Harry se trouvait là, assis, les jambes croisées, ouvrant avec peine ses yeux affaiblis par la lumière.
Le problème était de savoir où était "là".
Il regarda autour de lui : il était au sol, le dos appuyé contre un canapé de cuir blanc. Autour de lui se trouvait plusieurs fauteuils ; blancs eux aussi. Mis à part la blancheur éclatante de la pièce, ce qui frappait le plus était le nombre incroyable de livres reposant sur une multitude d'étagères. Lorsque ses yeux se furent complètement habitués à la luminosité, il se rendit compte que les étagères en question étaient en marbre. La lumière provenait d'une fenêtre vers la gauche ; elle disposait de fins rideaux de soie blanche se soulevant légèrement à chaque brise que la fenêtre ouverte procurait.
"Là", n'était certainement pas chez lui.
Non, son chez lui se limitant à un placard a balais, ce luxe ne lui appartenait pas.
Il entreprit de se lever afin d'explorer les lieux lorsque sa tête l'élança : il s'affala dans le canapé de cuir. Pendant qu'il se massait les tempes, une odeur lui parvient du canapé ; une odeur qui, bizarrement, ne lui était pas inconnue. Le cerveau du survivant lui disait de trouver une sortie, et vite ; il pouvait être tombé dans un piège. Cependant, ses sens endormis faisaient tout le contraire ; l'odeur agréable du canapé, le confort de la pièce et les doux rayons de soleils lui chatouillant agréablement le visage le firent tomber dans un sommeil cotonneux.
Des éclats de voix lointains le réveillèrent. Sauf que ces voix accompagnées de pas se rapprochaient dangereusement de l'endroit où Harry se situait.
Pris de panique, il chercha une cachette dans ce qui était certainement la bibliothèque de l'endroit où il se trouvait ; sans succès. Les pas étant maintenant juste à côté de la porte, Harry se jeta derrière le canapé.
La poignée de porte s'actionna violemment, laissant entrer ce qui semblait être un groupe d'hommes.
Harry se baissa un peu plus pour voir la scène malheureusement, tout ce que le canapé lui laissait voir s'apparentait à des paires de chaussures. Il y en avait trois ; elles étaient propres, d'un noir profond et très luxueuses. Une femme en talons verts les accompagnait, criant de toute ses forces.
-Laissez-moi, laissez-moi, au secours ! Quelqu'un !
-Tu ferait mieux de te laisser faire Narcissa...
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent. Les Malfoy. Il était chez les Malfoy.
Le deuxième homme renchérit
-Nous ne voulons pas te faire de mal, mais si tu résiste nous y serons malheureusement obligés.
-Lorsque mon mari découvrira cela, il sera furieux et ruinera vos vies ! cracha Narcissa.
Le troisème homme ricana,
-Parce que tu croit que ce n'est pas déjà fait ?
-C'est donc cela : une vengeance ! Vous ne réalisez pas la terrible erreur que vous venez de faire..."
Même dans une situation comme celle-ci , Harry ne pouvait s'empêcher de penser que Narcissa aimait avoir une allure et un ton dramatique.
Les trois hommes riairent, puis l'un agita sa baguette et fit tomber Narcissa au sol -certainement ligotée-, puis un autre entreprit de la transporter quand le troisième le stoppa.
-Attend.
-Quoi ?
L'homme avait prit un ton un peu plus agressif, certainement pressé de prendre sa revanche sur la mère Malfoy.
-Je vais vérifier la pièce, cette vipère a certainement laissé un indice derrière elle.
Harry sentit des gouttes de sueur couler de son front, qu'allait-il faire ? Si ces hommes le trouvait, il allait certainement finir comme Mme Malfoy, inconscient et ligoté tel un saucisson prêt à se faire couper en tranches.
Il regarda autour de lui ; la pièce n'avait qu'une seule porte, une seule fenêtre et le trio pourrait le voir si il se dirigeait vers une de ces sorties.
Les hommes cherchaient entre les nombreuses étagères de la pièce, quand l'un d'entre eux décida de s'intéresser au canapé derrière lequel Harry était caché. L'attrapeur sentaient ses genoux souffrir le martyre et, dans un geste involontaire, se redressa de quelques centimètres. Quelques mèches de cheveux sauvages le trahir et l'homme aux chaussures parfaites s'écria
-Ici !
Les deux autres hommes accoururent, et pendant qu'Harry se levait précipitemment, il sentit un Petrificus Totalus lui frôler l'épaule gauche. Il courru comme un dératé dans la pièce, n'ayant aucune envie d'être l'attrapeur attrapé. Mais où pouvait-il donc aller, il n'avait aucune issue !
