dit d'un air détaché, je sais que c'est une blague, je sais qu'il n'est pas sérieux et qu'il veut juste faire comme d'habitude. Mais bordel, que ça fait mal. De savoir qu'il y aura quelqu'un après moi, intimement. Je veux qu'il trouve quelqu'un qui l'aime et qu'il soit heureux sur tous les points, mais… Je n'étais pas préparé psychologiquement à ça. Pas à ce qu'il me dise que j'aurais un remplaçant de ce point de vue là aussi. Et même, je ne sais pas si j'arriverais à me détacher de notre vécu pour un simple plan cul. Je ne peux pas le voir comme ça.

Il a dû remarquer que je me suis braqué. Que je ne rigolais pas à sa provocation. Alors, je m'efforce d'ouvrir la bouche, même si je sais que mon état ne lui a pas échappé. Je pourrais lui dire que non, que ça nous ferait du mal, qu'il faut qu'on passe à autre chose. Je pourrais lui parler sérieusement de sa proposition. Mais je sais que c'est une blague, alors autant continuer sur la lancée.

- Tu vois, même toi tu sais que tu ne trouveras pas mieux que moi au niveau cul !

Sur une dernière étreinte, on se sépare, un sourire triste sur les lèvres.

Des gestes un peu hasardeux nous accompagnent, pendant qu'il prend ses affaires, laissées sur le sol. Mes mains retrouvent mes poches, autant pour m'empêcher de faire une connerie que parce que je ne sais pas quoi en faire.

- Tu viens à la fête de Kurokocchi ?

- … Bien sûr, pourquoi ?

- Alors, on se voit là-bas !

Ce changement d'ambiance et de discussion me surprend un peu, mais c'est encore ce qu'il y a de mieux à faire.

Ni lui, ni moi ne savons quoi faire maintenant. Alors, je le vois partir doucement, à reculons, jusqu'à se retourner complètement et continuer sa marche.

Pas de "A plus", ou "A la prochaine"... On sait tous les deux qu'on va prendre nos distances pour un moment. Parce qu'on ne pourra pas faire comme si de rien n'était.

J'ai eu envie de l'embrasser quand je l'ai vu se reculer. Encore. Par habitude, par pulsion. Par besoin de ce dernier contact.

Mais non, c'est fini.

Je le regarde avancer, dos à moi, s'éloigner de moi pour être plus exact. Il se retourne une dernière fois, et me fait un dernier signe de main, avant que je ne puisse plus vraiment le discerner.

Et seul, comme un con, à attendre je ne sais quoi, je commence à douter de mon choix, tout en sachant pertinemment que ça n'aurait pas pu être autrement.

Ouais. C'est bel et bien terminé.

PDV Kise

Je serre la lanière de mon sac, en me mordant violemment la lèvre. J'ai… Beaucoup de mal à me dire que tout ça est réel. Que je ne suis plus en couple avec Daiki… Est-ce que j'ai encore le droit de l'appeler comme ça ? Est-ce que je vais devoir de nouveau l'appeler Aominecchi ? Je ne veux pas… J'espère qu'il ne me le demandera pas. Parce que retourner à ce surnom, ça serait comme balayer tout ce qu'on a vécu ensemble, et ça, c'est au-dessus de mes forces.

J'ai mal. Horriblement mal au coeur. Mais je n'ai pas envie de pleurer. Je l'ai trop fait. Même si je sens des larmes aux coins de mes yeux, je ne les laisserai plus couler.

Même si je me doutais de ce qui allait se passer, même si j'étais préparé, je ne m'attendais pas à ressentir un tel vide en moi.

Parce que oui, je le savais. C'était… Visible. Quelque chose avait changé, et je savais que rien ne pouvait réparer ce que nous avions perdu. On a tout fait ensemble… J'ai tout découvert avec lui. On a grandi ensemble, on est devenu plus mature, on a appris à donner, à recevoir, à aimer. Alors évidemment que j'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas.

Daiki ne m'aimait plus. Pourtant… J'ai essayé. J'ai essayé de faire des compromis, j'ai essayé d'être le plus parfait possible, de lui laisser plus d'espace, de tout lui donner… J'ai essayé de le retenir. Mais ça ne servait à rien. Aujourd'hui, je me rends compte à quel point c'était inutile.

