Note de l'auteure :

Bonjour à tou(te)s,

Comme je l'avais annoncé sur mon profil, me revoilà avec une nouvelle fiction Harry Potter.

Il s'agit d'une fiction HPDM, mais ne vous attendez pas à les voir ensemble rapidement, c'est une histoire à évolution lente. De plus, je préviens que l'un des deux protagonistes développera d'abord une relation avec un OC (et il y aura une courte scène de lemon). Mais je vous rassure, tout se terminera bien pour eux !

La fiction est bien avancée, même si elle n'est pas terminée. Je posterais un chapitre une fois par semaine, tous les week-ends.

Ce n'est pas du tout une song fic, mais j'ai écouté énormément de musique en écrivant cette histoire, et d'innombrables fois l'album Dark Sky Island d'Enya. Je voulais donc partager cette info avec vous.

J'espère que ça vous plaira.

Disclaimer :

Je précise que l'univers et les personnages appartiennent à leur auteure J K Rowling, je n'ai fait que les emprunter.

Tous les éléments (ou presque) des livres ont été conservés, excepté l'épilogue.

Rating :

Il s'agit d'une fiction classée M, en raisons d'un langage parfois vulgaire et de relations homosexuelles explicites, et détaillées, un peu plus loin dans le récit.


Chapitre 1 - Un nouveau départ

Le soleil descendait progressivement du zénith pour rejoindre la mer. Le ciel allait bientôt se parer de nuances de rose ou d'orange qui se reflèteraient sur l'eau. La température, particulièrement douce pour mi-septembre, n'avait échappé à personne. La plage fourmillait de gens profitant d'un agréable week-end avant le retour du mauvais temps et de la grisaille. En fonction des années, c'était plus ou moins tard, mais c'était cependant inévitable.

Un jeune homme était installé au milieu des groupes de gens qui couraient sur la plage ou nageait dans l'océan. Il ne semblait pas à sa place, seul parmi les familles, avec sa peau si pâle et ses cheveux si blonds.

Il s'était allongé sur le sable, vêtu d'un ensemble de lin beige et d'une chemisette blanche, sa tête posée sur un sac noir. Il lisait un livre qu'il tenait judicieusement face au soleil, afin de ne pas être ébloui. Un observateur attentif aurait pu se rendre compte que ce livre à la couverture banale était rempli de caractères étranges, de formules compliquées et de dessins de chaudrons.

Des rires d'enfants résonnaient tout le long du littoral, un contre point joyeux au bruit grave du ressac lent et immuable de l'Atlantique. Progressivement, tous les petits groupes rangèrent leurs affaires de plages et rejoignirent leurs véhicules pour rentrer chez eux, les parents invoquant l'excuse de la marée montante pour faire cesser de jouer leurs enfants dans les vagues. Le jeune homme blond lisait toujours.

Un vent frais se leva juste avant le coucher du soleil, et le jeune homme frissonna. Il rangea son livre dans son sac, referma sa légère veste de lin et se tint debout face à l'océan jusqu'à la disparition complète de l'astre sous l'horizon. Un sourire triste plaqué sur les lèvres, il tourna les talons et rejoignit la petite ville balnéaire bretonne qui s'étalait juste derrière la plage.

Après quelques minutes d'une marche rapide, il se faufila dans une ruelle, vérifia qu'il était seul et disparut dans un « crac ».

oOoOooOoOo

Drago Malefoy se regarda une dernière fois dans le miroir en pied de son salon et apprécia ce qu'il y vit. Il se savait beau et tenait à être toujours élégant et à son avantage. Sa tenue lui seyait parfaitement, comme toujours, jean noir fuselant ses jambes, chaussures de ville impeccablement cirées, chemise grise et veste de costume, également noire. Ses cheveux longs étaient détachés et lui tombaient dans le dos. Il ne pouvait s'empêcher de penser à sa ressemblance avec son père, mais il répugnait à les couper. De toute façon, là où il allait, personne ne connaissait les Malefoy, la ressemblance avec son père n'avait donc pas la moindre importance.