Soudain il trébucha sur un objet non-identifié, le faisant se cogner lourdement contre une des étagères ; c'était la fin, pensa-t-il. Il entendit alors un bruit sourd, et regarda avec ébahissement le meuble tourner il couru sans hésitation sans regarder devant lui.
PLOUF
De l'eau. Il était trempé en ouvrant ses yeux qui lui piquaient il se rendit compte qu'il avait atterri dans une immense piscine. La lumière était doucement tamisée, l'eau un peu trop froide et…
-Stupéfix !
Harry sentit deux paires de bras le tirer, et eu uniquement le temps d'entendre "Obliviate !" avant de tomber inconscient.
Clic Cloc
Clic Cloc
DONG
Ce fut la sonorité de l'horloge réveilla Harry.
La pièce aux couleurs chaudes dans laquelle il se trouvait était remplie d'une bonne odeur de thé noir aux agrumes une tête aux cheveux roux se pencha vers lui.
-Harry ! Tout vas bien ?
Il été inquiet, et vu sa précipitation lors de son réveil, son meilleur ami devait l'attendre depuis longtemps déjà.
-Je...oui oui je vais bien
-Où est-ce que t'étais ? J'étais super inquiet et maman était sur le point de me tuer quand tu es apparu !
-Ta mère ? Mais pourquoi était-elle énervée contre toi ?
-Eh bien c'est moi qui ai insisté tout à l'heure pour qu'on teste de nouveaux sorts... dit-il d'un air penaud.
Harry ne comprenait rien à ce que son ami lui racontait...mais non, non c'était normal qu'il ne comprenne rien puisqu'il ne se souvenait plus de rien.
-Alors ? Où est-ce que tu as atterris ? le pressa-t-il.
-Je ne sais pas Ron, je ne me souviens plus de rien...Tu pourrais m'expliquer tout ce qu'il s'est passé ? Enfin, aux moments où tu étais là je veux dire"
-D'accord, quel est ton dernier souvenir ?
Harry se concentra du mieux qu'il pu sa tête lui faisait mal.
-J'étais...j'étais chez les Dursley ! C'était une des pires soirées de tous l'été, Tante Pétunia s'était mise en colère à cause des rideaux que je n'avais pas fermés les voisins l'avaient vue en chemise de nuit avec ses bigoudis sur la tête. Et après...je ne sais pas.
-Après on est venus te chercher Harry, Fred, George, Papa et moi, puis on a transplané chez moi...Bon sang Harry, c'était au milieu de l'été ça, les vacances sont presque terminées tu as oublié beaucoup de choses ! Enfin bref, ce matin on s'ennuyait, et j'ai voulu essayer des nouveaux sorts que j'avais trouvé dans un des livres de Papa, mais c'était censé te donner des oreilles de lapin pour quelques heures, pas te faire atterrir je-ne-sais-où.
-Ahah eh bien je crois que c'est raté ! répondit-il avec un petit rire.
C'est ce moment-là que Molly Weasley choisit pour débouler dans la pièce plus vite qu'un boulet de canon.
-Oh Harry chéri comment vas-tu ?!
Le sorcier n'eut pas le temps de lui répondre.
-Tiens je t'ai fais du thé, oh et puis j'ai des sablés à la cannelle aussi, j'espère que tu aimes la cannelle, tu aimes la cannelle ?"
-Mme Weasley, je vais bien ne vous inquiétez pas, et tout ça n'est absolument pas de la faute de Ron je peux vous l'assurer.
Ce dernier remuait inconfortablement sur sa chaise.
-Et oui, j'aime la cannelle.
Molly reprit d'un ton inquiet
-Mais où étais-tu donc passé ?
Harry lui raconta donc tout ce qui s'était passé -où plutôt ne c'était pas passé- de la nuit chez les Dursleys à ici et maintenant.
-Mon pauvre, tu as du être victime d'un obliviate...
Harry et Ron se regardèrent quelqu'un lui avait donc fait perdre sa mémoire intentionnellement.
-Mais ne t'inquiète pas, Arthur en parlera au Ministère, il pourra faire ouvrir une affaire et les coupables seront punis"
Harry se fichait un peu que les coupables soient punis, il voulait juste savoir qui lui avait fait cela et pourquoi.
Le lendemain matin, ce fut un mal de tête lascinant qui réveilla Harry.
Seulement, cette douleur n'était pas causée par sa récente amnésie, mais par les cris de Monsieur et Madame Weasley qui faisaient trembler les murs de la maison.
Harry descendis l'escalier, les lunettes de travers et les cheveux en bataille.
Il n'y avait en fait que Molly Weasley qui criait, son mari essayant de la calmer à coups d'arguments.
-Tu aurais vraiment pu faire plus d'efforts Arthur ! Qu'est-ce que je vais dire à Harry maintenant ?