Il m'adore, malgré tout ce qu'il a pu penser. Mais il ne m'aime plus. Et là est toute la différence. J'ai beau l'aimer de tout mon être, jamais je n'aurais pu me contenter de si peu. Même si j'ai voulu me le faire croire, ça ne m'aurait jamais suffit. Et à lui non plus. On aurait fini par se déchirer.

Alors… Je dois juste me faire à l'idée que c'est terminé. Que je ne pourrais plus le rejoindre chez lui après les cours. Qu'on ne sortira plus ensemble le week-end. Que je ne pourrais plus l'appeler quand ça ne va pas, ou simplement quand j'aurais envie de le voir. Que je ne sentirais plus ses mains sur moi, ni ses lèvres si les miennes. Qu'on ne fera plus l'amour pendant des heures, jusqu'à épuisement. Je vais devoir apprendre à vivre sans lui.

Mon esprit créer des images que j'aurais préféré ne jamais avoir à imaginer. Daiki disant "Je t'aime" à quelqu'un d'autre. Daiki faisant l'amour à un autre que moi. Daiki heureux, avec celui qui prendra la place qui a été la mienne pendant deux ans. Je ne veux vraiment pas penser à ça...

Ça va être difficile, mais je vais m'y faire. Il va juste me falloir du temps. Du temps pour passer au-dessus de ma peine, pour être prêt à passer à autre chose, puis plus tard, pour pouvoir lui faire face sans avoir envie de me jeter à ses pieds.

Qu'il me prenne dans ses bras avant que je m'en aille… Ça va peut-être paraître un peu maso, mais ça m'a fait énormément de bien. Sincèrement, je ne pensais pas qu'il allait le faire. Mais son geste m'a prouvé que j'ai réellement compté pour lui. Ses mots auraient pu me suffire, mais son étreinte… J'en avais besoin. Parce que les choses vont vraiment être différentes à partir d'aujourd'hui et j'ai l'impression de devoir me jeter dans une cuve dont je ne vois pas le fond. Pas encore.

Je ne rêve pas… Il a beau m'avoir dit que je pouvais le contacter, si j'avais besoin de lui, je sais que je ne le ferais pas. Parce que ça serait beaucoup trop douloureux de m'accrocher.

Je lui ai promis d'être heureux. J'espère pouvoir tenir ma promesse, mais pour l'instant, je ne vois pas vraiment comment je vais pouvoir m'y prendre. C'est trop récent, pour moi, mon bonheur, il était avec Daiki. Il n'y avait pas d'autres solutions envisageables. Je vais devoir tout reprendre à zéro.

J'essaye de me dire que c'est un renouveau pour moi. Que je vais pouvoir réapprendre à me connaître, que ça va me faire du bien de me retrouver avec moi-même. Que ça va me donner des nouvelles opportunités, que je vais être plus libre… Mais pour le moment, ces pensées ne me donnent aucune motivation. Je n'ai pas envie de ça, mais je ne vais pas avoir le choix que de faire avec.

J'arrive chez moi, entre dans ma chambre et pose mes affaires. Les photos de nous accrocher au mur me narguent et mes yeux sont attirés par les cadeaux qu'il m'a offerts pendant notre relation. Je souffle un bon coup, prends une boite dans un coin de ma chambre et décidé de ranger tout ça. Les garder près de moi ne m'aidera pas. Mais je n'ai pas envie de les jeter, si je le faisais, je sais que je le regretterai un jour.

Je suis triste, mais je ne suis pas en colère contre lui. Je ne ressens aucune haine, aucune hargne juste… De la résignation. Je regarde une dernière fois les photos en les décrochant, me rappelant des souvenirs auxquels les images sont accordées. Étrangement, ces souvenirs heureux me font du bien. Ça me permet de me faire à l'idée que c'est fini, mais qu'on a vraiment vécu des très bons moments tous les deux. Ça, je n'ai pas envie de cracher dessus.

En posant la dernière photo dans la boite, la plus ancienne que j'ai de nous deux, je me sens prêt à faire face à la réalité. Un sourire triste se dessine sur mes lèvres, et je me fais doucement à la situation..

C'est bel et bien terminé.