Il vérifia que ses clés étaient bien dans sa poche puis sortit de son appartement. Il se dirigea d'un pas rapide vers la bouche de métro la plus proche et se mêla à la foule moldue en réprimant un sentiment de dégout. Depuis maintenant six ans qu'il vivait à Paris, il n'avait jamais pu s'habituer à cet immonde métropolitain. Tous ses sens d'aristocrate sensible étaient agressés quand il l'empruntait. Les odeurs abominables, les couleurs tantôt criardes tantôt indiscernables à cause d'un mauvais éclairage, c'était particulièrement bruyant, et la très grande proximité des moldus le répugnait presque. Il évitait au maximum d'utiliser ce moyen de transport, cependant ce soir il se rendait dans un endroit fréquenté par les moldus et il ne pouvait pas transplaner en plein Paris. Il se jetait habituellement un sort invisible pour annihiler ses sens, mais n'ayant pas emporté sa baguette avec lui pour le défaire, il n'avait pas pris le risque ce soir. Cette nuit, il voulait pouvoir ressentir les sons, les goûts et le toucher avec acuité.

Il patientait tant bien que mal pendant que son métro parcourait les tunnels du sous-sol parisien, presque collé à deux vieilles femmes qui parlaient trop fort. Cela lui fit penser à sa famille et à son éducation, et il réprima un rire en s'imaginant accompagné de ses parents dans ce même endroit. Il visualisait le visage écœuré de sa mère et le regard dédaigneux de son père. Tiens, c'était déjà la deuxième fois ce soir qu'il pensait à lui. Pourtant cela faisait sept ans que ce dernier était enfermé à Azkaban et qu'il ne l'avait pas vu. Il haussa les épaules, laissant cette pensée s'évaporer. Rien ne devait venir perturber son ultime soirée.

À minuit très exactement Drago atteignit sa destination, un club huppé du centre de Paris. Le choix de cet endroit n'était en rien dû au hasard.

En arrivant dans la capitale française à tout juste vingt ans, Drago avait d'abord été confronté uniquement au Paris sorcier. L'école où il étudiait les Potions avancées était située sur l'équivalent français du Chemin de Traverse et son appartement également. Malgré le changement de pays, Drago Malefoy était reconnu en permanence, son attitude guindée trahissait sa haute naissance, sa chevelure presque blanche et son nom étaient malheureusement célèbres dans le monde magique. Ses collègues étudiants n'avaient pas été particulièrement accueillants et il n'avait pas vraiment pu sympathiser avec eux. Il en avait rapidement eu assez de passer tout son temps parmi les sorciers. Il avait même réalisé que Potter avait finalement peut-être dit la vérité toutes ces années en clamant qu'il ne voulait aucunement de sa célébrité, parce que c'était une vraie plaie.

Il avait alors décidé de ne plus sortir que dans des endroits fréquentés par les moldus et s'était plongé dans un monde parfaitement inconnu. Les débuts avaient été éprouvants, mais il en profitait maintenant avec grand plaisir, excepté les trajets en métro. Après quelque temps d'adaptation et une recherche intensive, ce club bien particulier était devenu son repaire, il s'y sentait parfaitement à l'aise, entouré de jeunes très aisés.

Comme tout V.I.P. qui se respecte, Drago ne prit même pas la peine de se mettre dans la file d'attente et se dirigea immédiatement vers la porte. Il salua poliment Martin, qui filtrait l'entrée tous les samedis soir, et celui-ci lui ouvrit. Depuis le temps qu'il fréquentait cet endroit, Martin le connaissait bien et il en était venu à ne plus le laisser patienter à l'extérieur. Il négligea les vestiaires, paya son entrée et poussa la double porte de la pièce principale du club.

Il se dirigea directement vers le bar qui s'étendait contre tout le mur gauche de la très grande salle et commanda une vodka. Il l'avala d'un seul trait en regrettant le goût du Whisky Pur-Feu, puis demanda un Cosmopolitan. Il paya ses consommations et partit en quête d'une table libre, son verre à la main. Il traversa facilement la spacieuse piste de danse, pour le moment clairsemée, il était encore tôt.

