Bonjour à tous et à toutes ! Ça va faire près de six ans que je n'ai rien posté sur ce site, et presque autant de temps que je n'ai pas écrit pour mon plaisir. Je reprends mon activité ici avec une nouvelle fanfiction, prévue en 10 chapitres (+ prologue et épilogue) dont l'avancement est déjà bien entamé. C'est un univers alternatif et l'historie est basée sur Hinata, Neji et Gaara. Le rated M est mérité. Je n'ai pas trop envie d'en dire plus, pour ne pas vous gâcher la surprise. J'espère avoir de bons écho sur cette fiction en tout cas ! Bonne lecture :)

Disclamer : les personnages utilisés ici ne m'appartiennent pas.

Prologue

Gaara. Comment s'était-il retrouvé là, avec l'Hyûga sur les bras ? Tout avait commencé un soir où il l'avait trouvé soûl dans une soirée trop bruyante, où il était dans le même état. Ils avaient discutés comme de vieux ivrognes autour d'un whisky bon marché et Gaara avait fini par lui dire qu'il recherchait un colocataire. Neji, ne voulant que fuir sa vie dorée, avait accepté le soir même, perdu dans les vapeurs de l'alcool.

La colocation la plus noire possible. Toujours, l'un ivre ou défoncé, Gaara plus secret, moins enclin à se détruire rapidement que l'Hyûga, Gaara qui combattait simplement l'insomnie et les regrets de sa vie passée avec son éternel ami l'alcool. Neji, lui, détruisait son talent, dans la fuite constante de la perfection qu'on avait cherché à lui imposer dans sa vie avant. Il enchainait les mélanges douteux, consommait trop d'un peu tout et n'importe quoi. Dans son regard vitreux, le génie s'effondrait peu à peu, laissant place à un beau déchet, fier de sa décadence, une personnalité narcissique poussée à bout, détruisant son entourage encore plus vite que sa propre personne. Et le roux qui assistait doucement à la chute de cet être qu'il n'avait jamais connu autrement. La gloire passée du génie Hyûga, oui, Neji en parlait des fois, entre deux verres. Gaara n'arrivait jamais à savoir s'il en parlait avec regret ou joie. L'homme en face de lui ne ressemblait plus au garçon propre sur lui de la première soirée, soûl comme un trou au bout de quelques verres. On aurait pu dire qu'il n'était plus que l'ombre de lui-même, mais Gaara ne le voyait pas comme ça : pour lui, c'était là le vrai Neji Hyûga, ancien génie dépressif, un homme en grand malêtre comme il en courrait les rues dans cette ville merdique de banlieue. Un homme malheureux fuyant un destin imposé par une famille soi-disant importante. Non, Neji n'était pas un génie. Non il n'avait pas un grand avenir qui s'offrait à lui. C'était juste un type paumé, comme Gaara. Ils s'étaient bien trouvés.

Les soirs de semaines, alors qu'ils ne sortaient pas – ou peu -, ils avaient comme un rituel silencieux. Gaara était à la fenêtre de la cuisine, une cigarette roulant entre ses doigts enfumés par le tabac quotidien, et Neji, lui, leur servait un verre. Des fois il innovait en ramenant des alcools et liqueurs différents, mais la plupart du temps, il préparait deux whisky, secs, bien trop largement dosés. Il disposait les verres à leur place, parfaitement alignés, réminiscence de son éducation rigide et perfectionniste, et il préparait les cachetons. La journée, Gaara travaillait comme infirmier à l'hôpital de la ville, et il se servait allègrement dans les stocks de morphiniques ou de décontractants musculaires, sans craindre pour la stabilité de son emploi. Neji se demandait parfois comment un type comme Gaara pouvait faire pour s'occuper de malades. Ou encore, comment il avait pu obtenir son diplôme, avec tous les comportements violents et auto-destructeurs qu'il accumulait. Mais au fond, il se doutait bien que son colocataire était un peu comme lui, un surdoué qui avait fui son piédestal, ne supportant pas l'hypocrisie du milieu. Neji ne lui avait jamais posé de question. Gaara écoutait, beaucoup, mais parlait peu. Il l'avait vite compris. Et voyant que cette relation ne dérangeait pas le Sabaku, il se gardait bien d'y changer quoi que ce soit. Alors il se contentait de profiter de l'abondance de drogues médicamenteuses, et de la présence de ce seul être qu'il pouvait considérer comme un ami. Il triait alors les cachets, un à un, les rangeant par taille et couleur, au millimètre près, à côté des verres. Puis Gaara écrasait son mégot sur la fenêtre et le jetait dans la rue, observant la forme blanchâtre se fondre dans la nuit. Ils prenaient leur médications ensemble, assis face à face, dans la lumière agressive de la petite cuisine, puis vaquaient à leur occupation respectives. Ce rituel s'était imposé rapidement, et ils ne prirent jamais le temps d'en discuter. C'était naturel, comme une façon de se dire bonne nuit, tout en sachant tous les deux que leur nuits seraient mauvaises. Neji s'abrutissait avec des musiques électroniques répétitives, enchainait quelques joints afin d'embrumer ses rêves, alors que Gaara prenait rarement la peine d'aller dans sa chambre, restant sur sa chaise, la télé allumée, le whisky et les cachets à porter de main, pour tenir son énième nuit d'insomnie.

