Jon avait beaucoup à apprendre, il le concédait parfaitement. Il n'avait obtenu l'autorisation de partir qu'après maintes et maintes demandes, savait à peine se battre et était ridiculement faible à la course. Son endurance n'excédait que celle de sa plus jeune cousine - qui souffrait de problèmes cardiaques - et il ne connaissait pas la moindre chose aux finances. Sa cuisine consistait à faire bouillir des pâtes sans faire brûler son bateau (si on pouvait appeler ça un bateau) et son père avait été angoissé en le voyant partir.

Cependant, il y avait tout de même une chose pour laquelle Jonas était excellent. Son optimisme à tout épreuve. Même dans les situations les plus ridicules, il trouvait toujours le moyen de voir cela de façon positive. C'est pourquoi quand l'un des tonneaux de nourriture bougea et que sa cousine (la plus vielle) en sortit encore endormie, à moitié nue et sans réaliser où elle était, Jon réagit à peine. Il garda son calme, ne hurla pas et donna avec gentillesse l'un de ses chandails à 'Théa, comme il aimait l'appeler. Puis, elle réalisa la situation dans laquelle elle était et poussa un hurlement strident.

Jon attendit qu'elle se calme. Il fallut bien une vingtaine de minutes à l'adolescente pour retrouver un rythme cardiaque normal et analyser la situation dans laquelle elle se trouvait. Peu à peu, Jon vit un air mortifié (et coupable?) se former sur son visage, des rougeurs apparaître et disparaître, et enfin, l'air suppliant qu'elle abordait quand elle allait faire une demande qu'on lui refuserait presque toujours. Presque, parce qu'il existait des personnes, comme Jon, qui acceptaient toujours avec plaisir de rendre service.

- Je sais que tu as toujours attendu ce jour, commença Althéa, et je sais que ça t'embête probablement. Est-ce que tu peux faire demi-tour et me ramener sur l'île, par pitié?

- Non.

La réponse, courte et sans équivoque, surprit Althéa. En voyant son regard larmoyant, Jon décida de lui expliquer, parce que lui aussi aurait bien voulu la rapporter.

- J'aimerais bien. Mais je n'ai pas la moindre idée dans quelle direction je devrais me diriger, ou même, où je me dirige présentement.

- ... Pardon?

Ah... Oui... Jon avait un sens de l'orientation pourri. Althéa serra les poings, prête à hurler à nouveau. Inconscient de l'état d'âme de sa cousine, Jon se contenta de sourire à nouveau. C'était bien de passer du temps en famille, la dernière fois qu'il l'avait vu remontait à plusieurs mois (si on ignorait le soir précédent, où elle l'avait brièvement salué avant de partir s'isoler avec son amoureux).


Nouvelle histoire, qui ne possède aucun plan, pour être honnête. J'ai juste envie de publier ce premier chapitre et voir si ça intéresse du monde. Je ne sais pas encore le rating, raison pour le T, et les personnages pourraient changer éventuellement. En fait, j'ai l'histoire complète à travailler, et connaissant mes goûts pour la procrastination... eh bien, voilà. Merci d'avoir lu.