Bonjour !
Voici le prologue d'une petite histoire dont j'ai eu l'idée en discutant avec des amies. Je le poste pour savoir si je continue ^^
Rien est à moi, sauf Babeth que vous découvrirez peut etre ^^
Bonne lecture !
La porte s'ouvrit avec fracas, et un jeune homme en sortit en titubant, plié en deux dans l'espoir de retenir l'alcool qu'il sentait remonter. Sa manœuvre fut vaine, et il se tint au mur d'un bâtiment qui jouxtait le bar, tandis que tout ce qu'il avait bu dans la soirée s'enfuyait de son corps.
Il toussa plusieurs fois quand il eut fini, puis s'essuya la bouche avec le bout de sa manche. Quelqu'un lui tapa légèrement l'épaule, et il entendit une voix s'élever derrière son dos:
_ Allons Sirius, regarde dans quel état tu es… Si ce n'est pas lamentable…
Pour toute réponse, le jeune homme se redressa et s'adossa au mur, puis inspira profondément l'air frais de la nuit en fermant les yeux. De l'intérieur lui parvenait les bruits que les clients faisaient dans le bar. Cette agitation, bien que relativement t éloignée de sa personne, lui redonna la nausée, et il se pencha pour vomir à nouveau.
Derrière lui, un homme d'une cinquantaine d'années, les cheveux grisonnants et son embonpoint clairement visible sous sa chemise ample, le regardait tristement. Il aimait bien ce gosse, et le voir se détruire ainsi la santé le désolait.
_ Tom ! Viens vite voir, y a un problème !
Le vieil homme se retourna vers l'entrée de son bar, où se tenait un grand type dégingandé qui semblait énervé. Tom lui fit signe qu'il arrivait, puis se retourna vers Sirius, qui avait profité de son inattention pour allumer une cigarette. Il soupira, se massa les temps puis lança au jeune homme d'un ton paternaliste:
_ Sirius, tu devrais rentrer. Fous toi dans une chambre, c'est à mes frais ce soir. Je crois que tu as suffisamment bu, et puis rester dehors par les temps qui courent n'est pas très prudent. Alors tu finis ta clope et tu rentres, okay ?
Le jeune homme hocha docilement la tête, et Tom, rassuré, rentra dans le bar dont l'enseigne qui battait au vent indiquait « le Chaudron baveur ». Mas Sirius, une fois sa cigarette terminée, préféra se changer en un gros chien noir, passa l'arche qui séparait l'arrière cour du bar et le monde des sorciers, et partit se balader sur le chemin de Traverse, désert à cette heure. Ou du moins le paraissait-il.
Car Sirius savait bien que ce n'était qu'une impression, qui pouvait parfois couter la vie à ceux qui se montraient inattentifs. Il fallait donc se faire discret. Le chien se coula à l'ombre des bâtiments, tendant l'oreille pour percevoir le moindre bruit. Lorsqu'il arriva à proximité de Gringotts, l'imposant bâtiment blanc qui abritait toutes les fortunes des sorciers, il se retourna et huma l'air de sa truffe humide.
Il aimait cette allée. Et il l'aimait tout particulièrement à cette heure ci. Il avait l'impression d'être libre. Il avait l'impression que tout état comme avant, à l'époque où il pouvait se permettre d'être un adolescent insouciant. Cruelle impression, aussi douce sur sa langue que du miel, aussi amère dans son cœur que la haine. Il avait l'impression que rien ne pouvait lui arriver. Qu'il était immortel, comme la lune.
Soudain, Sirius entendit un bruit, provenant d'un peu plus bas sur le chemin. Des bruits de pas, qui se rapprochaient de plus en plus. Le gros chien noir fila dans un coin sombre, se coucha au sol en posant sa tête sur ses pattes, et écouta en tendant l'oreille. Il percevait la voix rauque d'un homme qui devait être assez baraqué, ainsi qu'un timbre plus aigue, un timbre de femme. Aux deux premières vint s'ajouter une troisième voix, ténue et craintive, d'un enfant peu âgé. Ils s'avancèrent de plus en plus, jusqu'à ce que Sirius puisse entendre leur conversation.
_ …que ce soit une bonne idée Elvire ! Disait l'homme. Cet enfant ne t'as rien fait !
_ Comment ça, il ne m'a rien fait ? Répliqua la femme d'un ton énervé. Il m'a quasiment foncé dedans ! Il m'a clairement manqué de respect, et on ne me manque pas de respect à moi ! Le Maître serait pour qu'il paye !
_ Ce n'est pas parce que tu le suces quatre fois par semaine qu'il se soucie de toi plus que d'un autre ! Et je ne suis pas certain qu'il apprécierait que tu tues un pauvre gosse qui voulait juste rentrer chez lui ! Laisse-le repartir.
