Parce qu'il aurait dû mourir
Disclaimer: Je ne possède absolument rien de cette série.
Notes de l'auteur: Je n'ai encore jamais écrit quoique ce soit sur NCIS. Puis j'ai vu l'épisode "Pour la paix" de la saison 4. Et j'amais jusqu'à présent un épisode ne m'avait autant marqué. Il m'a fallu des heures pour m'en défaire... Et un petit one-shot est né.
J'espère qu'il vous plaira.
Bonne lecture et à vos reviews !
Dans une vie, il est de ces évènements qui vous marquent profondément et amènent un individu à se remettre en questions. Rien ne laisse présager de ces moments. Ils arrivent sans prévenir. Ils vous tombent dessus et vous mettent KO. Il faut du temps pour se relever et quand on y arrive, on se trouve changer.
L'affaire Yazeed Fahad était un de ces évènements.
Comment était-on censé continuer à avancer après une affaire pareille? Comment était-on censé reprendre le cours de sa vie quand celles d'autres agents, d'amis, avaient si violemment été interrompue? Quand ils étaient morts à votre place. Car là résidait toute l'horreur de l'affaire. Un simple fait qui donnait un tout autre sens à ce qui s'était passé.
C'était leur équipe qui aurait dû être de permanence. Ils auraient dû recevoir le coup de téléphone. Ils auraient dû se charger de l'affaire. Ils auraient dû entrer dans ce magasin. Ils auraient dû mourir ce week-end.
Ils auraient dû mourir ce week-end.
Mais Gibbs avait demandé à ce qu'ils ne soient pas de permanence. Alors l'équipe de Cassidy avait pris leur place. L'équipe de Cassidy était morte à leur place.
Paula Cassidy.
Elle hantait Tony. Dès qu'il fermait les yeux, il la voyait se jeter sur Malik, le porteur de la bombe. Il revoyait le mur se refermer sans qu'ils ne puissent rien faire. Il se rappelait de l'expression du visage de Paula quand elle avait réalisé toutes les implications de son action pour elle. Il entendait le bruit de l'explosion et le silence assourdissant qui avait suivi. Il se rappelait de l'abrutissement, de l'étau glacial qui s'était emparé de lui quand la réalisation de ce qui venait se passer avait fait son chemin jusqu'à son esprit embrumé. Quand il avait compris que Paula Cassidy était morte.
Le reste de la journée était vague. Il avait continué à avancer par automatisme, mettant de côté la partie émotionnelle, consciente et laissant l'agent spécial prendre entièrement le contrôle et répéter les gestes et les procédures qu'il avait fait sur des centaines d'autres affaires. Des affaires où la victime n'était pas une amie. Des affaires où les morts n'étaient pas des agents comme lui. Des affaires où les victimes n'étaient pas mortes à sa place. Mais dans son esprit, la journée passée avec Cassidy se rejouait encore et encore. Sa voix résonnait à ses oreilles: «Tu sais Tony, c'est un cliché mais c'est vrai. La vie est trop courte pour ne pas dire aux gens qu'on les aime si c'est le cas.» Elle avait été la première à qui il parlait ouvertement de Jeanne. La première qui ne s'était pas moquée de lui. Le soir, une autre réalisation avait brusquement pris tout son sens: il aurait dû mourir.
Alors, il se retrouvait devant cette porte, au bord des larmes.
Parce que la vie était trop courte.
Parce qu'il aurait dû mourir.
La porte s'ouvrit et sa respiration se bloqua.
Il aurait dû mourir et jamais elle n'aurait su à quel point elle comptait pour lui, à quel point elle l'avait changé et bouleversé sa vie.
Parce qu'il aurait dû mourir, il réussit à dire ces trois petits mots qu'il avait jusque là été incapable de dire :
- Je t'aime Jeanne.
Fin