Il s'installa confortablement à sa table préférée, dans le coin le plus reculé, avec une vue parfaite sur la salle et sur l'entrée du club. Il n'aimait pas être dérangé, et surtout pas par les gesticulations de danseurs trop éméchés qui débordaient systématiquement vers les tables proches de la piste. Il sirota lentement son cocktail, scrutant les gens, battant la mesure du bout du pied. Il avait très rapidement apprécié l'ambiance rock-électro de ce club, et connaissait maintenant une bonne partie de ce répertoire de musique moldue. Si on lui avait dit ça quelques années auparavant il n'y aurait pas cru une seule seconde !

Une fois le deuxième cocktail terminé, plusieurs heures après son arrivée, Drago estima qu'il était assez tard pour rentrer. Il se sentait un peu déçu, mais au moins il n'avait pas passé une mauvaise soirée. Il traversait la piste de danse, se faufilant tant bien que mal entre les corps agités quand il croisa un regard qui retint son attention. Celui-ci appartenait à un homme blond, assez grand, s'amusant avec un groupe d'amies, à seulement deux mètres de lui. Il se morigéna, un simple échange visuel ne voulait rien dire, l'autre avait déjà détourné la tête depuis longtemps quand lui-même restait bloqué comme un idiot au milieu de la foule. Il tenta de rejoindre la sortie, mais le semblant de chemin qu'il avait repéré avait disparu, les corps mouvants des danseurs l'ayant depuis refermé. Il grogna, il se serait bien donné des gifles tellement il se trouvait stupide, il allait devoir jouer des coudes pour sortir. Et il n'aimait pas ça.

Il bouscula deux ou trois personnes avant de repérer enfin une ouverture providentielle et s'y engagea quand il sentit quelqu'un attraper sa main. Il se retourna immédiatement, prêt à se dégager en insultant copieusement le malpoli. Il s'agissait d'une jolie femme rousse, aux courbes avantageuses, se dandinant sur la musique. Il allait tirer sur son bras lorsque son regard croisa celui de l'individu repéré un peu plus tôt, l'une de ses mains était posée sur l'épaule de son amie, comme pour la retenir. La femme relâcha sa prise avec un sourire contrit et se retourna pour continuer à danser. L'homme blond ne lâchait pas Drago des yeux, semblant l'inviter à se joindre à eux. Maintenant que Drago se trouvait près de lui, il pouvait détailler un visage aux courbes harmonieuses, avec des lèvres charnues et des iris aussi verts qu'une forêt au printemps. Il avança d'un pas pour se mêler au groupe, se disant que sa soirée serait finalement moins décevante qu'il le pensait.

Il ferma les paupières quelques instants, s'immergeant dans la musique, avant de commencer à bouger en rythme. Il se plaça stratégiquement au milieu des trois femmes qui accompagnaient l'homme blond, tout en le regardant. Celles-ci se laissèrent rapidement aller à plus de familiarité, l'effleurant des mains et se frottant légèrement à lui, les yeux brillants de l'alcool ingurgité. Drago ne réagissait pas à ces caresses sans pour autant les repousser, il restait dans sa bulle de rythme, dévorant ouvertement du regard son vis-à-vis masculin, attendant le moindre signe lui indiquant qu'il n'avait pas fabulé.

Drago se trompait rarement sur les intentions des gens qu'il croisait lors de ses soirées, mais parfois ses sens — ou l'alcool — lui jouaient des tours, même si cette nuit il savait qu'il n'avait pas suffisamment exagéré pour s'être laissé abuser. La confirmation vint rapidement, l'homme se rapprocha un peu de lui et tendit imperceptiblement la main. Il lui laissait l'opportunité de l'ignorer sans se retrouver ridiculisé.

Il attrapa la main en question et le tira vers lui tout en quittant le cercle féminin qui se trémoussait toujours à ses côtés. Il perçut du coin de l'œil une moue boudeuse de la femme qui l'avait agrippé au vol, elle semblait déçue. Il se tourna légèrement vers elle, lui caressa doucement la joue avant de l'embrasser langoureusement. Puis Drago se détourna d'elle pour aller poser ses mains sur la poitrine de l'homme blond.

