Hey~
Alors un petit one-shot sur Penguin, une grande première pour moi x)
C'est en quelque sorte un journal tenu par Penguin, et qui relate ses impressions et sentiments après Under the iron, et pendant Madness is coming. Donc il peut y avoir une suite possible au one-shot, quand j'aurais bien avancé, mais voici pour le moment.
Disclaimer : Le monde de One Piece ne m'appartient pas !
Et j'oubliais ! Apparition de Sacha Barnet, un OC créé par Nocturnis-Lepus ! (Kya kya kya on les tient nos tourtereaux *^*)
Sur ce, bonne lecture !
"Parce que j'écris tout ce que je ne sais pas dire."
Promis, je trouverais
La femme que j'ai aimée s'appelle Lydia. Vous vous demandez sûrement pourquoi cette phrase est écrite au passé. Non, ce n'est pas que je ne l'aime plus, c'est elle qui n'est plus là pour m'aimer. Mais encore, m'a-t-elle jamais aimé ?
Cette Lydia dont je parle, je regrette sincèrement de ne pas l'avoir à côté de moi en ce moment, pour vous écrire.
Cette Lydia m'avait détesté au premier regard. Son seul prétexte pour me tourner le dos était ma profession, "détestable" selon elle, de pirate. Que pouvais-je y faire ? Pirate n'est pas assassin, même si j'avoue ne pas égaler la pureté d'un ange. Et d'une telle manière c'est plus facile pour me trouver tous les défauts du monde. Elle se plaisait à me manipuler, je disais rien, elle souffrait en silence. Lydia n'est pas qu'une ensorceleuse, j'en était convaincu et j'en reste sûr aujourd'hui. Si elle l'avait été jamais je n'aurais vu les cendres de sa peau blanche.
Et ça n'est pas pour me rassurer, mais cet amour n'avait été que l'affaire de quelques jours. Je n'ai pas pu lui avouer mes sentiments, même si elle devait s'en douter, et elle, qu'importe sa raison de vivre n'avait pas trouvé le bonheur. Je ne connaissais même pas son rêve. Qu'aurais-je pu faire pour elle, moi, le pirate ?
Personne n'avait pu quitter le manoir indemne. Comme un pacte avec le diable on y laisse tous une part de notre âme en passant. Mes jambes ne cessaient de flancher sur le chemin du retour. Shachi me rattrapait, je tombai encore… Le chagrin me sciait les pieds. Je me sentais faible, alors que devant moi, ayant autant perdu, le capitaine avançait tête haute. Je m'en rappellerai toujours. Il n'était plus qu'une statue sans voix, que le poids du titre faisait avancer, mais sans-cœur. Son regard figé vous crevait sur place. Et sous ses ongles il grattait le sang resté collé à lui. Un sang imaginaire parfois. Je n'ai jamais osé dire quoi que ce soit de ces petits gestes qui trahissaient sa lucidité d'antan. Comme pour marquer le deuil nous avons été au submersible ensemble en silence, sommes partis dans cette même cérémonie, et avons passé quelques jours, silencieux, au rythme de la mélancolie de Law. Le bruit n'avait pu nous habiter que lorsqu'il sembla assez sain d'esprit pour parler.
Encore, je n'ai rien dit. J'étais pareil, exactement pareil. Ce même besoin de rester immobile à fixer un point et me laisser emporter dans un monde personnel, afin de retrouver, même en rêve, ce que j'ai détruit. Je vois Lydia. Je m'imagine que le capitaine voit Krys. De temps à autre, s'il n'est pas trop maussade et que Bepo parvient à le sortir de sa cabine, je l'aperçois faire le tour complet du sous-marin, comme s'il était à la recherche de quelque chose. Quand on ne le connaît pas bien on a du mal à y croire. Comment un homme si insensible, froid, pourrait être affecté ? Je m'estime finalement chanceux de ne pas avoir eu plus de temps pour elle, ça n'aurait rendu l'adieu que plus difficile. Et en sachant à quel point je suis en colère contre moi-même je n'ose même pas imaginer ce que c'est pour le capitaine. Krys-chan nous aimait. Son innocence ne lui avait pas permis de juger les pirates que nous sommes et lui aura coûté des vies.
