Note de l'auteure : voici une nouvelle fiction qui vient se rajouter à la longue liste déjà en cours de publication. Cette fois je pars dans l'univers alternatif et dans le milieu du BDSM. Il y aura des descriptions très explicite. Vous êtes mis au courant.

Bonne lecture

Prologue

-Mademoiselle Frêne, c'est la troisième fois que vous finissez dans mon bureau, annonça immédiatement le directeur Sakazuki. Je vous avais pourtant prévenu que je ne tolèrerais plus de nouveaux débordements.

- Je vous assure que cette fois, je n'y suis pour rien.

- Suffit ! Le lycée Marie-Joie a été plus que généreux pour vous avoir laissé autant de chance, surtout pour une personne issue de votre milieu. Mais la mauvaise graine, restera toujours de la mauvaise graine. Vous êtes donc renvoyée de ce prestigieux lycée.

Alicia Frêne, petite brune de 18 ans, n'en revenait pas. Il avait suffi que de quelques secondes pour se faire renvoyer. Elle se leva du fauteuil et sans un au revoir, quitta le bureau tout en claquant la porte rageusement. Ce n'était pas le renvoi qui la perturbait le plus, mais le fait que le directeur de l'établissement lui rappela de quel milieu elle venait.

Elle avait toujours travaillé dure à l'école et souvent le soir, elle enchaînait avec un boulot de caissière ou même d'employée de ménage. Elle ne s'était jamais plainte, et n'avait parlé à personne de sa situation. Elle n'espérait pas faire de longues études jusqu'à ce qu'un matin d'été, elle reçut une lettre d'admission en tant qu'élève boursière dans le lycée le plus prestigieux du pays, généralement réservé aux plus riches, soit une élite. Dès le départ, elle ne voulait pas y aller, mais sa mère était tellement fière qu'elle avait au final accepté.

Il n'avait pas fallu une heure pour qu'elle ne devienne la cible de la haute société. Pendant trois mois, elle avait subi humiliation sur humiliation. Plusieurs fois, elle fut convoquée, le directeur la nommant unique responsable des désordres et prenant un malin plaisir à lui rappeler qu'elle était pauvre. Jamais elle n'en avait parlé à sa mère quand elle rentrait le soir.

Le fait de se retrouver virée du lycée, la soulagea dans un sens, tout en l'angoissant un peu, car elle allait devoir retourner auprès de sa mère et trouver un boulot sans jamais obtenir son bac. Elle fit rapidement son maigre sac et quitta cet enfer qui l'avait accueilli pendant un trimestre. Elle n'eut pas le temps malheureusement de prévenir sa mère et ne savait pas comment cette dernière allait accueillir la nouvelle.

Il lui fallut plus de trois heures, comme tous les jours, pour enfin arriver dans son quartier qu'elle aimait tant. Certaines personnes qui la reconnurent, la saluèrent chaleureusement.

-Tu reviens bien tôt, aujourd'hui, ma petite Alicia, lança une certaine Makino.

- J'avais envie de revoir ma mère.

- Vraiment. Tu es sûr que tout va bien ?

- Oui ne t'en fait pas Makino. A plus tard.

Enfin elle arriva devant l'immeuble délabré où sa mère et elle habitaient depuis des années. Après avoir toqué à la porte, elle patienta que sa mère ouvre. Elle savait qu'à cette heure, elle était encore à la maison. Ce fut un choc mais aussi une joie de revoir sa fille, car elles ne se voyaient presque jamais avec les horaires différents pour chacune. Alicia remarqua que sa mère semblait encore plus fatiguée que d'habitude.

Le lendemain de son virement, elle reçut un courrier en provenance du lycée. En lisant le contenu, elle crut que sa vie s'arrêtait. L'établissement réclamait le remboursement intégral de la bourse qu'elle avait perçu pour les trois mois. Après avoir accusé le choc de la nouvelle avec sa mère, elle se mit à la recherche immédiate d'un emploi à temps plein pour aider cette dernière qui voulait faire encore plus d'heures.

Après une matinée de recherche, elle tomba sur une annonce d'employée de ménage dans un lycée de quartier, le Mobydick. Le salaire était plutôt intéressant et ce n'était pas trop loin encore de la maison. Tout candidat devait se présenter à l'établissement. Se préparant, elle décida de s'y rendre le plus rapidement possible. L'établissement, de façade, n'était pas de première jeunesse. Pourtant à l'intérieur, c'était tout autre chose. Tout était comme neuf. Elle aurait bien aimé étudier ici.

-Bonjour mademoiselle, vous êtes une nouvelle venue ? lui demanda un grand blond à la coiffure oscillant entre l'ananas et le palmier.

- Euh bonjour. Non, je viens pour l'annonce du journal.

- Tu parais pourtant bien jeune.

- J'ai l'âge légal de travailler.

- Je n'en doute pas une seconde. Je me présente, je suis Marco, professeur de géographie dans l'établissement.

- Enchantée. Je suis Alicia Frêne.

- Je vais te conduire au bureau du paternel. Suis-moi.

Alicia suivit le professeur dans le dédale des couloirs, tentant de se repérer. Ils finirent pour arriver devant une grande porte. Marco entra sans même toquer. Alicia, quant à elle attendit qu'on l'y invite.

-Père, il y a une jeune fille pour l'annonce que tu as mises dans le journal.

- Déjà ! très bien, fais la entrer.

Le blond laissa Alicia pénétrer dans le bureau du paternel avant de refermer la porte derrière elle.

-Bonjour gamine. Je suis Edward Newgate, le directeur de cet établissement. Marco m'a dit que tu postulais au poste du journal.

- Bonjour. En effet. Je me nomme Alicia Frêne, j'ai dix-huit ans et je souhaite travailler ici.

- Ne devrais tu pas être encore au lycée.

- Je n'ai jamais aimé l'école et je préfère travailler, répondit-elle trop rapidement.

Elle n'aimait pas mentir, mais n'avait pas trop le choix. Elle ne voulait pas qu'il sache ses véritables motivations. Edward la regarda sans rien dire pendant quelques instants.

-Le travail demandé n'est pas de tout repos, en as-tu conscience.

- Je le sais très bien et cela ne me fait pas peur.

- Très bien. Alors tu vas pouvoir travailler dès ce jour.

Alicia faillit se décrocher la mâchoire, elle n'arrivait pas à y croire. D'habitude, elle ne décrochait pas si facilement un job. Elle avait du mal à y croire vraiment.

-Vous n'avez personne d'autres à rencontrer ? Demanda-t-elle.

- Gurararararra. Je ne vois pas l'utilité d'attendre. Tu veux travailler et nous avons besoin urgent pour ce poste. Suis moi, je vais t'amener jusqu'à tes nouveaux collègues.

Alicia se leva et suivit le directeur qu'elle trouva, une fois debout, immense.