Drago passa les dernières heures de la nuit sur la piste avec les quatre moldus, ne se privant pas de danser sensuellement tout contre l'homme, pour ne rien cacher de ses intentions. Le club commençait à se dépeupler, la plupart des gens étant trop fatigués ou trop alcoolisés pour rester plus longtemps. Drago s'était lui aussi décidé et se préparait psychologiquement à quitter pour la dernière fois cet endroit particulier où il avait passé d'innombrables soirées ces six dernières années.

Il se tenait dos à l'homme blond, se frottant langoureusement contre son torse, quand les notes finales du morceau résonnèrent. Il se décolla doucement et se retourna pour saluer son partenaire de danse à sa façon. Il s'accrocha à sa nuque, se haussa sur la pointe des pieds et l'embrassa avec passion avant de tourner les talons pour s'en aller. L'homme ne semblait pas du même avis que lui et le retint par la main pour lui chuchoter à l'oreille.

— J'habite à deux pas… si tu veux continuer la soirée plus au calme…

Drago ne mit que quelques secondes à se décider et hocha la tête pour accepter la proposition. Il n'aurait pas pu espérer mieux pour terminer son séjour en France qu'une conquête lui promettant une fin de nuit mouvementée. Il n'avait jamais éprouvé la moindre difficulté à trouver des hommes, ou des femmes, pour faire taire sa libido. Il avait parfaitement conscience de sa beauté et du fait qu'il plaisait avec ses longs cheveux blonds et ses inhabituels yeux gris.

oOoOooOoOo

Drago quitta son amant d'une nuit aux environs de dix heures du matin, sans avoir dormi une seule seconde. Il transplana directement dans son appartement en étant tout à fait satisfait de lui-même. Il lui restait deux heures pour terminer ses valises et rentrer enfin chez lui. Il parcourut les différentes pièces pour s'assurer de ne rien oublier et se perdit dans ses souvenirs.

Il avait commencé à habiter dans cet endroit le 1er septembre 2000, à vingt ans, le jour même de son arrivée à l'école de Potions avancées. Il avait d'abord trouvé le lieu petit comparé au manoir familial, mais en repensant aux dortoirs de Poudlard c'était finalement un vrai palais. La porte d'entrée donnait sur une pièce étroite qui desservait un salon avec cuisine ouverte, une salle de bain avec toilettes et une chambre. L'appartement était entièrement meublé et convenait parfaitement à un étudiant.

Dans la cuisine, il se rappela en grimaçant les innombrables heures de galère sans nom pour réussir à concocter quelque chose de consommable. Ici, aucun elfe de maison ne pouvait lui préparer à manger et il avait dû apprendre seul, ce qui n'avait pas été sans mal, évidemment ! Durant de nombreux mois, il avait pris tous ses repas à l'extérieur avant de finalement se dire qu'il ne devrait pas jeter ainsi son argent par les fenêtres.

C'était une notion nouvelle pour l'héritier des Malefoy. Il n'avait jamais eu besoin auparavant d'y prêter attention, mais après la guerre la fortune familiale avait fondu comme neige au soleil et il ne pouvait plus compter que sur ses propres économies. Il disposait tout de même d'une somme plus que confortable pour vivre convenablement ; or ses projets l'obligeaient à y faire attention malgré tout. Puisqu'il ne voulait plus jamais habiter au manoir, il devrait donc acheter un bien immobilier dès la fin de ses études.

À midi très exactement, le propriétaire de son appartement arriva, lui fit signer un parchemin et récupéra les clés. Drago lança un sort sur ses malles et transplana directement jusqu'au manoir familial. Il avait passé beaucoup de temps à s'entraîner à transplaner sur de très longues distances et n'éprouvait actuellement plus aucune difficulté à le pratiquer.

Il frappa à la porte de la bâtisse, ne souhaitant pas y entrer sans être invité. Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'y vivait plus et qu'il ne considérait plus cet endroit comme son domicile. Narcissa apparut quelques instants plus tard.

— Bonjour mère, comment se fait-il que vous ouvriez vous-même la porte ? salua Drago en s'avançant dans le grand vestibule.

— J'ai rendu sa liberté à notre dernier elfe de maison il y a six mois, et même s'il a accepté de continuer à travailler pour la famille Malefoy, c'est aujourd'hui son jour de repos, répondit-elle en refermant la porte derrière son fils.

