Disclaimer : Aucun personnage ne m'appartient.
Précision : L'ordre de rencontre des personnages et du déroulement de l'histoire ne sont pas pris en compte.
Lorsqu'il vit pour la première fois le prisonnier West, le jeune médecin Howard Phillips en fut totalement envoûté. L'homme responsable de la mort de sa sœur aurait du le dégoûter dès sa première apparition. Mais Phillips ne s'était pas fait affecter dans cette prison par hasard. Il voulait revoir West, non seulement pour avoir des explications claires, mais aussi pour recroiser ce regard qui l'avait subjugué des années auparavant, lors de son arrestation. Jamais il ne l'avait oublié et depuis ce moment il s'était passionné de cet homme, malgré la perte de sa sœur. De plus, malgré ses aspects de beau garçon charmeur, la journaliste Laura Olney ne l'intéressait guère et pour cause, il aimait les hommes. Et il l'avait découvert très jeune. Chose à ne pas montrer dans une prison, mais de toute manière un seul des prisonniers l'intéressait: Herbert West. Et le revoir lui aurait fait sortir son cœur de sa poitrine si le corps humain n'était pas fait d'épiderme.
Herbert West de son côté en voulait à Daniel Cain. Comme toujours il avait choisi une femme à lui. Après tout ce qu'ils avaient accompli ensembles, mais bon de toute façon les sentiments étaient une choses qui lui étaient presque inconnue. Presque. Ils étaient apparus pour Dan et ce bien malgré lui car il s'était toujours cru incapable d'aimer. Mais toujours voir son ami courir après les femmes l'avait rebuté au point de le rendre encore plus froid avec elles. Pas misogyne, mais froid. Et maintenant cet imbécile devait sûrement couler des jours heureux avec cette maudite Francesca. Enfin s'il se sentait capable de résister à l'appel de la nature féminine. "Qu'ont les femmes de tellement spécial?" pensa t-il tristement. Lui n'avait plus que la science comme compagne. Une très bonne compagne puisqu'il avait découvert de grandes choses, et ce par le sacrifice de "donneurs volontaires" pensait-il pour qualifier ces malheureux rats.
Lorsque West et Phillips firent connaissance (si la situation pouvait être considérée comme telle), un étrange courant était passé entre eux. Surtout quand le plus jeune tendit la seringue bien conservée contenant le cher sérum de l'homme qu'il admirait. Herbert en était très surpris, après tout le jeune Phillips ne connaissait rien à SA science et pourtant lui demandait de travailler avec lui. Il décela aussi quelque chose d'étrange dans son regard. Comme une supplication.
- Docteur West, je me suis renseigné sur vous après votre arrestation. Et sur vos travaux, je sais ce que vous avez découvert sur la mort...et la vie après la mort.
- Oh et bien évidemment c'est comme si vous me connaissiez?! et j'imagine que si je suis dans cette pièce c'est de votre fait.
L'infirmerie était calme, Herbert savait qu'il avait fait exprès de faire sortir tout le monde alors que Moses était déjà mort. Et sa seringue lui tendait le bout de l'aiguille. C'était comme replonger dans le vice après une cure. Mais les regards insistants du plus jeune le perturbaient. Pas que cela le gênait mais il avait déjà connu ce regard. Celui qu'il jetait à Dan lorsque celui-ci lui tournait le dos. Il ne pouvait pas le forcer à aimer les hommes mais l'imaginer sous le même toit avec une femme dans son lit le faisait souffrir horriblement. Et ce Phillips, plutôt attirant comme jeune homme, avait le même regard. Et médecin aussi, qui plus est. "Décidément la vie s'acharne sur moi" pensa t-il. Ou plutôt il l'avait murmuré sans s'en rendre compte, et son interlocuteur s'en était aperçu.
- Pardon, vous dîtes? demanda Phillips.
- Rien, je divaguais, ajouta Herbert avant de se perdre dans ses pensées.
