Castiel venait de sortir ses trois petits frère de l'eau, sa petite sœur ayant prit son bain avant, il leur donna des vêtements beaucoup trop grand pour eux mais ils n'avaient que ça. Leurs parents ne s'occupaient pas d'eux, enfin, pas vraiment dans le sens qui devrait. Castiel se mordit la lèvre en voyant les bleus sur le corps du second de la fratrie, Ezekiel. Il en avait aussi de nombreux sur le corps mais s'en voulait de ne pas pouvoir protéger Zeck.
Les garçons étaient vêtu et se retrouvaient dehors, pieds nus avec Caël, leur petite sœur. Il faisait chaud en cette fin d'après midi. Ils s'amusaient dans le champ jusqu'à ce que le soleil commençait à décliner et que les quatre gamins remontaient le sentier, Castiel remarqua les gyrophares de la police, faisant rapidement demi-tour, il entraîna sa petite sœur et ses petits frères, gardant Amaël sur ses épaules.
- Castiel, pourquoi on rentre pas ?
- C'est pas le moment, il faut qu'on reste le plus loin possible d'ici.
Castiel, du haut de ses quinze ans, savait que si la police les choppaient, c'était fini de leur famille. Ils seraient tous placés dans des familles d'accueil. Pourtant, Dieu n'était pas de leur côté, ils tombèrent nez à nez avec un policier qui se mit à les pourchasser. Hurlant bien fort que des gosses étaient présents.
Sortant du champs, légèrement désorienté, Castiel continuait sa course, serrant fortement la main de Caël qui tenait tout aussi fortement la main de Mickaël, Ezekiel, en bout de course remontait un peu la chaîne à la traîne avec ses jambes d'un gamin de onze ans. Mais ce fut rapidement un échec lorsque Mickey se fit prendre.
- Castiel, Castiel ! Hurlait le gamin en se débattant.
- Mickey ! Lâchez le !
Ils étaient cernés, Ezekiel était maintenu au sol, Caël mordait le policier qui la maintenait fermement, grimaçant, Mickey gigotait dans les bras d'un autre policier et Amaël pleurait, avec ses dix-huit mois, il ne comprenait pas la situation. L'adolescent fixait ses trois petits frères et sa sœur hurlaient son prénom mais il ne pouvait rien faire. Il était trop faible. Croyant que la situation s'était enfin calmée, le dernier policier posa une main sur l'épaule de Castiel, le faisant sursauté. Le garçon se retourna vivement, donnant un coup dans le nez au policier qui gémi, grognant en voyant le sang s'échapper de celui-ci.
- Me touchez pas, grogna-t-il, hé ! Hé ! Où t'emmène mon frère toi! Mickey, monte pas dans la voiture, reprit Castiel, voyant le flic ouvrir une portière. Caël ! Il était maintenu par le policier dont le nez pissait le sang, Attendez ! Pourquoi ma sœur va pas dans la même voiture ! Rendez moi ma sœur ! Vous avez pas le droit putain ! C'est ma sœur ! Caël ! Hurlait-il sans cesse
Ses cris mourraient au fond de sa gorge. Ses joues humides étaient salie par la poussière. Il se débattait, les menottes dans le dos, criant après la voiture de sa petite sœur qui l'emmenait déjà loin. Le policier avait du mal à le tenir, le brun ne se laissait pas faire et les vêtements trop large du môme n'aidaient pas l'homme puisqu'il n'arrivait pas à avoir une bonne prise sur le corps du rebelle. Castiel finit tout de même par se retrouver dans la voiture, à plat ventre, atterrissant sur les jambes des trois autres déjà présent.
- Putain, marmonna le policier, un vrai possédé. Pourquoi faut qu'il y ait des parents aussi peu responsable ?
- Parce que l'état leur donne des sous, répondit l'autre en démarrant.
Le trajet s'était fait en silence, le policier blessé avait bien tenté de lancé un conversation mais les quatre mômes l'avaient délibérément ignoré. L'autre policier soupira, se garant sur le parking du commissariat et fit descendre les quatre enfants. Castiel donna un coup d'épaule au policier, le fusillant du regard. L'homme soupira face au tempérament de ce môme, les gamins comme ça finissaient toujours mal. Il lui retira les menottes et les traîna vers l'intérieur, Castiel courra rapidement vers sa petite sœur, recroquevillée sur elle même, dans un coin.
- Castiel ?
Il ouvrit les yeux, se sentant vaguement secoué. Il redressa la tête, fronçant les sourcils. Le commissariat avait disparut, il était dans son salon, faisant face à Zeck qui le fixait d'un air inquiet.
- C'tait juste un cauchemar, c'bon. Un vieux truc du passé qui me hante.
Le gamin à présent âgé de quinze ans ne dit rien, passant juste une main sur la joue mouillée de Castiel avec un petit sourire amer. Le roux se recula, légèrement surpris d'en pleurer. Zeck n'ajouta rien. Il n'y avait rien à ajouter, Castiel s'en était toujours voulu pour cette fois là, il n'avait jamais réussit à oublier le visage de ses petits nains effrayés. Ni les cinq mois de silence de Caël qui ont suivit.