-Molly écoute j'ai fais tout ce que j'ai pu pour ouvrir une enquête, mais le ministère a déjà beaucoup à faire, mais on peut essayer d'enquêter nous-mêmes tu sais !
On sentait qu'il essayait se rattraper le mieux possible afin de stopper les foudres de sa femme.
-Tu sais très bien que nous n'avons absolument pas les capacités d'enquêter nous-mêmes !
Harry cru bon d'intervenir à ce moment, afin d'éviter que Mr. Weasley ne s'en prenne trop dans la tronche.
-Mme Weasley, je vous assure que ce n'est pas grave si on ne connaît pas le fin mot de l'histoire, pas besoin de vous inquiéter autant pour ça.
Le brun avait au contraire très envie de savoir ce qu'il s'était passé, mais si ce n'était pas possible, autant éviter un mauvais moment à Mr. Weasley.
-Harry je suis vraiment désolé je n'ai rien pu faire.
-Tu es sûr que ça ne te dérange pas Harry ? dit-elle d'un air perplexe.
-Absolument !
Sachant que Mme Weasley ne le croirait pas, il chercha une distraction.
-Hmm qu'est-ce que ça sent bon ! dit-il en se rapprochant de la cuisine.
Molly afficha un grand sourire plein de fierté.
-J'ai fais des croissants pour ce matin, j'espère qu'ils vont te plaire"
Ils s'asseyèrent donc tous les trois autour des croissants chauds et dérivèrent sur des sujets du quotidien, jusqu'à ce que toute la fratterie rousse n'arrive Ron se jetant sur les croissants, Percy lui conseillant de se restreindre et les jumeaux dansant et riant comme des fous au vu de ce bon petit déjeuner.
Puis Ginny arriva. Comme à son habitude, elle fixa étrangement Harry avant de lui dire timidement bonjour. Elle s'assit à côté de lui ce qui lui donna une sensation étrange, pas vraiment agréable. Était-ce du malaise ? Difficile à dire.
Pendant un temps, Harry pensait vraiment s'intéresser à elle, mais ces derniers mois, quelque chose avait changé, peut-être la considérait-il comme une petite sœur ?
Le petit déjeuner terminé, Ron et Harry se rendirent à Londres où ils devaient retrouver Hermione.
Ils n'étaient pas venus pour acheter les fournitures scolaires, ce n'était pas encore le moment. Harry et Hermione avaient promis à Ron de lui faire visiter le monde des moldus.
Arthur Weasley aurait adoré venir avec eux malheureusement pour lui Molly le lui avait interdit en argumentant que le trio ne s'était pas vu de tout l'été, qu'ils avaient donc besoin d'être entre eux, et bien qu'Harry appréciait beaucoup Mr. Weasley, ce n'était pas faux.
Ils arrivèrent à Camden vers dix heures. Il leur restait encore à trouver le lieu qu'Hermione avait choisi pour se rejoindre, à savoir...La librairie.
En demandant à une passante qui avait l'air très pressée, ils finirent par trouver le lieu en question.
Devant les portes noires entourées de briques rouges se tenait Hermione, ployant sous le poids les livres qu'elle avait emprunté.
Les deux adolescents la rejoingnire, et quand elle les aperçus elle s'écria:
-Harry ! Ron ! Désolée si je ne m'approche pas plus près j'ai peur que ces livres ne me tombent des bras ! Comment étaient vos vacances ?" dit-elle avec un large sourire.
-La partie incluant les Dursleys était on-ne-peut-plus nulle, mais le reste des vacances chez les Weasleys était super, c'est vraiment dommage que tes parents aient décidé de partir en Normandie à ce moment-là !
-Oh mais tu sais j'ai appris une montagnes de choses passionnantes à propos de la Normandie, par exemple...
Ron l'interrompit
-Désolée Hermione mais on ne va certainement retenir aucun de ces exemples, surtout que c'est l'histoire des moldus, ils sont tellement compliqués ! Et pourquoi as-tu pris autant de livres alors qu'on part visiter Londres ?"
-Oh euh...je n'ai pas pu m'en empêcher il y a tellement de choses à savoir !
Harry se mit à rire intérieurement, Hermione était fidèle à elle-même, toujours aussi passionnée pour les livres que personne ne lit jusqu'au bout.
-Oh et Harry a oublié de te mentionner un petit détail des vacances, ironisa Ron.
Devant l'air interrogatif d'Hermione, Harry s'empressa de lui raconter sa mésaventure amnésique.
Elle l'écouta attentivement jusqu'au bout, et quand il eut finit, elle hocha la tête de façon à ce qu'on pouvait presque voir les rouages tourner dans son cerveau.
-Molly a raison, c'est certainement un Obliviate. Si s'en est un, tu as des chances de recouvrir la mémoire.
