Bonjour!

voici un petit texte écrit il ya quelques temps que j'hésitais à publier, mais après tout, cela ne sert à rien de le laisser dormir sur sa feuille dans un coin de table, alors le voilà sous vos yeux!

Quelques autres suivront et il serait préférable de les lire dans l'ordre de publication car des clins d'oeil s'y nicheront parfois.

Bonne lecture!


disclaimer : les personnages et l'univers appartiennent à et la Toei

titre : Le parfum des roses

personnages : Aphrodite, Mû.

infos particulières : ces textes se situeront dans un temps hypothétique et merveilleux post-Hadès, dans lequel, ho joie! Nos chers chevaliers son bien vivants et en bonne santé par l'opération du tout-puissant deus ex machina.


Aphrodite, une arme blanche à la main, tentait de se maîtriser, mais ne parvenait qu'à manifester encore plus sa tension tant ses muscles étaient crispés.

- C'est fini.

Mû, à ses côtés, parfaitement calme, acquiesça sobrement d'un hochement de tête.

-Pas de sentiments.

Il s'accroupit, tendant légèrement devant lui l'instrument tranchant luisant des réverbérations du soleil de fin de matinée. Le calme qui embaumait le lieu semblait déjà entourer la scène d'un linceul tiède et blanc. Aphrodite ne supportait plus cette atmosphère stagnante. Prendre la vie, il avait l'habitude, mais cela se passait le plus souvent à l'issue d'un combat, et, l'adrénaline aidant, ainsi que la nécessité de sa propre survie, faisait que l'on ne ressentait pas vraiment l'effet de l'acte. Ce n'était qu'une fois que tout retombait, que l'autre ne se relevait plus, que le sang s'imbibait dans le sol, que la mort montrait qu'elle était passée. Mais là, il allait sentir les lames trancher une à une les fibres de la matière; il allait se voir tuer. L'être en face de lui ne pouvait pas bouger. Malgré son apparence rachitique, il se tenait droit, attendant le tranchant des lames du chevalier des Poissons tel le fil tendu de la vie face aux ciseaux des Parques. Cependant, toute énergie vitale semblait déjà l'avoir quitté.

Mû s'approcha un peu plus de son collègue et posa une main encourageante et compatissante sur son épaule.

« - C'est dur, lâcha Aphrodite.

- C'est normal, répondit Mû de sa voix calme et douce, renforçant l'impression surréaliste et intemporelle de cet instant trop long. Ta sensibilité t'honore Aphrodite. Tu dois être fier de la souffrance que la mort fait subir à ton cœur car elle préserve en lui ton humanité et ton respect de la vie.

Aphrodite sembla pris d'un élan de courage et s'exclama :

« Allé, j'y vais! »

Mais très vite, sans même avoir amorcé un mouvement, il ajouta :

« - Je... Je peux peut-être faire quand même quelque chose pour lui... Je me suis peut-être découragé trop vite...

- Si tu le dis...

- NON MŪ! NON! J'ai fais appel à toi pour m'aider à aller jusqu'au bout! Je ne dois pas craquer, TU ne dois pas me laisser craquer! C'est terminé, il est à moitié crevé, il faut que je me débarrasse de cette tâche ingrate une bonne fois pour toute!

- Pourquoi n'as-tu pas demandé à Deathmask, il aurait été mieux placé que moi pour ce genre de chose...

- Ha non, il n'aurait pas réfléchi deux secondes, il allait me le couper comme un gigot et j'allais rester traumatisé. »

Un silence que le gai pépiement des oiseaux empêcha d'être dramatique s'installa. Tournant des yeux humides et suppliants vers le chevalier du Bélier, Aphrodite demanda d'une voix timide, sans grandes illusions toutefois :

« Tu ne veux pas le faire à ma place? »

Mû secoua la tête de gauche à droite.

« Ce ne serait pas te rendre service, et tu le sais ».

Le gardien du douzième temple soupira et relâcha les muscles de ses épaules, faisant ainsi glisser une myriade de boucles souples et parfaitement dessinées. Dans un élan si soudain qu'il en fit tressaillir l'atlante, les lames se refermèrent sur les membres raidis de leur victime, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois... C'était fini.

Aphrodite poussa un gémissement profond, de douleur et de soulagement, tandis qu'il laissait choir son sécateur au sol au milieu des tiges sectionnées du rosier séché. Mû l'aida à se relever en lui proposant de se remettre de ses émotions autour d'une tasse de thé

« - Tu veux que je m'occupe de jeter les tiges?

- Non, ça ira merci. C'est l'acte de couper qui est le plus dur, après ça va. Et puis je ne les jette pas. Je les réduis en poudre pour en faire de l'encens que je donne ensuite à Shaka. »

Tournant le regard vers la chute des marches, l'esprit de Mû s'ouvrit alors sur le tortueux réseau des causes et des effets impliquant respectivement l'encens aux roses empoisonnées d'Aphrodite et l'état mental du chevalier de la Vierge, sous le soleil rayonnant de midi.


Merci de votre visite!