S'ensuivit l'incident avec Moses et l'apparition du directeur Warden Brando. Un homme des plus antipathiques, et il avait fait renvoyer West dans sa cellule, au grand regret du docteur Phillips. Le prisonnier semblait autant à l'aise dans cette prison que chez lui. Les autres détenus en avaient peur et ne l'approchaient pas. Et les gardiens restaient polis avec lui. Peut-être n'avaient-ils pas l'habitude de recevoir un prisonnier dont le QI dépassait la moyenne, ou alors ils ne voulaient pas se frotter à son "complexe de supériorité". Quoi qu'il en soit rien que le charisme de West lui avait permis d'avoir une cellule plus aisée et isolée du brouhaha des autres prisonniers. Le jeune médecin pouvait donc venir solliciter ses services en temps voulu, au grand contentement (bien caché quand même) du scientifique. Le sergent Moncho venait le chercher pour l'emmener, et de temps en temps escortait aussi le médecin jusqu'à la cellule de West et les surveillaient de temps en temps. Après tout Herbert n'était pas en prison pour rien. Si ce n'est les morts "déjà morts" sur qui il avait expérimenté, il avait aussi tué le docteur Carl Hill. Concernant l'arrêt cardiaque du lieutenant Leslie Chapham, il était mort de mort naturelle pour les autorités. Un coup de chance pour le scientifique.
Les semaines passaient vite. Les deux hommes se voyaient de plus en plus et Herbert remarquait que le plus jeune au fil du temps, se mettait à lui poser des questions de plus en plus personnelles. Il s'était mis à apprécier la compagnie du jeune médecin, un peu trop d'ailleurs, et sentait que lui recherchait volontairement sa compagnie. Mais s'il voulait en venir aux choses personnelles, autant y aller directement.
- Phillips! commença Herbert.
- West?
- Vous voulez me parler de votre sœur? Je me doute bien que c'est le but depuis le début et vous n'avez toujours pas abordé le sujet.
Décidément il ne manquait pas de franchise celui-là. Phillips hésita un court moment avant d'inspirer et de commencer.
- Elle s'appelait Emily, c'était la meilleure des grandes sœurs. Elle s'est toujours occupée de moi après la mort de nos parents. Elle m'autorisait à inviter des copains qui dormaient à la maison. On s'amusait à se faire peur lors des soirées tentes.
Ces souvenirs le firent sourire, Herbert par contre semblait un peu égaré. Remarquant ça le plus jeune lui posa une main sur l'épaule. West ne cilla pas mais releva les yeux d'un air étrange.
- Ce genre de choses vous arrivait aussi? demanda le plus jeune.
- Quel genre de choses?
- Inviter des amis chez vous. C'est pour ça que vous sembliez sur une autre planète?
- Euh non. Je me demandais juste ce que vous pouviez bien faire lors de ces soirées tentes.
Herbert toussota de gêne avant de reprendre:
- Personnellement à votre âge je n'avais pas d'amis et n'en cherchais pas. Seules mes études comptaient pour moi.
- Et jamais de petite amie? s'enquit le plus jeune avec un mini sourire.
- Jamais de ma vie, ça vous va? Je trouve que vous devenez très curieux.
- Ne vous braquez pas West, vous n'avez pas à être gêné pour ça...
- Ce n'est pas qu'une question de gêne, docteur Phillips. On se connaît à peine, nous sommes tous les deux apparemment homos et en plus de ça je suis un détenu et vous le médecin de la prison.
Le dit médecin vira au rouge cramoisi, quasi choqué, avant de questionner son vis-à-vis.
- Comment savez-vous ça docteur West, je ne vous ai rien dit?
- Parce que je connais bien vos regards, j'ai lancé les mêmes à quelqu'un autrefois. Vous rejetez cette journaliste à la noix qui vous drague, et en vous adressant la parole hier j'ai remarqué que vous n'arrêtiez pas de reluquer un détenu. Comme quoi ce n'est pas moi qui suis dans les nuages" termina Herbert d'un sourire moqueur.
- Qui m'avez-vous vu reluquer? Il n'y avait que vous et moi dans votre cellule. Alors je...
Howard stoppa net et réfléchit un instant avant de se sentir bête et entendre Herbert éclater de rire.
- Oh ça va ne vous moquez pas comme ça. Oui je suis attiré par vous et alors! Que vous le vouliez ou non vous venez vous même d'avouer avoir aimé quelqu'un. Donc, docteur Herbert West, vous avez des sentiments.
