Titre : 01000101 (69 en binaire XD.)

Auteur : Kanae ~

Genre : Romance.

Disclaimer : Personne ne m'appartient.

Pairing : Multiples.

Remerciements : Alice, pour le scénario, et Margot pour l'idée de fanfics croisées _.

Note : Ceci est un prologue, donc plutôt court, et il ne fait pas vraiment avancer le topo, logique, hahaha. Bref. Bonne lecture !

Il était tôt, ce matin là, quand Ryû fut tiré du sommeil par un étrange rêve. Il se frotta les yeux nerveusement, et sortit de son lit aux draps de coton bas-de-gamme du supermarché du coin. Autant dire que ce n'était pas l'idéal pour faire de doux et voluptueux songes. Le brun se gratta l'épaule, puis le bras, puis la jambe; de grosses plaques rouges étaient apparues un peu partout sur son corps. Ryû pesta, puis se rendit dans la salle de bains où il se glissa sous l'eau chaude. Encore ce rêve, huh ? Toujours pareil. C'était le jour, le jour où il avouerait tout à Makoto. Il était dans son lit, réfléchissant au moment le plus opportun, et d'un coup se retrouvait... sur un paquebot ?! Un immense paquebot, semblable au Titanic, sirotant un cocktail au bar, en compagnie de... Makoto ?! Ah... nan. Ryû n'était même plus dans son corps. Il flottait, pouvait se mouvoir, mais il n'était nullement question d'interagir. Condamné, il se voyait tout dire à son bien aimé, qui, prenant un air offusqué, lui balançait à la tête qu'il était répugnant et que même pour tout l'argent du monde, il ne se lancerait dans une quelconque relation avec lui. Pourtant, pensait le brun, de l'argent, c'est ce qu'il lui donnait tous les jours pour quelques heures passées ensemble. Ça n'était pas logique, venant d'une personne comme Makoto. Mais qu'importait. D'un coup il se retrouvait sur le toit d'un immeuble de Tôkyô, s'avançait vers le vide. Un pas, un second, l'air frais fouettant ses joues, et puis la chute. Dans ses yeux, le sol s'approchait peu à peu, et Ryû se réveillait, en sueur et parfois en larmes.

Le jeune homme se frotta, se savonna pendant presque une heure, puis se sécha les cheveux avant de rejoindre la cuisine de son deux-pièces miteux. Sur la table, un parquet de cornflakes éventés, un café froid. Ryû n'avala rien. Il était pensif, plus concentré sur sa nuit agitée que sur l'illustration mettant en scène une grenouille face à un bol de céréales qu'il fixait depuis une bonne dizaine de minutes déjà. Non, il pensait plutôt à Makoto, et à tout ce temps passé au club. Son brun efféminé, host numéro un et c'était compréhensible du Rankyou Ageha. C'était pour pouvoir passer toujours plus de temps avec lui que Ryû avait quitté son spacieux appartement de Shibuya pour ce minuscule studio d'étudiant étranger. Et pourtant, Dieu savait que l'homme ne vivait pas dans la misère, loin de là; il travaillait dans une petite boutique d'informatique tellement sympathique qu'il donnait des salaires monstrueux à ses deux seuls employés.

C'est alors que Ryû posa les yeux sur la pendule, et se rendit compte que s'il ne partait pas dans les minutes à venir, il serait en retard. Il prit donc le premier métro, marcha un peu, et entra dans la boutique... qui était entièrement vide ! Absolument personne. Boutique fantôme. Bah ça n'allait pas changer de d'habitude, le patron était encore en vacances, et Mashiro en retard. Tant pis ! Ryû s'installa derrière la caisse, et commença à surfer çà et là, s'échouant finalement sur Ameba où il rendit certains de ses peta. Jusqu'à ce qu'un tintement retentisse, et que quelqu'un prenne la parole.

« Ah, aidez-moi !! » s'écria la voix.

« Bonjour, en quoi puis-je vous être utile ? » demanda le brun sans détourner le regard de son écran TFT LCD 19,6 pouces avec protection anti-reflets.