-Quoi ? Mais...c'est impossible de retrouver la mémoire après ce sort !
-C'est ce que l'on nous laisse croire, mais apparemment on le peut, mais il faut que le sorcier ou la sorcière en question ait un esprit puissant. A partir de là, on pourrait te faire retrouver la mémoire en
rappelant à tes sens une ou plusieurs des choses vécues de la période oubliée. Ça peut être n'importe quoi ; une odeur, une photo ou même une couleur !"
Il y avait donc encore de l'espoir.
La discussion sur la mémoire terminée, ils se dirigèrent vers un marchand de glace et commencèrent la visite de Camden.
A la fin de la journée, ils étaient épuisés ils avaient eu le temps de faire Camden, Fulham, South Kensington et Chelsea. Il était vingt-trois heures lorsqu'ils furent de retour à Londres.
Les discussions allaient bon train et ils riaient. Ils n'avaient pas envie de partir. Malgré l'heure qu'il était, ils décidèrent d'aller au Chemin de Traverse, entre autre pour s'acheter des sucreries.
Même Hermione, d'habitude si sérieuse, ne s'opposa pas à cette dernière sortie.
Harry reproduit le schéma caractéristique de sa baguette, laissant le mur de briques s'ouvrir sur le monde magique.
-Aïe... Le jeune sorcier se tenait la tête.
-Qu'est-ce qu'il se passe Harry ?
-Un mal de tête… Je crois que l'ouverture du mur est peut-être une de ces "choses" qui ce sont passées…
Il était perdu, comment l'ouverture du mur pouvait-elle faire partie des instants oubliés ? Il n'avait aucune raison de venir au Chemin de Traverse auparavant, et quelqu'un l'aurait forcément reconnu.
Hermione afficha un air à la fois triomphant et excitée comme une puce.
Ron objecta "Ou tu es juste fatigué."
Hermione se renfrogna "Oui peut-être, mais cela peut aussi vouloir dire qu'il est passé par le Chemin de Traverse à ce moment-là, donc si on continue à marcher il trouvera certainement d'autres indices !" Elle finit sa phrase sur la même pointe d'excitation qu'elle avait deux secondes avant.
Ils franchirent le passage séparant les deux mondes et se dirigèrent vers la boutique d'Ollivander, le fabriquant de baguettes magiques, afin de savoir si il avait -ou non- vu Harry durant la période d'amnésie de ce dernier.
Ils ressortirent bredouille.
Ils tentèrent toutes les boutiques qui se trouvaient sur leur passage, sans succès.
En dépit de la situation, Harry ressentait tout de même de la joie à la vue du monde des sorciers. Ces deux derniers mois chez les Dursleys avaient été insupportables ;ce n'était pas chez lui. C'était ici chez lui.
-Bon, dit Hermione, je propose qu'on fasse un dernier tour dans la rue au cas où l'on aurait oublié une boutique, puis de repartir, il est déjà tard.
Les deux garçons obtempérèrent, un peu triste que cette journée soit déjà finie.
Vers le milieu du chemin, un homme qui n'était pas là tout à l'heure hurlait, une pile de journaux à la main.
-La Gazette du sorcier ! Qui veut la Gazette du sorcier ! Des nouvelles fraîches, et une une exceptionnelle !
Harry sortit quelques pièces de sa poche, plus pour faire taire l'homme que pour lire le journal.
-Merci bien jeune homme ! La une parle des Malfoy et croyez-moi, c'est juteux !
La dernière chose que Harry voulait, c'est entendre parler des Malfoy. Pourtant il ne put s'empêcher de lire le journal, poussé par la curiosité.
Hermione le lut à voix haute
- "Narcissa Malfoy portée disparue disparition volontaire ou enlèvement ?"
Harry ne put entendre la fin de l'article un violent mal de crâne s'imposait à nouveau, plus puissant cette fois, et lui martelait le cerveau comme pour essayer de lui rendre la mémoire.
Puis tout devint flou : il était toujours conscient mais avait l'impression d'être devenu aveugle, ça ou complètement fou, il ne savait pas. Une multitude de tâches de couleurs dansaient devant ses yeux, puis prirent des formes plus distinctes celles de trois hommes aux paires de chaussures trop propres, et d'une femme : Narcissa.
-Harry ? Harry !
Harry ouvrit les yeux pour découvrir les deux visages interrogatifs de ses amis. Il était toujours au Chemin de Traverse, debout, le journal dans les mains.
-Le journal ! s'écria-t-il. Le journal Hermione !
-Oui, c'est un journal Harry, ironisa Ron.
-Non je veux dire, le journal a fait remonter des souvenirs !
Hermione fronça les sourcils.
-En rapport avec les Malfoy ?
-Oui...J'étais là quand la mère de Draco s'est faite enlevée.