Piégé, Herbert baissa la tête en fronçant les sourcils. Il aurait du se méfier. Phillips ne voulait pas qu'il se renferme dans sa carapace mais il voulait en savoir plus maintenant.
- C'était le docteur Dan Cain, c'est ça? votre dernier assistant?
Cette fois Herbert releva la tête et Howard put y lire douleur, énervement et frustration. Son corps se mettait à trembler, il préféra se mettre à bouger pour masquer ses tremblements. Mais ça ne faisait qu'attiser cette douleur réveillée. Cette trahison! Bon sang il n'aurait sûrement pas gardé Dan comme assistant s'il n'avait pas été aussi dingue de lui. Cette pensée le bouleversa et il se laissa tomber sur son lit, le visage dans les mains. Il ne pouvait pas se permettre de pleurer ce n'était pas digne de lui. Mais en y repensant c'était justement ce que Dan lui avait toujours reproché. Son côté fou, inhumain et sans compassion, même pour ses expériences sur les animaux. En gros il se sentait incapable de changer un jour. Un sanglot lui échappa quand deux mains se posèrent sur les siennes. Howard voulait voir son visage, son côté humain. Il essuya une larme d'un doux geste de la main.
- Vous auriez du lui avouer, ne pas le garder pour vous. Je suis sûr qu'il l'aurait accepté et ne se serait jamais moqué de vous.
Herbert n'osait plus parler, il ignorait quel ton prendrait sa voix mélangée à des larmes. Mais il regardait à présent le médecin dans les yeux sans oser réagir. Le plus jeune en profita pour poser ses lèvres sur les siennes pour un chaste mais doux baiser. Il observa ensuite la réaction du plus vieux. Il paraissait apaisé, ce qui allait encourager le plus jeune à recommencer quand la voix de Moncho se fit entendre au loin.
- Allez Doc, fini le travail pour aujourd'hui. Sinon c'est le directeur qui va finir par se poser des questions.
Avant que le sergent ne se pointe devant la cellule Phillips en profita pour embrasser West une seconde fois avant d'ajouter:
- Vous devriez faire ça plus souvent.
- Quoi donc?
- Sourire, pleurer, être humain. Il a loupé beaucoup de choses.
Sur ce Howard sortit en lui souriant. Le "il" en question c'était Dan il l'avait parfaitement compris. Ce baiser lui avait fait du bien. Tellement de bien qu'il n'arrivait plus à se concentrer pour ses expériences. Il pensait maintenant à Howard, et à Dan. "C'est malin ça" pensa t-il.
Howard aussi avait du mal à se concentrer sur ses patients. Deux costauds tatoués et plutôt agressifs s'était battus dans la cour et avaient la face bien démolie. En plus Cabrera s'était fait mordre par son rat, apparemment rendu plus agressif suite à une expérience de West. Mais le problème était que le directeur avait entendu parler de ces "expériences". Il ne tarderait pas à aller parler à West et lui interdirait probablement de le voir.
De plus une très mauvaise ambiance pesait sur cette prison depuis que West avait "amélioré" son expérience. Le comportement de certains prisonniers avait changé, comme celui du rat. Ils se servaient de ce laboratoire clandestin dans le sous-sol mais cela ne durerait pas. Si Brando y mettait les pieds, ils étaient cuits. Herbert commençait à désespérer de voir la fin de son expérience un jour. Mais quitte à "faire brûler" cette prison ainsi que tous ses occupants, il la terminerait. Cependant il se devait de faire une exception pour Phillips. Il n'arrivait même plus à se passer de lui.
Trois jours plus tard les patients avaient cesser d'affluer. Les détenus ne se faisaient plus la guerre mais s'en prenaient aux gardiens. Ça sentait l'émeute à plein nez. Howard avait peur pour West, même si sa cellule était à part. Elle n'était surveillée que de loin et jamais un gardien ne se montrait clément envers un prisonnier sous les coups des autres. Il inventa donc une excuse pour le voir et une fois laissé dans sa cellule, Moncho dut repartir donner un coup de main à ses collègues. Quand il arriva, West tournait en rond dans sa cellule, comme s'il savait ce qui se passait. Il était plutôt nerveux.
