Vendredi 2 octobre 1925.

Début de soirée.

Tente installée et recouverte par quelques sortilèges Repousse-Moldu. Aucun ne devrait venir inspecter le champ en pleine nuit, mais prudence est mère de sûreté. Il semble y avoir trois terriers de Veaudelunes par ici : deux petits vers le nord-ouest du champ, à quelques mètres seulement des épis de blé, et un plus gros tout juste à la lisière de la forêt qui borde l'est de la zone. Le ciel est particulièrement dégagé et la lune est magnifique. Il y a une petite source d'eau non loin du campement. Avec un peu de chance, quelques-uns d'entre eux viendront boire après leur parade, ce sera le bon moment pour tenter d'en capturer quelques-uns pour les ajouter à ma valise.

Nuit, 23h.

Plus aucun criquet ni grillon ne chante. Je ne sais pas si les créatures au nord-ouest sont déjà sorties de leur cachette, mais celles de l'est sont entrées dans les champs depuis quelques minutes, elles devaient être une bonne vingtaine. J'ai pu les suivre - en restant bien à quelques mètres derrière eux pour ne pas les perturber, mais un petit semble avoir pris peur et s'être rapproché de sa mère. Ils ont légèrement accéléré le pas et j'ai préféré mettre un peu de distance. Sans l'autorisation du ministère de la Magie australien, je ne peux pas utiliser mon balai pour survoler la zone – du peu que j'arrive à voir entre les épis de blé, les premiers ont l'air d'aplatir les céréales avec leurs énormes pieds plats puis d'autres passent derrière eux et leur danse emmêle ce qui est déjà écrasé.

23h08.

Certains se sont mis par pair et émettent une sorte de chant aigu. Les plus petits continuent de danser autour d'eux. Les autres qui sont encore seuls ont l'air de poursuivre leur danse, mais cette fois en orientant leurs yeux protubérants vers la lune.

23h17.

Les danses se calment peu à peu. Je vais sortir du champ et attendre à la source d'eau, en n'en restant pas trop près – ni trop loin.

23h25.

Je crois qu'ils se sont habitués à ma présence, je peux les observer en train de boire. Ils ont esquissé un mouvement de recul dès ma première tentative d'approche, je vais donc me contenter de les observer d'ici. Ils se déplacent maintenant à quatre pattes, alors qu'ils dansaient sur deux. Vu leur maigreur, ça peut se comprendre. L'obscurité et la distance m'empêche d'estimer correctement, mais je crois que leur peau – à moins que ce ne soient des poils ? – est lisse et grise. Je vais tenter d'autres approches.

23h43.

Raté. Ces animaux sont trop timides pour se laisser attraper sans soucis dès la première rencontre, il faudra que je réitère ça le mois prochain. Theseus m'a bien suggéré d'user de quelques simples sortilèges de Stupéfixion, mais je préfère la méthode douce, ce sera bien mieux d'avoir leur confiance.

23 h59.

Quelques crottes argentées trouvées dans les champs. D'après les rumeurs, ces crottes sont un engrais exceptionnel, il faudra que je pense à en utiliser dans mon laboratoire de botanique avant le lever du soleil, pour vérifier ces dires.

Note à soi-même : penser à organiser un compartiment de la valise pour héberger des Veaudelunes, si jamais la prochaine tentative de capture réussit.