Cela peut paraître étrange mais plus j'y pense et plus j'approuve le choix de Law. Ce n'est pas de la cruauté mais du courage ! Bien que je me souvienne de chaque flamme, chaque crépitement, j'admire aujourd'hui et encore plus sa force. Ce que j'ai compris ce soir-là, c'est que le capitaine nous a tous ôté une douleur, mais a gardé la sienne. Il a laissé en suspens le sort de Krys. "Est-elle en vie ?" Cette même question m'aurait aussi poursuivi si Lydia n'avait pas été consumée par le feu. Je n'ai pas à m'inquiéter pour elle, elle est mieux libre.
Je la vois parfois le soir dans la chambre que je partage avec Shachi. Ça ne dure que quelques secondes, elle passe derrière moi, derrière lui, et s'en va. Mais plus le temps passe, plus je m'en remets, plus je me redécouvre des sentiments humains et elle disparaît. Comme si me remettre à vivre la tuait ! J'ai mal mais je me force à redevenir un homme.
Sept mois sans capitaine sont passés. Law est certes, de moins en moins mélancolique et fantomatique, c'est nous qui avançons, en espérant qu'il reste à côté de nous. Lydia ne m'apparaît plus. J'avoue que ça me soulage. Je me souviendrais d'elle pour le restant de mes jours c'est sûr, peut-être que je n'aimerais plus jamais une femme, aussi, mais ça me va comme ça.
La petite flamme qui manquait aux Heart s'est brusquement ravivée dans une journée qui nous semblait pourtant identique aux autres. Le capitaine n'a pas eu besoin des pattes de Bepo pour se traîner lui-même hors de sa chambre, même aller dehors ! On était tous choqués. Mais on se sentait tous revivre, en même temps que lui. Mon sourire s'agrandit lorsqu'il me demanda de l'accompagner, ce que je faisais avec plaisir. J'en profitai pour lui exprimer mon soutien, ça n'était rien dans ses oreilles, et il mit vite fin à la conversation. Enfin, je suppose que c'est normal. Seulement, quelques minutes plus tard, il s'arrêta près d'une ruelle mal éclairée et me demanda de partir. Je connaissais bien son intention d'y aller, se soûler ou autre chose de moins glorieux encore, alors je tentai une fois de le raisonner mais abandonnai vite le combat et rentrai au sous-marin le coeur lourd.
La première nuit il est revenu. J'étais vraiment soulagé ! Je craignais qu'il ne commette, faute de lucidité, des conneries qu'il ne saurait réparer. Mais non, il est revenu l'air tendu et préoccupé. Je n'avais pas osé lui demander pourquoi ou ce qu'il avait fait, et personne n'osa d'ailleurs. Le lendemain, seulement une ou deux heures après le lever du soleil il était parti on ne sait où. On se doutait qu'il cachait quelque chose, mais il semblait un peu mieux. Alors même Bepo pourtant très inquiet n'avait rien fait pour l'en empêcher.
Ce soir-là il n'est pas revenu, non. On a eu tort. Je me suis couché sans trouver le sommeil. Et si c'était ma faute ? Si je lui avais rappelé le cauchemar de la nuit Rouge ? J'ose même pas y penser. Pourtant je ne fais que ça ! Shachi me dit de pas m'inquiéter et qu'il reviendra, comme toujours, mais je suis pas sûr. Et j'avais raison. Ce n'est pas lui qui est revenu. C'est elle. Elle avançait tête haute. On était figés et on s'attendait tous à un regard meurtrier. Car on l'a mérité ! Le choc nous clouait les pieds au sol, elle nous enlaçait, prête à pleurer comme à des retrouvailles d'amis. J'arrivais pas à le croire, et maintenant que j'y crois c'est déjà fini. Aucun de nous ne sait précisément ce qui l'a forcée à partir, mais on suspecte ce salop en plumes rose d'y être pour quelque chose !