- West, tout va bien? s'inquiéta Phillips.
- Non tout ne va pas bien, tout le matériel est dans le labo et le directeur va bientôt le découvrir. Il va tout foutre en l'air s'il y parvient.
- Non enfin calmez vous, il y a un début d'émeute là-haut et tous les gardiens sont mobilisés. Alors j'imagine que Brando a mieux à faire. La dernière fois que je l'ai vu, il parlait avec Laura.
L'évocation simple du prénom de la jeune femme suffit à faire sortir le scientifique de ses gonds. Comme si la situation n'était pas assez stressante.
- Ben voyons c'est reparti avec ça. Vous devriez allez voir si elle va bien tant que vous y êtes. Parce que je vous le dis...
- West, arrêtez tout de suite...
- Non non non non, moi je vous le dis elle est encore moins en sécurité avec le directeur qu'avec le pire des pervers de cette prison, alors vous devriez vous bouger...
- JE NE SUIS PAS DAN D'ACCORD?
Là il l'avait totalement fait taire et Herbert le regardait méchamment comme s'il ne savait pas qui il avait en face de lui.
- Arrêtez votre paranoïa Herbert. Vous vous emportez. Il faut vous enlever ce mec de la tête sinon vous finirez au bloc psychiatrique, à prendre une tonne de médicaments.
Herbert bondit sur lui, le renversa et le plaqua durement sur le lit. Le médecin tenta de se dégager mais le plus vieux ne faisait que s'énerver.
- Alors c'est ça hein? il est la seule chose que vous voulez garder dans votre esprit tordu, quitte à y laisser votre santé mentale? Déjà que ce n'est pas brillant là dedans...vous voulez seulement vous tuer à petit feu. Je ne vous regarderai pas faire.
PING
Un violent coup de poing l'atteignit en plein visage. West était complètement perdu entre lui et Dan. Il en venait à les confondre, ou les rapprocher. Mais il devait l'arrêter. West allait revenir à la charge alors il lui flanqua un coup vif dans l'estomac, le faisant chanceler sous la douleur et s'écrouler sur lui. Mais plutôt que de le rouer de coup à nouveau, Herbert lui coinça les bras. Prenant peur d'une nouvelle avalanche de coups sans possibilité de défense, Howard allait essayer de le raisonner de manière moins violente, lorsqu'il sentit la main libre du scientifique se glisser sous sa chemise, lui caressant le torse, et ses lèvres se poser brutalement dans son cou. Ce moment aurait plu au médecin si West n'avait pas été dans cet état de psychose, le prenant pour celui sur qui il aurait du se défouler. Il sentit cependant la prise de Herbert sur ses mains se radoucir et put donc en enlever une. Il préféra la douceur à la violence sachant qu'il n'y couperait sûrement pas. Bien que cette position sous l'homme de ses fantasmes ne lui était pas déplaisante, il ne voulait pas que cela se passe comme ça. Il releva doucement la tête de West et l'embrassa. Pour ensuite lui parler:
- Herbert?!
Celui-ci eut comme du mal à entendre le son de sa voix, alors le médecin lui saisit le visage et le força à le regarder dans les yeux.
- Herbert, regardez-moi.
Cette fois-ci il capta son attention. Se rendant enfin compte de ce qu'il allait faire le scientifique se releva un peu, la bouche ouverte sous le choc. Il avait manqué de faire du mal à la seule personne de cet établissement qui lui portait une attention personnelle et sincère. Ce qui n'aurait pas été la première fois, il avait à chaque fois "fait du mal" aux compagnes de Dan. Donc fait du mal à Dan. C'était en lui, la destruction de l'intérieur, des liens l'entourant. Il ne pouvait être entouré par quelqu'un sans le briser. Les larmes menaçaient de se répandre sur ses joues alors Howard lui caressa le visage.
- West, regardez-moi. Vous n'êtes pas forcé de voir Dan dès que quelqu'un vous évoque une femme. Rappelez-vous que je n'aime pas les femmes, moi.
- Écoutez Howard, je ne voulais pas vous faire de mal, je suis désolé.