Triste vie que celles des génies détruits, fuyant le paradis trop bien agencé qu'on leur avait façonné.

Cela faisait des mois que Neji était parti. Pas un mot, pas un bruit. Personne ne s'y était attendu. Le génie Hyûga, futur héritier de la multinationale familiale, fierté de toute la famille : envolé, sans demander son reste. Ils prirent ça pour une légère crise d'adolescence un peu trop tardive. Puis, ne le voyant pas revenir, ils avaient écumé les articles de presse, à la recherche d'un accident. Lorsqu'il comprit que son neveu ne reviendrait pas, Hiashi Hyûga s'attendit à recevoir une lettre, une demande de subvention, un appel à l'aide financier. Que le pétage de plomb du jeune homme montre sa faiblesse et son incapacité à se débrouiller seul, sans l'argent et la protection de la famille. Mais comme rien ne vint, il fit appel à plusieurs détectives privés très prisés, pour enfin apprendre où son petit génie avait atterri. Et lorsqu'il vit l'état dans lequel Neji s'était retrouvé, il se sentit obligé de baisser les bras. Il l'avait perdu. La folie s'était emparée de lui. Il le pensait suffisamment fort pour tenir le choc, mais non, Neji était finalement bien un membre de la Bunke, inférieur, et incapable de s'élever au dessus de la masse. Il avait pourtant essayé de le tirer vers le haut, mais non, le voilà retombé à sa juste place, ayant des fréquentations plus que douteuses et un mode de vie malsain. À ce jour, il raya le jeune homme de son esprit. Il n'était plus qu'un lointain souvenir, au même titre que son frère, Hizashi.

Pourtant, une personne chez les Hyûga ne parvenait pas à oublier Neji. Elle s'accrochait encore à l'espoir de son retour. Non, Neji n'avait pas pu abandonné, il n'avait pas pu fuir. Lui qui était si intelligent, si fort, lui qui représentait l'espoir de l'entreprise ! Il s'état égaré. Et ça, Hinata ne le concevait pas.

Depuis sa tendre enfance, son père l'avait confronté à son cousin. Comme une lutte pour la survie, c'était l'envie de la chasse après la perfection qu'il leur avait insufflé. Pourtant, elle avait vite compris que Neji était le favori. Plus âgé, plus doué, plus fort, plus représentatif de la société. Hinata n'était qu'une potentielle remplaçante, vite délaissée. Son père ne la regardait pas, ne l'écoutait pas. Comme si elle était invisible. Comme si elle ne représentait rien. Pourtant, après la fuite inattendue de Neji, elle était restée forte, droite. Elle n'avait rien montré de sa peur, de ses inquiétudes. Car bien qu'en constante compétition contre lui, elle aimait son cousin. Et le voir lâcher prise la déroutait tant qu'elle ne comprenait plus rien à sa propre vie. Neji n'était donc pas si parfait.

Elle eut un moment d'espoir. Son père pensait Neji faible à présent. Peut-être allait-elle enfin remonter dans son estime ? Que nenni. À peine le deuil de son héritier favori effectué qu'Hiashi se tournait, non pas vers sa fille ainée, mais vers sa cadette, Hanabi. Hinata restait sans voix face à cette réaction. Et tous ces efforts qu'elle avait fournis ? Ces longues nuits passées à étudier, ces concours réussis avec brio, avaient-ils été vains ? Ces larmes à ravaler pour rester digne de son père, cette tête à garder droite en toute circonstance, même lorsqu'elle lui tournait et qu'elle aurait voulu disparaître, cela avait-il servi à quoi-que-ce-soit ? Et ces journées passées à fuir les repas, et le contact humain, passées à la salle de sport pour être plus jolie, plus méritante d'être une Hyûga, belle, droite, parfaite ? Tout cela n'avait servi à rien. Dès sa naissance, elle avait été la seconde. Et même après le départ de celui qu'elle avait dû considérer comme son rival, elle était toujours seconde. Jamais, elle n'aurait la reconnaissance de son père. Elle resterait toujours la fille ainée pas assez intelligente, pas assez belle, trop timide. Elle serait à jamais la fille invisible d'Hiashi Hyûga, celle qu'il ne voulait pas présenter aux réceptions, celle pour qui il ne se déplaçait pas lors des remises de prix. Celle qu'il n'aimait pas.

Ça ne pouvait plus durer.