_S'il vous plait, sanglotait l'enfant. S'il vous plait, je vous en supplie, me tuez pas. Je ne veux pas mourir, je veux retrouver ma maman. S'il vous plait madame…
Sirius ouvrit un œil et les observa. L'homme était très grand, avec de larges épaules, des cheveux courts coiffés en pointes, et une légère barbe. La femme qui lui faisait face était bonde, petite et mince, mais avec un sourire cruel qui déformait son visage pourtant joli. Le jeune homme les reconnut, pour avoir souvent vu leurs têtes dans le journal. Il s'agissait de Come Dawson et d'Elvire Adams. Deux Mangemorts. Deux pourritures à la botte de Voldemort, qui l'aidaient à maintenir son contrôle total sur la population. Sirius gronda.
Il porta son attention sur l'enfant, dont Elvire tenait rudement le bras. Il ne devait pas avoir plus de dix ans. Le jeune homme essayait de distinguer les traits du garçon, mais la nuit lui rendait la tache ardue. Cependant, sa chevelure rousse était visible, même dans l'obscurité. Les larmes coulaient sur ses joues pales, et il semblait terrorisé. Il suppliait les Mangemorts de le laisser s'en aller, mais ces derniers ne l'écoutaient pas, trop occupés qu'ils étaient à se crier dessus. Alors l'enfant tenta le tout pour le tout. Il se dégagea de la prise de la femme, et se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait. Come essayait de retenir Elvire, mais celle-ci fut la plus rapide.
Elle dégaina sa baguette, cria une incantation, et un éclair de lumière verte percuta le dos du garçon. Juste avant que le petit corps ne s'effondre au sol, pile à la hauteur du chien, Sirius le reconnut. Les deux Mangemorts transplanèrent, en se disputant toujours, et une fois la rue vide, le jeune homme reprit forme humaine. Il s'approcha alors du corps sans vie, et s'agenouilla à ses côtés. Aucune larme dans son regard, juste une douloureuse résignation.
_ Bill…Pourquoi n'as-tu pas écouté Molly ? Elle te l'a dit quand je suis venu vous voir…Elle te l'a dit…Il ne faut pas sortir quand la nuit est tombée…Bill…
L'enfant ne répondit pas bien sur, il ne répondrait plus jamais. Il voulut le prendre dans ses bras, mais le corps s'évapora. Les cadavres s'évaporaient toujours. Ils atterrissaient dans le sol d'un immense cimetière, et une pierre tombale à leur nom se matérialisait. Les enterrements n'existaient plus depuis plus d'un an.
Sirius se releva, pris de nausées. Il alluma une cigarette et marcha jusqu'à l'Allée des Embrumes, et s'y enfonça jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. Un bâtiment en ruines, dont la porte était condamnée, et devant lequel se tenaient une demi-douzaine de jeunes hommes d'à peu près son âge. Là, il s'adossa à ce qu'il restait du mur, et attendit. Pas longtemps, peut-être un quart d'heure. Puis un homme corpulent, vêtu d'une robe de sorcier couteuse, s'arrêta à sa hauteur, et lui fit signe de le suivre.
Sirius obéit docilement. L'homme les fit transplaner, dans ce qui ressemblait à une chambre d'hôtel de luxe. Il n'eut cependant pas le loisir de s'attarder sur le décor, l'homme le forçant à s'agenouiller en ouvrant sa robe. Sirius fit ce qu'on attendait de lui, sans émotion apparente. Les assauts répétés de l'homme dans son corps lui vidèrent néanmoins l'esprit, ce qui l'apaisa. C'était à près tout ce qu'il était venu chercher près de ce bâtiment en ruines. Un moyen de ne plus penser. De se laisser aller. Avec ce genre de personnes, il n'avait même pas besoin de feindre un quelconque plaisir, ce n'était pas ce que son partenaire voulait. Il pouvait donc se vider la tête tranquillement.
Une fois que cela fut fini, Sirius se rhabilla en quatrième vitesse. L'homme, allongé nu sur le lit, lui tapota la tête, comme un chien. Puis il lui demanda:
_ Combien je te dois ?
_ Vingt gallions, répondit Sirius.
Il fourra l'argent dans sa poche, puis sortit de la chambre sans un mot. Il descendit les marches, ignorant les regards outrés du personnel de l'hôtel de luxe qui s'étonnaient de la présence de ce jeune homme aux allures de drogué. Des moldus, vu leurs vêtements. Il hâta le pas, et se retrouva bien vite dans la rue.
Il alluma une autre cigarette, et consulta sa montre. Celle-ci indiquait une heure et demie du matin. Minuit était passé et il ne s'en était même pas rendu compte. Il commença à marcher, sans but, sans fin, dans les ruelles sombres de Londres. Un sourire triste naquit sur ses lèvres.
Il avait vingt ans aujourd'hui.
Voilà ^^
Une petite review pour que je me continue =P
Black.