Herbert se serait volontiers caché dans le premier trou de souris venu s'il l'avait pu.
- Pas consciemment, non. Vous vouliez faire du mal à Dan. Mais je ne suis pas lui.
Comme pour lui montrer qu'il ne lui en voulait pas Phillips approcha son visage du prisonnier et l'embrassa timidement. Herbert savoura cet instant de pur délice et n'hésita pas une seconde de plus avant d'enfouir sa langue dans la bouche du médecin, qui gémit de plaisir. Il l'embrassait avidement et sentait les caresses de Howard sous sa chemise bleue, qu'il ne tarda pas à enlever. Comprenant où il voulait en venir, le médecin enleva aussi sa chemise, et bientôt le reste de leurs vêtements se retrouva par terre. Leurs corps nus se frôlaient ce qui ne faisait que renforcer leur excitation. West embrassait le corps sous lui, offert avec plaisir par Phillips. Mais à force de sentir leur érections se frôler, il n'avait plus qu'une envie: entrer en lui.
- Vas-y n'hésite pas, dit le plus jeune dans un souffle.
Sans perdre une seconde en préparation, West pénétra lentement le corps chaud du médecin qui grimaça de douleur, et attendit que celui-ci se fasse à sa présence. Il l'embrassa d'une manière presque trop douce pour qu'elle puisse venir de lui. Howard caressait le corps de Herbert, lui procurant des frissons. Le scientifique commença des mouvements de va-et-vient tout en le masturbant au même rythme. Phillips était enivré par l'odeur de l'homme qu'il aimait, le contact de sa peau, sa voix et sa respiration. Tout lui plaisait chez lui, même son côté sadique en un sens dans certaines situations c'était plus que plaisant. Ils s'embrassaient à perdre haleine, jusqu'à ce qu'ils ne se déversent l'un sur l'autre dans un grognement de plaisir. Leurs corps en sueur et la respiration saccadée, il continuaient de s'embrasser. Ils aimaient ça malgré leur épuisement. Mais ils durent se séparer par manque de souffle, Herbert s'écroulant sur Howard, qui enroula ses bras autour de lui. Ils restèrent un bon moment comme ça, comme si le moindre mouvement pouvait faire chambouler cet instant.
Mais ce magnifique instant ne pouvait durer, une explosion se fit entendre au loin, les sortant de leur rêverie. Phillips, inquiet, fut le premier à prendre la parole.
- Cette émeute commence à prendre de l'ampleur, ça devient grave" dit-il tout en se redressant.
- Toute émeute est grave, il y a toujours des morts. Quoi que ce n'est grave que quand il y a des morts du côté des gardiens, sauf quand ils sont aussi corrompus que les prisonniers.
- Herbert ne dis pas n'importe quoi. Il arrive que des prisonniers ne méritent pas un tel sort" dit t-il en lui lançant une œillade.
Herbert sourit malicieusement avant d'ajouter tout en se positionnant sur lui.
- Comme tu l'imagines, je ne suis pas là pour rien, ce n'est pas la science qui m'a mené en prison.
Il l'embrassa fougueusement, caressant sa poitrine, quand tout à coup une porte au loin claqua et la voix de Warden Brando se fit entendre.
- WEST, VOUS ALLEZ ME LE PAYER.
Ils tentèrent de se rhabiller le plus vite possible mais pas assez pour la façon de marcher du tyrannique directeur. Il arriva devant le cellule de West et assista à une drôle de scène. Phillips, le plus rapide avait revêtu chemise, pantalon et chaussettes alors que West avait traîné presque volontairement et ne portait que son pantalon. Ou bien il savait d'avance qu'ils n'auraient pas terminé à temps, ou alors il préparait quelque chose.
- Hé bien docteur Phillips, je savais que vous étiez devenu accro à ce fumier, mais pas à ce point là. Pourtant cette journaliste a continué de me résister en pensant à vous. Je ne manquerai pas de lui faire part de votre partie de jambes en l'air avec un détenu.
