Bonsoir à vous !
Je vous livre aujourd'hui le premier chapitre d'une nouvelle fanfiction, dont l'idée m'est apparue, hé bien, cette nuit, alors que je tentais vainement de trouver le sommeil.
C'est plutôt court pour un chapitre, plutôt long pour un prologue, donc on n'a qu'à dire que c'est entre les deux :D
Je ne sais pas vraiment où je vais avec ça, mais je peux néanmoins d'ores et déjà vous prévenir que si vous veniez voir une Hermione toute gentille et toute proprette, vous vous êtes gourés de lien.
Le prochain chapitre devrait arriver dans pas longtemps, probablement la semaine prochaine.
En attendant, bonne lecture !
_ Ça ne marche plus, n'est ce pas ?
Hermione leva les yeux du plan de travail, s'essuya les mains sur son tablier et se retourna pour faire face à son fiancé. Elle l'observa, vit le temps qui commençait à marquer son passage sur son visage, ses yeux bleus rieurs, et ses éternels cheveux roux. Elle sourit tristement.
_ Non Ron, ça ne marche plus.
Il posa le parchemin qu'il tenait sur la table à manger, et relut pour la centième fois les mots inscrits dessus.
« Merci pour cette nuit. J'ai hâte de te revoir.
M. »
_ On aura tout essayé pourtant.
La jeune femme rit, tant cette affirmation était exacte. Cela faisait six ans maintenant qu'ils étaient en couple, et malgré tous leurs efforts, leurs sentiments s'étaient estompés. Il ne restait plus entre eux qu'une très forte amitié, l'un comme l'autre le savait, et il était temps de cesser de faire semblant.
_ Tu souhaitais que je trouve cette lettre, pas vrai ? Sinon tu ne l'aurais pas laissé sur ta table de nuit, bien en évidence.
Son ton n'était pas accusateur, c'était un simple constat.
_ Oui. Comme tu voulais que je te surprenne en train de te taper Lavande. C'est pour ça que vous l'avez fait sur notre canapé, à l'heure où j'étais censée rentrer du travail.
Ron hocha la tête, un sourire aux lèvres. Il s'approcha et prit Hermione dans ses bras pour la serrer contre lui. Ils n'étaient pas tristes, au contraire même, ils se sentaient soulagés. Cette relation leur pesait, parce que depuis trop longtemps elle ne leur convenait plus, et depuis trop longtemps ils faisaient bonne mesure pour contenter leur entourage. Il détacha le tablier, le faisant tomber au sol, et entraîna la sorcière sur le canapé.
_ Donc on se sépare ? C'est officiel ?
_ Je crois bien oui.
_ Ma mère ne va pas apprécier.
_ Je sais, mais on ne le fait pas pour elle. La bague ?
Le rouquin regarda l'annulaire d'Hermione, où brillait la preuve qu'un jour, il avait envisagé de l'épouser. Il lui avait fait la demande la plus romantique qui soit, et elle n'avait pu que dire oui. Il réalisait maintenant quel gâchis ça aurait été, pour eux deux.
_ Garde la. Elle est à toi, et puis, à chaque fois que tu la verras, tu te rappelleras que toute notre histoire était une monstrueuse connerie.
La brune éclata de rire, et il l'imita. Que c'était bon cette légèreté. Après tant de mois à s'éloigner sans pour autant se quitter, ils avaient l'impression de retrouver leur complicité d'antan, maintenant que tout était fini. Ils discutèrent encore quelques instants, puis Hermione se leva et se dirigea vers l'escalier.
_ Je vais aller dormir chez Harry ce soir. Je n'en peux plus de cette maison, et de tout ce qu'elle représente.
Ron hocha la tête avant de répondre.
_ Je comprends. Moi non plus, je ne la supporte plus. Et si toi, ni moi, ne voulons la garder, nous allons devoir la vendre. Mais on en parlera une autre fois. Je pense que je vais aller voir Lavande, et lui annoncer la nouvelle.