Il hocha la tête, compréhensif. Beaucoup de choses avaient changé ces dernières années. Depuis la chute du Mage Noir, mais surtout depuis une ou deux années, les créatures magiques étaient considérées différemment par le Ministère et la population avait dû s'adapter. Drago pensa spontanément à Hermione Granger qui avait joué un rôle clé dans tous ces changements. Depuis qu'elle travaillait au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, l'ancienne Gryffondor avait tout chamboulé. Il était bien forcé d'admettre que c'était une évolution positive pour le monde des sorciers, même s'il ne s'y était pas attendu.

Drago agita sa baguette pour envoyer ses malles directement dans son ancienne chambre et souhaita une agréable journée à sa mère avant de monter les rejoindre. Il ne prit que le temps de retirer sa veste et ses chaussures et s'affala tout habillé sur son vieux lit à baldaquin, s'enroulant dans un édredon pour s'endormir aussitôt.

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Drago se réveilla aux aurores le lendemain matin, se rappelant la date, lundi 19 septembre. Une longue journée l'attendait. Il mit un certain temps à sortir complètement du sommeil de plomb qui l'avait assailli la veille, et son estomac grogna.

Il se prépara rapidement, vérifia que ses malles étaient toujours bien rangées et y ajouta des affaires supplémentaires qu'il voulait emporter. De toute façon, il pourrait revenir ici aussi souvent qu'il le souhaitait si un quelconque objet lui manquait. Ses relations avec sa mère s'étaient considérablement améliorées depuis la chute du Mage Noir. Et malgré le fait qu'elle était consignée au manoir par la justice, elle était d'excellente compagnie pour Drago quand il lui rendait visite, et ne semblait pas en souffrir.

Après un petit-déjeuner consistant, Drago transplana directement sur le Chemin de Traverse à neuf heures très exactement. Il y retrouva le propriétaire d'une boutique à l'allure peu engageante, dévastée presque dix ans plus tôt par les Mangemorts. Elle n'avait jamais rouvert. Le Chemin de Traverse avait connu une très mauvaise passe à l'époque où Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom contrôlait le monde sorcier. La majorité des boutiques avaient fermé ou avaient été dévastées, pillées. De nombreux propriétaires avaient été tués, blessés gravement ou torturés pour le plaisir, et cette rue autrefois très commerçante recommençait tout juste à retrouver son aspect d'antan. Les lieux étaient encore calmes à cette heure et ils ne furent pas dérangés.

Drago signa d'une main presque tremblante l'acte d'achat de la boutique et de l'appartement juste au-dessus. En échange, il donna au vieil homme un parchemin officiel, présentant son sceau personnel, l'autorisant à prélever la somme convenue dans son coffre à Gringotts.

— Monsieur, je vous remercie infiniment d'avoir accepté de me vendre votre bien, en dépit de mon nom, dit solennellement Drago en lui tendant la main.

— Vous n'êtes pas responsables des actes de vos parents, mon garçon, et l'eau a coulé sous les ponts. J'estime que tout le monde a droit à une seconde chance, tout comme ma vieille boutique, répondit l'homme en lui serrant la main.

L'acte d'achat en poche, Drago prit la direction du Chaudron Baveur afin de se rendre dans le centre de Londres. Il devait aller au Ministère pour officialiser l'opération, il ne voulait pas attendre plus longtemps avant de prendre possession des lieux.

Après une marche éprouvante dans le Londres moldu, Drago arriva enfin à l'entrée des visiteurs du Ministère, une vieille cabine téléphonique dont le combiné était arraché. Il ne savait évidemment pas à quoi servait ce type d'objet pour un moldu et ne se posa pas la question. Il tapa le code sur le clavier, annonça son nom et le but de sa visite, puis la cabine s'enfonça dans le sol.

Le grand Hall du Ministère grouillait de monde, des sorciers arrivaient de tous côtés après avoir utilisé les cheminettes ou le transplanage. Drago se dirigea vers une sorte de guichet indiqué « Accueil » pour se renseigner. Le sorcier responsable de l'accueil vérifia son nom et l'objet de sa visite et lui expliqua quel chemin prendre pour se rendre dans le bon bureau.