Herbert se planta devant la porte alors que le directeur l'ouvrait. Il pointa ensuite sa canne sur la poitrine du scientifique et le menaça, avant que le médecin ne la lui arrache de la main, s'attirant les foudres du directeur. Qui se vengea en écrasant très fort le pied de Herbert, qui cria de douleur.
- HÉ! arrêtez-ça!
- N'aggravez pas votre cas docteur, je vous le déconseille. Hum...monsieur West je suis tombé sur une espèce de petit laboratoire censé être à l'origine une pièce inoccupée. Vous allez m'y accompagner, tous les deux. Passez devant, vous vous rhabillerez plus tard puisque ça ne vous a pas gêné.
Ils parcoururent les couloirs de la prison en compagnie de l'infâme Brando et finirent par pénétrer le labo en question. Là Brando se mit à tourner autour de toutes les installations assemblées par les deux hommes. Herbert avait peur que de rage, ce sale type n'envoie tout dans le décors.
- Dîtes-moi messieurs, à quoi rime tout ce chantier. Tout ce matériel n'appartient pas à ma prison. Votre peine aussi longue soit-elle West, sera bien rallongée. Et vous docteur, vous serez radié. Vous pouvez me croire. Mais je voulais avant tout vous parler de...ceci.
Il exhiba une seringue pleine de sérum que Herbert avait laissé. Celui-ci tenta de lui reprendre mais Brando le maîtrisa et lui planta la seringue dans le cou sans appuyer.
- NON, hurla le médecin. Monsieur je vous expliquerai tout mais retirez-lui cette seringue s'il vous plaît.
Depuis la mort de sa sœur, Howard n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Il n'accepterait pas qu'il arrive malheur à Herbert. Il l'aimait trop. Il s'approcha lentement du preneur d'otage tout en montrant les fioles et instruments, prêt à parler. Tout en lançant un regard entendu à Herbert. Le directeur maintenant intéressé par le contenu de la table et les explications improvisées du médecin, ne sentit pas West se dégager de son emprise. Il s'enleva rapidement la seringue du cou et fondit sur Brando, lui assénant coup sur coup. Howard le ramena en arrière pour le prévenir de s'en aller mais le directeur, plus solide qu'il n'y paraissait, se releva. Il poussa le médecin contre une étagère et posa les mains sur sa gorge en hurlant. Herbert se saisit d'un microscope et l'abattit sur sa tête. L'agresseur tomba à genoux, et regarda les deux hommes avant de murmurer:
- Cette fois vous êtes mort Phillips. Vous ne vous en tirerez pas comme...AAH!
Herbert avait rabattu le microscope sur sa tête, et le tyran s'était effondré. Mais Herbert ne l'entendait pas de cette oreille. Il continuait de lui fracasser le crâne, afin de le faire souffrir le plus possible avant que son dernier soupir ne soit rendu. Dégoûté et ne voulant pas assister à pire, Howard le releva en hurlant:
- ARRÊTE, je crois qu'il a son compte.
Une fois qu'Herbert avait reprit ses esprits, les deux hommes prirent la fuite. Le scientifique connaissait maintenant les lieux par cœur et avait un moyen pour s'évader. Se faire passer pour un médecin. Toutefois, il récupéra ses anciens vêtements, qui n'avaient en aucun cas subi les dégâts du temps, les enfila et regarda Howard. Celui-ci savait pour son envie de sortir et il comptait l'aider. Ils foncèrent à l'infirmerie, prirent un fauteuil roulant dans lequel West s'installa,"inconscient" après s'être enduit de sang, et Phillips ayant son badge de docteur sur lui le fit passer pour un membre du personnel blessé. Ils eurent du mal à éviter les prisonniers enragés qui couraient dans tous les sens en hurlant. Mais ils tombèrent sur l'unité d'intervention, qui n'y vit que du feu. Enfin ils réussirent à sortir et une infirmière proposa au jeune homme d'installer Herbert dans une ambulance. Elle étaient nombreuses et aussi fit-il semblant d'acquiescer, de toute façon les blessés graves continuaient d'affluer et elle avait mieux à faire.
Les deux hommes s'éloignèrent, prirent la voiture de Howard et partirent en direction de chez lui. Ils étaient sortis de l'enfer.
Voilà la suite arrive bientôt.