_ Ça dure depuis combien de temps vous deux ?
_ Oh, quelques mois à peine. Ce n'est rien de très sérieux, mais pour le moment ça me plaît. Et toi, avec le gars de la lettre ? D'ailleurs qui est-ce ?
_ Il est hors de question que je te le dise ! Répliqua Hermione avec un sourire taquin. Mais ça ne « dure » pas vraiment, on se voit de temps en temps, pour euh... tu sais. Coucher ensemble.
Puis elle monta les marches. Dix minutes plus tard, ses affaires pour la nuit étaient prêtes, et après un dernier bisou sur la joue de Ron, qui l'avait rejointe, elle transplana.
Devant la porte en bois sombre, elle hésita. Comment allait réagir Harry ? Elle prit une profonde inspiration, puis toqua. Elle attendit quelques secondes, puis le visage de son ami apparut, aussitôt envahi d'inquiétude lorsqu'il la vit avec son sac.
_ Hermione ?! Quelque chose ne va pas ?
_ Ron et moi, c'est fini, annonça-t-elle tranquillement.
Il ouvrit grand la porte, et l'invita à entrer d'un geste. Elle alla s'affaler dans un siège, après avoir jeté son sac par terre, et soupira. Le Survivant se dirigea sans un mot vers la cuisine, sortit une bouteille de Whisky Pur Feu, en versa deux shots, puis revint auprès d'elle et lui en donna un, qu'elle but cul sec. Toujours en silence, il remplit de nouveau son verre, qu'elle vida tout aussi vite, et fit de même avec les deux qui suivirent. Jugeant que c'était assez, elle ferma les yeux, et lâcha :
_ Définitivement fini...
_ Je suis désolé, dit Harry en prenant une gorgée de whisky.
_ Ne le sois pas, ce n'était qu'une question de temps, et tu le sais. On était ensemble plus par habitude que par amour, et je préfère que ça se termine alors qu'on est toujours amis plutôt qu'après nous être déchirés jusqu'à n'en plus pouvoir. C'est juste que... j'ai l'impression d'avoir perdu six ans de ma vie. Et je n'ose même pas songer à la réaction de Molly quand elle l'apprendra.
_ Je connais ça, murmura le jeune homme en observant son verre pensivement.
Quand il s'était séparé de Ginny trois ans auparavant, il avait cru que Mrs Weasley ne s'en remettrait jamais. Elle avait pleuré, pendant des jours. D'autant que leur rupture ne s'était pas déroulée sans heurt, elle l'avait trompé, et il n'avait jamais pu réellement lui pardonner. Après quelques semaines d'un climat tendu, il était parti de l'appartement qu'ils partageaient. Il avait même fui le Terrier pendant deux mois, tant le fait de croiser Ginny lui était devenu insupportable. Il avait voyagé, un peu, puis avait acheté un appartement à Londres. Les choses s'étaient arrangées depuis, même si la voir était toujours une épreuve.
Il chassa ces pensées de son esprit, et reporta son attention sur Hermione.
_ Vous allez faire quoi de la maison ?
_ Ron veut la vendre, et ça me convient. Je ne plus la voir en peinture, cette baraque. D'ailleurs... Je peux rester ici cette nuit ? Je ne me sens pas vraiment la force de chercher un nouvel appart' maintenant.
_ Bien sur, reste autant que tu veux.
Il remplit leurs verres à nouveau, et ils les burent en silence. Finalement, la jeune femme se leva et alla se poser sur une banquette envahie de coussins près de la fenêtre, son shot à la main.
_ Tu te souviens quand on avait dix-sept ans ? Ça me manque parfois... Tout était... plus simple.
_ Tu veux dire quand on était chassés par Voldemort et qu'on pouvait mourir à tout instant ? Je ne suis pas sur que c'est la partie de ma vie qui me manque le plus. Ça a beau faire six ans, j'en ai toujours des cauchemars.