Drago suivit les instructions et emprunta un ascenseur pour aller au niveau deux, au Département de la justice magique, puis se perdit dans un dédale de couloirs, avant de finalement trouver le bureau qu'il cherchait. Il enregistra son acte auprès de la sorcière chargée des transactions immobilières et repartit aussitôt vers les ascenseurs. Enfin ! Il était officiellement propriétaire sur le Chemin de Traverse et ne voulait pour rien au monde devoir encore passer une nuit au manoir. Beaucoup de travail l'attendait pour s'installer dans son appartement et il ne comptait pas perdre une seule minute.

C'était enfin le début de sa nouvelle vie !

Au détour d'un couloir de cet étage labyrinthique, Drago reconnut soudain une voix familière. Il ne put réfréner sa curiosité et se dirigea vers elle. Il se préparait à discrètement jeter un coup d'œil dans un bureau quelconque quand il manqua percuter une jeune femme brune qui en sortait.

— Oh ! Pardon, chuchota-t-elle machinalement sans le regarder, j'ai failli vous rentrer dedans.

— Bonjour, Granger, ça faisait longtemps, répondit aimablement Drago.

Hermione releva la tête et resta interdite quelques secondes, puis un large sourire illumina son visage. Elle semblait vraiment ravie de le trouver là.

— Oh, bonjour Malefoy ! Quelle surprise ! Tu es revenu de France ?

— Oui, en effet, je suis rentré hier.

Drago détailla discrètement la jeune femme, il remarqua qu'elle avait coupé ses cheveux très courts et que cela lui allait bien. Un rapide coup d'œil lui permit également de noter une alliance à la main gauche et un petit renflement qu'elle avait tenté de cacher sous un large pull. Il fit un signe de tête en direction du ventre.

— Je constate que tu es mariée, et bientôt mère, si je ne me trompe pas ? Toujours avec Weasley, j'imagine ? dit-il avec une moue faussement dégoutée.

Hermione hocha la tête et passa les mains sur son ventre dans un geste tendre.

— Oui, tu devines bien, Ron et moi sommes mariés depuis trois ans et je suis enceinte de quatre mois. Que deviens-tu ? Que fais-tu au Ministère ?

— Je suis venue enregistrer un acte d'achat pour une boutique et un appartement au Chemin de Traverse.

Hermione sembla surprise et ne manqua pas de l'exprimer.

— Tu te lances dans le commerce ? J'avoue que je ne t'imaginais pas dans ce rôle…

— Je ne m'y serais pas vu non plus à une certaine époque, et j'ai mis à une année à mûrir le projet, mais je ne voulais pas que mes cinq années de Potions avancées soient inutiles. Et un Malefoy ne fait jamais rien d'inutile, répondit-il avec un sourire amusé.

Hermione pouffa, une main devant la bouche.

— Oui, vu comme ça...

— Tu m'excuseras, j'ai beaucoup à faire, et Théodore doit déjà m'attendre pour m'aider à m'installer.

— Oui, oui, pardonne-moi, je ne te retiens pas. J'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser un de ces jours. Passe le bonjour à Nott. Au revoir, Malefoy, termina-t-elle avec une voix douce.

Elle posa sa main sur le bras de Drago quelques secondes et lui sourit.

— Au revoir, Granger, au plaisir, répondit aimablement Drago avant de s'en retourner vers l'ascenseur.

Quelle drôle de rencontre ! Il savait pourtant que Granger, et aussi Weasley, travaillaient au Ministère depuis la fin de leurs études à Poudlard. Cette surprenante rencontre lui laissait un sentiment positif, et il réalisa de nouveau que les a priori qu'il avait eus sur ces Gryffondor durant leurs jeunes années n'étaient définitivement pas fondés. Ce n'était pas la première fois qu'il s'en rendait compte, mais les années semblaient l'avoir assagi davantage.

Tout en se dirigeant vers un espace de transplanage dans le Hall du Ministère, il se souvint de sa dernière année à Poudlard. Une année qui avait été riche en changements, à tous points de vue.


Voilà, ce premier chapitre est terminé. J'attends vos retours avec impatience !

A la semaine prochaine :)