Évidemment ça ne pouvait pas être qu'un simple au revoir. Une réaction en chaîne se produisait encore, Law reprenait son manège macabre dans sa chambre. C'en était trop. C'était insupportable ! Est-ce que c'était ça, l'aventure dont on rêvait ?! Des bouteilles éclatées contre les murs de sa cabine ? Et on se sent tous encore plus nuls de le laisser faire. J'étais loin de m'attendre à ce que ce soit Sacha qui se révolte. Je me rappelle ses grands yeux vifs qui s'étaient éveillés de rage dans la salle à manger. Je ne l'avais jamais vue si violente, elle qui me semble parfois timide à éviter mon regard constamment, ce qu'elle ne fait d'ailleurs pas avec les autres. Cette manière dont elle l'avait forcé à voir la vérité en face m'avait fortement impressionné. J'étais resté la bouche entrouverte, l'air aussi ahuri et choqué que les autres. Comment n'ai-je pas pu voir la lionne du Heart aux explosifs planqués sous le matelas ? Sacha est magnifique ! Mais elle ne me regarde jamais dans les yeux…
Je m'en contente, je me dis qu'elle est peut-être intimidée, et je ne manque pas de la remercier pour ce courage que nous n'avons pas eu. Elle hoche la tête, l'air de rien, et part avec un minuscule sourire qu'elle cache dans sa masse de cheveux. Je n'en reviens toujours pas… Et ce n'est pas que sa force qui me fait perdre les mots ! Quand elle est soudain apparue, enragée, moi je ruminai mes céréales en songeant encore et toujours à Lydia. Une Lydia qui s'était vite effacée devant l'assurance de Sacha. J'ai bien une raison de l'écrire, comme j'écris tout ce que je ne peux dire. On n'a jamais cessé de nous inculquer la loi des vagues : qui partent et reviennent à leur guise. Je sais également avoir un fond pervers, et je ne m'en cache pas. Cependant je sais à quoi rime fidélité, et mes sentiments pour la cyborg blonde n'avaient rien d'égarés. Ce que j'ai eu dans la poitrine y reste depuis, mais la mélancolie s'en sépare. Cet amour est devenu un souvenir comme il aurait dû l'être depuis longtemps. L'avantage d'un souvenir est que l'on peut construire par-dessus, n'est-ce pas ? Et on ne le détruit pas.
Le petit-déjeuner avait perdu son absurdité. Pourquoi mâcher des céréales que je n'aime pas ? Je préférais largement croquer avec la rousse le chocolat aux noisettes. C'était doux, sucré, et il fallait y aller doucement pour éviter un goût amer, comme avec la pyromane. Ses joues rougissaient à vue d'œil de l'autre côté, et je la devinai dans l'embarras sans savoir pourquoi. Le sourire en coin de Shachi ne devait pas l'aider non plus. Elle finit par s'en aller la première, comme toujours. Mais pour la première fois je la gardai dans ma mémoire et ancrée dans un sourire.
Alors voici une dernière chose qu'il me faudra écrire à tout prix : Sacha n'est pas Lydia. Et qu'importe le nombre de fois où j'ai voulu confondre la blonde avec une autre pour déculpabiliser, je ne le ferais pas à Sacha. Je ne pourrais d'ailleurs pas. La rousse a beau être plus enflammée, et un peu plus en chair aussi, son image m'attire autant, et d'une autre manière que la cyborg. C'est moins brut. Je ne me sens pas la regarder sur un coup de tête, je cherche plutôt à deviner ses pensées, et la raison de ses joues rouges.
"Promis, je trouverais Sacha."