_ Ce que je veux dire, c'est que... nos destins étaient tracés. Tu allais battre le Seigneur des Ténèbres, puis tu allais épouser Ginny, celle qui t'aimait depuis toujours, tandis que Ron et moi mettrions de côté nos profondes différences de caractère et vivrions heureux pour toujours. Personne ne s'était jamais posé de questions, c'était écrit, quelque part dans les constellations des centaures.
_ Je vois ce que tu veux dire... Comme si les gens pensaient que notre vie est un livre, dont le dernier chapitre décrirait comment le Trio d'Or a provoqué la chute de Voldemort, avant de regarder sereinement vers l'avenir pour la première fois en sept ans. Avec éventuellement un épilogue pour nous montrer des années plus tard, mariés, parents, heureux, comme si rien n'était jamais arrivé.
_ Sauf qu'on ne peut pas refermer le bouquin après l'épisode de la Bataille, notre histoire ne s'arrête pas là. Et il faut se rendre à l'évidence, nous ne sommes pas des héros de fiction, nous évoluons, et faisons des choix qui ne sont pas ceux qu'on espérait de nous il y a six ans. Et c'est bien ça finalement, qui est effrayant. Nous choisissons. J'avais perdu l'habitude.
Hermione secoua la tête en souriant.
_ Désolée, oublie ce que je viens de dire, je crois que j'ai un peu trop bu.
Harry ne répondit rien, se contentant de boire son verre. Une fois celui-ci vide, il alla le déposer dans l'évier, et ne sachant quoi dire, l'esprit embrumé par l'alcool et les paroles échangées, il entreprit de faire la vaisselle à la manière moldue, pour se vider la tête. Lorsqu'il se retourna, une dizaine de minutes plus tard, son amie s'était endormie sur la banquette. Sans bruit, il s'approcha d'elle, passa un bras dans son dos, l'autre sous ses genoux et alla la coucher dans son lit. Après l'avoir recouverte des couvertures et s'être assuré qu'elle était plongée dans un profond sommeil, il quitta la chambre.
Une minute à peine après s'être assis sur le canapé, la cheminée s'anima, et la tête de Sirius apparut dans l'âtre.
_ Harry ?
Celui-ci se releva en sursaut et alla s'agenouiller devant son parrain. Il était habitué à ces visites tardives, mais au son de sa voix, le jeune homme sut que Sirius avait beaucoup bu. Et que la crise existentielle n'allait pas tarder à arriver.
_ Harry, je me sens seul. Cette maison est lugubre, trop grande, trop vide. Trop silencieuse. Je ne l'aime pas Harry, je la déteste. Pourquoi vous m'avez fait revenir ici ?!
_ Je te rappelle que c'est toi qui a insisté pour retourner vivre là-bas, soupira le jeune homme, quand tu es sorti du Voile. Tu voulais prouver à ta chère mère que cette demeure pouvait être joyeuse et pleine de vie.
_ Et bah je me suis planté. Viens vivre avec moi, s'il te plait ! J'ai besoin d'un colocataire.
Harry soupira de nouveau. Sirius lui avait de nombreuses fois demandé ça, mais, même s'il ne l'admettrait jamais, il aimait sa solitude. Après des années à n'être que le Survivant, ou l'Elu, cela faisait du bien d'avoir un appartement où il pouvait être juste lui.
_ Patmol, on en a déjà parlé. Si tu veux un coloc', passe une annonce. Et pour ce soir, arrête la boisson. Je passe te voir demain, mais ce soir, je dois m'occuper d'Hermione.
La connexion s'interrompit brusquement et un troisième soupir s'échappa des lèvres du brun. Il adorait son parrain, mais il pouvait parfois se conduire tellement comme un enfant ! Las et fatigué, il se releva et alla s'écrouler dans le canapé, où il s'endormit presque instantanément.