« Ah, Ryû-chan ! Mon ordinateur ne veut plus s'allumer ! »

Le concerné leva les yeux, pour se retrouver nez à nez avec Makoto, qui le regardait d'un air suppliant. Ryû soupira; qui d'autre que Makoto l'aurait appelé comme ça ? Il était bien trop morose et renfermé pour que quelqu'un s'attache à lui pour quelqu'un s'attache à lui. Or, tout était différent, lorsqu'il était Makoto. La vie était plus belle, les couleurs plus intenses, et les bonbons plus sucrés !... Il souriait même. Lui qui était si froid, si glacial, devenait chaleureux lui qui préférait la compagnie des machines à celle des humains passait pourtant tous les jours énormément de temps au Rankyou Ageha. Oui, Makoto avait une influence étrange sur lui, définitivement. D'ailleurs, ce dernier agitait vivement son ordinateur dans de grands mouvements de bras, ce qui amusa Ryû – il était bien normal que la machine ne fonctionne pas si elle s'en prenait plein les circuits comme à ce moment là. Le jeune homme dégagea donc de ses genoux son propre appareil avant de s'emparer de celui de son interlocuteur.

« Qu'est-ce qu'il a ? » demanda-t-il en gardant toujours cette expression de lassitude qui lui correspondait tant.

« Il ne s'allume plus du tout ! Ah ! C'est la fin de notre histoire d'amour, Saku-chan ! »

« Histoire d'amour... » releva Ryû qui tentait de produire cette grimace qu'on appelait sourire.

Makoto eut un petit rire, puis lança au vendeur qui lui suggérait de se mettre au travail. Ce dernier s'exécuta donc, effectuant toute une série de tests sur la pauvre machine, qui en prenait pour son grade. Mais Ryû, en bon génie de l'informatique, réussit à ranimer Saku-chan qui bien vite afficha un écran bleu fluo.

« Ehh, je pense que c'est une erreur système. J'ai bien peur que Saku-chan n'aie rendu l'âme. »

Makoto grimaça, visiblement embêté par la nouvelle. C'est alors que Ryû eut une idée sensationnelle. Lui qui ne mettait pas souvent ses donc en oeuvre pour les autres fut pris d'un soudain élan de compassion pour le jeune homme et décida de tout faire pour sauver la pauvre Saku. Au pire, il y passerait une petite heure, ce n'était pas grand chose, et il savait qu'il s'attirerait ainsi les faveurs de son bien-aimé.

« Je la garde ! » s'exclama Ryû. « Je vais lui administrer un traitement qui la remettra sur pieds. Je suis un pro de l'acharnement thérapeutique tu sais ? »

Le visage du plus petit prit une expression toute différente de celle qu'il avait jusqu'à présent. D'une profonde contrariété, il était passé à une sorte de surprise émue.

« Et tout ça gratuit, évidemment » ajouta le brun.

Makoto joignit les mains, et des étoiles apparurent dans ses yeux, montrant une profonde reconnaissance. Sa bouche forma un o parfait, et, les joues pourpres, il commença :

« Aaaah ! Ryû-chan, tu ferais ça pour moi ? Parce que, tu vois, il n'y a pas beaucoup de clients au bar en ce moment, alors je dois t'avouer que je suis un peu à court d'argent en ce moment, et d'ailleurs je suis venu ici parce que je savais que tu pourrais m'arranger, et maintenant, tu me proposes ça ! Ryûûûû-chan, tu es vraiment un amour, ah, que ferais-je sans ta précieuse aide ? Je te suis si reconnaissant ! »

Le concerné grimaça une fois encore, s'empourprant lui aussi toujours plus, et rangea Saku-chan sous la caisse. Puis, se tournant vers Makoto, il lui avoua que, de toutes façons, il n'aurait rien fait d'autre que de lui rendre son argent au club. Ce après quoi Makoto s'offusqua !

« Mais enfin, tu ne passes pas tant de temps que ça au club ! On a des gros clients dix fois plus assidus que toi ! »

Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour. Alors comme ça, des hommes passaient encore plus de temps que lui avec Makoto ? Non. Ça n'était pas envisageable.

« Je ne sais pas trop... » répondit-il évasivement.

Mais il remarqua -enfin- qu'au moins cinq clients attendaient derrière le brun, et que s'il ne se dépêchait pas de les satisfaire, ils allaient partir; c'aurait été plutôt fâcheux que de perdre autant d'argent en ces temps de crise. De plus, il n'avait pas entendu Mashiro arriver, et devait donc couper court à la conversation. Il remercia donc son ami d'être passé, et lui promit de prendre bien soin de Saku-chan.