Une semaine passa, puis une autre. Et Harry partageait son temps entre son travail d'Auror, la mélancolie de son parrain, et Hermione. Celle-ci s'était installée chez lui, le temps de trouver un appartement, et il avait du déployer des trésors de conviction pour lui faire comprendre qu'elle ne le dérangeait absolument pas.
Son rituel était le même, tous les jours. Il travaillait le matin, profitait de sa pause déjeuner pour se promener tout seul, retournait à son bureau l'après-midi, puis il passait rendre visite à Sirius. Il était suffisamment tard pour qu'il n'ait plus la gueule de bois, ou que sa conquête de la nuit soit partie, mais suffisamment tôt pour qu'il n'ait pas commencé à boire, ou à réfléchir au bar où il allait chasser la donzelle. Il dînait au Square en général, puis rentrait chez lui où l'attendait Hermione, avec qui il épluchait les annonces immobilières tout en parlant de tout et de rien.
Mais après deux semaines infructueuses, Harry commençait à se demander si son amie avait réellement envie de se trouver un chez-elle. Elle avait refusé plusieurs logements fort prometteurs pour des motifs fallacieux, et montrait peu d'enthousiasme pour les recherches. Il savait qu'elle n'aimait pas vivre chez lui, mais pour une raison qui lui échappait, la perspective de partir la rebutait encore plus.
Un soir, prenant son courage à deux mains, il posa sa main sur la sienne et commença :
_ Hermione, je t'adore, et t'avoir ici est un vrai plaisir, mais j'aimerais comprendre pourquoi tu ne veux pas te trouver un appartement à toi.
Bon, il avait été un peu trop direct, il le sut au moment où il vit son amie se refermer sur elle-même et une certaine colère envahir ses yeux. Elle avait beau être exceptionnellement intelligente, elle n'était jamais parvenue à cacher ses émotions.
_ C'est juste que, reprit-il plus prudemment, tu as envoyé balader le dernier appart' parce qu'il ne conviendrait jamais à un chat. Et je suis désolé de te dire qu'on ne fait pas plus pourri comme prétexte.
Hermione sourit, se détendant quelque peu.
_ J'aimerais juste savoir ce qui te bloque. Je m'inquiète pour toi.
_ C'est stupide en fait, répondit la jeune femme après quelques minutes de réflexion. Je… J'angoisse à l'idée de vivre seule. Après Poudlard, j'ai vécu avec Ginny, puis avec Ron, je n'ai jamais eu d'appartement à moi. Et même si c'est très tentant d'un côté, je ne suis pas sûre d'être… prête pour ça.
_ Et trouver un ou une colocataire ? Ca serait … une solution au problème…
La voix de Harry mourut dans sa gorge à mesure qu'une idée germait dans son esprit. Il se leva brusquement et s'approcha à toute vitesse de la cheminée, où il jeta une poignée de poudre de cheminette, avant de passer sa tête dans l'âtre.
_ Tu peux venir s'il te plait ?
Il attendit quelques minutes, puis Sirius se matérialisa dans le salon, pas coiffée, brosse à dents à la main. D'un geste, son filleul l'invita à prendre place à la table de la cuisine, où Hermione observait la scène avec curiosité. Une fois assis, il se passa une main dans les cheveux et salua la sorcière du bout des lèvres.
_ Bon ! s'exclama Harry. Je viens d'avoir une illumination. Hermione, tu dois trouver un logis et tu n'as pas envie de vivre seule. Sirius, tu as une immense baraque à ta disposition, vide, la solitude te pèse, mais tu as le mérite d'être un humain, et donc d'avoir une présence. Alors c'est très simple.
La jeune femme ferma les yeux, pressentant ce qui allait venir mais priant pour se tromper.
_ Hermione, pourquoi tu ne t'installerais pas avec Sirius au Square Grimmaurd ?
Et voilà pour l'introduction
N'hésitez pas à reviewer, c'est important, surtout pour un premier chapitre !
Au plaisir,
Black.
